Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,1-8.
En ce temps-là , Jésus monta dans une barque, traversa le lac et vint dans sa ville.
Et voilà qu'on lui présentait un paralytique, étendu sur un lit. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : « Aie confiance, mon fils, tes péchés te sont remis. »
Et voici que quelques scribes se dirent en eux-mêmes : « Cet homme blasphème. »
Jésus, ayant connaissance de leurs pensées, leur dit : « Pourquoi pensez-vous à mal dans vos cœurs ?
Lequel est le plus aisé de dire : Tes péchés te sont remis; ou de dire : Lève-toi et marche ?
Mais pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a, sur la terre, le pouvoir de remettre les péchés : Lève-toi, dit-il alors au paralytique, prends ton lit, et va dans ta maison. »
Et il se dressa et s'en retourna dans sa maison.
A cette vue les foules furent saisies de crainte et glorifièrent Dieu d'avoir donné une telle puissance aux hommes.
Et voilà qu'on lui présentait un paralytique, étendu sur un lit. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : « Aie confiance, mon fils, tes péchés te sont remis. »
Et voici que quelques scribes se dirent en eux-mêmes : « Cet homme blasphème. »
Jésus, ayant connaissance de leurs pensées, leur dit : « Pourquoi pensez-vous à mal dans vos cœurs ?
Lequel est le plus aisé de dire : Tes péchés te sont remis; ou de dire : Lève-toi et marche ?
Mais pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a, sur la terre, le pouvoir de remettre les péchés : Lève-toi, dit-il alors au paralytique, prends ton lit, et va dans ta maison. »
Et il se dressa et s'en retourna dans sa maison.
A cette vue les foules furent saisies de crainte et glorifièrent Dieu d'avoir donné une telle puissance aux hommes.
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
- Traduction de 2017 : Tome 1, Ch 64, p 433
- Ancienne traduction : Tome 2, Ch 27, p 133
- CD 2 (1er cd), piste 47
- USB Tome 2, piste 47
Pierre et André, les épaules appuyées à la barque, travaillent silencieusement à rattacher les mailles et les flotteurs en position. De temps à autre seulement ils échangent quelques paroles au sujet de leur travail qui, je le comprends a été infructueux.
Pierre ne se plaint pas pour sa bourse vide, ni pour la fatigue inutile, mais il dit: “Cela me déplait… car comment ferons-nous pour donner de la nourriture à ces pauvres gens? Il ne nous arrive que de rares offrandes et, ces 10 deniers et 7 drachmes que nous avons reçus pendant ces quatre jours, je n’y touche pas. Seul le Maître doit nous indiquer à qui doit aller cet argent. Et Lui, ne revient pas avant le Sabbat! Si nous avions fait bonne pêche!… Le menu fretin je l’aurais cuisiné et donné à ces pauvres gens… et si quelqu’un s’était trouvé pour bougonner à la maison, cela ne m’aurait rien fait. Les gens bien portants peuvent aller aux vivres, mais les malades!…”
“Ce paralytique!… Et puis ils ont déjà fait tant de chemin pour l’amener ici…” dit André.
“Écoute, frère. Moi je pense… qu’on peut rester séparés et je ne sais pas pourquoi le Maître ne nous veut pas toujours avec Lui. Au moins… je ne verrai plus ces pauvres gens que je ne puis secourir, et quand je les verrai, je pourrai leur dire: "Lui est ici ".”
“Je suis ici!” Jésus s’est approché en marchant doucement sur le sable mou.
Pierre et André sursautent. Ils poussent un cri: “Oh! Maître!” et ils appellent: “Jacques, Jean! C’est le Maître, venez!”
Les deux accourent et tous se serrent près de Jésus. C’est à qui baise son habit, à qui ses mains, Jean va jusqu’à Lui passer le bras autour de la taille et poser sa tête sur sa poitrine. Jésus le baise sur les cheveux.
“De quoi parliez-vous?”
“Maître… nous disions que nous t’aurions bien voulu ici.”
“Pourquoi? Amis.”
“Pour te voir et jouir de ta vue, et puis pour des pauvres et des malades. Ils t’attendent depuis deux jours et plus… J’ai fait ce que je pouvais. Je les ai mis là, tu vois, dans cette cabane, dans ce champ inculte. C’est là que les artisans qui s’occupent des barques travaillent aux réparations. J’y ai abrité un paralytique, un homme en proie à une forte fièvre, un enfant qui se meurt sur le sein de sa mère. Je ne pouvais les envoyer à ta recherche.”
“Tu as bien fait. Mais comment as-tu pu les secourir eux et ceux qui les ont amenés? Tu m’as dit qu’ils sont pauvres!”
“Certainement, Maître. Les riches ont des chars et des chevaux.
Les pauvres, n’ont que leurs jambes. Ils sont en trop mauvais état pour venir te trouver. J’ai fait comme j’ai pu. Regarde: voici l’obole que j’ai reçue. Je n’y ai pas touché. Tu t’en chargeras.”
“Pierre, tu pouvais la donner toi-même. Bien sûr… mon Pierre, je suis peiné qu’à cause de Moi tu aies eu reproches et fatigues.”
“Non, Seigneur, tu ne dois pas t’en affliger. Moi, je n’en souffre pas. Cela me peine seulement de n’avoir pu avoir plus de charité. Mais crois-le, j’ai fait, nous avons tous fait ce que nous avons pu.”
“Je le sais. Je sais que tu as travaillé pour rien. Mais, en l’absence de la nourriture, ta charité reste: vivante, active, sainte aux yeux de Dieu.”
Des enfants sont accourus en criant: “C’est le Maître! C’est le Maître! Voici Jésus, voici Jésus!” Ils s’attachent à Lui qui les caresse tout en parlant à ses disciples.
“Simon, j’entre dans ta maison. Toi et vous autres allez dire que je suis arrivé et puis, amenez-moi les malades.”
Les disciples s’en vont rapidement dans plusieurs directions. Mais, que Jésus soit arrivé, tout Capharnaüm le sait, grâce aux enfants qui semblent des abeilles sorties de la ruche pour aller aux fleurs: les maisons, dans ces cas, les rues, les places. Ils vont et viennent tout joyeux, portant la nouvelle aux mamans, aux passants, aux vieux qui sont assis au soleil et puis, ils reviennent se faire caresser encore par Celui qui les aime. L’un d’eux, hardi, lui dit: “Parle-nous, parle pour nous, Jésus, aujourd’hui. Nous t’aimons bien, tu sais, et nous sommes meilleurs que les hommes.”
Jésus sourit au petit psychologue et promet: “Je parlerai tout à fait pour vous.” Et suivi par les enfants il va à la maison en saluant avec son salut de paix: “La paix soit dans cette maison.”
Les gens affluent dans la pièce qui est derrière, réservée aux filets, cordages, paniers, rames, voiles et provisions. On voit que Pierre l’a mise à la disposition de Jésus. Il a tout entassé dans un coin pour faire de la place. De là on ne voit pas le lac, on entend seulement le léger clapotement des vagues. On voit par contre le muret verdâtre du jardin avec la vieille vigne et le figuier feuillu. Il y a des gens jusque sur la route, débordant de la pièce dans le jardin, et de là sur le chemin.
Jésus commence à parler. Au premier rang, des gens qui se sont fait donner de la place avec des gestes autoritaires, et grâce à la crainte qu’ils inspirent au peuple, cinq personnages de haut rang. Leurs larges manteaux, leurs riches habits et leur orgueil, tout indique que ce sont des pharisiens et des docteurs. Jésus cependant tient à avoir autour de Lui ses petits. Une couronne de petits visages innocents, aux yeux clairs, aux sourires angéliques qui se dressent pour le contempler. Jésus parle, et tout en parlant, caresse de temps à autre la tête frisée d’un bambin qui s’est assis à ses pieds et tient sa tête appuyée sur ses genoux, avec ses bras croisés. Jésus parle assis sur un grand tas de filets et de paniers.
“"Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, au parterre des parfums, pour se rassasier au milieu des jardins et cueillir des lys… Lui, se rassasie parmi les lys", ce sont les paroles de Salomon de David dont je descends, Moi, Messie d’Israël.
Mon jardin! Quel jardin plus beau et plus digne de Dieu, du Ciel celui dont les fleurs sont les anges que Dieu a créés? Et pourtant non. C’est un autre jardin qu’a voulu le Fils unique du Père, le Fils de l’homme, car pour l’homme, je me suis revêtu de chair sans laquelle je ne pourrais racheter les fautes de la chair de l’homme. Ce jardin aurait pu être de peu inférieur au jardin du Ciel, si, du Paradis terrestre s’étaient répandus, comme les douces abeilles au sortir d’une ruche, les fils d’Adam, les fils de Dieu, pour peupler la terre d’un peuple de saints tout entier destiné au Ciel. Mais l’Ennemi a semé les ronces et les épines au cœur d’Adam, et de là, ronces et épines se sont répandues sur la terre. Ce n’est plus un jardin, mais une forêt sauvage et cruelle où réside la fièvre et où se niche le serpent.
Mais pourtant le Bien-Aimé du Père a encore un jardin sur cette terre où règne Mammon. Le jardin où il va se rassasier de sa céleste nourriture: amour et pureté; le parterre où il cueille les fleurs qui lui sont chères, où ne se trouvent pas les taches de la sensualité, de la convoitise, de l’orgueil. Ceux-ci. (Jésus caresse le plus de bambins qu’il peut, passant la main sur la couronne des petites têtes attentives, une unique caresse qui les effleure et les fait sourire de joie.) Voici mes lys.
Salomon n’eut pas, au milieu de ses richesses un vêtement plus beau que le lys qui parfume la vallée, ni de diadème d’une beauté plus immatérielle et plus resplendissante que celle du lys en son calice au teint de perle. Et pourtant, pour mon cœur, il n’y a pas de lys qui vaille un seul de ces tout petits. Il n’y a pas de parterre, il n’y a pas de jardin de riches, cultivé uniquement de lys, qui vaille autant qu’un seul de ces purs, innocents, sincères et simples enfants.
O hommes! O femmes d’Israël! O vous, grands et humbles pour la fortune et la situation, écoutez! Vous qui êtes ici pour me connaître et m’aimer, sachez donc quelle est la première condition pour être à Moi. Je ne vous dis pas des paroles difficiles. Je ne vous donne pas d’exemples plus difficiles encore. Je vous dis:
"Prenez exemple sur ceux-ci".
Qui d’entre vous n’a pas un fils, un neveu, un petit frère encore enfant, encore tout petit dans sa maison? N’est-il pas un repos, un réconfort, un lien entre les époux, entre les parents, entre les amis, un de ces innocents dont l’âme est pure comme une aube sereine dont le visage dissipe les nuages et fait naître l’espoir, dont les caresses sèchent les larmes et déversent une force vitale? Pourquoi en eux, un tel pouvoir? En eux: faibles, désarmés, encore ignorants? Parce que en eux ils ont Dieu, ils ont la force et la sagesse de Dieu. La vraie sagesse: ils savent aimer et croire. Ils savent croire et vouloir. Ils savent vivre dans cet amour et dans cette foi. Soyez comme eux: simples, purs, aimants, sincères, croyants.
Il n’y a pas de sage en Israël qui soit plus grand que le plus petit de ceux-ci, dont l’âme est à Dieu et à laquelle appartient son Royaume. Bénis du Père, aimés par le Fils du Père, fleurs de mon jardin, que ma paix soit sur vous et sur ceux qui vous imiteront pour mon amour.”
Jésus a fini.
“Maître!” crie Pierre du milieu de la foule, “il y a ici des malades. Deux peuvent attendre que tu sortes, mais celui-ci est bloqué par la foule… et puis il ne peut se tenir debout, et nous ne pouvons passer. Dois-je le renvoyer?”
“Non, descendez-le par le toit.”
“Bien, nous le faisons tout de suite.”
On entend marcher sur le toit de la pièce qui ne faisant pas vraiment partie de la maison n’a pas de terrasse de ciment, mais une sorte de couverture de fascines sur lesquelles il y a quelque chose qui ressemble à des ardoises. Je ne sais quelle pierre ce peut être. On pratique une ouverture et avec des cordes on descend le grabat sur lequel se trouve l’infirme. Il arrive juste devant Jésus. La foule se presse plus encore, pour mieux voir.
“Tu as eu une grande foi comme aussi tes porteurs.”
“Oh! Seigneur! Comment ne pas l’avoir pour Toi?”
“C’est bien, Moi, je te dis: fils (l’homme est jeune) tous tes péchés te sont remis.”
L’homme le regarde en pleurant… Peut-être reste-t-il un peu insatisfait parce qu’il espérait une guérison corporelle. Les pharisiens et les docteurs chuchotent entre eux. Du nez, du front et de la bouche, ils font une grimace dédaigneuse.
“Pourquoi ces murmures, dans vos cœurs, plus encore que sur vos lèvres? D’après vous est-il plus facile de dire au paralytique: "Tes péchés te sont remis", ou bien: "Lève-toi, prends ton grabat et marche"? Vous pensez que Dieu seul peut remettre les péchés, mais vous ne savez pas répondre à ce qu’il y a de plus grand, car cet homme, qui a perdu l’usage de ses facultés corporelles, dépensé toutes ses ressources sans qu’on puisse le guérir. Il n’y a que Dieu qui ait ce pouvoir. Or, pour que vous sachiez que je peux tout, pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a pouvoir sur la chair et sur l’âme, sur la terre et au Ciel, je dis à cet homme: Lève-toi, prends ton lit et marche. Va à ta maison et sois saint”
L’homme se secoue, pousse un cri, se dresse debout, se jette aux pieds de Jésus, les baise et les caresse, pleure et rit à la fois et avec lui ses parents et la foule qui ensuite se range pour qu’il passe en triomphe et le suit en lui faisant fête. La foule, mais pas les cinq orgueilleux qui s’en vont hautains et raides comme des pieux.
De cette façon, la mère peut entrer avec son petit encore à la mamelle, mais absolument squelettique. Elle le tend à Jésus en lui disant seulement: “Jésus, tu les aimes, ces petits. Tu l’as dit. Au nom de ton amour, et de ta Mère!…” et elle pleure.
Jésus prend le poupon vraiment moribond, l’applique contre son cœur. Il le garde un moment contre sa bouche, avec son petit visage de cire, ses lèvres violacées, les paupières déjà closes. Un moment, il le garde ainsi… et quand il le détache de sa barbe blonde, le petit visage est rose, la petite bouche esquisse un sourire enfantin. Ses yeux regardent tout autour de lui, vivants et curieux. Ses mains, d’abord contractées, jouent dans la chevelure et la barbe de Jésus, qui rit.
“Oh! mon fils!” crie la maman bienheureuse.
“Prends-le, femme, sois heureuse et bonne.”
Et la femme prend le bébé revenu à la vie, le serre sur son sein et le petit fait valoir tout de suite ses droits à la nourriture. Il fouille, ouvre et tette, avide et heureux.
Jésus bénit et passe. Il va sur le seuil, où se trouve le malade qui a une forte fièvre.
“Maître, sois bon!”
“Et toi aussi. Consacre à la justice les forces retrouvées.” Il le caresse et sort.
Il va sur la rive, suivi, précédé, béni de nombreuses gens qui le supplient: “Nous, nous ne t’avons pas entendu. Nous ne pouvions pas entrer. Parle à nous aussi.”
Jésus fait signe que oui et comme la foule le serre à l’étouffer il monte sur la barque de Pierre. Cela ne suffit pas. On le suit jusqu’au banc de la barque. “Mets la barque à la mer et écarte-toi un peu.”
C’est la fin de la vision.
Pierre ne se plaint pas pour sa bourse vide, ni pour la fatigue inutile, mais il dit: “Cela me déplait… car comment ferons-nous pour donner de la nourriture à ces pauvres gens? Il ne nous arrive que de rares offrandes et, ces 10 deniers et 7 drachmes que nous avons reçus pendant ces quatre jours, je n’y touche pas. Seul le Maître doit nous indiquer à qui doit aller cet argent. Et Lui, ne revient pas avant le Sabbat! Si nous avions fait bonne pêche!… Le menu fretin je l’aurais cuisiné et donné à ces pauvres gens… et si quelqu’un s’était trouvé pour bougonner à la maison, cela ne m’aurait rien fait. Les gens bien portants peuvent aller aux vivres, mais les malades!…”
“Ce paralytique!… Et puis ils ont déjà fait tant de chemin pour l’amener ici…” dit André.
“Écoute, frère. Moi je pense… qu’on peut rester séparés et je ne sais pas pourquoi le Maître ne nous veut pas toujours avec Lui. Au moins… je ne verrai plus ces pauvres gens que je ne puis secourir, et quand je les verrai, je pourrai leur dire: "Lui est ici ".”
“Je suis ici!” Jésus s’est approché en marchant doucement sur le sable mou.
Pierre et André sursautent. Ils poussent un cri: “Oh! Maître!” et ils appellent: “Jacques, Jean! C’est le Maître, venez!”
Les deux accourent et tous se serrent près de Jésus. C’est à qui baise son habit, à qui ses mains, Jean va jusqu’à Lui passer le bras autour de la taille et poser sa tête sur sa poitrine. Jésus le baise sur les cheveux.
“De quoi parliez-vous?”
“Maître… nous disions que nous t’aurions bien voulu ici.”
“Pourquoi? Amis.”
“Pour te voir et jouir de ta vue, et puis pour des pauvres et des malades. Ils t’attendent depuis deux jours et plus… J’ai fait ce que je pouvais. Je les ai mis là, tu vois, dans cette cabane, dans ce champ inculte. C’est là que les artisans qui s’occupent des barques travaillent aux réparations. J’y ai abrité un paralytique, un homme en proie à une forte fièvre, un enfant qui se meurt sur le sein de sa mère. Je ne pouvais les envoyer à ta recherche.”
“Tu as bien fait. Mais comment as-tu pu les secourir eux et ceux qui les ont amenés? Tu m’as dit qu’ils sont pauvres!”
“Certainement, Maître. Les riches ont des chars et des chevaux.
Les pauvres, n’ont que leurs jambes. Ils sont en trop mauvais état pour venir te trouver. J’ai fait comme j’ai pu. Regarde: voici l’obole que j’ai reçue. Je n’y ai pas touché. Tu t’en chargeras.”
“Pierre, tu pouvais la donner toi-même. Bien sûr… mon Pierre, je suis peiné qu’à cause de Moi tu aies eu reproches et fatigues.”
“Non, Seigneur, tu ne dois pas t’en affliger. Moi, je n’en souffre pas. Cela me peine seulement de n’avoir pu avoir plus de charité. Mais crois-le, j’ai fait, nous avons tous fait ce que nous avons pu.”
“Je le sais. Je sais que tu as travaillé pour rien. Mais, en l’absence de la nourriture, ta charité reste: vivante, active, sainte aux yeux de Dieu.”
Des enfants sont accourus en criant: “C’est le Maître! C’est le Maître! Voici Jésus, voici Jésus!” Ils s’attachent à Lui qui les caresse tout en parlant à ses disciples.
“Simon, j’entre dans ta maison. Toi et vous autres allez dire que je suis arrivé et puis, amenez-moi les malades.”
Les disciples s’en vont rapidement dans plusieurs directions. Mais, que Jésus soit arrivé, tout Capharnaüm le sait, grâce aux enfants qui semblent des abeilles sorties de la ruche pour aller aux fleurs: les maisons, dans ces cas, les rues, les places. Ils vont et viennent tout joyeux, portant la nouvelle aux mamans, aux passants, aux vieux qui sont assis au soleil et puis, ils reviennent se faire caresser encore par Celui qui les aime. L’un d’eux, hardi, lui dit: “Parle-nous, parle pour nous, Jésus, aujourd’hui. Nous t’aimons bien, tu sais, et nous sommes meilleurs que les hommes.”
Jésus sourit au petit psychologue et promet: “Je parlerai tout à fait pour vous.” Et suivi par les enfants il va à la maison en saluant avec son salut de paix: “La paix soit dans cette maison.”
Les gens affluent dans la pièce qui est derrière, réservée aux filets, cordages, paniers, rames, voiles et provisions. On voit que Pierre l’a mise à la disposition de Jésus. Il a tout entassé dans un coin pour faire de la place. De là on ne voit pas le lac, on entend seulement le léger clapotement des vagues. On voit par contre le muret verdâtre du jardin avec la vieille vigne et le figuier feuillu. Il y a des gens jusque sur la route, débordant de la pièce dans le jardin, et de là sur le chemin.
Jésus commence à parler. Au premier rang, des gens qui se sont fait donner de la place avec des gestes autoritaires, et grâce à la crainte qu’ils inspirent au peuple, cinq personnages de haut rang. Leurs larges manteaux, leurs riches habits et leur orgueil, tout indique que ce sont des pharisiens et des docteurs. Jésus cependant tient à avoir autour de Lui ses petits. Une couronne de petits visages innocents, aux yeux clairs, aux sourires angéliques qui se dressent pour le contempler. Jésus parle, et tout en parlant, caresse de temps à autre la tête frisée d’un bambin qui s’est assis à ses pieds et tient sa tête appuyée sur ses genoux, avec ses bras croisés. Jésus parle assis sur un grand tas de filets et de paniers.
“"Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, au parterre des parfums, pour se rassasier au milieu des jardins et cueillir des lys… Lui, se rassasie parmi les lys", ce sont les paroles de Salomon de David dont je descends, Moi, Messie d’Israël.
Mon jardin! Quel jardin plus beau et plus digne de Dieu, du Ciel celui dont les fleurs sont les anges que Dieu a créés? Et pourtant non. C’est un autre jardin qu’a voulu le Fils unique du Père, le Fils de l’homme, car pour l’homme, je me suis revêtu de chair sans laquelle je ne pourrais racheter les fautes de la chair de l’homme. Ce jardin aurait pu être de peu inférieur au jardin du Ciel, si, du Paradis terrestre s’étaient répandus, comme les douces abeilles au sortir d’une ruche, les fils d’Adam, les fils de Dieu, pour peupler la terre d’un peuple de saints tout entier destiné au Ciel. Mais l’Ennemi a semé les ronces et les épines au cœur d’Adam, et de là, ronces et épines se sont répandues sur la terre. Ce n’est plus un jardin, mais une forêt sauvage et cruelle où réside la fièvre et où se niche le serpent.
Mais pourtant le Bien-Aimé du Père a encore un jardin sur cette terre où règne Mammon. Le jardin où il va se rassasier de sa céleste nourriture: amour et pureté; le parterre où il cueille les fleurs qui lui sont chères, où ne se trouvent pas les taches de la sensualité, de la convoitise, de l’orgueil. Ceux-ci. (Jésus caresse le plus de bambins qu’il peut, passant la main sur la couronne des petites têtes attentives, une unique caresse qui les effleure et les fait sourire de joie.) Voici mes lys.
Salomon n’eut pas, au milieu de ses richesses un vêtement plus beau que le lys qui parfume la vallée, ni de diadème d’une beauté plus immatérielle et plus resplendissante que celle du lys en son calice au teint de perle. Et pourtant, pour mon cœur, il n’y a pas de lys qui vaille un seul de ces tout petits. Il n’y a pas de parterre, il n’y a pas de jardin de riches, cultivé uniquement de lys, qui vaille autant qu’un seul de ces purs, innocents, sincères et simples enfants.
O hommes! O femmes d’Israël! O vous, grands et humbles pour la fortune et la situation, écoutez! Vous qui êtes ici pour me connaître et m’aimer, sachez donc quelle est la première condition pour être à Moi. Je ne vous dis pas des paroles difficiles. Je ne vous donne pas d’exemples plus difficiles encore. Je vous dis:
"Prenez exemple sur ceux-ci".
Qui d’entre vous n’a pas un fils, un neveu, un petit frère encore enfant, encore tout petit dans sa maison? N’est-il pas un repos, un réconfort, un lien entre les époux, entre les parents, entre les amis, un de ces innocents dont l’âme est pure comme une aube sereine dont le visage dissipe les nuages et fait naître l’espoir, dont les caresses sèchent les larmes et déversent une force vitale? Pourquoi en eux, un tel pouvoir? En eux: faibles, désarmés, encore ignorants? Parce que en eux ils ont Dieu, ils ont la force et la sagesse de Dieu. La vraie sagesse: ils savent aimer et croire. Ils savent croire et vouloir. Ils savent vivre dans cet amour et dans cette foi. Soyez comme eux: simples, purs, aimants, sincères, croyants.
Il n’y a pas de sage en Israël qui soit plus grand que le plus petit de ceux-ci, dont l’âme est à Dieu et à laquelle appartient son Royaume. Bénis du Père, aimés par le Fils du Père, fleurs de mon jardin, que ma paix soit sur vous et sur ceux qui vous imiteront pour mon amour.”
Jésus a fini.
“Maître!” crie Pierre du milieu de la foule, “il y a ici des malades. Deux peuvent attendre que tu sortes, mais celui-ci est bloqué par la foule… et puis il ne peut se tenir debout, et nous ne pouvons passer. Dois-je le renvoyer?”
“Non, descendez-le par le toit.”
“Bien, nous le faisons tout de suite.”
On entend marcher sur le toit de la pièce qui ne faisant pas vraiment partie de la maison n’a pas de terrasse de ciment, mais une sorte de couverture de fascines sur lesquelles il y a quelque chose qui ressemble à des ardoises. Je ne sais quelle pierre ce peut être. On pratique une ouverture et avec des cordes on descend le grabat sur lequel se trouve l’infirme. Il arrive juste devant Jésus. La foule se presse plus encore, pour mieux voir.
“Tu as eu une grande foi comme aussi tes porteurs.”
“Oh! Seigneur! Comment ne pas l’avoir pour Toi?”
“C’est bien, Moi, je te dis: fils (l’homme est jeune) tous tes péchés te sont remis.”
L’homme le regarde en pleurant… Peut-être reste-t-il un peu insatisfait parce qu’il espérait une guérison corporelle. Les pharisiens et les docteurs chuchotent entre eux. Du nez, du front et de la bouche, ils font une grimace dédaigneuse.
“Pourquoi ces murmures, dans vos cœurs, plus encore que sur vos lèvres? D’après vous est-il plus facile de dire au paralytique: "Tes péchés te sont remis", ou bien: "Lève-toi, prends ton grabat et marche"? Vous pensez que Dieu seul peut remettre les péchés, mais vous ne savez pas répondre à ce qu’il y a de plus grand, car cet homme, qui a perdu l’usage de ses facultés corporelles, dépensé toutes ses ressources sans qu’on puisse le guérir. Il n’y a que Dieu qui ait ce pouvoir. Or, pour que vous sachiez que je peux tout, pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a pouvoir sur la chair et sur l’âme, sur la terre et au Ciel, je dis à cet homme: Lève-toi, prends ton lit et marche. Va à ta maison et sois saint”
L’homme se secoue, pousse un cri, se dresse debout, se jette aux pieds de Jésus, les baise et les caresse, pleure et rit à la fois et avec lui ses parents et la foule qui ensuite se range pour qu’il passe en triomphe et le suit en lui faisant fête. La foule, mais pas les cinq orgueilleux qui s’en vont hautains et raides comme des pieux.
De cette façon, la mère peut entrer avec son petit encore à la mamelle, mais absolument squelettique. Elle le tend à Jésus en lui disant seulement: “Jésus, tu les aimes, ces petits. Tu l’as dit. Au nom de ton amour, et de ta Mère!…” et elle pleure.
Jésus prend le poupon vraiment moribond, l’applique contre son cœur. Il le garde un moment contre sa bouche, avec son petit visage de cire, ses lèvres violacées, les paupières déjà closes. Un moment, il le garde ainsi… et quand il le détache de sa barbe blonde, le petit visage est rose, la petite bouche esquisse un sourire enfantin. Ses yeux regardent tout autour de lui, vivants et curieux. Ses mains, d’abord contractées, jouent dans la chevelure et la barbe de Jésus, qui rit.
“Oh! mon fils!” crie la maman bienheureuse.
“Prends-le, femme, sois heureuse et bonne.”
Et la femme prend le bébé revenu à la vie, le serre sur son sein et le petit fait valoir tout de suite ses droits à la nourriture. Il fouille, ouvre et tette, avide et heureux.
Jésus bénit et passe. Il va sur le seuil, où se trouve le malade qui a une forte fièvre.
“Maître, sois bon!”
“Et toi aussi. Consacre à la justice les forces retrouvées.” Il le caresse et sort.
Il va sur la rive, suivi, précédé, béni de nombreuses gens qui le supplient: “Nous, nous ne t’avons pas entendu. Nous ne pouvions pas entrer. Parle à nous aussi.”
Jésus fait signe que oui et comme la foule le serre à l’étouffer il monte sur la barque de Pierre. Cela ne suffit pas. On le suit jusqu’au banc de la barque. “Mets la barque à la mer et écarte-toi un peu.”
C’est la fin de la vision.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/
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