et "L’Évangile tel qu’il m’a été révélé" de Maria Valtorta.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 18,1-4.
En ce temps-là, les disciples s'approchèrent de Jésus, et lui dirent : Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ?
Alors ayant fait venir un enfant, il le plaça au milieu d'eux
et dit : Je vous le dis, en vérité, si vous ne changez et ne devenez comme les enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux.
Celui donc qui se fera humble comme ce petit enfant est le plus grand dans le royaume des cieux.
Alors ayant fait venir un enfant, il le plaça au milieu d'eux
et dit : Je vous le dis, en vérité, si vous ne changez et ne devenez comme les enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux.
Celui donc qui se fera humble comme ce petit enfant est le plus grand dans le royaume des cieux.
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 5, Ch 40, p 273 - CD 5, piste 102 -
Je vois Jésus qui suit un chemin de campagne suivi et entouré de ses apôtres et des disciples.
Le lac de Galilée brille pas très loin tranquille et azuré sous un beau soleil de printemps ou d'automne car il n'est pas violent comme un soleil d'été. Mais je dirais que c'est le printemps car la nature est très fraîche et elle n'a pas ces tons dorés et mourants que l'on voit en automne.
Il semble qu'à l'approche du soir, Jésus se retire dans la maison hospitalière et se dirige par conséquent vers la ville que l'on voit apparaître déjà. Jésus, comme il arrive souvent, est à quelques pas en avant des disciples. Deux ou trois, pas plus, mais assez pour pouvoir s'isoler dans ses pensées, ayant besoin de silence après une journée d'évangélisation. Il chemine absorbé, avec dans la main droite un rameau vert, certainement cueilli dans quelque buisson avec lequel il fouette légèrement, perdu dans ses pensées, les herbes de la berge.
Derrière Lui, au contraire, les disciples parlent avec animation. Ils rappellent les événements de la journée et ils n'ont pas la main trop légère pour apprécier les défauts d'autrui et les méchancetés d'autrui. Tous critiquent plus ou moins le fait que ceux qui sont chargés de la perception du tribut pour le Temple aient voulu être payés par Jésus.
Pierre, toujours véhément, soutient que c'est un sacrilège parce que le Messie n'est pas tenu de payer le tribut: “C'est comme si on voulait que Dieu se paie Lui-même” dit-il. “Et cela n'est pas juste. Si, ensuite, ils croient que Lui n'est pas le Messie, cela devient un sacrilège.”
Jésus se tourne un instant et il dit: “Simon, Simon, il y en aura tant qui douteront de Moi! Même parmi ceux qui croient que leur foi en Moi est assurée et inébranlable. Ne juge pas les frères, Simon. Commence par te juger toi-même.”
Judas, avec un sourire ironique, dit à Pierre qui humilié a baissé la tête: “Ceci est pour toi. Parce que tu es le plus âgé tu veux toujours faire le docteur. Il n'est pas dit qu'il faille juger le mérite d'après l'âge. Parmi nous, il y en a qui te sont supérieurs pour le savoir et la position sociale.”
Il s'allume une discussion sur les mérites respectifs. Tel se vante d'avoir été parmi les premiers disciples, tel appuie son mérite sur la situation qu'il a quittée pour suivre Jésus, tel dit que personne comme lui n'a des droits parce que personne ne s'est converti comme lui, en passant de la situation de publicain à celle de disciple. La discussion se prolonge, et si je ne craignais pas d'offenser les apôtres, je dirais qu'elle prend les allures d'un véritable procès.
Jésus s'en désintéresse. Il semble n'entendre plus rien. Entre temps on est arrivé aux premières maisons de la ville que je sais être Capharnaüm. Jésus continue et les autres par derrière sont toujours en discussion.
Un enfant de sept à huit ans court derrière Jésus en sautant. Il le rejoint en dépassant le groupe plus qu'animé des apôtres. C'est un bel enfant aux cheveux châtains foncés tout bouclés, courts. Dans son visage brun, il a deux yeux noirs intelligents. Il appelle avec familiarité le Maître, comme s'il le connaissait bien. “Jésus” dit-il “laisse-moi venir avec Toi jusqu'à ta maison, veux-tu?”
“Ta mère le sait-elle?” demande Jésus en le regardant avec un doux sourire.
“Elle le sait.”
“En vérité?” Jésus, tout en souriant, le regarde d'un regard pénétrant.
“Oui, Jésus, en vérité.”
“Alors, viens.”
L'enfant fait un saut de joie et prend la main gauche de Jésus qui la lui présente. C'est avec une amoureuse confiance que l'enfant met sa petite main brune dans la longue main de mon Jésus. Moi, je voudrais bien en faire autant!
“Raconte-moi une belle parabole, Jésus” dit l'enfant en sautant aux côtés du Maître et en le regardant par en dessous avec un petit visage qui resplendit de joie.
Jésus aussi le regarde avec un sourire joyeux qui Lui fait entrouvrir la bouche qu'ombragent des moustaches et une barbe blonde rousse que le soleil fait briller comme si c'était de l'or. Ses yeux de saphir foncé rient de joie quand il regarde l'enfant.
“Qu'en fais-tu de la parabole? Ce n'est pas un jeu.”
“C'est plus beau qu'un jeu. Quand je vais dormir, j'y pense, et puis j'en rêve et le lendemain je m'en souviens et je me la redis pour être bon. Elle me rend bon.”
“Tu t'en souviens?”
“Oui. Veux-tu que je te dise toutes celles que tu m'as dites?”
“Tu es brave, Benjamin, plus que les hommes qui oublient. En récompense, je te dirai la parabole.”
L'enfant ne saute plus. Il marche, sérieux, attentif comme un adulte, et il ne perd pas un mot, pas une inflexion de la voix de Jésus qu'il regarde avec attention, sans même prendre garde où il met ses pieds.
“Un berger qui était très bon apprit qu'il y avait dans un endroit de la création un grand nombre de brebis abandonnées par des bergers qui n'étaient guère bons. Elles étaient en danger sur de mauvais chemins et dans des herbages empoisonnés et elles s'en allaient de plus en plus vers de sombres ravins. Il vint dans cet endroit et, sacrifiant tout son avoir, il acheta ces brebis et ces agneaux.
Il voulait les amener dans son royaume, parce que ce berger était roi aussi comme l'ont été de nombreux rois en Israël. Dans son royaume, ces brebis et ces agneaux auraient tant de pâturages sains, tant d'eaux fraîches et pures, des chemins sûrs et des abris solides contre les voleurs et les loups féroces. Alors ce berger rassembla ses brebis et ses agneaux et il leur dit: "Je suis venu pour vous sauver, pour vous amener là où vous ne souffrirez plus, où vous ne connaîtrez plus les embûches et les douleurs. Aimez-moi, suivez-moi, car je vous aime tant et, pour vous avoir, je me suis sacrifié de toutes manières. Mais si vous m'aimez, mon sacrifice ne me pèsera pas. Suivez-moi et allons". Et le berger en avant, les brebis à la suite, prirent le chemin vers le royaume de la joie.
A chaque instant, le berger se retournait pour voir si elles le suivaient, pour exhorter celles qui étaient fatiguées, encourager celles qui perdaient confiance, pour secourir les malades, caresser les agneaux. Comme il les aimait! Il leur donnait son pain et son sel. Il commençait par goûter l'eau des sources pour voir si elle était saine et la bénissait pour la rendre sainte.
Mais les brebis - le crois-tu, Benjamin? - les brebis, après quelque temps se lassèrent. Une d'abord, puis deux, puis dix, puis cent restèrent en arrière à brouter l'herbe jusqu'à s'empiffrer au point de ne plus se mouvoir et se couchèrent, fatiguées et repues, dans la poussière et dans la boue. D'autres se penchèrent sur les précipices, malgré les paroles du berger: "Ne le faites pas". Comme il se mettait là où il y avait un plus grand danger, pour les empêcher d'y aller, certaines le bousculèrent avec leurs têtes arrogantes et plus d'une fois essayèrent de le jeter au fond. Ainsi beaucoup finirent dans les ravins et moururent misérablement. D'autres se battirent à coups de cornes et de têtes, et se tuèrent entre elles.
Seul un agnelet ne s'écarta jamais. Il courait en bêlant et il disait par son bêlement au berger: "Je t'aime". Il courait derrière le bon berger et quand ils arrivèrent à la porte de son royaume, il n'y avait qu'eux deux: le berger et l'agnelet fidèle. Alors le berger ne dit pas: "Entre", mais il dit: "Viens" et il le prit sur sa poitrine, dans ses bras, et il l'amena à l'intérieur en appelant tous ses sujets et en leur disant: "Voici. Celui-ci m'aime. Je veux qu'il soit avec Moi pour toujours. Et vous aimez-le, car c'est celui que préfère mon cœur".
La parabole est finie, Benjamin. Maintenant peux-tu me dire quel est ce bon berger?”
“C'est Toi, Jésus.”
“Et cet agnelet, qui est-ce?”
“C'est moi, Jésus.”
“Mais maintenant je vais partir. Tu m'oublieras.”
“Non, Jésus, je ne t'oublierai pas parce que je t'aime.”
“Ton amour disparaîtra quand tu ne me verras plus.”
“Je me dirai à moi-même les paroles que tu m'as dites, et ce sera comme si tu étais présent. Je t'aimerai et je t'obéirai de cette façon. Et, dis-moi, Jésus: Toi, tu te souviendras de Benjamin?”
“Toujours.”
“Comment feras-tu pour te souvenir?”
“Je me dirai que tu m'as promis de m'aimer et de m'obéir, et je me souviendrai ainsi de toi.”
“Et tu me donneras ton Royaume?”
“Si tu seras bon, oui.”
“Je serai bon.”
“Comment feras-tu? La vie est longue.”
“Mais aussi tes paroles sont si bonnes. Si je me les dis et si je fais ce qu'elles me disent de faire, je me garderai bon toute ma vie. Et je le ferai parce que je t'aime. Quand on aime bien, ce n'est pas fatigante d'être bon. Je ne me fatigue pas d'obéir à maman, parce que je l'aime bien. Je ne me fatiguerai pas d'être obéissant pour Toi, parce que je t'aime bien.”
Jésus s'est arrêté pour regarder le petit visage enflammé par l'amour plus que par le soleil. La joie de Jésus est si vive qu'il semble qu'un autre soleil se soit allumé en son âme et irradie par ses pupilles. Il se penche et il baise l'enfant sur le front.
Il s'est arrêté devant une petite maison modeste, avec un puits devant. Jésus va ensuite s'asseoir près du puits et c'est là que le rejoignent les disciples, qui sont encore en train de mesurer leurs prérogatives respectives.
Jésus les regarde, puis il les appelle: “Venez autour de Moi, et écoutez le dernier enseignement de la journée, vous qui célébrez sans cesse vos mérites et pensez à vous adjuger une place en rapport avec eux. Vous voyez cet enfant? Lui est dans la vérité plus que vous. Son innocence lui donne les clefs pour ouvrir les portes de mon Royaume. Lui a compris, dans sa simplicité de tout petit, que c'est dans l'amour que se trouve la force de devenir grand et dans l'obéissance par amour celle d'entrer dans mon Royaume. Soyez simples, humbles, aimants d'un amour que vous ne donniez pas qu'à Moi mais que vous partagiez entre vous, obéissant à mes paroles, à toutes, même à celles-ci, si vous voulez arriver là où entreront ces innocents. Apprenez auprès des petits. Le Père leur révèle la vérité comme Il ne la révèle pas aux sages.”
Jésus parle en tenant Benjamin debout contre ses genoux et il lui tient les mains sur les épaules. En ce moment le visage de Jésus est plein de majesté. Il est sérieux, pas courroucé, mais sérieux. C'est vraiment le Maître. Le dernier rayon de soleil nimbe sa tête blonde.
La vision s'arrête pour moi ici, en me laissant pleine de douceur dans mes souffrances.
Les disciples n'ont donc pas pu entrer dans la maison, c'est naturel, à cause de leur nombre et par respect. Ils ne le font jamais s'ils ne sont pas invités par le Maître à le faire, en groupe ou en particulier. Je remarque toujours un grand respect, une grande retenue, malgré l'affabilité du Maître et sa longue familiarité. Même Isaac, qui pourrait se dire le premier d'entre les disciples, ne prend jamais la liberté d'aller vers Jésus, sans qu'un sourire, au moins un sourire du Maître l'appelle près de Lui.
N'est-ce pas un peu différent de la manière désinvolte et presque burlesque dont beaucoup traitent ce qui est surnaturel… Ceci est un de mes commentaires et que je trouve juste, car cela ne me va pas que les gens aient avec des choses, qui sont au-dessus de nous, les manières que nous n'avons pas à l'égard de nos égaux, les hommes, quand ils sont tant soit peu au-dessus de nous… Mais!… Allons de l'avant…
Donc les disciples se sont répandus sur la rive du lac pour acheter du poisson pour le souper, et aussi du pain et ce qu'il faut. Jacques de Zébédée revient aussi et il appelle le Maître qui est assis sur la terrasse avec Jean accroupi à ses pieds dans un entretien plein de douceur et d'abandon… Jésus se lève et se penche au-dessus du parapet.
Jacques dit: “Que de poissons, Maître! Mon père dit que ton arrivée a béni les filets. Regarde: ceci est pour nous” et il montre un panier de poissons argentés.
“Que Dieu lui donne des grâces pour sa générosité. Préparez-le et après le souper nous irons sur la rive avec les disciples.”
Et ainsi font-ils. Le lac est noir dans la nuit, en attendant la lune qui se lève tard. On ne le voit pas, mais on entend son murmure, son clapotis contre les rochers du rivage. Seules les incroyables étoiles des nuits d'Orient se mirent dans ses eaux tranquilles. Ils s'assoient en cercle autour d'une petite barque renversée, sur laquelle est assis Jésus. Les petits fanaux des barques apportés ici, au milieu du cercle, éclairent à peine les visages les plus voisins. Le visage de Jésus est tout éclairé par en dessous par un falot placé à ses pieds, et tous, de cette façon, peuvent le voir quand il parle à l'un ou l'autre.
Au début c'est une conversation sans façon, familière, mais ensuite elle prend le ton d'une instruction. Jésus le dit même ouvertement: “Venez et écoutez. D'ici peu, nous nous séparerons et je veux vous instruire encore pour vous mieux former.
Aujourd'hui je vous ai entendu discuter et ce n'était pas toujours avec charité. Aux premiers d'entre vous, j'ai déjà donné l'instruction. Mais je veux vous la donner à vous aussi, et elle ne fera pas de mal à ceux qui sont les premiers s'ils l'entendent de nouveau. Maintenant le petit Benjamin n'est pas ici contre mes genoux. Il dort dans son lit et il fait ses rêves innocents. Mais peut-être son âme candide est-elle de même parmi nous. Mais supposez que lui, ou quelqu'autre enfant, soit ici pour vous servir d'exemple. Vous, dans votre cœur, vous avez tous une idée fixe: être le premier dans le Royaume des Cieux; une curiosité: savoir qui sera ce premier; et enfin un danger: le désir encore humain de s'entendre répondre: "Tu es le premier dans le Royaume des Cieux" par des compagnons complaisants, ou par le Maître, surtout par le Maître, dont vous connaissez la véracité et la connaissance de l'avenir.
N'est-ce pas ainsi? Les questions tremblent sur vos lèvres et vivent au fond de votre cœur. Le Maître, pour votre bien, accepte cette curiosité bien qu'il ait horreur de céder aux curiosités humaines. Votre Maître n'est pas un charlatan que l'on interroge pour deux piécettes au milieu du vacarme d'un marché. Ce n'est pas quelqu'un possédé par l'esprit du Python qui se procure de l'argent en faisant le devin, pour répondre aux esprits étroits des hommes qui veulent connaître l'avenir pour savoir comment "se diriger". L'homme ne peut se diriger par lui-même. C'est Dieu qui le dirige si l'homme a foi en Lui! Et il ne sert à rien de connaître l'avenir, ou de croire qu'on le connaît, si ensuite on n'a pas le moyen de changer l'avenir prophétisé. Il n'y a qu'un moyen: prier le Père et Seigneur pour que sa miséricorde nous aide. En vérité je vous dis qu'une prière confiante peut changer un châtiment en bénédiction. Mais celui qui a recours aux hommes pour pouvoir, en tant qu'homme, et avec des moyens humains, changer l'avenir, ne sait pas du tout prier ou sait très mal prier.
Moi, cette fois-ci, parce que cette curiosité peut vous donner un bon enseignement, j'y réponds, bien que j'aie horreur des questions curieuses et irrespectueuses. Vous vous demandez: "Qui parmi nous est le plus grand dans le Royaume des Cieux?"
Moi, je supprime la limite du "parmi nous" et j'élargis la question aux limites du monde entier, présent et futur, et je réponds: Le plus grand dans le Royaume des Cieux, c'est le plus petit parmi les hommes, c'est-à-dire celui que les hommes considèrent comme "le plus petit". Celui qui est simple, humble, confiant, ignorant, par conséquent l'enfant, ou celui qui sait se refaire une âme d'enfant. Ce n'est pas la science, ni la puissance, ni la richesse, ni l'activité, même si elle est bonne, qui vous rendront "le plus grand" dans le Royaume bienheureux. Mais d'être comme des tout petits par l'amour, l'humilité, la simplicité, la foi.
Observez comme m'aiment les enfants et imitez-les. Comme ils croient en Moi, et imitez-les. Comme ils se souviennent de ce que je dis, et imitez-les. Comme ils font ce que j'enseigne, et imitez-les. Comme ils ne s'enorgueillissent pas de ce qu'ils font, et imitez-les. Comme ils n'ont pas de jalousie pour Moi ni pour leurs compagnons, et imitez-les. En vérité je vous dis que, si vous ne changez pas votre manière de penser, d'agir et d'aimer, et si vous ne vous refaites pas sur le modèle des tout petits, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Eux savent ce que vous savez, ce qu'il y a d'essentiel dans ma doctrine. Mais avec quelle différence ils pratiquent ce que j'enseigne! Vous, vous dites pour toute bonne action que vous accomplissez: "J'ai fait". L'enfant dit: "Jésus, je me suis souvenu de Toi aujourd'hui, et à cause de Toi j'ai obéi, j'ai aimé, j'ai contenu un désir de me battre… et je suis content parce que Toi, je le sais, tu sais quand je suis bon et tu en es content". Et encore considérez les enfants quand ils agissent mal. Avec quelle humilité ils me l'avouent: "Aujourd'hui j'ai été méchant. Et cela me déplaît parce que je t'ai donné de la douleur". Ils ne cherchent pas d'excuses. Ils savent que je sais, ils croient, ils souffrent de ma douleur.
Oh! ils sont chers à mon cœur, les enfants, en qui il n'y a pas d'orgueil, pas de duplicité, pas de luxure! Moi, je vous le dis: devenez semblables à des petits, si vous voulez entrer dans mon Royaume. Aimez les petits comme l'exemple angélique que vous pouvez encore avoir. Vous devriez être comme des anges. Pour vous excuser, vous pourriez dire: "Nous ne voyons pas les anges". Mais Dieu vous donne les enfants comme modèles et eux, vous les avez parmi vous. Et si vous voyez un enfant abandonné matériellement, ou abandonné moralement, et qui peut périr, accueillez-le en mon Nom, parce qu'eux sont très aimés de Dieu. Et quiconque accueille un enfant en mon Nom, m'accueille Moi-même, parce que je suis dans l'âme des enfants, qui est innocente. Et celui qui m'accueille, accueille Celui qui m'a envoyé, le Seigneur Très-haut. Et gardez-vous de scandaliser un de ces petits dont l'œil voit Dieu. On ne doit jamais donner de scandale à personne. Mais malheur, trois fois malheur, à celui qui déflore la candeur ignorante des enfants! Laissez-les anges, le plus que vous pouvez. Trop répugnants sont le monde et la chair pour l'âme qui vient des Cieux! Et l'enfant, par son innocence, est encore tout âme. Respectez l'âme de l'enfant et son corps lui-même, comme vous respectez un lieu sacré. Sacré est aussi l'enfant car il a Dieu en lui. En tout corps se trouve le temple de l'Esprit, mais le temple de l'enfant est le plus sacré et le plus profond, et il est au-delà du double Voile. Ne remuez même pas les voiles de la sublime ignorance de la concupiscence par le vent de vos passions. Je voudrais un enfant dans toute famille, au milieu de toute réunion de personnes, pour qu'il serve de frein aux passions des hommes.
L'enfant sanctifie, restaure et rafraîchit par le seul rayonnement de ses yeux sans malice. Mais malheur à ceux qui enlèvent sa sainteté à l'enfant par leur scandaleuse manière d'agir! Malheur à ceux qui par leur conduite licencieuse transmettent leur malice aux enfants! Malheur à ceux qui par leurs propos et leur ironie blessent la foi que les enfants ont en Moi! Il vaudrait mieux qu'à tous ceux-là on attache à leur cou une meule de moulin, et qu'on les jette à la mer pour qu'ils s'y noient avec leurs scandales. Malheur au monde pour les scandales qu'il donne aux innocents! Car, s'il est inévitable qu'il arrive des scandales, malheur à l'homme qui les provoque par sa faute!
Personne n'a le droit de faire violence à son corps et à sa vie, car la vie et le corps viennent de Dieu, et Lui seul a le droit d'en prendre une partie ou le tout. Mais pourtant je vous dis que si votre main vous scandalise, il vaut mieux que vous la coupiez, que si votre pied vous porte à donner du scandale, il est bien que vous le coupiez. Il vaut mieux pour vous entrer manchots ou boiteux dans la Vie que d'être jetés au feu éternel avec les deux mains et les deux pieds. Et s'il ne suffit pas d'un pied ou d'une main coupés, faites couper aussi l'autre main ou l'autre pied, pour ne plus donner de scandale et pour avoir le temps de vous repentir avant d'être jetés là où le feu ne s'éteint pas et ronge comme un ver pour l'éternité. Et si c'est votre œil qui est pour vous occasion de scandale, arrachez-le. Il vaut mieux être borgne que d'être dans l'enfer avec les deux yeux. Avec un seul œil ou même sans aucun, arrivés au Ciel, vous verrez la Lumière, alors qu'avec les deux yeux scandaleux, vous verrez dans l'enfer les ténèbres et l'horreur. Et rien d'autre.
Rappelez-vous tout cela. Ne méprisez pas les petits, ne les scandalisez pas, ne vous moquez pas d'eux. Ils sont plus que vous, car leurs anges ne cessent de voir Dieu qui leur dit les vérités qu'ils doivent révéler aux enfants et à ceux qui ont un cœur d'enfant.
Et vous, comme des enfants, aimez-vous entre vous, sans disputes, sans orgueil. Restez en paix entre vous. Ayez un esprit de paix pour tous. Vous êtes frères, au nom du Seigneur, et non pas ennemis. Il n'y a pas, il ne doit pas y avoir d'ennemis pour les disciples de Jésus. L'unique Ennemi, c'est Satan. Pour lui, soyez des ennemis implacables, entrez en lutte contre lui et contre les péchés qui amènent Satan dans les cœurs. Soyez infatigables dans le combat contre le mal quelque soit la forme qu'il prenne.
Et patients. Il n'y a pas de limite pour le travail de l'apôtre, car le travail du Mal ne connaît pas de limites. Le démon ne dit jamais: "Assez. Maintenant je suis fatigué et je me repose". Lui, il est inlassable. Il passe, agile comme la pensée, et plus encore, d'un homme à un autre. Il essaie, il attaque, il séduit, il tourmente, il n'accorde aucun répit. Il assaille traîtreusement et il abat, si l'on n'est pas plus que vigilant. Parfois il s'installe en conquérant à cause de la faiblesse de celui qu'il assaille. D'autres fois, il entre en ami, parce que la manière de vivre de la proie qu'il recherche est déjà telle qu'elle est une alliance avec l'Ennemi. Une autre fois, chassé par quelqu'un, il cherche et tombe sur une proie plus facile, pour se venger de l'échec que lui a fait subir Dieu ou un serviteur de Dieu. Mais vous, vous devez dire ce que lui dit: "Pour moi, pas de repos". Lui ne se repose pas pour peupler l'enfer. Vous ne devez pas vous reposer afin de peupler le Paradis. Ne lui donnez pas de répit. Je vous prédis que plus vous le combattrez, plus il vous fera souffrir, mais vous ne devez pas en tenir compte. Lui peut parcourir la terre, mais il n'entre pas dans le Ciel. Là, il ne vous causera plus d'ennuis. Et là seront tous ceux qui l'auront combattu…”
Jésus s'interrompt brusquement et demande: “Mais, en somme, pourquoi ennuyez-vous toujours Jean? Que veulent-ils de toi?”
Jean rougit comme une flamme, et Barthélémy, Thomas, l'Iscariote baissent la tête en se voyant découverts.
“Eh bien?” demande impérieusement Jésus.
“Maître, mes compagnons veulent que je te dise une chose.”
“Dis-la, donc.”
“Aujourd'hui, pendant que tu étais chez ce malade et que nous allions à travers le pays comme tu l'avais dit, nous avons vu un homme qui n'est pas ton disciple, et que nous n'avons même jamais remarqué parmi ceux qui écoutent tes enseignements, qui chassait des démons en ton Nom dans un groupe de pèlerins qui allaient à Jérusalem. Et il réussissait, il a guéri quelqu'un qui avait un tremblement lui interdisant tout travail, et il a rendu la parole à une fillette qui avait été assaillie dans le bois par un démon qui avait pris la forme d'un chien et qui lui avait lié la langue. Lui disait: "Va-t-en, démon maudit, au nom du Seigneur Jésus, le Christ, Roi de la souche de David, Roi d'Israël. Lui est Sauveur et Vainqueur. Fuis devant son Nom!" et le démon s'enfuyait réellement. Nous nous sommes fâchés et lui l'avons interdit. Il nous a dit: "Qu'est-ce que je fais de mal? J'honore le Christ en débarrassant son chemin des démons qui ne sont pas dignes de le voir". Nous lui avons répondu: "Tu n'es pas exorciste en Israël, et tu n'es pas disciple du Christ. Il ne t'est pas permis de le faire". Il a dit: "Il est toujours permis de faire le bien" et il s'est révolté contre notre injonction en disant: "Et je continuerai à faire ce que je fais". Voilà, ils voulaient que je te dise cela, surtout maintenant que tu as dit qu'au Ciel il y aura tous ceux qui ont combattu Satan.”
“C'est bien. Cet homme sera de ceux-ci. Il l'est. Il avait raison et vous, vous aviez tort. Infinis sont les chemins du Seigneur, et il n'est pas dit que seuls ceux qui prennent le chemin direct arriveront au Ciel. En tout lieu et en tout temps, et de mille manières, il y aura des créatures qui viendront à Moi, et peut-être même par une route qui au début était mauvaise. Mais Dieu verra la droiture de leur intention et les amènera au bon chemin. De même il y en aura qui, par l'ivresse de la triple concupiscence, sortiront de la bonne route et prendront une route qui les éloigne ou même qui les déroute complètement. Vous ne devez donc jamais juger vos semblables. Dieu seul voit. Faites en sorte, vous, de ne pas sortir de la bonne voie, où la volonté de Dieu, plutôt que la vôtre, vous a mis. Et quand vous voyez quelqu'un qui croit en mon Nom et opère par lui, ne l'appelez pas étranger, ennemi, sacrilège. C'est bien un de mes sujets, ami et fidèle, puisqu'il croit en mon Nom spontanément et mieux que plusieurs d'entre vous, pour cela mon Nom sur ses lèvres opère des prodiges semblables aux vôtres et peut-être davantage. Dieu l'aime parce qu'il m'aime et il finira de l'amener au Ciel. Personne, s'il fait des prodiges en mon Nom, ne peut être pour Moi un ennemi et dire du mal de Moi. Mais, par son activité, il apporte au Christ honneur et témoignage de foi. En vérité je vous dis que croire en mon Nom suffit déjà pour sauver sa propre âme. Car mon Nom est Salut. Aussi je vous dis: si vous le rencontrez encore, ne lui faites pas de défense, mais au contraire appelez-le "frère" parce qu'il l'est réellement, même s'il est en dehors de l'enceinte de mon Bercail. Qui n'est pas contre Moi est avec Moi. Celui qui n'est pas contre vous est pour vous.”
“Nous avons péché, Seigneur?” demande Jean contrit.
“Non. Vous avez agi par ignorance mais sans malice. Il n'y a donc pas de faute. Pourtant, à l'avenir, ce serait une faute parce que maintenant vous savez. Et maintenant allons dans nos maisons. La paix soit avec vous.”
Le lac de Galilée brille pas très loin tranquille et azuré sous un beau soleil de printemps ou d'automne car il n'est pas violent comme un soleil d'été. Mais je dirais que c'est le printemps car la nature est très fraîche et elle n'a pas ces tons dorés et mourants que l'on voit en automne.
Il semble qu'à l'approche du soir, Jésus se retire dans la maison hospitalière et se dirige par conséquent vers la ville que l'on voit apparaître déjà. Jésus, comme il arrive souvent, est à quelques pas en avant des disciples. Deux ou trois, pas plus, mais assez pour pouvoir s'isoler dans ses pensées, ayant besoin de silence après une journée d'évangélisation. Il chemine absorbé, avec dans la main droite un rameau vert, certainement cueilli dans quelque buisson avec lequel il fouette légèrement, perdu dans ses pensées, les herbes de la berge.
Derrière Lui, au contraire, les disciples parlent avec animation. Ils rappellent les événements de la journée et ils n'ont pas la main trop légère pour apprécier les défauts d'autrui et les méchancetés d'autrui. Tous critiquent plus ou moins le fait que ceux qui sont chargés de la perception du tribut pour le Temple aient voulu être payés par Jésus.
Pierre, toujours véhément, soutient que c'est un sacrilège parce que le Messie n'est pas tenu de payer le tribut: “C'est comme si on voulait que Dieu se paie Lui-même” dit-il. “Et cela n'est pas juste. Si, ensuite, ils croient que Lui n'est pas le Messie, cela devient un sacrilège.”
Jésus se tourne un instant et il dit: “Simon, Simon, il y en aura tant qui douteront de Moi! Même parmi ceux qui croient que leur foi en Moi est assurée et inébranlable. Ne juge pas les frères, Simon. Commence par te juger toi-même.”
Judas, avec un sourire ironique, dit à Pierre qui humilié a baissé la tête: “Ceci est pour toi. Parce que tu es le plus âgé tu veux toujours faire le docteur. Il n'est pas dit qu'il faille juger le mérite d'après l'âge. Parmi nous, il y en a qui te sont supérieurs pour le savoir et la position sociale.”
Il s'allume une discussion sur les mérites respectifs. Tel se vante d'avoir été parmi les premiers disciples, tel appuie son mérite sur la situation qu'il a quittée pour suivre Jésus, tel dit que personne comme lui n'a des droits parce que personne ne s'est converti comme lui, en passant de la situation de publicain à celle de disciple. La discussion se prolonge, et si je ne craignais pas d'offenser les apôtres, je dirais qu'elle prend les allures d'un véritable procès.
Jésus s'en désintéresse. Il semble n'entendre plus rien. Entre temps on est arrivé aux premières maisons de la ville que je sais être Capharnaüm. Jésus continue et les autres par derrière sont toujours en discussion.
Un enfant de sept à huit ans court derrière Jésus en sautant. Il le rejoint en dépassant le groupe plus qu'animé des apôtres. C'est un bel enfant aux cheveux châtains foncés tout bouclés, courts. Dans son visage brun, il a deux yeux noirs intelligents. Il appelle avec familiarité le Maître, comme s'il le connaissait bien. “Jésus” dit-il “laisse-moi venir avec Toi jusqu'à ta maison, veux-tu?”
“Ta mère le sait-elle?” demande Jésus en le regardant avec un doux sourire.
“Elle le sait.”
“En vérité?” Jésus, tout en souriant, le regarde d'un regard pénétrant.
“Oui, Jésus, en vérité.”
“Alors, viens.”
L'enfant fait un saut de joie et prend la main gauche de Jésus qui la lui présente. C'est avec une amoureuse confiance que l'enfant met sa petite main brune dans la longue main de mon Jésus. Moi, je voudrais bien en faire autant!
“Raconte-moi une belle parabole, Jésus” dit l'enfant en sautant aux côtés du Maître et en le regardant par en dessous avec un petit visage qui resplendit de joie.
Jésus aussi le regarde avec un sourire joyeux qui Lui fait entrouvrir la bouche qu'ombragent des moustaches et une barbe blonde rousse que le soleil fait briller comme si c'était de l'or. Ses yeux de saphir foncé rient de joie quand il regarde l'enfant.
“Qu'en fais-tu de la parabole? Ce n'est pas un jeu.”
“C'est plus beau qu'un jeu. Quand je vais dormir, j'y pense, et puis j'en rêve et le lendemain je m'en souviens et je me la redis pour être bon. Elle me rend bon.”
“Tu t'en souviens?”
“Oui. Veux-tu que je te dise toutes celles que tu m'as dites?”
“Tu es brave, Benjamin, plus que les hommes qui oublient. En récompense, je te dirai la parabole.”
L'enfant ne saute plus. Il marche, sérieux, attentif comme un adulte, et il ne perd pas un mot, pas une inflexion de la voix de Jésus qu'il regarde avec attention, sans même prendre garde où il met ses pieds.
“Un berger qui était très bon apprit qu'il y avait dans un endroit de la création un grand nombre de brebis abandonnées par des bergers qui n'étaient guère bons. Elles étaient en danger sur de mauvais chemins et dans des herbages empoisonnés et elles s'en allaient de plus en plus vers de sombres ravins. Il vint dans cet endroit et, sacrifiant tout son avoir, il acheta ces brebis et ces agneaux.
Il voulait les amener dans son royaume, parce que ce berger était roi aussi comme l'ont été de nombreux rois en Israël. Dans son royaume, ces brebis et ces agneaux auraient tant de pâturages sains, tant d'eaux fraîches et pures, des chemins sûrs et des abris solides contre les voleurs et les loups féroces. Alors ce berger rassembla ses brebis et ses agneaux et il leur dit: "Je suis venu pour vous sauver, pour vous amener là où vous ne souffrirez plus, où vous ne connaîtrez plus les embûches et les douleurs. Aimez-moi, suivez-moi, car je vous aime tant et, pour vous avoir, je me suis sacrifié de toutes manières. Mais si vous m'aimez, mon sacrifice ne me pèsera pas. Suivez-moi et allons". Et le berger en avant, les brebis à la suite, prirent le chemin vers le royaume de la joie.
A chaque instant, le berger se retournait pour voir si elles le suivaient, pour exhorter celles qui étaient fatiguées, encourager celles qui perdaient confiance, pour secourir les malades, caresser les agneaux. Comme il les aimait! Il leur donnait son pain et son sel. Il commençait par goûter l'eau des sources pour voir si elle était saine et la bénissait pour la rendre sainte.
Mais les brebis - le crois-tu, Benjamin? - les brebis, après quelque temps se lassèrent. Une d'abord, puis deux, puis dix, puis cent restèrent en arrière à brouter l'herbe jusqu'à s'empiffrer au point de ne plus se mouvoir et se couchèrent, fatiguées et repues, dans la poussière et dans la boue. D'autres se penchèrent sur les précipices, malgré les paroles du berger: "Ne le faites pas". Comme il se mettait là où il y avait un plus grand danger, pour les empêcher d'y aller, certaines le bousculèrent avec leurs têtes arrogantes et plus d'une fois essayèrent de le jeter au fond. Ainsi beaucoup finirent dans les ravins et moururent misérablement. D'autres se battirent à coups de cornes et de têtes, et se tuèrent entre elles.
Seul un agnelet ne s'écarta jamais. Il courait en bêlant et il disait par son bêlement au berger: "Je t'aime". Il courait derrière le bon berger et quand ils arrivèrent à la porte de son royaume, il n'y avait qu'eux deux: le berger et l'agnelet fidèle. Alors le berger ne dit pas: "Entre", mais il dit: "Viens" et il le prit sur sa poitrine, dans ses bras, et il l'amena à l'intérieur en appelant tous ses sujets et en leur disant: "Voici. Celui-ci m'aime. Je veux qu'il soit avec Moi pour toujours. Et vous aimez-le, car c'est celui que préfère mon cœur".
La parabole est finie, Benjamin. Maintenant peux-tu me dire quel est ce bon berger?”
“C'est Toi, Jésus.”
“Et cet agnelet, qui est-ce?”
“C'est moi, Jésus.”
“Mais maintenant je vais partir. Tu m'oublieras.”
“Non, Jésus, je ne t'oublierai pas parce que je t'aime.”
“Ton amour disparaîtra quand tu ne me verras plus.”
“Je me dirai à moi-même les paroles que tu m'as dites, et ce sera comme si tu étais présent. Je t'aimerai et je t'obéirai de cette façon. Et, dis-moi, Jésus: Toi, tu te souviendras de Benjamin?”
“Toujours.”
“Comment feras-tu pour te souvenir?”
“Je me dirai que tu m'as promis de m'aimer et de m'obéir, et je me souviendrai ainsi de toi.”
“Et tu me donneras ton Royaume?”
“Si tu seras bon, oui.”
“Je serai bon.”
“Comment feras-tu? La vie est longue.”
“Mais aussi tes paroles sont si bonnes. Si je me les dis et si je fais ce qu'elles me disent de faire, je me garderai bon toute ma vie. Et je le ferai parce que je t'aime. Quand on aime bien, ce n'est pas fatigante d'être bon. Je ne me fatigue pas d'obéir à maman, parce que je l'aime bien. Je ne me fatiguerai pas d'être obéissant pour Toi, parce que je t'aime bien.”
Jésus s'est arrêté pour regarder le petit visage enflammé par l'amour plus que par le soleil. La joie de Jésus est si vive qu'il semble qu'un autre soleil se soit allumé en son âme et irradie par ses pupilles. Il se penche et il baise l'enfant sur le front.
Il s'est arrêté devant une petite maison modeste, avec un puits devant. Jésus va ensuite s'asseoir près du puits et c'est là que le rejoignent les disciples, qui sont encore en train de mesurer leurs prérogatives respectives.
Jésus les regarde, puis il les appelle: “Venez autour de Moi, et écoutez le dernier enseignement de la journée, vous qui célébrez sans cesse vos mérites et pensez à vous adjuger une place en rapport avec eux. Vous voyez cet enfant? Lui est dans la vérité plus que vous. Son innocence lui donne les clefs pour ouvrir les portes de mon Royaume. Lui a compris, dans sa simplicité de tout petit, que c'est dans l'amour que se trouve la force de devenir grand et dans l'obéissance par amour celle d'entrer dans mon Royaume. Soyez simples, humbles, aimants d'un amour que vous ne donniez pas qu'à Moi mais que vous partagiez entre vous, obéissant à mes paroles, à toutes, même à celles-ci, si vous voulez arriver là où entreront ces innocents. Apprenez auprès des petits. Le Père leur révèle la vérité comme Il ne la révèle pas aux sages.”
Jésus parle en tenant Benjamin debout contre ses genoux et il lui tient les mains sur les épaules. En ce moment le visage de Jésus est plein de majesté. Il est sérieux, pas courroucé, mais sérieux. C'est vraiment le Maître. Le dernier rayon de soleil nimbe sa tête blonde.
La vision s'arrête pour moi ici, en me laissant pleine de douceur dans mes souffrances.
Les disciples n'ont donc pas pu entrer dans la maison, c'est naturel, à cause de leur nombre et par respect. Ils ne le font jamais s'ils ne sont pas invités par le Maître à le faire, en groupe ou en particulier. Je remarque toujours un grand respect, une grande retenue, malgré l'affabilité du Maître et sa longue familiarité. Même Isaac, qui pourrait se dire le premier d'entre les disciples, ne prend jamais la liberté d'aller vers Jésus, sans qu'un sourire, au moins un sourire du Maître l'appelle près de Lui.
N'est-ce pas un peu différent de la manière désinvolte et presque burlesque dont beaucoup traitent ce qui est surnaturel… Ceci est un de mes commentaires et que je trouve juste, car cela ne me va pas que les gens aient avec des choses, qui sont au-dessus de nous, les manières que nous n'avons pas à l'égard de nos égaux, les hommes, quand ils sont tant soit peu au-dessus de nous… Mais!… Allons de l'avant…
Donc les disciples se sont répandus sur la rive du lac pour acheter du poisson pour le souper, et aussi du pain et ce qu'il faut. Jacques de Zébédée revient aussi et il appelle le Maître qui est assis sur la terrasse avec Jean accroupi à ses pieds dans un entretien plein de douceur et d'abandon… Jésus se lève et se penche au-dessus du parapet.
Jacques dit: “Que de poissons, Maître! Mon père dit que ton arrivée a béni les filets. Regarde: ceci est pour nous” et il montre un panier de poissons argentés.
“Que Dieu lui donne des grâces pour sa générosité. Préparez-le et après le souper nous irons sur la rive avec les disciples.”
Et ainsi font-ils. Le lac est noir dans la nuit, en attendant la lune qui se lève tard. On ne le voit pas, mais on entend son murmure, son clapotis contre les rochers du rivage. Seules les incroyables étoiles des nuits d'Orient se mirent dans ses eaux tranquilles. Ils s'assoient en cercle autour d'une petite barque renversée, sur laquelle est assis Jésus. Les petits fanaux des barques apportés ici, au milieu du cercle, éclairent à peine les visages les plus voisins. Le visage de Jésus est tout éclairé par en dessous par un falot placé à ses pieds, et tous, de cette façon, peuvent le voir quand il parle à l'un ou l'autre.
Au début c'est une conversation sans façon, familière, mais ensuite elle prend le ton d'une instruction. Jésus le dit même ouvertement: “Venez et écoutez. D'ici peu, nous nous séparerons et je veux vous instruire encore pour vous mieux former.
Aujourd'hui je vous ai entendu discuter et ce n'était pas toujours avec charité. Aux premiers d'entre vous, j'ai déjà donné l'instruction. Mais je veux vous la donner à vous aussi, et elle ne fera pas de mal à ceux qui sont les premiers s'ils l'entendent de nouveau. Maintenant le petit Benjamin n'est pas ici contre mes genoux. Il dort dans son lit et il fait ses rêves innocents. Mais peut-être son âme candide est-elle de même parmi nous. Mais supposez que lui, ou quelqu'autre enfant, soit ici pour vous servir d'exemple. Vous, dans votre cœur, vous avez tous une idée fixe: être le premier dans le Royaume des Cieux; une curiosité: savoir qui sera ce premier; et enfin un danger: le désir encore humain de s'entendre répondre: "Tu es le premier dans le Royaume des Cieux" par des compagnons complaisants, ou par le Maître, surtout par le Maître, dont vous connaissez la véracité et la connaissance de l'avenir.
N'est-ce pas ainsi? Les questions tremblent sur vos lèvres et vivent au fond de votre cœur. Le Maître, pour votre bien, accepte cette curiosité bien qu'il ait horreur de céder aux curiosités humaines. Votre Maître n'est pas un charlatan que l'on interroge pour deux piécettes au milieu du vacarme d'un marché. Ce n'est pas quelqu'un possédé par l'esprit du Python qui se procure de l'argent en faisant le devin, pour répondre aux esprits étroits des hommes qui veulent connaître l'avenir pour savoir comment "se diriger". L'homme ne peut se diriger par lui-même. C'est Dieu qui le dirige si l'homme a foi en Lui! Et il ne sert à rien de connaître l'avenir, ou de croire qu'on le connaît, si ensuite on n'a pas le moyen de changer l'avenir prophétisé. Il n'y a qu'un moyen: prier le Père et Seigneur pour que sa miséricorde nous aide. En vérité je vous dis qu'une prière confiante peut changer un châtiment en bénédiction. Mais celui qui a recours aux hommes pour pouvoir, en tant qu'homme, et avec des moyens humains, changer l'avenir, ne sait pas du tout prier ou sait très mal prier.
Moi, cette fois-ci, parce que cette curiosité peut vous donner un bon enseignement, j'y réponds, bien que j'aie horreur des questions curieuses et irrespectueuses. Vous vous demandez: "Qui parmi nous est le plus grand dans le Royaume des Cieux?"
Moi, je supprime la limite du "parmi nous" et j'élargis la question aux limites du monde entier, présent et futur, et je réponds: Le plus grand dans le Royaume des Cieux, c'est le plus petit parmi les hommes, c'est-à-dire celui que les hommes considèrent comme "le plus petit". Celui qui est simple, humble, confiant, ignorant, par conséquent l'enfant, ou celui qui sait se refaire une âme d'enfant. Ce n'est pas la science, ni la puissance, ni la richesse, ni l'activité, même si elle est bonne, qui vous rendront "le plus grand" dans le Royaume bienheureux. Mais d'être comme des tout petits par l'amour, l'humilité, la simplicité, la foi.
Observez comme m'aiment les enfants et imitez-les. Comme ils croient en Moi, et imitez-les. Comme ils se souviennent de ce que je dis, et imitez-les. Comme ils font ce que j'enseigne, et imitez-les. Comme ils ne s'enorgueillissent pas de ce qu'ils font, et imitez-les. Comme ils n'ont pas de jalousie pour Moi ni pour leurs compagnons, et imitez-les. En vérité je vous dis que, si vous ne changez pas votre manière de penser, d'agir et d'aimer, et si vous ne vous refaites pas sur le modèle des tout petits, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Eux savent ce que vous savez, ce qu'il y a d'essentiel dans ma doctrine. Mais avec quelle différence ils pratiquent ce que j'enseigne! Vous, vous dites pour toute bonne action que vous accomplissez: "J'ai fait". L'enfant dit: "Jésus, je me suis souvenu de Toi aujourd'hui, et à cause de Toi j'ai obéi, j'ai aimé, j'ai contenu un désir de me battre… et je suis content parce que Toi, je le sais, tu sais quand je suis bon et tu en es content". Et encore considérez les enfants quand ils agissent mal. Avec quelle humilité ils me l'avouent: "Aujourd'hui j'ai été méchant. Et cela me déplaît parce que je t'ai donné de la douleur". Ils ne cherchent pas d'excuses. Ils savent que je sais, ils croient, ils souffrent de ma douleur.
Oh! ils sont chers à mon cœur, les enfants, en qui il n'y a pas d'orgueil, pas de duplicité, pas de luxure! Moi, je vous le dis: devenez semblables à des petits, si vous voulez entrer dans mon Royaume. Aimez les petits comme l'exemple angélique que vous pouvez encore avoir. Vous devriez être comme des anges. Pour vous excuser, vous pourriez dire: "Nous ne voyons pas les anges". Mais Dieu vous donne les enfants comme modèles et eux, vous les avez parmi vous. Et si vous voyez un enfant abandonné matériellement, ou abandonné moralement, et qui peut périr, accueillez-le en mon Nom, parce qu'eux sont très aimés de Dieu. Et quiconque accueille un enfant en mon Nom, m'accueille Moi-même, parce que je suis dans l'âme des enfants, qui est innocente. Et celui qui m'accueille, accueille Celui qui m'a envoyé, le Seigneur Très-haut. Et gardez-vous de scandaliser un de ces petits dont l'œil voit Dieu. On ne doit jamais donner de scandale à personne. Mais malheur, trois fois malheur, à celui qui déflore la candeur ignorante des enfants! Laissez-les anges, le plus que vous pouvez. Trop répugnants sont le monde et la chair pour l'âme qui vient des Cieux! Et l'enfant, par son innocence, est encore tout âme. Respectez l'âme de l'enfant et son corps lui-même, comme vous respectez un lieu sacré. Sacré est aussi l'enfant car il a Dieu en lui. En tout corps se trouve le temple de l'Esprit, mais le temple de l'enfant est le plus sacré et le plus profond, et il est au-delà du double Voile. Ne remuez même pas les voiles de la sublime ignorance de la concupiscence par le vent de vos passions. Je voudrais un enfant dans toute famille, au milieu de toute réunion de personnes, pour qu'il serve de frein aux passions des hommes.
L'enfant sanctifie, restaure et rafraîchit par le seul rayonnement de ses yeux sans malice. Mais malheur à ceux qui enlèvent sa sainteté à l'enfant par leur scandaleuse manière d'agir! Malheur à ceux qui par leur conduite licencieuse transmettent leur malice aux enfants! Malheur à ceux qui par leurs propos et leur ironie blessent la foi que les enfants ont en Moi! Il vaudrait mieux qu'à tous ceux-là on attache à leur cou une meule de moulin, et qu'on les jette à la mer pour qu'ils s'y noient avec leurs scandales. Malheur au monde pour les scandales qu'il donne aux innocents! Car, s'il est inévitable qu'il arrive des scandales, malheur à l'homme qui les provoque par sa faute!
Personne n'a le droit de faire violence à son corps et à sa vie, car la vie et le corps viennent de Dieu, et Lui seul a le droit d'en prendre une partie ou le tout. Mais pourtant je vous dis que si votre main vous scandalise, il vaut mieux que vous la coupiez, que si votre pied vous porte à donner du scandale, il est bien que vous le coupiez. Il vaut mieux pour vous entrer manchots ou boiteux dans la Vie que d'être jetés au feu éternel avec les deux mains et les deux pieds. Et s'il ne suffit pas d'un pied ou d'une main coupés, faites couper aussi l'autre main ou l'autre pied, pour ne plus donner de scandale et pour avoir le temps de vous repentir avant d'être jetés là où le feu ne s'éteint pas et ronge comme un ver pour l'éternité. Et si c'est votre œil qui est pour vous occasion de scandale, arrachez-le. Il vaut mieux être borgne que d'être dans l'enfer avec les deux yeux. Avec un seul œil ou même sans aucun, arrivés au Ciel, vous verrez la Lumière, alors qu'avec les deux yeux scandaleux, vous verrez dans l'enfer les ténèbres et l'horreur. Et rien d'autre.
Rappelez-vous tout cela. Ne méprisez pas les petits, ne les scandalisez pas, ne vous moquez pas d'eux. Ils sont plus que vous, car leurs anges ne cessent de voir Dieu qui leur dit les vérités qu'ils doivent révéler aux enfants et à ceux qui ont un cœur d'enfant.
Et vous, comme des enfants, aimez-vous entre vous, sans disputes, sans orgueil. Restez en paix entre vous. Ayez un esprit de paix pour tous. Vous êtes frères, au nom du Seigneur, et non pas ennemis. Il n'y a pas, il ne doit pas y avoir d'ennemis pour les disciples de Jésus. L'unique Ennemi, c'est Satan. Pour lui, soyez des ennemis implacables, entrez en lutte contre lui et contre les péchés qui amènent Satan dans les cœurs. Soyez infatigables dans le combat contre le mal quelque soit la forme qu'il prenne.
Et patients. Il n'y a pas de limite pour le travail de l'apôtre, car le travail du Mal ne connaît pas de limites. Le démon ne dit jamais: "Assez. Maintenant je suis fatigué et je me repose". Lui, il est inlassable. Il passe, agile comme la pensée, et plus encore, d'un homme à un autre. Il essaie, il attaque, il séduit, il tourmente, il n'accorde aucun répit. Il assaille traîtreusement et il abat, si l'on n'est pas plus que vigilant. Parfois il s'installe en conquérant à cause de la faiblesse de celui qu'il assaille. D'autres fois, il entre en ami, parce que la manière de vivre de la proie qu'il recherche est déjà telle qu'elle est une alliance avec l'Ennemi. Une autre fois, chassé par quelqu'un, il cherche et tombe sur une proie plus facile, pour se venger de l'échec que lui a fait subir Dieu ou un serviteur de Dieu. Mais vous, vous devez dire ce que lui dit: "Pour moi, pas de repos". Lui ne se repose pas pour peupler l'enfer. Vous ne devez pas vous reposer afin de peupler le Paradis. Ne lui donnez pas de répit. Je vous prédis que plus vous le combattrez, plus il vous fera souffrir, mais vous ne devez pas en tenir compte. Lui peut parcourir la terre, mais il n'entre pas dans le Ciel. Là, il ne vous causera plus d'ennuis. Et là seront tous ceux qui l'auront combattu…”
Jésus s'interrompt brusquement et demande: “Mais, en somme, pourquoi ennuyez-vous toujours Jean? Que veulent-ils de toi?”
Jean rougit comme une flamme, et Barthélémy, Thomas, l'Iscariote baissent la tête en se voyant découverts.
“Eh bien?” demande impérieusement Jésus.
“Maître, mes compagnons veulent que je te dise une chose.”
“Dis-la, donc.”
“Aujourd'hui, pendant que tu étais chez ce malade et que nous allions à travers le pays comme tu l'avais dit, nous avons vu un homme qui n'est pas ton disciple, et que nous n'avons même jamais remarqué parmi ceux qui écoutent tes enseignements, qui chassait des démons en ton Nom dans un groupe de pèlerins qui allaient à Jérusalem. Et il réussissait, il a guéri quelqu'un qui avait un tremblement lui interdisant tout travail, et il a rendu la parole à une fillette qui avait été assaillie dans le bois par un démon qui avait pris la forme d'un chien et qui lui avait lié la langue. Lui disait: "Va-t-en, démon maudit, au nom du Seigneur Jésus, le Christ, Roi de la souche de David, Roi d'Israël. Lui est Sauveur et Vainqueur. Fuis devant son Nom!" et le démon s'enfuyait réellement. Nous nous sommes fâchés et lui l'avons interdit. Il nous a dit: "Qu'est-ce que je fais de mal? J'honore le Christ en débarrassant son chemin des démons qui ne sont pas dignes de le voir". Nous lui avons répondu: "Tu n'es pas exorciste en Israël, et tu n'es pas disciple du Christ. Il ne t'est pas permis de le faire". Il a dit: "Il est toujours permis de faire le bien" et il s'est révolté contre notre injonction en disant: "Et je continuerai à faire ce que je fais". Voilà, ils voulaient que je te dise cela, surtout maintenant que tu as dit qu'au Ciel il y aura tous ceux qui ont combattu Satan.”
“C'est bien. Cet homme sera de ceux-ci. Il l'est. Il avait raison et vous, vous aviez tort. Infinis sont les chemins du Seigneur, et il n'est pas dit que seuls ceux qui prennent le chemin direct arriveront au Ciel. En tout lieu et en tout temps, et de mille manières, il y aura des créatures qui viendront à Moi, et peut-être même par une route qui au début était mauvaise. Mais Dieu verra la droiture de leur intention et les amènera au bon chemin. De même il y en aura qui, par l'ivresse de la triple concupiscence, sortiront de la bonne route et prendront une route qui les éloigne ou même qui les déroute complètement. Vous ne devez donc jamais juger vos semblables. Dieu seul voit. Faites en sorte, vous, de ne pas sortir de la bonne voie, où la volonté de Dieu, plutôt que la vôtre, vous a mis. Et quand vous voyez quelqu'un qui croit en mon Nom et opère par lui, ne l'appelez pas étranger, ennemi, sacrilège. C'est bien un de mes sujets, ami et fidèle, puisqu'il croit en mon Nom spontanément et mieux que plusieurs d'entre vous, pour cela mon Nom sur ses lèvres opère des prodiges semblables aux vôtres et peut-être davantage. Dieu l'aime parce qu'il m'aime et il finira de l'amener au Ciel. Personne, s'il fait des prodiges en mon Nom, ne peut être pour Moi un ennemi et dire du mal de Moi. Mais, par son activité, il apporte au Christ honneur et témoignage de foi. En vérité je vous dis que croire en mon Nom suffit déjà pour sauver sa propre âme. Car mon Nom est Salut. Aussi je vous dis: si vous le rencontrez encore, ne lui faites pas de défense, mais au contraire appelez-le "frère" parce qu'il l'est réellement, même s'il est en dehors de l'enceinte de mon Bercail. Qui n'est pas contre Moi est avec Moi. Celui qui n'est pas contre vous est pour vous.”
“Nous avons péché, Seigneur?” demande Jean contrit.
“Non. Vous avez agi par ignorance mais sans malice. Il n'y a donc pas de faute. Pourtant, à l'avenir, ce serait une faute parce que maintenant vous savez. Et maintenant allons dans nos maisons. La paix soit avec vous.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/