"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe St Pie V
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 27 mai 2018, Fête de la Très Sainte Trinité

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 28,18-20.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples :
"Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous toujours jusqu'à la fin du monde."
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 10, Ch 638
  • Ancienne traduction :  Tome 10, Ch 23, p 211        (CD 10, piste 76)
A l'orient, l'aurore commence à peine à rougir. Jésus se promène avec sa Mère dans les vallons du Gethsémani. Pas de paroles, seulement des regards d'indicible amour. Peut-être les paroles ont déjà été dites. Peut-être elles n'ont jamais été dites. Ce sont les deux âmes qui ont parlé: celle du Christ, celle de la Mère du Christ. Maintenant c'est une contemplation d'amour, une réciproque contemplation. Elle la connaît la nature humide de rosée, la pure lumière du matin, elles la connaissent les gracieuses créatures de Dieu que sont les herbes, les fleurs, les oiseaux, les papillons. Les hommes sont absents. Moi, je me sens mal à l'aise d'être présente à cet adieu. “Seigneur, je n'en suis pas digne!” c'est mon cri dans les larmes qui tombent de mes yeux en contemplant la dernière heure de l'union terrestre entre la Mère et le Fils et en pensant que nous sommes arrivés au terme de l'amoureuse fatigue, celle de Jésus, celle de Marie et du pauvre, petit, indigne enfant que Jésus a voulu comme témoin de tout le temps messianique, et qui a nom Marie, mais que Jésus aime appeler “Ie petit Jean” et aussi “la violette de la Croix.” Oui. Petit Jean. Petit parce que je suis un rien. Jean parce que je suis vraiment celle à qui Dieu a fait de grandes grâces, et parce que, dans une mesure infinitésimale - mais c'est tout ce que je possède, et en donnant tout ce que je possède, je sais que je donne dans une mesure parfaite qui satisfait Jésus, car c'est le “tout” de mon rien - et parce que, dans une mesure infinitésimale moi, comme le bien-aimé, le grand Jean, j'ai donné tout mon amour à Jésus et à Marie, en partageant avec eux larmes et sourires, en les suivant, angoissée de les voir affligés et de ne pouvoir les défendre de la rancœur du monde au prix de ma propre vie; et maintenant palpitante de la palpitation de leur cœur pour ce qui prend fin pour toujours…Violette, oui. Une violette qui a cherché à se tenir cachée dans l'herbe pour que Jésus ne l'évite pas, Lui qui aimait toutes les choses créées parce qu'œuvres de son Père, mais me presse sous son pied divin et que je puisse mourir en exhalant mon léger parfum dans l'effort de Lui adoucir le contact avec la terre raboteuse et dure. Violette de la Croix, oui. Et son Sang a rempli mon calice jusqu'à le faire se pencher sur le sol…Oh! mon Bien-aimé qui, avant, m'as comblée de ton Sang en me faisant contempler tes pieds blessés, cloués au bois “… et au pied de la croix il y avait un pied de violettes en fleurs et ton Sang tombait goutte à goutte sur le pied de violettes fleuries…” Souvenir lointain et toujours si proche et si présent! Préparation de ce que j'ai été ensuite: ton porte-parole qui maintenant est tout trempé de ton Sang, de tes sueurs et de tes larmes, des larmes de Marie ta Mère, mais qui connaît aussi tes paroles, tes sourires, tout, tout de Toi, et qui exhale le parfum non plus des violettes, mais celui de Toi Seul, mon Unique et Seul Amour, de ce parfum divin qui a bercé hier soir ma douleur et qui vient sur moi, doux comme un baiser, consolant comme le Ciel lui-même, et me fait tout oublier pour vivre de Toi seul…J'ai en moi ta promesse. Je sais que je ne te perdrai pas. Tu me l'as promis et ta promesse est sincère: promesse de Dieu. Je te posséderai encore, toujours. C'est seulement si je péchais par orgueil, mensonge, désobéissance, que je te perdrais. Tu l'as dit, mais tu sais qu'avec ta Grâce pour soutenir ma volonté, je ne veux pécher et j'espère ne pas pécher parce que tu me soutiendras. Je ne suis pas un chêne, je le sais. Je suis une violette. Une tige fragile qui peut plier sous le pied d'un oiseau et même sous le poids d'un scarabée. Mais tu es ma force, ô Seigneur, et mon amour pour Toi est mon aile.Je ne te perdrai pas. Tu me l'as promis. Tu viendras, tout entier pour moi, pour donner de la joie à ta violette mourante. Mais je ne suis pas égoïste, Seigneur. Tu le sais. Tu sais que je voudrais ne plus te voir, mais que d'autres te voient en grand nombre, et qu'ils croient en Toi. À moi, tu as déjà tant donné et je n'en suis pas digne. Vraiment tu m'as aimée comme Toi seul sait aimer tes fils chéris.Je pense comme il était doux de te voir “vivre”. Homme parmi les hommes. Et je pense que je ne te verrai plus ainsi. Tout à été vu et dit. Je sais aussi que tu n'effaceras pas de ma pensée tes actions d'Homme parmi les hommes, et que je n'aurai pas besoin de livres pour me souvenir de Toi, tel que tu as été réellement. Il suffira que je regarde en mon intérieur où toute ta vie est fixée en caractères indélébiles. Mais c'était doux, doux… Maintenant tu montes… La Terre te perd. Marie de la Croix te perd, Maître Sauveur. Tu resteras à elle comme un Dieu très doux, et non plus du Sang mais un miel céleste tu verseras dans le calice violacé de ta violette… Je pleure… J'ai été ta disciple en même temps que les autres sur les chemins de montagne, boisés, ou sur les chemins arides, poussiéreux de la plaine, sur le lac, et près du beau fleuve de ta Patrie. Maintenant tu t'en vas et je ne verrai plus qu'en souvenir Bethléem et Nazareth sur leurs vertes collines d'oliviers, et Jéricho brûlée par le soleil avec le bruissement de ses palmiers, et Béthanie amie, et Engaddi perle perdue dans les déserts, et la belle Samarie, et les plaines fertiles de Saron et d'Esdrelon, et le haut plateau bizarre d'au-delà du Jourdain, et le cauchemar de la Mer Morte, et les villes ensoleillées des bords de la Méditerranée, et Jérusalem, la ville de ta douleur, ses montées et ses descentes, les archivoltes, les places, les faubourgs, les puits et les citernes, les collines et jusqu'à la triste vallée des lépreux où ta miséricorde s'est largement répandue… Et la maison du Cénacle… et la fontaine qui pleure tout près… le petit pont sur le Cédron, l'endroit où tu as sué le sang… la cour du Prétoire… Ah, non! tout ce qui est ta douleur se trouve ici et y restera toujours… Je devrai chercher tous les souvenirs pour les retrouver, mais ta prière au Gethsémani, ta flagellation, ta montée au Golgotha, ton agonie et ta mort, la douleur de ta Mère, non, je n'aurai pas à les chercher: ils me sont toujours présents. Peut-être je les oublierai au Paradis… et il me paraît impossible de pouvoir les oublier même là… Tout souvenir de ces heures atroces, jusqu'à la forme de la pierre sur laquelle tu es tombé, même le bouton de rose rouge qui battait comme une goutte de sang sur le granit, contre la fermeture de ton tombeau… Mon Amour tout divin, ta Passion vit dans ma pensée… et m'en brise le cœur… L'aurore s'est complètement levée. Le soleil est déjà haut sur l'horizon, et les apôtres font entendre leurs voix. C'est un signal pour Jésus et Marie. Ils s'arrêtent. Ils se regardent, l'Un en face de l'Autre, et puis Jésus ouvre les bras et accueille sa Mère sur sa poitrine… Oh! c'était bien un Homme, un Fils de Femme! Pour le croire, il suffit de regarder cet adieu! L'amour déborde en une pluie de baisers sur la Mère toute aimée. L'amour couvre de baisers le Fils tout aimé. Il semble qu'ils ne puissent plus se séparer. Quand il semble qu'ils vont le faire, un autre embrassement les unit encore, et parmi les baisers des paroles de réciproque bénédiction… Oh! c'est vraiment le Fils de l'Homme qui quitte celle qui l'a engendré! C'est vraiment la Mère qui congédie, pour le rendre au Père, son Fils, le Gage de l'Amour à la toute Pure… Dieu qui embrasse la Mère de Dieu!… Finalement la Femme, en tant que Créature, s'agenouille aux pieds de son Dieu qui est pourtant son Fils, et le Fils, qui est Dieu, impose ses mains sur la tête de sa Mère Vierge, de l'éternelle Aimée, et il la bénit au Nom du Père, du Fils et de l'Esprit Saint, puis il se penche et la relève en déposant un dernier baiser sur son front blanc comme un pétale de lys sous l'or de ses cheveux si jeunes encore… Ils vont de nouveau vers la maison et personne, en voyant la paix avec laquelle ils avancent l'Un à côté de l'Autre, ne penserait au flot d'amour qui les a dominés un peu auparavant. Mais quelle différence en cet adieu avec la tristesse des autres adieux désormais dépassés et le déchirement de l'adieu de la Mère à son Fils tué qu'elle devait laisser seul au Tombeau!…En celui-ci, même si les yeux brillent des pleurs naturels de celui qui est sur le point de se séparer de l'Aimé, les lèvres sourient à la joie de savoir que cet Aimé va dans la demeure qui convient à sa Gloire… “Seigneur! Ils sont là dehors, entre le mont et Béthanie, tous ceux que tu avais dit à ta Mère vouloir bénir aujourd'hui” dit Pierre. “C'est bien. Nous allons maintenant les trouver. Mais venez d'abord. Je veux partager encore le pain avec vous.” Ils entrent dans la pièce où dix jours avant se trouvaient les femmes pour la cène du quatorzième jour du second mois. Marie accompagne Jésus jusque là, puis elle se retire. Il reste Jésus et les onze. Sur la table il y a de la viande rôtie, des petits fromages et des petites olives noires, une petite amphore de vin et une d'eau plus grande, et de larges pains. Une table simple, sans apparat pour une cérémonie de luxe, mais uniquement parce qu'il faut bien manger.Jésus offre et fait les parts. Il est au milieu entre Pierre et Jacques d'Alphée. C'est Lui qui les a appelés à ces places. Jean, Jude d'Alphée et Jacques sont en face de Lui, Thomas, Philippe, Mathieu sont d'un côté, André, Barthélemy, le Zélote de l'autre. Ainsi tous peuvent voir leur Jésus… Le repas est bref, silencieux. Les apôtres, arrivés au dernier jour de voisinage avec Jésus, et malgré les apparitions successives, collectives ou individuelles, à partir de la Résurrection, toutes pleines d'amour, n'ont plus jamais perdu cette retenue et cette vénération qui ont caractérisé leurs rencontres avec Jésus Ressuscité.Le repas est fini. Jésus ouvre les mains au-dessus de la table en faisant son geste habituel devant un fait inéluctable et il dit: “Voici venue l'heure où je dois vous quitter pour retourner vers mon Père. Écoutez les dernières paroles de votre Maître. Ne vous éloignez pas de Jérusalem pendant ces jours. Lazare, à qui j'ai parlé, a pourvu une fois encore à réaliser les désirs de son Maître, et il vous cède la maison de la dernière Cène pour que vous ayez une demeure où réunir l'assemblée et vous recueillir en prière. Restez là à l'intérieur pendant ces jours et priez avec assiduité pour vous préparer à la venue de l'Esprit Saint qui vous complétera pour votre mission. Rappelez-vous que Moi, qui pourtant étais Dieu, je me suis préparé par une sévère pénitence à mon ministère d'évangélisateur. Toujours plus facile et plus courte sera votre préparation. Mais je n'exige pas autre chose de vous. Il me suffit seulement que vous priiez assidûment, en union avec les septante-deux et sous la conduite de ma Mère, que je vous recommande avec l'empressement d'un Fils. Elle sera pour vous une Mère et une Maîtresse d'amour et de sagesse parfaite. J'aurais pu vous envoyer ailleurs pour vous préparer à recevoir l'Esprit Saint, mais je veux au contraire que vous restiez ici car c'est Jérusalem négatrice qui doit s'étonner de la continuation des prodiges divins, donnés pour répondre à ses négations. Ensuite, l'Esprit Saint vous fera comprendre la nécessité que l'Église surgisse justement dans cette ville qui, en jugeant humainement, est la plus indigne de la posséder. Mais Jérusalem c'est toujours Jérusalem, même si le péché y est à son comble et si c'est ici que s'est accompli le déicide. Cela ne servira à rien pour elle. Elle est condamnée. Mais si elle est condamnée, tous ses habitants ne le sont pas. Restez ici pour le peu de justes qu'elle a dans son sein, et restez-y parce que c'est la cité royale et la cité du Temple, et parce que comme il est prédit par les prophètes ici, où a été oint et acclamé et où s'est levé le Roi Messie, ici doit commencer son règne sur le monde, et c'est ici encore, où la synagogue a reçu de Dieu le libelle de répudiation à cause de ses crimes trop horribles, que doit surgir le Temple nouveau auquel accourront des gens de toutes nations. Lisez les prophètes: en eux tout est prédit. Ma Mère d'abord, puis l'Esprit Paraclet, vous feront comprendre les paroles des Prophètes pour ce temps. Restez ici jusqu'au moment où Jérusalem vous répudiera comme elle m'a répudié, et haïra mon Église comme elle m'a haï, en couvant des desseins pour l'exterminer. Alors portez ailleurs le siège de cette Église que j'aime, car elle ne doit pas périr. Je vous le dis: l'enfer même ne prévaudra pas sur elle. Mais si Dieu vous assure sa protection, ne tentez pas le Ciel en exigeant tout du Ciel. Allez en Ephraïm comme y alla votre Maître, parce que ce n'était pas l'heure qu'il soit pris par ses ennemis. Je vous dis Ephraïm pour vous dire terre d'idoles et de païens. Mais ce ne sera pas Ephraïm de Palestine que vous devez choisir comme siège de mon Église. Rappelez-vous combien de fois, à vous réunis ou à l'un de vous en particulier, j'ai parlé de cela en vous prédisant qu'il vous faudrait fouler les routes de la terre pour arriver à son cœur et fixer là mon Église. C'est du cœur de l'homme que le sang se propage à travers tous les membres. C'est du cœur du monde que le Christianisme doit se propager par toute la Terre. Pour l'heure, mon Église est semblable à une créature déjà conçue mais qui se forme encore dans la matrice. Jérusalem est sa matrice et en son intérieur son cœur encore petit, autour duquel se rassemblent les membres peu nombreux de l'Église naissante, donne ses petites ondes de sang à ces membres. Mais une fois arrivée l'heure marquée par Dieu, la matrice marâtre expulsera la créature qui s'est formée en son sein, et elle ira dans une terre nouvelle, et y grandira pour devenir un grand Corps qui s'étendra sur toute la Terre, et les battements du cœur de l'Église devenu fort se propageront dans tout son grand Corps. Les battements du cœur de l'Église, affranchie de tout lien avec le Temple, éternelle et victorieuse sur les ruines du Temple mort et détruit, vivant dans le cœur du monde pour dire aux hébreux et aux gentils que Dieu seul triomphe et veut ce qu'Il veut et que ni la rancœur des hommes, ni les troupes d'idoles n'arrêtent son vouloir. Mais cela viendra par la suite, et en ce temps-là vous saurez que faire. L'Esprit de Dieu vous conduira. Ne craignez pas. Pour le moment, rassemblez à Jérusalem la première assemblée de fidèles. Puis d'autres assemblées se formeront à mesure que leur nombre grandira. En vérité je vous dis que les habitants de mon Royaume deviendront rapidement plus nombreux comme des semences jetées dans une excellente terre. Mon peuple se propagera par toute la Terre. Le Seigneur dit au Seigneur: "Puisque Tu as fait cela et que pour Moi Tu ne t'es pas épargné, Je te bénirai et Je multiplierai ta descendance comme les étoiles du ciel et comme les grains de sable qui sont sur le bord de la mer. Ta descendance possédera la porte de ses ennemis et en ta descendance seront bénies toutes les nations de la Terre. Bénédiction est mon Nom, mon Signe et ma Loi, là où ils sont reconnus souverains. Il va venir l'Esprit Saint, le Sanctificateur, et vous en serez remplis. Faites en sorte d'être purs comme tout ce qui doit approcher le Seigneur. J'étais Seigneur, Moi aussi comme Lui. Mais sur ma Divinité j'avais endossé un vêtement pour pouvoir être parmi vous et non seulement pour vous instruire et vous racheter par les organes et le sang de ce vêtement, mais aussi pour porter le Saint des Saints parmi les hommes, sans qu'il fût inconvenant que tout homme, même impur, pût poser son regard sur Celui que craignent de contempler les Séraphins. Mais l'Esprit Saint viendra sans être voilé par la chair, et Il se posera sur vous et Il descendra en vous avec ses sept dons et Il vous conseillera. Maintenant le conseil de Dieu est chose si sublime qu'il faut vous préparer par une volonté héroïque d'une perfection qui vous rende semblables à votre Père et à votre Jésus, et à votre Jésus dans ses rapports avec le Père et l'Esprit Saint. Donc une charité parfaite et une pureté parfaite, pour pouvoir comprendre l'Amour et le recevoir sur le trône de votre cœur. Perdez-vous dans le gouffre de la contemplation. Efforcez-vous d'oublier que vous êtes des hommes, et efforcez-vous de vous changer en séraphins. Lancez-vous dans la fournaise, dans les flammes de la contemplation. La contemplation de Dieu ressemble à une étincelle qui jaillit du choc du silex contre le briquet et produit feu et lumière. C'est une purification le feu qui consume la matière opaque et toujours impure et la transforme en une flamme lumineuse et pure. Vous n'aurez pas le Royaume de Dieu en vous si vous n'avez pas l'amour. Parce que le Royaume de Dieu c'est l'Amour, et il apparaît avec l'Amour, et par l'Amour il s'établit en vos cœurs au milieu de l'éclat d'une lumière immense qui pénètre et féconde, enlève l'ignorance, donne la sagesse, dévore l'homme et crée le dieu, le fils de Dieu, mon frère, le roi du trône que Dieu a préparé pour ceux qui se donnent à Dieu pour avoir Dieu, Dieu, Dieu, Dieu seul. Soyez donc purs et saints grâce à l'oraison ardente qui sanctifie l'homme parce qu'elle le plonge dans le feu de Dieu qu'est la charité.Vous devez être saints. Non pas dans le sens relatif que ce mot avait jusqu'alors, mais dans le sens absolu que je lui ai donné en vous proposant la Sainteté du Seigneur comme exemple et comme limite, c'est-à-dire la Sainteté parfaite. Chez nous, on appelle saint le Temple, saint l'endroit où est l'autel, Saint des Saints le lieu voilé où se trouvent l'arche et le propitiatoire. Mais je vous dis en vérité que ceux qui possèdent la Grâce et vivent saintement par amour pour le Seigneur sont plus saints que le Saint des Saints, parce que Dieu ne se pose pas seulement sur eux, comme sur le propitiatoire qui est dans le Temple pour donner ses ordres, mais Il habite en eux pour leur donner ses amours.Vous rappelez-vous mes paroles de la Dernière Cène? Je vous avais promis alors l'Esprit Saint. Voilà qu'Il va venir pour vous baptiser non plus avec l'eau, comme Jean l'a fait avec vous pour vous préparer à Moi, mais avec le feu pour vous préparer à servir le Seigneur comme il le veut de vous. Voilà que Lui va être ici, d'ici peu de jours. Et après sa venue, vos capacités croîtront sans mesure et vous serez capables de comprendre les paroles de votre Roi et de faire les œuvres que Lui vous a dit de faire pour étendre son Royaume sur la Terre.” “Reconstruiras-tu alors, après la venue de l'Esprit Saint, le Royaume d'Israël?” Lui demandent-ils en l'interrompant. “Il n'y aura plus de Royaume d'Israël mais mon Royaume. Et il s'accomplira quand mon Père a dit. Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père s'est réservé en son pouvoir. Mais vous, en attendant, vous recevrez la vertu de l'Esprit Saint qui viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, en Judée, et en Samarie, et jusqu'aux confins de la Terre, en fondant des assemblées là où des hommes sont réunis en mon Nom; en baptisant les gens au Nom très Saint du Père, du Fils et de l'Esprit Saint, comme je vous l'ai dit, pour qu'ils aient la Grâce et vivent dans le Seigneur; prêchant l'Évangile à toutes les créatures, enseignant ce que je vous ai enseigné, faisant ce que je vous ai commandé de faire. Et je serai avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde. Et je veux encore ceci: qu'à présider l'assemblée de Jérusalem ce soit Jacques, mon frère. Pierre, comme chef de toute l'Église, devra souvent entreprendre des voyages apostoliques, parce que tous les néophytes désireront connaître le Pontife Chef Suprême de l'Église. Mais grand sera l'ascendant que sur les fidèles de cette première Église aura mon frère. Les hommes sont toujours des hommes et ils voient en hommes. Il leur semblera que Jacques me continue, seulement parce qu'il est mon frère. En vérité je vous dis qu'il est plus grand et semblable au Christ par sa sagesse plutôt que par sa parenté. Mais c'est ainsi. Les hommes, qui ne me cherchaient pas pendant que j'étais parmi eux, me chercheront maintenant en celui qui est mon parent. Toi, ensuite, Simon Pierre, tu es destiné à d'autres honneurs…” “Que je ne mérite pas, Seigneur. Je te l'ai dit quand tu m'es apparu et je te le dis encore en présence de tous. Tu es bon, divinement bon, en plus que sage, et c'est avec justice que tu as jugé que moi, qui t'ai renié dans cette ville, je n'étais pas fait pour en être le chef spirituel. Tu veux m'épargner tant de justes mépris…”. “Nous avons été tous pareils, Simon, sauf deux. Moi aussi, j'ai fui. Ce n'est pas à cause de cela, mais à cause des raisons qu'il a dites, que le Seigneur m'a destiné à cette place; mais tu es mon chef, Simon de Jonas, et je te reconnais comme tel et en présence du Seigneur et de tous les compagnons je te promets obéissance. Je te donnerai ce que je puis pour t'aider dans ton ministère, mais, je t'en prie, donne-moi tes ordres, car tu es le Chef et moi ton subordonné. Quand le Seigneur m'a rappelé une lointaine conversation, j'ai incliné la tête pour dire: "Que soit fait ce que tu veux". C'est ce que je te dirai du moment où, le Seigneur nous ayant quittés, tu seras son Représentant sur la Terre. Et nous nous aimerons en nous aidant dans le ministère sacerdotal” dit Jacques en s'inclinant de sa place pour rendre hommage à Pierre. “Oui, aimez-vous entre vous, en vous aidant mutuellement, parce que c'est le commandement nouveau et le signe que vous appartenez vraiment au Christ. Ne vous troublez pas pour aucune raison. Dieu est avec vous. Vous pouvez faire ce que je veux de vous. Je ne vous imposerais pas des choses que vous ne pourriez pas faire car je ne veux pas votre ruine, mais, au contraire, votre gloire. Voilà que je vais préparer votre place à côté de mon trône. Soyez unis à Moi et au Père dans l'amour. Pardonnez au monde qui vous hait. Appelez fils et frères ceux qui viennent à vous, ou sont déjà avec vous par amour pour Moi. Soyez dans la paix en me sachant toujours prêt à vous aider pour porter votre croix. Je serai avec vous dans les fatigues de votre ministère et à l'heure des persécutions, et vous ne périrez pas, vous ne succomberez pas même si cela semblera à ceux qui voient avec les yeux du monde. Vous serez accablés, affligés, lassés, torturés, mais ma joie sera en vous car je vous aiderez en tout. En vérité je vous dis que quand vous aurez pour Ami l'Amour vous comprendrez que tout ce que l'on subit et vit par amour pour Moi devient léger, même si c'est la lourde torture du monde. Car pour celui qui revêt d'amour tout ce qu'il fait volontairement ou tout ce qui lui est imposé, le joug de la vie et du monde se change en un joug qui lui est donné par Dieu, par Moi. Et je vous répète que la charge que je vous impose est toujours proportionnée à vos forces et que mon joug est léger car je vous aide à le porter. Vous savez que le monde ne sait pas aimer. Mais vous, dorénavant, aimez le monde d'un amour surnaturel pour lui apprendre à aimer. Et s'ils vous disent en vous voyant persécutés: "Est-ce ainsi que Dieu vous aime? En vous faisant souffrir, en vous donnant la douleur? Alors ce n'est pas la peine d'appartenir à Dieu", répondez: "La douleur ne vient pas de Dieu. Mais Dieu la permet, et nous en savons la raison et nous nous glorifions d'avoir la part qu'a eue le Sauveur Jésus, Fils de Dieu". Répondez: "Nous nous glorifions d'être crucifiés et de continuer la Passion de notre Jésus". Répondez par les paroles de la Sagesse: "La mort et la douleur sont entrées dans le monde par l'envie du démon, mais Dieu n'est pas l'auteur de la mort et de la douleur et il ne jouit pas de la douleur des vivants. Toutes les choses qui viennent de Lui sont vie et toutes sont salutaires". Répondez: "A présent nous semblons persécutés et vaincus, mais au jour de Dieu, les sorts sont changés: nous justes, persécutés sur la Terre, nous serons glorieux devant ceux qui nous ont tourmentés et méprisés". Pourtant dites-leur aussi: "Venez à nous! Venez à la Vie et à la Paix. Notre Seigneur ne veut pas votre ruine, mais votre salut. C'est pour cela qu'Il a donné son Fils bien-aimé afin que vous soyez tous sauvés". Et réjouissez-vous de participer à mes souffrances pour pouvoir être ensuite avec Moi dans la gloire. "Je serai votre récompense extrêmement grande" a promis le Seigneur en Abraham à tous ses serviteurs fidèles. Vous savez comment se conquiert le Royaume des Cieux: par la force, et on y arrive à travers de nombreuses tribulations. Mais celui qui persévère comme Moi j'ai persévéré sera où je suis. Je vous ai dit quel est le chemin et la porte qui conduisent au Royaume des Cieux, et Moi le premier j'ai marché par ce chemin et suis retourné au Père par cette porte. S'il y avait une autre voie, je vous l'aurais indiquée car j'ai pitié de votre faiblesse d'hommes. Mais il n'y en a pas d'autre… En vous l'indiquant comme unique chemin et unique porte, je vous dis aussi, je vous répète quel est le remède qui donne la force pour parcourir ce chemin et entrer par cette porte: c'est l'amour. Toujours l'amour. Tout devient possible quand nous avons en nous l'amour. Et tout l'amour vous sera donné par l'Amour qui vous aime, si vous demandez en mon Nom assez d'amour pour devenir des athlètes de sainteté. Maintenant, donnons-nous le baiser d'adieu, ô mes amis bien-aimés.” Il se lève pour les embrasser. Tous l'imitent. Mais alors que Jésus a un sourire paisible, d'une beauté vraiment divine, eux pleurent tous troublés et Jean, s'abandonnant sur la poitrine de Jésus: secoué par tous les sanglots qui lui rompent la poitrine tant ils sont déchirants, demande au nom de tous, voyant le désir de tous: “Donne-nous au moins ton Pain pour qu'il nous fortifie à cette heure!” “Qu'il en soit ainsi!” lui répond Jésus. Et prenant un pain, il le partage en morceaux après l'avoir offert et bénit, en répétant les paroles rituelles. Et il fait la même chose avec le vin, en répétant ensuite: “Faites ceci en mémoire de Moi”, ajoutant: “qui vous ai laissé ce gage de mon amour pour être encore et toujours avec vous jusqu'à ce que vous soyez avec Moi dans le Ciel.” Il les bénit et dit: “Et maintenant allons.” Ils sortent de la pièce, de la maison… Jonas, Marie et Marc sont là dehors, et ils s'agenouillent pour adorer Jésus. “Que la paix reste avec vous, et que le Seigneur vous récompense pour tout ce que vous m'avez donné” dit Jésus pour les bénir en passant. Marc se lève pour dire: “Seigneur, les oliviers, le long du chemin de Béthanie, sont remplis de disciples qui t'attendent.” “Va leur dire qu'ils se dirigent vers le Camp des Galiléens.” Marc s'éloigne avec toute la vitesse de ses jeunes jambes. “Ils sont tous venus, alors” disent les apôtres entre eux. Plus loin, assise entre Margziam et Marie de Cléophas, se trouve la Mère du Seigneur. Elle se lève en le voyant venir, pour l'adorer par toutes les palpitations de son cœur de Mère et de fidèle. “Viens, Mère, et toi aussi, Marie…” dit Jésus pour les inviter en les voyant arrêtées, clouées par sa majesté qui resplendit comme au matin de la Résurrection. Mais Jésus ne veut pas l'accabler par cette majesté et il demande affablement à Marie d'Alphée: “Es-tu seule?” “Les autres… les autres sont en avant… Avec les bergers et… avec Lazare et toute sa famille… Mais ils nous ont laissées ici, nous, parce que… Oh! Jésus! Jésus! Jésus!… Comment ferai-je à ne plus te voir, Jésus béni, mon Dieu, moi qui t'ai aimé avant même que tu ne sois né, moi qui ai tant pleuré à cause de Toi quand je ne savais pas où tu étais après le massacre… moi qui ai eu mon soleil dans ton sourire quand tu es revenu, et tout, tout mon bien?… Que de bien! Que de bien tu m'as donné!… Maintenant oui, que je suis devenue vraiment pauvre, veuve, seule!… Tant que tu étais là, il y avait tout!… Je croyais avoir connu toute la douleur ce soir-là… Mais la douleur elle-même, toute la douleur de ce jour, m'avait hébétée et… oui, elle était moins forte que maintenant… Et puis… tu devais ressusciter. Il me semblait ne pas le croire, mais je m'aperçois maintenant que je le croyais, car je ne sentais pas ce que je sens maintenant…” elle pleure et halète tant ses pleurs la suffoquent.“Bonne Marie, tu t'affliges vraiment comme un enfant qui croit que sa mère ne l'aime pas et l'a abandonné parce qu'elle est allée à la ville pour lui acheter des cadeaux qui le rendront heureux, et qu'elle sera bientôt de retour vers lui pour le couvrir de caresses et de cadeaux. Et n'est-ce pas ce que je fais avec toi? Est-ce que je ne vais pas pour te préparer la joie? Est-ce que je ne pars pas pour revenir te dire: "Viens, parente et disciple aimée, mère de mes disciples aimés"? Est-ce que je ne te laisse pas mon amour? Est-ce que je ne te donne pas mon amour, Marie? Tu sais si je t'aime! Ne pleure pas ainsi, mais réjouis-toi car tu ne me verras plus méprisé et épuisé, plus poursuivi et riche seulement de l'amour d'un petit nombre. Et avec mon amour, je te laisse ma Mère. Jean sera son fils, mais toi sois pour elle une bonne sœur comme toujours. Tu vois? Elle ne pleure pas, ma Mère. Elle sait que si la nostalgie de Moi sera la lime qui consumera son cœur, l'attente sera toujours brève par rapport à la grande joie d'une éternité d'union, et elle sait aussi que notre séparation ne sera pas absolue au point de lui faire dire: "Je n'ai plus de Fils". C'était le cri de douleur du jour de la douleur. Maintenant, dans son cœur, chante l'espérance: "Je sais que mon Fils monte vers le Père, mais ne me laissera pas sans ses spirituels amours". C'est ce que tu crois toi, et tous… Voici les uns et les autres. Voici mes bergers.” Les visages de Lazare et de ses sœurs au milieu de tous les serviteurs de Béthanie, le visage de Jeanne semblable à une rose sous un voile de pluie, et ceux d'Élise et de Nique, déjà marqués par l'âge - et maintenant les rides se creusent à cause de la peine, car c'est toujours de la peine pour la créature, même si l'âme jubile à cause du triomphe du Seigneur - et celui d'Anastasica, et les visages lilials des premières vierges, et l'ascétique visage d'Isaac, et celui inspiré de Mathias, et le visage viril de Manaën, et ceux austères de Joseph et Nicodème… Visages, visages, visages… Jésus appelle près de Lui les bergers, Lazare, Joseph, Nicodème, Manaën, Maximin et les autres des septante-deux disciples. Mais il garde surtout près de Lui les bergers pour leur dire: “Ici. Vous près du Seigneur qui était venu du Ciel, penchés sur son anéantissement, vous près du Seigneur qui retourne au Ciel, avec vos esprits qui jouissent de sa glorification. Vous avez mérité cette place car vous avez su croire malgré les circonstances défavorables et vous avez su souffrir pour votre foi. Je vous remercie tous de votre amour fidèle. Je vous remercie tous. Toi, Lazare, mon ami. Toi, Joseph, et toi, Nicodème, pleins de pitié pour le Christ quand cela pouvait être un grand danger. Toi, Manaën, qui as su mépriser les faveurs sordides d'un être immonde pour marcher dans mon chemin. Toi, Etienne, fleur couronnée de justice qui as quitté l'imparfait pour le parfait et qui seras couronné d'un diadème que tu ne connais pas encore mais que t'annonceront les anges. Toi, Jean, pour un bref laps de temps frère au sein très pur et venu à la Lumière plus qu'à la vue. Toi, Nicolaï, qui, prosélyte, as su me consoler de la douleur des fils de cette Nation. Et vous, disciples bonnes et courageuses, dans votre douceur, plus que Judith. Et toi, Margziam, mon enfant, et qui dorénavant prends le nom de Martial, en souvenir du petit romain tué sur le chemin et déposé à la grille de Lazare avec un cartel de défi: "Et maintenant dis au Galiléen qu'il te ressuscite, s'il est le Christ et s'il est ressuscité", le dernier des innocents qui en Palestine ont perdu la vie pour me servir bien qu'inconsciemment, et prémices des innocents de toute Nation qui, venus au Christ, seront pour cela haïs et éteints prématurément, comme des boutons de fleurs arrachés à leur tige avant qu'ils n'éclosent. Et ce nom, ô Martial, t'indique ton futur destin: sois apôtre en des terres barbares et conquiers-les à ton Seigneur comme mon amour a conquis le jeune romain pour le Ciel. Tous, tous bénis par Moi dans cet adieu, pour demander au Père la récompense de ceux qui ont consolé le douloureux chemin du Fils de l'Homme. Bénie l'Humanité dans sa partie choisie qui existe chez les juifs comme chez les gentils, et qui s'est montrée dans l'amour qu'elle a eu pour Moi. Bénie la Terre avec ses plantes et ses fleurs, ses fruits qui tant de fois m'ont fait plaisir et m'ont restauré. Bénie la Terre avec ses eaux et ses tiédeurs, à cause des oiseaux et des animaux qui bien des fois ont surpassé l'homme pour réconforter le Fils de l'Homme. Béni sois-tu, soleil et toi, mer, et vous, monts, collines, plaines. Soyez bénies vous, étoiles qui avez été pour Moi des compagnes dans la prière nocturne et dans la douleur. Et toi, lune, qui m'as éclairé pour me diriger dans mon pèlerinage d'évangélisateur. Soyez toutes bénies, vous, créatures, œuvres de mon Père, mes compagnes en cette heure mortelle, amies pour Celui qui avait quitté le Ciel pour enlever à l'Humanité affligée les tribulations de la Faute qui sépare de Dieu. Et bénis vous aussi, instruments innocents de ma torture: épines, métaux, bois, cordages tordus, parce que vous m'avez aidé à accomplir la Volonté de mon Père!” Quelle voix de tonnerre a Jésus! Elle se répand dans l'air chaud et tranquille comme le son d'un bronze qu'on a frappé, elle se propage en ondes sur la mer des visages qui le regardent de tous côtés. Je dis que ce sont des centaines de personnes qui entourent Jésus qui monte, avec les plus aimés, vers le sommet de l'Oliveraie. Mais Jésus, arrivé près du Camp des Galiléens où il n'y a plus de tentes à cette époque entre les deux fêtes, ordonne aux disciples: “Faites arrêter les gens où ils se trouvent, et puis suivez-moi.” Il monte encore jusqu'au sommet le plus haut de la montagne, celle qui est déjà plus proche de Béthanie, qu'elle domine d'en haut, que de Jérusalem. Serrés autour de Lui sa Mère, les apôtres, Lazare, les bergers et Margziam. Plus loin, en demi-cercle pour tenir en arrière la foule des fidèles, les autres disciples. Jésus est debout sur une large pierre qui dépasse un peu, toute blanche au milieu de l'herbe verte d'une clairière. Le soleil l'investit rendant son vêtement blanc comme la neige et faisant briller comme de l'or ses cheveux. Ses yeux brillent d'une lumière divine. Il ouvre les bras en un geste d'embrassement. Il paraît vouloir serrer sur son sein toutes les multitudes de la Terre que son esprit voit représentées dans cette foule. Son inoubliable, son inimitable voix donne le dernier ordre: “Allez! Allez en mon Nom pour évangéliser les gens jusqu'aux extrémités de la Terre. Que Dieu soit avec vous. Que son Amour vous réconforte, que sa Lumière vous guide, que sa Paix demeure en vous jusqu'à la vie éternelle.” Il se transfigure en beauté. Beau! Beau comme sur le Thabor et davantage. Tous tombent à genoux pour l'adorer. Lui, pendant que déjà il se soulève de la pierre sur laquelle il est posé, cherche encore une fois le visage de sa Mère, et son sourire atteint une puissance que personne ne pourra jamais rendre… C'est son dernier adieu à sa Mère. Il monte, monte… Le soleil, encore plus libre de le baiser, maintenant que nul feuillage même léger ne vient intercepter ses rayons, frappe de son éclat le Dieu-Homme qui monte avec son Corps très Saint au Ciel, et dévoile ses Plaies glorieuses qui resplendissent comme de vivants rubis. Le reste est un sourire de lumière nacrée. C'est vraiment la Lumière qui se manifeste pour ce qu'elle est, en ce dernier instant comme dans la nuit natale. La Création étincelle de la lumière du Christ qui s'élève. Lumière qui dépasse celle du soleil. Lumière surhumaine et bienheureuse. Lumière qui descend du Ciel à la rencontre de la Lumière qui monte… Et Jésus Christ, le Verbe de Dieu, disparaît à la vue des hommes dans un océan de splendeurs… Sur terre, deux bruits seulement dans le silence profond de la foule extasiée: le cri de Marie quand il disparaît: “Jésus!” et la plainte d'Isaac. Un religieux étonnement a rendu les autres muets, et ils restent là, jusqu'à ce que deux lumières angéliques d'une extraordinaire candeur apparaissent sous une forme humaine, pour dire les paroles rapportées dans le premier chapitre des Actes des Apôtres.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 20 mai 2018, Dimanche de la Pentecôte

Évangile de Jésus-Christ selon saint saint Jean 14,23-31.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure.
Celui qui ne m'aime pas, ne gardera pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père qui m'a envoyé.
Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous.
Mais le Consolateur, l'Esprit-Saint, que mon Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.
Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; je ne la donne pas comme la donne le monde. Que votre cœur ne se trouble point et ne s'effraye point.
Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m'en vais, et je reviens à vous. Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père, car mon Père est plus grand que moi.
Et maintenant, je vous ai dit ces choses avant qu'elles n'arrivent, afin que, quand elles seront arrivées, vous croyiez.
Je ne m'entretiendrai plus guère avec vous, car le Prince de ce monde vient et il n'a rien en moi.
Mais afin que le monde sache que j'aime mon Père, et que j'agis selon le commandement que mon Père m'a donné, levez-vous, partons d'ici. 
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 9, Ch 600
  • Ancienne traduction :  Tome 9, Ch 19, p 182        (CD 9, piste 65)
(...)“Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie. Vous me l'avez entendu dire et expliquer plusieurs fois et, en vérité certains, qui ne savaient même pas qu'il existe un Dieu, se sont avancés sur le chemin, sur mon chemin et ont déjà de l'avance sur vous. Oh! où es-tu, brebis perdue de Dieu que j'ai ramenée au bercail? Où es-tu, toi dont l'âme est ressuscitée?” “Qui? De qui parles-tu? De Marie de Lazare? Elle est à côté, avec ta Mère. Tu la veux? Ou bien tu veux Jeanne? Certainement elle est dans son palais, mais si tu veux, nous allons l'appeler…” “Non. Pas elles… Je pense à celle qui ne sera dévoilée que dans le Ciel… et à Fotinaï… Elles m'ont trouvé et n'ont plus quitté mon chemin. À l'une j'ai indiqué le Père comme Dieu vrai et l'Esprit comme lévite dans cette adoration individuelle. À l'autre, qui ne savait même pas qu'elle avait un esprit, j'ai dit: "Mon nom est Sauveur. Je sauve celui qui a bonne volonté de se sauver. Je suis Celui qui cherche ceux qui sont perdus pour leur donner la Vie, la Vérité et la Pureté. Qui me cherche me trouve". Et toutes deux ont trouvé Dieu… Je vous bénis. Eves faibles devenues plus fortes que Judith… Je viens, où vous êtes je viens… Vous me consolez… Soyez bénies!…” “Montre-nous le Père, Seigneur, et nous serons pareilles à elles” dit Philippe. “Depuis si longtemps je suis avec vous, et toi, Philippe, tu ne m'as pas encore connu? Qui me voit mon Père. Comment donc peux-tu dire: "Montre-nous le Père"? Tu n'arrives pas à croire que je suis dans le Père et le Père est en Moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de Moi-même. Mais le Père qui demeure en Moi accomplit toutes mes œuvres, et vous ne croyez pas que je suis dans le Père et Lui est en Moi? Que dois-je dire pour vous faire croire? Mais si vous ne croyez pas aux paroles, croyez au moins aux œuvres. Je vous dis et je vous le dis avec vérité: celui qui croit en Moi fera les œuvres que je fais, et en fera encore de plus grandes, parce que je vais au Père. Et tout ce que vous demanderez au Père en mon nom je le ferai pour que le Père soit glorifié en son Fils. Et je ferai ce que vous me demanderez au nom de mon Nom. Mon Nom est connu, pour ce qu'il est réellement, à Moi seul, au Père qui m'a engendré et à l'Esprit qui procède de notre amour. Et par ce Nom tout est possible. Qui pense, à mon Nom avec amour m'aime, et obtient. Mais il ne suffit pas de m'aimer. Il faut observer mes commandements pour avoir le véritable amour. Ce sont les œuvres qui témoignent des sentiments, et au nom de cet amour, je prierai le Père, et Lui vous donnera un autre Consolateur pour qu'Il reste pour toujours avec vous. Quelqu'un que Satan et le monde ne peuvent atteindre, l'Esprit de Vérité que le monde ne peut recevoir et ne peut frapper, car il ne le voit pas et ne le connaît pas. Il s'en moquera. Mais Lui est si élevé que le mépris ne pourra l'atteindre alors que, compatissant au-delà de toute mesure, Il sera toujours avec celui qui l'aime, même s'il est pauvre et faible. Vous le connaîtrez car Il demeure déjà avec vous et bientôt sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins. Je vous l'ai déjà dit: "Je reviendrai à vous". Mais je viendrai avant que ce soit l'heure de venir vous prendre pour aller dans mon Royaume. Je viendrai à vous. D'ici peu, le monde ne me verra plus. Mais vous me voyez et vous me verrez parce que je vis et vous vivez, parce que je vivrai et vous aussi vivrez. Ce jour-là, vous saurez que je suis en mon Père, et vous en Moi, et Moi en vous. En effet, celui qui accueille mes préceptes et les observe, celui-là m'aime, et celui qui m'aime sera aimé de mon Père et il possédera Dieu car Dieu est charité et celui qui aime a Dieu en lui. Et je l'aimerai car en lui je verrai Dieu, et je me manifesterai à lui en me faisant connaître dans les secrets de mon amour, de ma sagesse, de ma Divinité Incarnée. Ce seront mes retours parmi les fils de l'homme que j'aime bien qu'ils soient faibles et même ennemis. Mais ceux-ci seront seulement faibles. Et je les fortifierai et je leur dirai: "Lève-toi!", je dirai: "Viens dehors!", je dirai: "Suis-moi", je dirai: "Écoute", je dirai: "Écris"… et vous êtes parmi ceux-ci.” “Pourquoi, Seigneur, te manifestes-tu à nous et pas au monde?” demande Jude Thaddée. “Parce que vous m'aimez et observez mes paroles. Celui qui agira ainsi sera aimé de mon Père et Nous viendrons à lui et Nous établirons notre demeure chez lui, en lui. Alors que celui qui ne m'aime pas n'observe pas mes paroles et agit selon la chair et le monde. Maintenant sachez que ce que je vous ai dit n'est pas parole de Jésus de Nazareth, mais parole du Père parce que Je suis le Verbe du Père qui m'a envoyé. Je vous ai dit ces choses en parlant ainsi, avec vous, parce que je veux vous préparer Moi-même à la possession complète de la Vérité et de la Sagesse. Mais vous ne pouvez encore comprendre et vous souvenir. Pourtant, quand viendra à vous le Consolateur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, alors vous pourrez comprendre et Lui vous enseignera tout et vous rappellera ce que je vous ai dit. Je vous laisse ma paix. Je vous donne ma paix. Je vous la donne non comme la donne le monde, ni même comme jusqu'à présent je vous l'ai donnée: le salut béni du Béni à ceux qui sont bénis. Plus profonde est la Paix que maintenant je vous donne. En cet adieu, je vous communique Moi-même, mon Esprit de paix, comme je vous ai communiqué mon Corps et mon Sang, pour qu'en vous reste une force dans la bataille imminente. Satan et le monde vont déchaîner la guerre contre votre Jésus. C'est leur heure. Ayez en vous la Paix, mon Esprit qui est un esprit de paix, car je suis le Roi de la Paix. Ayez-la pour ne pas être trop abandonnés. Celui qui souffre avec la paix de Dieu en lui, souffre mais sans blasphème et sans désespoir. Ne pleurez pas. Vous avez bien entendu que j'ai dit: "Je vais au Père et puis je reviendrai". Si vous m'aimiez au-delà de la chair vous vous réjouiriez, car je vais au Père après un si long exil… Je vais vers Celui qui est plus grand que Moi et qui m'aime. Je vous l'ai dit maintenant, avant que cela s'accomplisse, comme je vous ai dit toutes les souffrances du Rédempteur avant d'aller vers elles afin que, quand tout sera accompli, vous croyiez toujours plus en Moi. Ne vous troublez pas ainsi! Ne vous effrayez pas. Votre cœur a besoin d'équilibre… Je n'ai plus que peu à vous parler… et j'ai encore tant à dire! Arrivé au terme de mon évangélisation, il me semble n'avoir encore rien dit et tant, tant, tant il reste encore à faire. Votre état augmente cette sensation. Et que dirai-je, alors? Que j'ai manqué à mon devoir? Ou que vous êtes si durs de cœur que cela n'a servi à rien? Vais-je douter? Non. Je me fie à Dieu et je vous confie à Lui vous, mes bien-aimés. Lui accomplira l'œuvre de son Verbe. Je ne suis pas comme un père qui meurt et n'a d'autre lumière que l'humaine. J'espère en Dieu., Et même en sentant en Moi se presser tous les conseils dont je vois que vous avez besoin et en voyant fuir le temps, je vais tranquille vers mon sort. Je sais que sur les semences tombées en vous, va descendre une rosée qui les fera toutes germer, et puis viendra le soleil du Paraclet, et elles deviendront un arbre puissant. Il va venir le prince de ce monde, avec qui je n'ai rien à faire. Et, si ce n'avait été dans un but de rédemption, il n'aurait rien pu sur Moi. Mais cela arrive afin que le monde sache que j'aime le Père et que je l'aime jusqu'à l'obéissance qui me soumet à la mort et que je fais ce qu'Il m'a ordonné. C'est l'heure de partir. Levez-vous, et écoutez les ultimes paroles. Je suis la vraie Vigne et c'est mon Père qui la cultive. Tout sarment qui ne porte pas de fruit Lui le coupe et celui qui porte du fruit Il le taille pour qu'il en porte encore plus. Vous êtes déjà purifiés par ma parole. Demeurez en Moi et Moi en vous pour continuer à être tels. Le sarment détaché de la vigne ne peut faire de fruit. Il en est ainsi pour vous si vous ne restez pas en Moi. Je suis la Vigne et vous les sarments. Celui qui reste uni à Moi porte des fruits abondants. Mais si l'un se détache, il devient un rameau sec que l'on jette au feu et que l'on brûle, car sans l'union avec Moi, vous ne pouvez rien faire. Restez donc en Moi, et que mes paroles restent en vous, puis demandez ce que vous voulez et cela vous sera fait. Mon Père sera toujours d'autant plus glorifié que vous porterez davantage de fruit et que vous serez davantage mes disciples. Comme le Père m'a aimé, il en est de même pour Moi avec vous. Demeurez dans mon amour qui sauve. En m'aimant vous serez obéissants, et l'obéissance fait croître l'amour réciproque. Ne dites pas que je me répète. Je connais votre faiblesse, et je veux que vous vous sauviez. Je vous ai dit ces choses pour que la joie que j'ai voulu vous donner soit en vous et soit complète. Aimez-vous, aimez-vous! C'est mon nouveau commandement. Aimez-vous réciproquement plus que chacun de vous ne s'aime lui-même. Il n'y a pas de plus grand amour que celui de qui donne sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis et Moi, je donne ma vie pour vous. Faites ce que je vous enseigne et commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître, alors que vous, vous savez ce que je fais. Vous savez tout de Moi. Je vous ai manifesté non seulement Moi-même, mais aussi le Père et le Paraclet, et tout ce que j'ai entendu de Dieu. Ce n'est pas vous qui vous êtes choisis. Mais c'est Moi qui vous ai choisis et je vous ai élus pour que vous alliez parmi les peuples et que vous fassiez du fruit en vous et dans les cœurs de ceux qui seront évangélisés, et que votre fruit demeure, et que le Père vous donne tout ce que vous demanderez en mon nom. Ne dites pas: "Et alors si tu nous as choisis, pourquoi as-tu choisi un traître? Si tu connais tout, pourquoi as-tu fait cela?" Ne vous demandez pas non plus qui est celui-là. Ce n'est pas un homme, c'est Satan. Je l'ai dit à l'ami fidèle et je l'ai laissé dire par le fils aimé. C'est Satan. Si Satan ne s'était pas incarné, l'éternel singe de Dieu, en une chair mortelle, ce possédé n'aurait pas pu se soustraire à mon pouvoir de Jésus. J'ai dit: "possédé". Non. Il est beaucoup plus: il est anéanti en Satan.” “Pourquoi, Toi qui as chassé les démons, ne l'as-tu pas délivré?” demande Jacques d'Alphée. “Le demandes-tu par amour pour toi, craignant de l'être? Ne le crains pas.” “Moi alors?” “Moi?” “Moi?” “Taisez-vous. Je ne dis pas ce nom. J'use de miséricorde, et vous, faites la même chose.” “Mais pourquoi ne l'as-tu pas vaincu? Tu ne le pouvais pas?” “Je le pouvais. Mais pour empêcher Satan de s'incarner pour me tuer, j'aurais dû exterminer la race humaine avant la Rédemption. Qu'aurais-je racheté alors?” “Dis-le-moi, Seigneur, dis-le-moi!” Pierre s'est glissé à genoux et secoue Jésus avec frénésie, comme s'il était en proie au délire. “Est-ce moi? Est-ce moi? Je m'examine? Il ne me semble pas. Mais Toi… Tu as dit que je te renierai… Et je tremble… Oh! quelle horreur si c'était moi!…” “Non, Simon de Jonas, pas toi.” “Pourquoi m'as-tu enlevé mon nom de "Pierre"? Je suis donc redevenu Simon? Tu le vois? Tu le dis!… C'est moi! Mais comment ai-je pu? Dites-le… dites-le vous… Quand est-ce que j'ai pu devenir traître?… Simon?… Jean?… Mais parlez!…” “Pierre, Pierre, Pierre! Je t'appelle Simon parce que je pense à notre première rencontre quand tu étais Simon. Et je pense comment tu as toujours été loyal dès le premier moment. Ce n'est pas toi. Je te le dis Moi: Vérité.” “Qui alors?” “Mais c'est Judas de Kériot! Tu ne l'as pas encore compris?” crie le Thaddée qui n'arrive plus à se contenir. “Pourquoi ne me l'as-tu pas dit avant? Pourquoi?” crie aussi Pierre. “Silence. C'est Satan. Il n'a pas d'autre nom. Où vas-tu, Pierre?” “Le chercher.” “Dépose tout de suite ce manteau et cette arme. Ou bien je dois te chasser et te maudire?” “Non, non! Oh! mon Seigneur! Mais moi… mais moi… Je suis peut-être malade de délire, moi? Oh! Oh!” Pierre pleure après s'être jeté par terre aux pieds de Jésus. “Je vous donne le commandement de vous aimer et de pardonner. Avez-vous compris? Si dans le monde il y a aussi la haine, qu'en vous il n'y ait que l'amour. Pour tous. Combien de traîtres vous trouverez sur votre route! Mais vous ne devez pas haïr et rendre le mal pour le mal. Autrement le Père vous haïra. Avant vous, j'ai été haï et trahi, Moi. Et pourtant, vous le voyez, je ne hais pas. Le monde ne peut aimer ce qui n'est pas comme lui. Il ne vous aimera donc pas. Si vous lui apparteniez il vous aimerait, mais vous n'êtes pas du monde, car je vous ai pris du milieu du monde, et c'est pour cela que vous êtes haïs. Je vous ai dit: le serviteur n'est pas plus que le maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi. S'ils m'ont écouté, ils vous écouteront vous aussi. Mais ils feront tout à cause de mon nom parce qu'ils ne connaissent pas, ne veulent pas connaître Celui qui m'a envoyé. Si je n'étais pas venu et si je n'avais pas parlé, ils ne seraient pas coupables, mais maintenant leur péché est sans excuse. Ils ont vu mes œuvres, entendu mes paroles, et pourtant ils m'ont haï, et avec Moi le Père, parce que le Père et Moi, nous sommes une seule Unité avec l'Amour. Mais il était écrit: "Tu m'as haï sans raison". Cependant quand sera venu le Consolateur, l'Esprit de vérité qui procède du Père, ce sera Lui qui rendra témoignage de Moi, et vous aussi, vous me rendrez témoignage parce que dès le début vous avez été avec Moi. Ceci je vous le dis pour que, quand ce sera l'heure, vous ne soyez pas abattus et scandalisés. Il va venir le temps où ils vous chasseront des synagogues et où celui qui vous tuera pensera rendre ainsi un culte à Dieu. Ils n'ont connu ni le Père ni Moi. C'est là leur excuse. Je ne vous ai pas dit ces choses en les développant autant avant maintenant, parce que vous étiez comme des enfants à peine nés. Mais maintenant la mère vous quitte. Je m'en vais. Vous devez vous accoutumer à une autre nourriture. Je veux que vous la connaissiez. Personne ne me demande plus: "Où vas-tu?" La tristesse vous rend muets. Et pourtant, c'est un bien pour vous aussi que je m'en aille, autrement le Consolateur ne viendra pas. C'est Moi qui vous l'enverrai. Et quand Il sera venu, par le moyen de la sagesse et de la parole, les œuvres et l'héroïsme qu'Il versera en vous, Il convaincra le monde de son péché déicide et de la justice de ma sainteté. Et le monde sera nettement divisé en réprouvés, ennemis de Dieu, et en croyants. Ces derniers seront plus ou moins saints, selon leur volonté. Mais le jugement du prince du monde et de ses serviteurs sera fait. Je ne puis vous en dire davantage car vous ne pouvez encore comprendre. Mais Lui, le Divin Paraclet, vous donnera la Vérité entière car Il ne parlera pas de Lui-même, mais Il dira tout ce qu'Il aura entendu de l'esprit de Dieu et Il vous annoncera l'avenir. Il prendra ce qui vient de Moi, c'est-à-dire de ce qui encore appartient au Père, et vous le dira. Encore un peu de temps pour se voir, ensuite vous ne me verrez plus. Et ensuite encore un peu de temps, et puis vous me verrez. Vous murmurez entre vous et dans votre cœur. Écoutez une parabole. La dernière de votre Maître. Quand une femme a conçu et arrive à l'heure de l'enfantement, elle est dans une grande affliction car elle souffre et gémit. Mais quand son petit enfant est venu au jour, et qu'elle le serre sur son cœur, toute peine cesse et la tristesse se change en joie parce qu'un homme est venu au monde. Ainsi pour vous. Vous pleurerez et le monde rira de vous, mais ensuite votre tristesse se changera en joie. Une joie que le monde ne connaîtra jamais. Vous êtes tristes maintenant, mais quand vous me reverrez, votre cœur deviendra plein d'une joie que personne n'aura plus le pouvoir de vous ravir. Une joie tellement pleine qu'elle estompera tout besoin de demander à la fois pour l'esprit et pour le cœur et pour la chair. Vous vous repaîtrez seulement de ma vue, oubliant toute autre chose. Mais justement, à partir de ce moment-là vous pourrez tout demander en mon nom, et cela vous sera donné par le Père pour que vous ayez toujours plus de joie. Demandez, demandez. Et vous recevrez. L'heure vient où je pourrai vous parler ouvertement du Père. Ce sera parce que vous aurez été fidèles dans l'épreuve et tout sera surmonté. Votre amour sera parfait du fait qu'il vous aura donné la force dans l'épreuve. Et ce qui vous manquera, je vous l'ajouterai en le prenant de mon immense trésor et en disant: "Père, tu le vois. Ils m'ont aimé en croyant que je suis venu de Toi". Descendu dans le monde, maintenant je le quitte et je vais au Père, et je prierai pour vous.” “Oh! maintenant, tu t'expliques. Maintenant nous savons ce que tu veux dire et que tu sais tout et que tu réponds sans que personne t'interroge. Vraiment tu viens de Dieu!” “Vous croyez maintenant? À la dernière heure? Cela fait trois ans que je vous parle! Mais déjà en vous opère le Pain qui est Dieu et le Vin qui est Sang qui n'est pas venu de l'homme et vous donne le premier frisson de la déification. Vous deviendrez des dieux si vous persévérez dans mon amour et dans ma possession. Non pas comme l'a dit Satan à Adam et Eve, mais comme je vous le dis. C'est le vrai fruit de l'arbre du Bien et de la Vie. Le Mal est vaincu en qui s'en nourrit, et la Mort est morte. Qui en mange vivra éternellement et deviendra "dieu" dans le Royaume de Dieu. Vous serez des dieux si vous restez en Moi. Et pourtant voilà… bien qu'ayant en vous ce Pain et ce Sang, puisque arrive l'heure où vous serez dispersés, vous vous en irez pour votre compte et vous me laisserez seul… Mais je ne suis pas seul. J'ai le Père avec Moi. Père, Père! Ne m'abandonne pas! Je vous ai tout dit… Pour vous donner la paix, ma paix. Vous serez encore opprimés. Mais ayez foi. J'ai vaincu le monde.” Jésus se lève, ouvre les bras en croix et dit avec un visage lumineux la sublime prière au Père. Jean la rapporte intégralement. Les apôtres pleurent plus ou moins ouvertement et bruyamment. Pour finir, ils chantent un hymne. Jésus les bénit, puis il ordonne: “Mettons nos manteaux maintenant et partons. André, dis au chef de maison de laisser tout ainsi, par ma volonté. Demain… cela vous fera plaisir de revoir ce lieu.” Jésus le regarde. Il paraît bénir les murs, le mobilier, tout. Puis il prend son manteau et s'éloigne, suivi des disciples. Près de Lui se trouve Jean auquel il s'appuie. “Tu ne salues pas la Mère?” Lui demande le fils de Zébédée. “Non. Tout est déjà fait. Ne faites pas de bruit.” Simon, qui a allumé une torche à la lampe, éclaire le vaste corridor qui va à la porte. Pierre ouvre avec précaution le portail et ils sortent tous sur le chemin et puis, faisant jouer une clef, ils ferment du dehors et ils se mettent en route.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 13 mai 2017, Solennité de Ste Jeanne d'Arc, vierge, patronne secondaire de la France (propre de France)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16,24-27.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il se renonce, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive.
Car celui qui voudra sauver sa vie, la perdra ; et celui qui perdra sa vie à cause de moi, la trouvera.
Quel profit en effet aura l'homme, s'il gagne le monde entier, mais perd son âme ? Ou que donnera l'homme en échange de son âme ?
Car le Fils de l'homme doit venir dans la gloire de son Père avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon ses œuvres.
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 5, Ch 346
  • Ancienne traduction :  Tome 5, Ch 34, p 222        (CD 5 (1er CD), piste 84)
Jésus a dû quitter la ville de Césarée de Philippe dès les premières lueurs du matin, car maintenant elle est déjà loin avec ses montagnes, et la plaine entoure de nouveau Jésus qui se dirige vers le lac de Méron pour aller ensuite vers celui de Génésareth. Il a avec Lui tous les apôtres et les disciples qui étaient à Césarée. Mais une caravane si nombreuse sur la route n'étonne personne, car on rencontre déjà d'autres caravanes qui se dirigent vers Jérusalem, des caravanes d'israélites ou de prosélytes qui viennent de tous les lieux de la Diaspora et qui désirent rester quelque temps dans la Cité Sainte pour entendre les rabbis et respirer longuement l'air du Temple.
Ils avancent rapidement, sous un soleil déjà haut sur l'horizon, mais qui ne gêne pas encore car c'est un soleil de printemps qui joue avec les feuilles nouvelles et les branches fleuries et qui fait naître des fleurs, des fleurs, des fleurs, de tous côtés. La plaine, qui précède le lac, n'est qu'un tapis fleuri et l'œil, en se tournant vers les collines qui l'entourent, les voit couvertes des touffes blanches, légèrement rosées, ou franchement roses, ou roses presque rouges, des différents arbres fruitiers ou bien, en passant près des rares maisons des paysans ou près des maréchaleries çà et là le long de la route, il se réjouit des premiers rosiers fleuris dans les jardins, le long des haies ou contre les murs des maisons.
“Les jardins de Jeanne doivent être tout en fleurs” fait remarquer Simon le Zélote.
“Le jardin de Nazareth aussi doit paraître un panier plein de fleurs. Marie est la douce abeille qui va d'un rosier à l'autre, et de ceux-ci aux jasmins qui ne vont pas tarder de fleurir, aux lys dont les boutons paraissent déjà sur les tiges, et elle cueillera le rameau d'amandier comme elle le fait toujours, et même elle cueillera le rameau du poirier ou du grenadier pour le mettre dans l'amphore dans sa petite pièce. Quand nous étions enfants nous lui demandions chaque année: "Pourquoi gardes-tu toujours un rameau de l'arbre en fleurs et qu'au contraire tu n'y mets pas les premières roses?" Et elle répondait: "Parce que sur ces pétales je vois écrit un ordre qui me vint de Dieu et que je sens l'odeur pure de la brise céleste". Tu t'en souviens, Jude?” demande Jacques d'Alphée à son frère.
“Oui, je m'en souviens. Et je me rappelle que, devenu homme, j'attendais avec anxiété le printemps pour voir Marie se déplacer dans son jardin sous les nuées de ses arbres en fleurs et à travers les haies des premières roses. Je n'ai jamais vu de spectacle plus beau que celui de cette éternelle jeune fille glissant parmi les fleurs, au milieu des vols de colombes…”
“Oh! allons vite la voir, Seigneur! Que moi aussi je voie tout cela!” supplie Thomas.
“Nous n'avons qu'à accélérer la marche et reposer très peu la nuit, pour arriver à temps à Nazareth” répond Jésus.
“Tu me fais ce plaisir, Seigneur?”
“Oui, Thomas. Nous irons tous à Bethsaïda, et puis à Capharnaüm, et là nous nous séparerons, nous pour aller en barque à Tibériade et puis à Nazareth. De cette façon nous tous, sauf les juifs, nous prendrons des vêtements plus légers. L'hiver est fini.”
“Oui, et nous allons dire à la Colombe: "Lève-toi vite, ô ma bien-aimée, et viens car l'hiver est passé, la pluie est finie, il y a des fleurs sur la terre… Debout, ô mon amie, et viens, colombe qui restes cachée, montre-moi ton visage, et fais-moi entendre ta voix".”
“Bravo, Jean! Tu sembles un amoureux qui chante sa chanson à sa belle!” dit Pierre.
“Je le suis. Je le suis de Marie. Je ne vois pas d'autre femme qui éveille mon amour. Il n'y a que Marie, que j'aime de tout moi-même.”
“Je le disais moi aussi, il y a un mois. N'est-ce pas, Seigneur?” dit Thomas.
“Je crois que nous sommes tous énamourés d'elle. Un amour si élevé, si céleste!… Tel qu'il n'y a que cette Femme qui puisse l'inspirer. Et l'âme aime complètement son âme, l'esprit aime et admire son intelligence, l'œil l'admire et se complaît dans sa grâce pure qui donne une affection sans trouble, tout comme quand on regarde une fleur… Marie, la Beauté de la terre et, je crois, la Beauté du Ciel…” dit Mathieu.
“C'est vrai! C'est vrai! Tous nous voyons en Marie ce qu'il y a de plus doux dans la femme. À la fois l'enfant pure et la mère très douce. Et on ne sait pas si on l'aime plus pour l'une ou l'autre de ces grâces…” dit Philippe.
“On l'aime parce que c'est "Marie". Voilà!” dit Pierre sentencieusement.
Jésus les a entendus parler et il dit: “Vous avez tous bien parlé. Simon Pierre a très bien parlé. On aime Marie parce que c'est "Marie". Je vous ai dit, en allant à Césarée, que seuls ceux qui uniront une foi parfaite à un amour parfait arriveront à connaître le vrai sens des mots: "Jésus, le Christ, le Verbe, le Fils de Dieu et le Fils de l'homme". Mais maintenant aussi je vous dis qu'il y a un autre nom lourd de sens. Et c'est celui de ma Mère. Seulement ceux qui uniront une foi parfaite à un amour parfait arriveront à connaître le vrai sens du nom "Marie", de la Mère du Fils de Dieu. Et le vrai sens commencera à apparaître clairement aux vrais croyants et aux vrais aimants dans une heure redoutable de déchirement, quand celle qui a enfanté sera suppliciée avec celui qui est né d'elle, quand la Rédemptrice rachètera avec le Rédempteur, aux yeux de tout le monde et pour tous les siècles des siècles.”
“Quand?” demande Barthélémy alors qu'ils se sont arrêtés sur les bords d'un gros ruisseau où boivent de nombreux disciples.
“Arrêtons-nous ici pour partager le pain. Le soleil est au midi. Ce soir nous serons au lac de Méron et nous pourrons raccourcir le chemin avec de petites barques” répond évasivement Jésus.
Tous s'assoient sur l'herbe, tendre et attiédie par le soleil, des bords du ruisseau, et Jean dit: “C'est dommage d'abîmer ces petites fleurs si gentilles. On dirait des morceaux de ciel tombés ici sur les prés.” Il y a des centaines et des centaines de myosotis.
“Elles renaîtront plus belles demain” dit Jacques à son frère pour le consoler. “Elles ont fleuri afin de faire au-dessus des mottes une salle de banquet pour le Seigneur.”
Jésus offre et bénit la nourriture et tous se mettent à manger allègrement. Les disciples, comme autant de tournesols, regardent tous vers Jésus qui est assis au milieu de la rangée de ses apôtres. Le repas est vite fini, assaisonné de sérénité et d'eau pure. Mais, comme Jésus reste assis, personne ne bouge. Les disciples aussi s'approchent pour entendre ce que dit Jésus que ses apôtres interrogent, et ils l'interrogent encore sur ce qu'il a dit avant de sa Mère.
“Oui. Parce qu'être ma Mère selon la chair, se serait déjà une grande chose. Pensez que l'on se rappelle Anne d'Elcana parce que mère du prophète Samuel. Mais lui n'était qu'un prophète, et pourtant on se souvient de sa mère parce qu'elle l'a engendré. Par conséquent le souvenir de Marie serait accompagné des plus grands éloges parce qu'elle a donné au monde Jésus le Sauveur. Mais ce serait peu par rapport à ce que Dieu exige d'elle pour compléter la mesure requise pour la rédemption du monde. Marie ne décevra pas le désir de Dieu. Elle ne l'a jamais déçu. Depuis la requête d'un amour total a celle d'un sacrifice total, elle s'est donnée et elle se donnera. Et quand elle aura consommé le plus grand sacrifice, avec Moi, pour Moi, et pour le monde, alors les vrais fidèles et les vrais aimants comprendront le vrai sens de son Nom. Et dans les siècles des siècles, il sera accordé de le savoir à tout véritable fidèle, à tout véritable aimant. Le Nom de la Grande Mère, de la sainte Nourrice qui allaitera dans les siècles des siècles les enfants du Christ par ses pleurs, pour les faire croître à la Vie des Cieux.”
“Pleurer, Seigneur? Elle doit pleurer ta Mère?” demande l'Iscariote.
“Toute mère pleure, et la mienne pleurera plus que toute autre.”
“Mais pourquoi? J'ai fait quelquefois pleurer ma mère parce que je ne suis pas toujours un bon fils. Mais Toi! Tu ne donneras jamais de douleur à ta Mère.”
“Non. En effet je ne lui donne pas de douleur en tant que Fils, mais je lui en donnerai en tant que Rédempteur. Il y en aura deux qui feront verser à ma Mère des pleurs qui n'auront pas de fin: Moi pour sauver l'Humanité, et l'Humanité par son continuel péché. Tout homme qui a vécu, vit ou vivra coûte des larmes à Marie.”
“Mais pourquoi?” demande Jacques de Zébédée, étonné.
“Parce que tout homme me coûte des tortures à Moi, pour le racheter.”
“Mais comment peux-tu dire cela de ceux qui sont morts ou de ceux qui ne sont pas encore nés? Te feront souffrir ceux qui sont vivants, les scribes, les pharisiens, les sadducéens, par leurs accusations, leurs jalousies, leurs méchancetés, mais rien de plus” affirme, sûr de lui, Barthélémy.
“Jean-Baptiste a été tué aussi… et ce n'est pas le seul prophète qu'Israël ait tué, et le seul prêtre du Vouloir éternel, tué parce qu'il était mal vu de ceux qui désobéissent à Dieu.”
“Mais Toi, tu es plus qu'un prophète et plus que le Baptiste lui-même, ton Précurseur. Tu es le Verbe de Dieu. La main d'Israël ne se lèvera pas sur Toi” dit Jude Thaddée.
“Tu le crois, mon frère? Tu es dans l'erreur” lui répond Jésus.
“Non. Cela ne peut être! Cela ne peut arriver! Dieu ne le permettra pas! Ce serait avilir pour toujours son Christ!” Jude Thaddée est si agité qu'il se lève.
Jésus aussi l'imite et il regarde fixement son visage pâle, ses yeux sincères. Il dit lentement: “Et pourtant il en sera ainsi” et il abaisse son bras droit qu'il tenait levé, comme pour jurer.
Tous se lèvent et se serrent encore davantage autour de Lui, une couronne de visages affligés, mais plus encore incrédules, et des murmures circulent dans le groupe: “Certainement… si c'était ainsi… le Thaddée aurait raison.”
“Ce qui est arrivé au Baptiste, c'est mal. Mais cela a exalté l'homme, héroïque jusqu'à la fin. Si cela arrivait au Christ, il en serait diminué.”
“Christ peut être persécuté, mais pas avili.”
“L'onction de Dieu est sur Lui.”
“Qui pourrait croire encore, s'il te voyait à la merci des hommes?”
“Nous ne le permettrons pas.”
Le seul qui se tait est Jacques d'Alphée. Son frère l'attaque: “Tu ne parles pas? Tu ne réagis pas? Tu n'entends pas? Défends le Christ contre Lui-même!”
Jacques, pour toute réponse, porte les mains à son visage et il s'écarte un peu en pleurant.
“C'est un sot!” prononce son frère.
“Peut-être moins que tu ne penses” lui répond Hermastée, et il continue: “Hier, en expliquant la prophétie, le Maître a parlé d'un corps décomposé qui se recompose et d'un corps qui par lui-même ressuscite. Je pense que quelqu'un ne peut ressusciter si d'abord il n'est pas mort.”
“Mais il peut être mort de mort naturelle, de vieillesse. Et c'est déjà beaucoup pour le Christ!” réplique le Thaddée, et plusieurs lui donnent raison.
“Oui, mais alors ce ne serait pas un signe donné à cette génération qui est beaucoup plus vieille que Lui” observe Simon le Zélote.
“Bien! Mais il n'est pas dit qu'il parle de Lui-même” réplique le Thaddée, entêté dans son amour et dans son respect.
“Personne, s'il n'est pas le Fils de Dieu, ne peut par lui-même se ressusciter, de même que personne, s'il n'est pas le Fils de Dieu, ne peut être né comme il est né. Moi, je le dis. Moi qui ai vu la gloire de sa naissance” dit Isaac sûr de lui dans son témoignage.
Jésus, les bras croisés, les a écoutés parler en les regardant à tour de rôle. Maintenant il fait signe qu'il va parler et il dit: “Le Fils de l'homme sera livré aux mains des hommes parce qu'il est le Fils de Dieu, mais parce qu'Il est aussi le Rédempteur de l'homme. Et il n'y a pas de rédemption sans souffrance. Ma souffrance atteindra le corps, la chair et le sang, pour réparer les péchés de la chair et du sang. Elle sera morale pour réparer les péchés de l'âme et des passions. Elle sera spirituelle pour réparer les fautes de l'esprit. Elle sera complète. Aussi, à l'heure fixée, je serai pris dans Jérusalem, et après avoir beaucoup souffert, de la part des Anciens et des Grands Prêtres, des scribes et des pharisiens, je serai condamné à une mort infamante. Et Dieu laissera faire parce qu'il doit en être ainsi, car je suis l'Agneau qui expie pour les péchés du monde entier. Et dans une mer d'angoisse, que partagera ma Mère et quelques autres personnes, je mourrai sur le gibet. Trois jours après, par ma seule volonté divine, je ressusciterai pour une vie éternelle et glorieuse comme Homme et je serai de nouveau Dieu au Ciel avec le Père et l'Esprit. Mais auparavant je devrai souffrir toutes sortes d'opprobres et avoir le cœur transpercé par le Mensonge et la Haine.”
Un chœur de cris scandalisés s'élève dans l'air tiède et parfumé du printemps.
Pierre, le visage effrayé, et scandalisé lui aussi, prend Jésus par le bras et l'amène un peu à part en Lui disant doucement à l'oreille: “Oh! Seigneur! Ne dis pas cela. Ce n'est pas bien. Tu vois? Eux se scandalisent. Tu tombes dans leur estime. Pour aucune raison tu ne dois permettre cela; mais aussi, une pareille chose ne t'arrivera jamais. Pourquoi donc l'envisager comme vraie? Tu dois monter toujours davantage dans l'estime des hommes si tu veux t'affirmer, et tu dois terminer, peut-être, par un dernier miracle comme celui de réduire en cendres tes ennemis. Mais ne jamais t'avilir et te rendre pareil à un malfaiteur que l'on punit.” Et Pierre paraît un maître ou un père affligé qui fait des reproches pleins d'un amour angoissé à un fils qui a dit une sottise.
Jésus, qui s'était un peu penché pour écouter le murmure de Pierre, se redresse sévère, avec des éclairs dans les yeux, mais des éclairs de courroux, et il crie fort pour que tous entendent et que la leçon serve à tous: “Va loin de Moi, toi qui en ce moment es un satan qui me conseille de manquer à l'obéissance envers mon Père!
C'est pour cela que je suis venu! Non pour les honneurs! Toi, en me conseillant l'orgueil, la désobéissance, la dureté sans charité, tu tentes de m'amener au mal. Va! Tu es pour Moi un scandale! Tu ne comprends pas que la grandeur réside non dans les honneurs mais dans le sacrifice et que ce n'est rien de paraître un ver pour les hommes si Dieu nous regarde comme des anges? Toi, homme sot, tu ne comprends pas ce qui est grandeur pour Dieu et raison de Dieu et tu vois, juges, entends, parles, avec ce qui est de l'homme.”
Le pauvre Pierre reste anéanti sous ce reproche sévère; il s'écarte mortifié et il pleure… Et ce ne sont pas les larmes de joie de quelques jours auparavant, mais les larmes de désolation de quelqu'un qui comprend qu'il a péché et qu'il a fait souffrir celui qu'il aime. Et Jésus le laisse pleurer. Il se déchausse, relève le vêtement et passe à gué le ruisseau. Les autres l'imitent en silence. Personne n'ose dire un seul mot. En arrière de tous, se trouve le pauvre Pierre qu'Isaac et le Zélote essaient en vain de consoler. André se retourne plusieurs fois pour le regarder, et puis il murmure quelque chose à Jean qui est tout affligé. Mais Jean secoue la tête en signe de refus.
Alors André se décide. Il court en avant, rejoint Jésus, l'appelle doucement avec une crainte visible: “Maître! Maître!…”
Jésus le laisse appeler plusieurs fois. À la fin, il se retourne, l'air sévère et il demande: “Que veux-tu?”
“Maître, mon frère est affligé… il pleure…”
“Il l'a mérité.”
“C'est vrai, Seigneur. Mais lui, c'est toujours un homme… Il ne peut pas toujours bien parler.”
“En effet aujourd'hui il a très mal parlé” répond Jésus. Mais il est déjà moins sévère et un éclair souriant adoucit son œil divin.
André s'enhardit et prolonge sa plaidoirie en faveur de son frère: “Mais tu es juste et tu sais que c'est son amour pour Toi qui l'a fait errer…”
“L'amour doit être lumière et non pas ténèbres. Il l'a rendu ténèbres et s'en est enveloppé l'esprit.”
“C'est vrai, Seigneur. Mais les bandes on peut les enlever quand on veut. Ce n'est pas comme d'avoir l'esprit ténébreux. Les bandes, c'est l'extérieur. L'esprit, c'est l'intérieur, le noyau vivant… L'intérieur de mon frère est bon.”
“Qu'il enlève alors les bandes qu'il s'est mises.”
“Certainement il le fera, Seigneur! Il y est déjà occupé. Retourne-toi et regarde comme il est défiguré par les larmes que tu ne consoles pas. Pourquoi es-tu si sévère avec lui?”
“C'est parce qu'il a le devoir d'être "le premier" comme je lui ai fait l'honneur de l'être. Celui qui reçoit beaucoup doit donner beaucoup…”
“Oh! Seigneur! C'est vrai, oui. Mais ne te souviens-tu pas de Marie de Lazare? De Jean d'Endor? D'Aglaé? De la Belle de Corozaïn? De Lévi? À eux tu as tout donné… et eux ne t'avaient donné que l'intention de se racheter… Seigneur!… Tu m'as écouté pour la Belle de Corozaïn et pour Aglaé… Ne m'écouterais-tu pas pour ton et mon Simon qui a péché par amour pour Toi?”
Jésus abaisse ses yeux sur le doux qui se fait audacieux et pressant en faveur de son frère, comme il le fut, silencieusement, pour Aglaé et la Belle de Corozaïn, et son visage resplendit de lumière: “Va appeler ton frère” dit-il “et amène-le ici.”
“Oh! merci, mon Seigneur! J'y vais…” et il s'éloigne, en courant rapide comme l'hirondelle.
“Viens, Simon. Le Maître n'est plus en colère contre toi. Viens, il veut te le dire.”
“Non, non. Moi, j'ai honte… Il y a trop peu de temps qu'il m'a fait des reproches… Il me veut pour m'en faire encore…”
“Comme tu le connais mal! Allons, viens! Tu crois que je pourrais t'amener pour te faire encore souffrir? Si je n'étais pas certain que c'est une joie qui t'attend, je n'insisterais pas. Viens.”
“Mais que vais-je Lui dire?” dit Pierre en se mettant en route un peu à regret, freiné par ses sentiments humains, excité par son esprit qui ne peut se passer de la condescendance de Jésus et de son amour. “Que vais-je Lui dire?” continue-t-il à demander.
“Mais rien! Montre-lui ton visage, et cela suffira” dit André pour encourager son frère.
Tous les disciples, à mesure que les deux les dépassent, regardent les deux frères et sourient, comprenant ce qui arrive.
Ils rejoignent Jésus. Mais Pierre s'arrête au dernier moment. André ne fait pas d'histoires. En le poussant énergiquement comme il le fait à la barque pour la pousser au large, il le pousse en avant. Jésus s'arrête… Pierre lève son visage… Jésus abaisse le sien… Ils se regardent… Deux grosses larmes roulent sur les joues toutes rougies de Pierre…
“Viens ici, grand enfant irréfléchi, que je te serve de père en essuyant ces larmes” dit Jésus, et il lève la main sur laquelle est encore la marque du coup de pierre de Giscala, et il essuie avec les doigts ces deux larmes.
“Oh! Seigneur! M'as-tu pardonné?” demande Pierre en tremblant, en prenant la main de Jésus dans les siennes et en le regardant avec deux yeux de chien fidèle qui veut se faire pardonner par son maître fâché.
“Je ne t'ai jamais condamné…”
“Mais avant…”
“Je t'ai aimé. C'est amour de ne pas permettre qu'en toi prennent racine des déviations de sentiment et de sagesse. Tu dois être le premier en tout, Simon Pierre.”
“Alors… alors tu m'aimes bien encore? Tu me veux encore? Ce n'est pas que je veuille la première place, tu sais? Il me suffit même d'avoir la dernière, mais être avec Toi, à ton service… et mourir à ton service, Seigneur, mon Dieu!”
Jésus lui passe son bras autour des épaules et le serre tout contre Lui. Alors Simon, qui n'a pas quitté l'autre main de Jésus, la couvre de baisers… heureux. Et il murmure: “Combien j'ai souffert!… Merci, Jésus.”
“Remercie ton frère, plutôt. Et sache à l'avenir porter ton fardeau avec justice et héroïsme. Attendons les autres. Où sont-ils?”
Ils se sont arrêtés où ils étaient quand Pierre a rejoint Jésus, pour laisser au Maître la liberté de parler à son apôtre mortifié. Jésus leur fait signe d'avancer. Et avec eux, se trouvent quelques paysans qui avaient laissé leur travail dans les champs pour venir interroger les disciples.
Jésus a toujours la main sur l'épaule de Pierre et il dit: “Par ce qui est arrivé, vous avez compris que c'est une chose sévère que d'être à mon service. C'est à lui que j'ai adressé le reproche, mais il était pour tous, parce que les mêmes pensées étaient dans la plus grande partie de vos cœurs, ou bien formées ou en germe. De cette façon je les ai brisées, et celui qui les cultive encore montre qu'il ne comprend pas ma Doctrine, ma Mission, ma Personne.
Je suis venu pour être le Chemin, la Vérité et la Vie. Je vous donne la Vérité par ce que j'enseigne. Je vous aplanis le Chemin par mon sacrifice, je vous le trace, je vous l'indique. Mais la Vie, je vous la donne par ma mort. Et souvenez-vous que quiconque répond à mon appel et se met dans mes rangs pour coopérer à la rédemption du monde doit être prêt à mourir pour donner aux autres la Vie. Ainsi quiconque veut venir à ma suite doit être prêt à se renoncer, à renier son vieux lui-même avec ses passions, ses tendances, ses habitudes, ses traditions, ses pensées, et me suivre avec son nouveau lui-même.
Que chacun prenne sa croix comme Moi je la prendrai. Qu'il la prenne même si elle lui semble trop infamante. Qu'il laisse le poids de sa croix écraser son lui-même humain pour libérer son lui-même spirituel, auquel la croix ne fait pas horreur mais au contraire est un point d'appui et un objet de vénération, car l'esprit sait et se souvient. Et qu'il me suive avec sa croix. Est-ce qu'à la fin du chemin l'attendra la mort ignominieuse comme elle m'attend? Il n'importe. Qu'il ne s'afflige pas, mais au contraire qu'il se réjouisse, car l'ignominie de la terre se changera en une grande gloire au Ciel, alors que ce sera un déshonneur d'être lâche en face des héroïsmes spirituels. Vous ne cessez de dire que vous voulez me suivre jusqu'à la mort. Suivez-moi alors, et je vous conduirai au Royaume par un chemin âpre mais saint et glorieux, au terme duquel vous conquerrez la Vie qui ne change pas pour l'éternité. Cela sera "vivre". Suivre, au contraire, les chemins du monde et de la chair, c'est "mourir". De cette façon si quelqu'un veut sauver sa vie sur la terre il la perdra, tandis que celui qui perdra sa vie sur la terre à cause de Moi et par amour pour mon Évangile, la sauvera. Mais réfléchissez: à quoi servira à l'homme de gagner le monde entier si ensuite il perd son âme?
Et encore gardez-vous bien, maintenant et à l'avenir, d'avoir honte de mes paroles et de mes actions. Cela aussi serait "mourir". En effet celui qui aura honte de Moi et de mes paroles au milieu de cette génération sotte, adultère et pécheresse, dont j'ai parlé, et espérant en tirer protection et avantages la flattera en me reniant, Moi et ma Doctrine, et en jetant les paroles qu'il a eues dans les gueules immondes des pores et des chiens pour avoir en récompense des excréments en guise de paiement, celui-là sera jugé par le Fils de l'homme quand il viendra dans la gloire de son Père et avec les anges et les saints pour juger le monde. Lui alors rougira de tous ces adultères et fornicateurs, de ces lâches et de ces usuriers et il les chassera de son Royaume, parce qu'il n'y a pas de place dans la Jérusalem céleste pour les adultères, les lâches, les fornicateurs, les blasphémateurs et les voleurs. Et en vérité je vous dis qu'il y a ici certains de ceux qui sont présents parmi ceux et celles qui sont mes disciples qui ne goûteront pas la mort avant d'avoir vu se fonder le Royaume de Dieu, avec son Roi qui aura reçu la couronne et l'onction.”
Ils reprennent leur marche en parlant avec animation pendant que le soleil descend lentement dans le ciel…
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 6 mai 2018, Cinquième dimanche après Pâques

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 16,23-30
En ce temps-là , Jésus dit à ses disciples : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous demandez quelque chose au Père en mon nom, il vous le donnera.
Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom: demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite.
Je vous ai dit ces choses en paraboles. L'heure vient où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais je vous parlerai ouvertement du Père.
En ce jour-là , vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis point que je prierai le Père pour vous.
Car le Père lui-même vous aime, parce que vous m'avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti du Père.
Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde; maintenant je quitte le monde et je vais au Père.»
Ses disciples lui dirent; »Voilà que vous parlez ouvertement et sans vous servir d'aucune figure.
Maintenant nous voyons que vous savez toutes choses, et que vous n'avez pas besoin que personne vous interroge; c'est pourquoi nous croyons que vous êtes sorti de Dieu.»
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 9, Ch 600
  • Ancienne traduction :  Tome 9, Ch 19, p 187        (CD 9, piste 70)
[La concordance avec l’Évangile de ce dimanche nous renvoi au texte, très riche, que nous avons déjà lu la semaine dernière]
C'est l'heure de partir. Levez-vous, et écoutez les ultimes paroles. Je suis la vraie Vigne et c'est mon Père qui la cultive. Tout sarment qui ne porte pas de fruit Lui le coupe et celui qui porte du fruit Il le taille pour qu'il en porte encore plus. Vous êtes déjà purifiés par ma parole. Demeurez en Moi et Moi en vous pour continuer à être tels. Le sarment détaché de la vigne ne peut faire de fruit. Il en est ainsi pour vous si vous ne restez pas en Moi. Je suis la Vigne et vous les sarments. Celui qui reste uni à Moi porte des fruits abondants. Mais si l'un se détache, il devient un rameau sec que l'on jette au feu et que l'on brûle, car sans l'union avec Moi, vous ne pouvez rien faire. Restez donc en Moi, et que mes paroles restent en vous, puis demandez ce que vous voulez et cela vous sera fait. Mon Père sera toujours d'autant plus glorifié que vous porterez davantage de fruit et que vous serez davantage mes disciples.
Comme le Père m'a aimé, il en est de même pour Moi avec vous. Demeurez dans mon amour qui sauve. En m'aimant vous serez obéissants, et l'obéissance fait croître l'amour réciproque. Ne dites pas que je me répète. Je connais votre faiblesse, et je veux que vous vous sauviez. Je vous ai dit ces choses pour que la joie que j'ai voulu vous donner soit en vous et soit complète. Aimez-vous, aimez-vous! C'est mon nouveau commandement. Aimez-vous réciproquement plus que chacun de vous ne s'aime lui-même. Il n'y a pas de plus grand amour que celui de qui donne sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis et Moi, je donne ma vie pour vous. Faites ce que je vous enseigne et commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître, alors que vous, vous savez ce que je fais. Vous savez tout de Moi. Je vous ai manifesté non seulement Moi-même, mais aussi le Père et le Paraclet, et tout ce que j'ai entendu de Dieu. Ce n'est pas vous qui vous êtes choisis. Mais c'est Moi qui vous ai choisis et je vous ai élus pour que vous alliez parmi les peuples et que vous fassiez du fruit en vous et dans les cœurs de ceux qui seront évangélisés, et que votre fruit demeure, et que le Père vous donne tout ce que vous demanderez en mon nom.
Ne dites pas: "Et alors si tu nous as choisis, pourquoi as-tu choisi un traître? Si tu connais tout, pourquoi as-tu fait cela?" Ne vous demandez pas non plus qui est celui-là. Ce n'est pas un homme, c'est Satan. Je l'ai dit à l'ami fidèle et je l'ai laissé dire par le fils aimé. C'est Satan. Si Satan ne s'était pas incarné, l'éternel singe de Dieu, en une chair mortelle, ce possédé n'aurait pas pu se soustraire à mon pouvoir de Jésus. J'ai dit: "possédé". Non. Il est beaucoup plus: il est anéanti en Satan.”
“Pourquoi, Toi qui as chassé les démons, ne l'as-tu pas délivré?” demande Jacques d'Alphée.
“Le demandes-tu par amour pour toi, craignant de l'être? Ne le crains pas.”
“Moi alors?”
“Moi?”
“Moi?”
“Taisez-vous. Je ne dis pas ce nom. J'use de miséricorde, et vous, faites la même chose.”
“Mais pourquoi ne l'as-tu pas vaincu? Tu ne le pouvais pas?”
“Je le pouvais. Mais pour empêcher Satan de s'incarner pour me tuer, j'aurais dû exterminer la race humaine avant la Rédemption. Qu'aurais-je racheté alors?”
“Dis-le-moi, Seigneur, dis-le-moi!” Pierre s'est glissé à genoux et secoue Jésus avec frénésie, comme s'il était en proie au délire. “Est-ce moi? Est-ce moi? Je m'examine? Il ne me semble pas. Mais Toi… Tu as dit que je te renierai… Et je tremble… Oh! quelle horreur si c'était moi!…”
“Non, Simon de Jonas, pas toi.”
“Pourquoi m'as-tu enlevé mon nom de "Pierre"? Je suis donc redevenu Simon? Tu le vois? Tu le dis!… C'est moi! Mais comment ai-je pu? Dites-le… dites-le vous… Quand est-ce que j'ai pu devenir traître?… Simon?… Jean?… Mais parlez!…”
“Pierre, Pierre, Pierre! Je t'appelle Simon parce que je pense à notre première rencontre quand tu étais Simon. Et je pense comment tu as toujours été loyal dès le premier moment. Ce n'est pas toi. Je te le dis Moi: Vérité.”
“Qui alors?”
“Mais c'est Judas de Kériot! Tu ne l'as pas encore compris?” crie le Thaddée qui n'arrive plus à se contenir.
“Pourquoi ne me l'as-tu pas dit avant? Pourquoi?” crie aussi Pierre.
“Silence. C'est Satan. Il n'a pas d'autre nom. Où vas-tu, Pierre?”
“Le chercher.”
“Dépose tout de suite ce manteau et cette arme. Ou bien je dois te chasser et te maudire?”
“Non, non! Oh! mon Seigneur! Mais moi… mais moi… Je suis peut-être malade de délire, moi? Oh! Oh!” Pierre pleure après s'être jeté par terre aux pieds de Jésus.
“Je vous donne le commandement de vous aimer et de pardonner. Avez-vous compris? Si dans le monde il y a aussi la haine, qu'en vous il n'y ait que l'amour. Pour tous. Combien de traîtres vous trouverez sur votre route! Mais vous ne devez pas haïr et rendre le mal pour le mal. Autrement le Père vous haïra. Avant vous, j'ai été haï et trahi, Moi. Et pourtant, vous le voyez, je ne hais pas. Le monde ne peut aimer ce qui n'est pas comme lui. Il ne vous aimera donc pas. Si vous lui apparteniez il vous aimerait, mais vous n'êtes pas du monde, car je vous ai pris du milieu du monde, et c'est pour cela que vous êtes haïs.
Je vous ai dit: le serviteur n'est pas plus que le maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi. S'ils m'ont écouté, ils vous écouteront vous aussi. Mais ils feront tout à cause de mon nom parce qu'ils ne connaissent pas, ne veulent pas connaître Celui qui m'a envoyé. Si je n'étais pas venu et si je n'avais pas parlé, ils ne seraient pas coupables, mais maintenant leur péché est sans excuse. Ils ont vu mes œuvres, entendu mes paroles, et pourtant ils m'ont haï, et avec Moi le Père, parce que le Père et Moi, nous sommes une seule Unité avec l'Amour. Mais il était écrit: "Tu m'as haï sans raison". Cependant quand sera venu le Consolateur, l'Esprit de vérité qui procède du Père, ce sera Lui qui rendra témoignage de Moi, et vous aussi, vous me rendrez témoignage parce que dès le début vous avez été avec Moi.
Ceci je vous le dis pour que, quand ce sera l'heure, vous ne soyez pas abattus et scandalisés. Il va venir le temps où ils vous chasseront des synagogues et où celui qui vous tuera pensera rendre ainsi un culte à Dieu. Ils n'ont connu ni le Père ni Moi. C'est là leur excuse. Je ne vous ai pas dit ces choses en les développant autant avant maintenant, parce que vous étiez comme des enfants à peine nés. Mais maintenant la mère vous quitte. Je m'en vais. Vous devez vous accoutumer à une autre nourriture. Je veux que vous la connaissiez.
Personne ne me demande plus: "Où vas-tu?" La tristesse vous rend muets. Et pourtant, c'est un bien pour vous aussi que je m'en aille, autrement le Consolateur ne viendra pas. C'est Moi qui vous l'enverrai. Et quand Il sera venu, par le moyen de la sagesse et de la parole, les œuvres et l'héroïsme qu'Il versera en vous, Il convaincra le monde de son péché déicide et de la justice de ma sainteté. Et le monde sera nettement divisé en réprouvés, ennemis de Dieu, et en croyants. Ces derniers seront plus ou moins saints, selon leur volonté. Mais le jugement du prince du monde et de ses serviteurs sera fait. Je ne puis vous en dire davantage car vous ne pouvez encore comprendre. Mais Lui, le Divin Paraclet, vous donnera la Vérité entière car Il ne parlera pas de Lui-même, mais Il dira tout ce qu'Il aura entendu de l'esprit de Dieu et Il vous annoncera l'avenir. Il prendra ce qui vient de Moi, c'est-à-dire de ce qui encore appartient au Père, et vous le dira.
Encore un peu de temps pour se voir, ensuite vous ne me verrez plus. Et ensuite encore un peu de temps, et puis vous me verrez.
Vous murmurez entre vous et dans votre cœur. Écoutez une parabole. La dernière de votre Maître.
Quand une femme a conçu et arrive à l'heure de l'enfantement, elle est dans une grande affliction car elle souffre et gémit. Mais quand son petit enfant est venu au jour, et qu'elle le serre sur son cœur, toute peine cesse et la tristesse se change en joie parce qu'un homme est venu au monde.
Ainsi pour vous. Vous pleurerez et le monde rira de vous, mais ensuite votre tristesse se changera en joie. Une joie que le monde ne connaîtra jamais. Vous êtes tristes maintenant, mais quand vous me reverrez, votre cœur deviendra plein d'une joie que personne n'aura plus le pouvoir de vous ravir. Une joie tellement pleine qu'elle estompera tout besoin de demander à la fois pour l'esprit et pour le cœur et pour la chair. Vous vous repaîtrez seulement de ma vue, oubliant toute autre chose. Mais justement, à partir de ce moment-là vous pourrez tout demander en mon nom, et cela vous sera donné par le Père pour que vous ayez toujours plus de joie. Demandez, demandez. Et vous recevrez.
L'heure vient où je pourrai vous parler ouvertement du Père. Ce sera parce que vous aurez été fidèles dans l'épreuve et tout sera surmonté. Votre amour sera parfait du fait qu'il vous aura donné la force dans l'épreuve. Et ce qui vous manquera, je vous l'ajouterai en le prenant de mon immense trésor et en disant: "Père, tu le vois. Ils m'ont aimé en croyant que je suis venu de Toi". Descendu dans le monde, maintenant je le quitte et je vais au Père, et je prierai pour vous.”
“Oh! maintenant, tu t'expliques. Maintenant nous savons ce que tu veux dire et que tu sais tout et que tu réponds sans que personne t'interroge. Vraiment tu viens de Dieu!”
“Vous croyez maintenant? À la dernière heure? Cela fait trois ans que je vous parle! Mais déjà en vous opère le Pain qui est Dieu et le Vin qui est Sang qui n'est pas venu de l'homme et vous donne le premier frisson de la déification. Vous deviendrez des dieux si vous persévérez dans mon amour et dans ma possession. Non pas comme l'a dit Satan à Adam et Eve, mais comme je vous le dis. C'est le vrai fruit de l'arbre du Bien et de la Vie. Le Mal est vaincu en qui s'en nourrit, et la Mort est morte. Qui en mange vivra éternellement et deviendra "dieu" dans le Royaume de Dieu. Vous serez des dieux si vous restez en Moi. Et pourtant voilà… bien qu'ayant en vous ce Pain et ce Sang, puisque arrive l'heure où vous serez dispersés, vous vous en irez pour votre compte et vous me laisserez seul… Mais je ne suis pas seul. J'ai le Père avec Moi. Père, Père! Ne m'abandonne pas! Je vous ai tout dit… Pour vous donner la paix, ma paix. Vous serez encore opprimés. Mais ayez foi. J'ai vaincu le monde.”
Jésus se lève, ouvre les bras en croix et dit avec un visage lumineux la sublime prière au Père. Jean la rapporte intégralement.
Les apôtres pleurent plus ou moins ouvertement et bruyamment.
Pour finir, ils chantent un hymne.
Jésus les bénit, puis il ordonne: “Mettons nos manteaux maintenant et partons. André, dis au chef de maison de laisser tout ainsi, par ma volonté. Demain… cela vous fera plaisir de revoir ce lieu.” Jésus le regarde. Il paraît bénir les murs, le mobilier, tout. Puis il prend son manteau et s'éloigne, suivi des disciples. Près de Lui se trouve Jean auquel il s'appuie.
“Tu ne salues pas la Mère?” Lui demande le fils de Zébédée.
“Non. Tout est déjà fait. Ne faites pas de bruit.”
Simon, qui a allumé une torche à la lampe, éclaire le vaste corridor qui va à la porte. Pierre ouvre avec précaution le portail et ils sortent tous sur le chemin et puis, faisant jouer une clef, ils ferment du dehors et ils se mettent en route.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/