"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe St Pie V
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 29 juillet 2018, Dixième dimanche après la Pentecôte

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 18,9-14. 
En ce temps-là, Jésus proposa cette parabole à quelques uns qui se confiaient en leur propre justice, et méprisaient les autres :
" Deux hommes montèrent au temple pour prier, l'un Pharisien et l'autre publicain.
Le Pharisien, s'étant arrêté, priait ainsi en lui-même : " Ô Dieu, je vous rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ni encore comme ce publicain.
Je jeûne deux fois la semaine ; je paie la dîme de tout ce que j'acquiers. "
Le publicain, se tenant à distance, n'osait pas même lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine en disant : " Ô Dieu, ayez pitié de moi, qui suis un pécheur ! "
Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que celui-là ; car quiconque s'élève sera abaissé, et qui s'abaisse sera élevé.
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin. 
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 8, Ch 523
  • Ancienne traduction :  Tome 7, Ch 220, p 428        (CD 7 (2ème cd), piste 62)
Jésus sort de la maison de Zachée. La matinée est avancée. Il a avec Lui Zachée, Pierre et Jacques d'Alphée. Les autres apôtres sont peut-être déjà dispersés dans la campagne pour annoncer que le Maître est dans la ville. Derrière le groupe de Jésus avec Zachée et les apôtres, il y en a un autre, très… varié pour les physionomies, l'âge, les vêtements. Il n'est pas difficile de déclarer avec certitude que ces hommes appartiennent à des races différentes, peut-être même hostiles entre elles, mais les événements de la vie les ont amenés dans cette ville palestinienne et les ont réunis, pour que de leurs profondeurs, ils. remontent vers la lumière. Ce sont pour la plupart des visages flétris de gens qui ont usé et abusé de la vie de plusieurs manières, des yeux fatigués pour la plupart; chez d'autres: des regards que leur long entraînement à des occupations de… rapine fiscale ou de commandement brutal a rendu rapaces et durs, et parfois cet ancien regard réapparaît de dessous un voile humble et pensif qu'y a mis la nouvelle vie. Et cela se produit particulièrement quand quelqu'un de Jéricho les regarde d'un air méprisant ou murmure quelques insolences à leur adresse; puis leur regard redevient las, humble, et leurs têtes s'abaissent humiliées. Jésus se retourne par deux fois pour les observer et, les voyant en arrière, qui ralentissent leur marche à mesure qu'ils approchent de l'endroit choisi pour parler et déjà plein de gens, il ralentit sa marche pour les attendre, et à la fin il leur dit: “Passez devant Moi, et ne craignez pas. Vous avez défié le monde quand vous faisiez le mal, vous ne devez pas le craindre maintenant que vous vous en êtes dépouillés. Ce qui vous a servi alors pour le maîtriser: l'indifférence du jugement du monde, unique arme pour le lasser de juger, servez-vous en encore maintenant et il se lassera de s'occuper de vous, et il vous absorbera, bien que lentement, pour vous faire disparaître dans la grande masse anonyme qu'est ce misérable monde auquel, en vérité, on donne trop d'importance.” Les hommes, au nombre de quinze, obéissent et passent devant. “Maître, voilà là-bas les malades de la campagne” dit Jacques de Zébédée en allant à la rencontre de Jésus et en Lui montrant un coin attiédi par le soleil. “J'arrive. Les autres, où sont-ils?” “Parmi les gens, mais ils t'ont déjà vu et ils vont arriver. Avec eux il y a aussi Salomon, Joseph d'Emmaüs, Jean d'Éphèse, Philippe d'Arbela. Ils vont chez ce dernier et ils viennent de Joppé, Lidda et Modin. Ils ont avec eux des hommes de la côte et des femmes. Ils te cherchaient même, car ils ne sont pas d'accord entre eux pour le jugement à porter sur une femme. Mais ils vont te parler…” Jésus en effet est bientôt entouré des autres disciples qui le saluent avec vénération. Derrière eux se trouvent ceux qui sont nouvellement attirés à la doctrine de Jésus. Mais Jean d'Éphèse ne s'y trouve pas et Jésus en demande la raison. “Il s'est arrêté avec une femme et les parents de cette dernière dans une maison, loin des gens. Quant à la femme, on ne sait si elle est possédée ou prophétesse. Elle dit des choses merveilleuses au dire de ceux de son pays, mais les scribes qui l'ont entendue l'ont jugée possédée. Les parents ont appelé plusieurs fois les exorcistes, mais ils n'ont pas pu chasser le démon qui la tient et la fait parler. Pourtant l'un d'eux a dit au père de la femme - c'est une veuve vierge restée dans sa famille -: "Pour ta fille il faut le Messie Jésus. Lui comprendra ses paroles et il saura d'où elles viennent. Moi, j'ai essayé d'imposer à l'esprit qui parle en elle de s'en aller au nom de Jésus dit le Christ. Toujours les esprits de ténèbres se sont enfuis quand je me suis servi de ce Nom. Cette fois, non. Je dis à ce sujet: ou c'est Belzébuth en personne qui parle et réussit à résister même à ce Nom que je prononce, ou c'est l'Esprit même de Dieu et qui par conséquent ne craint pas puisqu'il est une seule chose avec le Christ. Je crois plutôt à cette dernière explication qu'à la première. Mais pour en être certain, seul le Christ peut juger. Lui comprendra les paroles et leur origine". Et il a été maltraité par les scribes présents, qui l'ont déclaré possédé lui aussi comme la femme et comme Toi. Pardonne-moi, si je dois le dire… Et des scribes ne nous ont plus lâchés et il y en a de garde auprès de la femme car ils veulent établir si elle a pu être avisée de ton arrivée. En effet elle dit qu'elle connaît ton visage et ta voix et qu'elle te reconnaîtrait entre des milliers, alors qu'il est prouvé qu'elle n'est jamais sortie de son village et même de sa maison depuis l'époque, il y a quinze ans, où son mari mourut la veille de la fête nuptiale; et il est prouvé aussi que tu n'es jamais passé par son village qui est Betléchi. Et les scribes attendent cette dernière preuve pour la déclarer possédée. Veux-tu la voir tout de suite?” “Non. Je dois parler aux gens et la rencontre serait trop bruyante ici au milieu de la foule. Va dire à Jean d'Éphèse et aux parents de la femme, et aux scribes aussi, que je les attends tous au début du coucher du soleil dans les bois le long du fleuve, sur le sentier du gué. Va.” Et Jésus, après avoir congédié Salomon qui a parlé au nom de tous, va trouver les malades qui demandent leur guérison et il les guérit. Il y a une femme âgée ankylosée par l'arthrite, un paralytique, un jeune homme idiot, une fillette que je dirais tuberculeuse, et deux qui ont les yeux malades. La foule pousse de bruyants cris de joie. Mais la série des malades n'est pas encore terminée. Une mère s'avance, défigurée par le chagrin, soutenue par deux amies ou parentes et elle s'agenouille pour dire: “J'ai mon fils qui se meurt. On ne peut l'amener ici… Aie pitié de moi!” “Peux-tu croire sans mesure?” “Tout, ô mon Seigneur!” “Alors, retourne chez toi.” “Chez moi!… Sans Toi!…” La femme le regarde un moment, angoissée, puis elle comprend. Le pauvre visage se transfigure. Elle crie: “J'y vais, Seigneur. Et béni sois-tu et le Très-Haut qui t'a envoyé!” Et elle s'en va en courant plus agile que ses compagnes elles-mêmes… Jésus se tourne vers quelqu'un de Jéricho, un digne habitant. “Cette femme est-elle hébraïque?” “Non. Du moins pas de naissance. Elle vient de Milet. Cependant elle a épousé l'un de nous et, depuis lors, elle partage notre foi.” “Elle a su croire mieux que beaucoup d'hébreux” observe Jésus. Puis, montant en haut du perron d'une maison, il fait son geste habituel d'ouvrir les bras, qui précède son allocution et sert à imposer silence. L'ayant obtenu, il rassemble les plis de son manteau, qui s'était ouvert sur la poitrine quand il faisait son geste, et il le tient de la main gauche, alors qu'il abaisse sa droite, dans le geste de qui fait un serment, en disant: “Écoutez, ô habitants de Jéricho, les paraboles du Seigneur et qu'ensuite chacun les médite dans son cœur et en tire la leçon pour nourrir son esprit. Vous pouvez le faire car ce n'est pas d'hier, ni de la dernière lune, ni même de l'autre hiver que vous connaissez la parole de Dieu. Avant que je sois le Maître, Jean, mon Précurseur, vous avait préparé à ma venue, et depuis que je le suis, mes disciples ont labouré ce sol sept et sept fois pour y semer toute la semence que je leur avais donnée. Vous pouvez donc comprendre la parole et la parabole. A qui comparerai-je ceux qui, après avoir été des pécheurs, se sont ensuite convertis? Je les comparerai à des malades qui guérissent. A qui comparerai-je les autres qui n'ont pas péché publiquement, ou qui, plus rares que des perles noires, n'ont jamais fait, même en secret, des fautes graves? Je les comparerai à des personnes saines. Le monde est composé de ces deux catégories: que ce soit pour l'esprit ou bien pour la chair et le sang. Mais si les comparaisons sont les mêmes, différente est la manière du monde d'en user avec les malades guéris, qui étaient malades dans leur chair, de celle dont il use avec les pécheurs convertis, c'est-à-dire avec les malades de l'esprit qui trouvent la santé. Voici ce que nous voyons: quand un malade, même de la lèpre, qui est le malade le plus dangereux et qu'il faut isoler à cause du danger, obtient la grâce de la guérison, après avoir été examiné par le prêtre et purifié, on l'admet de nouveau dans la société, et ceux de sa ville lui font même fête parce qu'il est guéri, revenu à la vie, à la famille, aux affaires. C'est une grande fête dans la famille et la ville quand quelqu'un qui était lépreux réussit à obtenir grâce et à guérir! C'est à qui parmi les membres de sa famille et les habitants lui apportera une chose ou l'autre, et s'il est seul et sans maison ou sans mobilier, lui offrira un lit ou du mobilier et tout le monde dit: "C'est un privilégié de Dieu. C'est son doigt qui l'a guéri, faisons lui donc honneur et honorons Celui qui l'a créé de nouveau". Et il est juste d'agir ainsi. Et quand, malheureusement au contraire, quelqu'un a les premiers signes de la lèpre, avec quel amour angoissé les parents et les amis le comblent de tendresse, tant qu'il est encore possible de le faire, comme pour lui donner en une seule fois le trésor des affections qu'ils lui auraient données en plusieurs années pour qu'il les emmène avec lui dans son tombeau d'être vivant. Mais pourquoi alors pour les autres malades n'agit-on pas ainsi? Un homme commence à pécher, et les membres de sa famille, et surtout ses concitoyens, le voient. Pourquoi alors ne cherchent-ils pas avec amour à l'arracher au péché? Une mère, un père, une épouse, une sœur encore le font, mais il est déjà difficile que les frères le fassent et je ne dis pas que le fassent les enfants du frère du père ou de la mère. Les concitoyens, enfin, ne savent que critiquer, se moquer, être insolents, se scandaliser, exagérer les péchés du pécheur, le montrer du doigt, le tenir éloigné comme un lépreux, ceux qui sont les plus justes, se rendre ses complices pour jouir à ses dépens, ceux qui ne sont pas justes. Mais ce n'est que bien rarement qu'une bouche, et surtout un cœur, va trouver le malheureux avec pitié et fermeté, avec une patience et un amour surnaturel, et se soucie de freiner la descente dans le péché. Et comment? Ne serait-elle pas plus grave, vraiment grave et mortelle, la maladie de l'esprit? Ne prive-t-elle pas, et pour toujours, du Royaume de Dieu? La première des charités envers Dieu et envers le prochain ne doit-elle pas être ce travail de guérir un pécheur pour le bien de son âme et la gloire de Dieu? Et quand un pécheur se convertit, pourquoi s'obstiner à le juger, à sembler regretter qu'il ait retrouvé la santé spirituelle? Voyez vous démentis vos pronostics d'une damnation certaine de l'un de vos concitoyens? Mais vous devriez en être heureux car Celui qui vous donne le démenti c'est le Dieu miséricordieux, qui vous donne une mesure de sa bonté pour vous faire reprendre courage après vos fautes plus ou moins graves. Et pourquoi persister à vouloir voir souillé, méprisable, digne de rester isolé ce que Dieu et la bonne volonté d'un cœur ont rendu net, admirable, digne de l'estime des frères, et même de leur admiration? Mais vous vous réjouissez bien si votre bœuf, votre âne ou votre chameau, ou une brebis du troupeau ou le pigeon préféré guérit d'une maladie! Vous vous réjouissez bien si un étranger, dont vous vous rappelez à peine le nom pour en avoir entendu parler à l'époque que où il fut isolé comme lépreux, redevient guéri! Et pourquoi alors ne vous réjouissez-vous pas pour ces guérisons de l'esprit, pour ces victoires de Dieu? Le Ciel est dans la jubilation quand un pécheur se convertit. Le Ciel: Dieu, les anges très purs, ceux qui ne savent pas ce que c'est que pécher. Et vous, vous les hommes, voulez-vous être plus intransigeants que Dieu? Rendez, rendez juste votre cœur et reconnaissez la présence du Seigneur, non seulement dans les nuages de l'encens et les cantiques du Temple, dans le lieu où seulement la sainteté du Seigneur, dans le Grand Prêtre, doit entrer et qui devrait être saint, comme son nom l'indique, mais aussi dans le prodige de ces esprits ressuscités, de ces autels à nouveau consacrés sur lesquels l'Amour de Dieu descend avec ses feux pour allumer le sacrifice.” Jésus est interrompu par la mère de tout à l'heure qui veut l'adorer avec des cris de bénédiction. Jésus l'écoute, la bénit et la renvoie chez elle, pour reprendre son discours interrompu. “Et si d'un pécheur qui autrefois vous a donné un spectacle scandaleux, vous recevez maintenant un spectacle édifiant, ne le méprisez pas, mais imitez-le. Car personne n'est tellement parfait qu'il soit impossible qu'un autre l'instruise. Et le Bien est toujours une leçon qu'il faut écouter, même si celui qui le pratique a été autrefois un objet de réprobation. Imitez et aidez. Car en agissant ainsi, vous glorifierez le Seigneur et vous montrerez que vous avez compris son Verbe. Ne soyez pas comme ceux qu'en votre cœur vous critiquez parce que leurs actions ne correspondent pas à leurs paroles. Mais faites en sorte que toutes vos bonnes actions viennent couronner toutes vos bonnes paroles. Et alors vous serez vraiment regardés et écoutés avec bienveillance par l'Éternel. Écoutez cette autre parabole pour comprendre quelles sont les choses qui ont de la valeur aux yeux de Dieu. Elle vous enseignera à vous corriger d'une pensée qui n'est pas bonne et qui est en beaucoup de cœurs. La plupart des hommes se jugent par eux-mêmes, et comme un homme sur mille est vraiment humble, il se produit ainsi que l'homme se juge parfait, lui seul parfait, alors que chez le prochain, il remarque des péchés par centaines. Un jour deux hommes qui étaient allés à Jérusalem pour affaires, montèrent au Temple, comme il convient à tout bon israélite chaque fois qu'il met les pieds dans la Cité Sainte. L'un était pharisien, l'autre publicain. Le premier était venu pour percevoir les revenus de certains magasins et pour faire ses comptes avec ses intendants qui habitaient dans les environs de la ville. L'autre pour verser les impôts perçus et pour demander la pitié au nom d'une veuve qui ne pouvait payer la taxe de sa barque et des filets, car la pêche, faite par l'aîné des fils, suffisait à peine pour donner à manger à ses nombreux autres fils. Avant de monter au Temple, le pharisien était passé chez les tenanciers des magasins et avait jeté un coup d'œil sur ces magasins qu'il avait vu remplis de marchandises et d'acheteurs. Il s'était complu en lui-même, il avait appelé le tenancier du lieu et lui avait dit: "Je vois que ton commerce marche bien". "Oui, grâce à Dieu, je suis content de mon travail. J'ai pu augmenter le stock de marchandises, et j'espère faire encore davantage. J'ai amélioré le magasin, et l'année qui vient je n'aurai pas les dépenses de bancs et d'étagères et j'aurai donc plus de gain". "Bien! Bien! J'en suis heureux! Combien paies-tu pour cet endroit?" "Cent didrachmes par mois. C'est cher, mais la situation est bonne…" "Tu l'as dit. La situation est bonne. Par conséquent je double la redevance". "Mais, seigneur" s'écria le marchand. "De cette manière, tu m'enlèves tout profit!" "C'est juste. Dois-je peut-être t'enrichir, et à mes dépens? Vite. Ou bien tu me donnes deux mille quatre cents didrachmes et tout de suite, ou je te mets dehors, et je prends la marchandise. Le lieu est à moi, et j'en fais ce que je veux". Ainsi fit-il pour le premier, le second, le troisième de ses tenanciers, doublant pour tous la redevance, restant sourd à toute prière. Comme le troisième, chargé de famille voulait résister, il appela les gardes et fit poser les scellés en mettant dehors le malheureux. Puis, dans son palais, il examina les registres des intendants pour trouver de quoi les punir comme paresseux et pour accaparer la part qu'ils s'étaient réservée de droit. L'un d'eux avait son fils mourant et, à cause de ses nombreuses dépenses, il avait vendu une partie de son huile pour payer les remèdes. Il n'avait donc rien à donner au maître exigeant. "Aie pitié de moi, maître. Mon pauvre fils va mourir, et après je ferai des travaux supplémentaires pour te rembourser ce qui te semble juste. Mais maintenant, tu le comprends, je ne puis". "Tu ne peux pas? Je vais te faire voir si tu peux ou si tu ne peux pas". Et étant allé au pressoir avec le pauvre intendant, il enleva le reste d'huile que l'homme s'était réservé pour sa misérable nourriture et pour alimenter la lampe qui lui permettait de veiller son fils pendant la nuit. Le publicain, de son côté, étant allé chez son supérieur et ayant versé les impôts perçus, s'entendit dire: "Mais ici, il manque trois cent soixante as. Comment donc cela?” "Voilà, je vais te le dire. Dans la ville il y a une veuve qui a sept enfants. Le premier seul est en âge de travailler, mais il ne peut aller loin de la rive avec la barque parce que ses bras sont encore faibles pour la rame et la voile et il ne peut payer un garçon de barque. Restant près de la rive, il prend peu de poissons, et sa pêche suffit à peine pour nourrir ces huit malheureuses personnes. Je n'ai pas eu le cœur d'exiger la taxe". "Je comprends, mais la loi c'est la loi. Malheur, si on savait qu'elle a pitié! Tout le monde trouverait des raisons pour ne pas payer. Que le jeune change de métier et vende la barque s'ils ne peuvent pas payer". "C'est leur pain pour l'avenir… et c'est le souvenir du père". "Je comprends, mais on ne peut transiger". "C'est bien. Mais moi, je ne puis penser à huit malheureux privés de leur unique bien. Je paie de ma bourse les trois cent soixante as. Après avoir fait ces choses, les deux montèrent au Temple. En passant dans la salle du Trésor, le pharisien tira avec ostentation de son sein une bourse volumineuse et il la secoua jusqu'à la dernière piécette dans le Trésor. Dans cette bourse se trouvait l'argent pris en plus aux commerçants et le prix de l'huile enlevée à l'intendant et vendue tout de suite à un marchand. Le publicain, de son côté, jeta une poignée de piécettes après avoir pris ce qui lui était nécessaire pour retourner chez lui. L'un et l'autre donnèrent donc ce qu'ils avaient et même, en apparence, le plus généreux était le pharisien car il avait donné jusqu'à la dernière piécette qu'il avait sur lui. Cependant, il faut réfléchir que dans son palais il avait d'autre argent et qu'il avait des crédits ouverts auprès des riches changeurs. De là, ils allèrent devant le Seigneur. Le pharisien tout à fait en avant près de la limite de l'Atrium. des Hébreux, vers le Saint; le publicain tout au fond, presque sous la voûte qui menait dans la Cour des Femmes, et il restait courbé, accablé par la pensée de sa misère par rapport à la Perfection divine. Et ils priaient l'un et l'autre. Le pharisien, tout droit, presque insolent, comme s'il était le maître du lieu et comme si c'était lui qui daignait rendre hommage à un visiteur, disait: "Voici que je suis venu te vénérer dans la Maison qui est notre gloire. Je suis venu bien que je sente que Tu es en moi, car je suis juste. Je sais l'être. Cependant, bien que je sache que e est par mon mérite que je suis tel, je te remercie, comme la loi le prescrit, de ce que je suis. Je ne suis pas rapace, injuste, adultère, pécheur comme ce publicain qui, en même temps que moi, a jeté dans le Trésor une poignée de piécettes. Moi, Tu l'as vu, j'ai donné tout ce que j'avais sur moi. Cet avare, au contraire, a fait deux parts et il t'a donné la plus petite, l'autre certainement il va la garder pour faire bombance et pour les femmes. Mais moi, je suis pur. Je ne me contamine pas, moi. Je suis pur et juste, je jeûne deux fois la semaine, je paie la dîme de tout ce que je possède. Oui, je suis pur, juste et béni car je suis saint. Gardes-en le souvenir, Seigneur". Le publicain, dans son coin éloigné, n'osait pas lever son regard vers les portes précieuses du Temple et, en se frappant la poitrine, il priait ainsi: "Seigneur, je ne suis pas digne de me tenir dans ce lieu. Mais Tu es juste et saint et Tu me le permets encore, car Tu sais que l'homme est pécheur et que s'il ne vient pas vers Toi, il devient un démon. Oh! mon Seigneur! Je voudrais t'honorer nuit et jour et je dois pendant tant d'heures être l'esclave de mon travail: dur travail qui m'humilie, parce qu'il est douleur pour mon prochain le plus malheureux, mais je dois obéir à mes supérieurs parce que c'est mon pain. Fais, ô mon Dieu, que je sache accommoder le devoir envers mes supérieurs, avec la charité envers mes pauvres frères, pour qu'en mon travail je ne trouve pas ma condamnation. Tout travail est saint s'il est fait avec charité. Garde ta charité toujours présente en mon cœur, pour que moi, le misérable que je suis, je sache avoir pitié de ceux qui me sont soumis, comme Tu as pitié de moi, grand pécheur. J'aurais voulu t'honorer davantage, ô Seigneur, tu le sais. Mais j'ai pensé que prendre l'argent destiné au Temple pour soulager huit cœurs malheureux était une chose meilleure que de le verser au Trésor et puis faire verser des larmes de désolation à huit innocents malheureux. Pourtant, si je me suis trompé, fais-moi le comprendre, ô Seigneur, et je te donnerai jusqu'à la dernière piécette et je retournerai au pays à pied en mendiant mon pain. Fais-moi comprendre ta justice. Aie pitié de moi, ô Seigneur, car je suis un grand pécheur". Voilà la parabole. En vérité, en vérité je vous dis que le pharisien sortit du Temple avec un nouveau péché ajouté à ceux déjà faits avant de monter au Moriah, alors que le publicain en sortit justifié et la bénédiction de Dieu l'accompagna à sa maison et y demeura, car il avait été humble et miséricordieux et ses actions avaient été encore plus saintes que ses paroles, alors que le pharisien n'était bon qu'en paroles et extérieurement alors qu'en son intérieur, il était l'ouvrier de Satan et faisait ses œuvres par orgueil et dureté de cœur, et Dieu le haïssait pour ce motif. Celui qui s'exalte sera toujours, tôt ou tard, humilié. Si ce n'est pas ici, ce sera dans l'autre vie. Celui qui s'humilie sera exalté particulièrement là-haut au Ciel où on voit les actions des hommes dans leur véritable vérité. Viens, Zachée. Venez vous qui êtes avec lui et vous, mes apôtres et disciples, et je vous parlerai encore en particulier.” Et s'enveloppant dans son manteau, il revient dans la maison de Zachée.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 22 juillet 2018, Neuvième dimanche après la Pentecôte

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 19,41-47.
En ce temps-là, Jésus approchait de Jérusalem et à la vue de la ville, il pleura sur elle en disant
"Si, en ce jour, tu avais connu, toi aussi, ce qui était pour ta paix ! Mais maintenant cela demeure caché à tes yeux.
Car vont venir sur toi des jours où tes ennemis établiront contre toi un retranchement, t'investiront et te serreront de toute part ;
ils t'abattront à terre, ainsi que tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas connu le moment où tu as été visitée. "
Etant entré dans le temple, il se mit à chasser ceux qui vendaient, leur disant : " Il est écrit : Ma maison est une maison de prière, et vous en avez fait une caverne de voleurs. "
Et il enseignait chaque jour dans le temple.
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 9, Ch 590
  • Ancienne traduction :  Tome 9, Ch 9, p 49        (CD 9, piste 18)
Jésus passe son bras autour des épaules de sa Mère qui s'est levée quand Jean et Jacques d'Alphée l'ont rejointe pour lui dire: “Ton Fils arrive”, et puis ils sont revenus en arrière pour se réunir à leurs compagnons qui avancent lentement en parlant, alors que Thomas et André ont couru vers Bethphagé pour chercher l'ânesse et l'ânon et les amener à Jésus.
Jésus, pendant ce temps, parle aux femmes: “Nous voici près de la ville. Je vous conseille d'y aller et d'y aller en toute sûreté. Entrez dans la ville avant Moi. Près de En Rogel, se trouvent les bergers et les disciples les plus fidèles. Ils ont l'ordre de vous accompagner et de vous protéger.”
“C'est que… Nous avons parlé avec Aser de Nazareth et Abel de Bethléem de Galilée et aussi avec Salomon. Ils étaient venus jusqu'ici pour guetter ton arrivée. La foule prépare une grande fête. Et on voulait voir… Tu vois comme remue le haut des oliviers? Ce n'est pas le vent qui les agite ainsi. Mais ce sont des gens qui coupent des branches pour en joncher le chemin et t'abriter du soleil. Et là-bas?! Regarde, ils sont en train de dépouiller les palmiers de leurs éventails. On dirait des grappes et ce sont des hommes grimpés sur les fûts qui n'en finissent pas de cueillir… Et sur les pentes tu vois des enfants qui se baissent pour cueillir des fleurs. Et certainement les femmes dépouillent les jardins des fleurs et des plantes odorantes pour en joncher le chemin. Nous voulions voir… et imiter le geste de Marie de Lazare qui recueillit toutes les fleurs foulées par ton pied quand tu es entré dans le jardin de Lazare” demande Marie de Cléophas au nom de toutes.
Jésus caresse sur la joue sa vieille parente qui semble une enfant désireuse de voir un spectacle, et il lui dit: “Dans la grande foule, tu ne verrais rien. Allez en avant, à la maison de Lazare, celle qui a Mathias comme gardien. Je passerai par là, et vous me verrez d'en haut.”
“Mon Fils… et tu vas seul? Je ne puis rester près de Toi?” dit Marie en levant son visage si triste et en fixant ses yeux de ciel sur son doux Fils.
“Je voudrais te prier de rester cachée. Comme la colombe dans le creux du rocher. Plus que ta présence, ta prière m'est nécessaire, Maman aimée!”
“Si c'est ainsi, mon Fils, nous prierons, toutes, pour Toi.”
“Oui. Après l'avoir vu passer, vous viendrez avec nous dans mon palais de Sion. Et j'enverrai des serviteurs au Temple et toujours à la suite du Maître pour qu'ils nous apportent ses ordres et ses nouvelles” décide Marie de Lazare toujours rapide pour saisir ce qu'il y a de mieux à faire et pour le faire sans retard.
“Tu as raison, ma sœur. Bien qu'il me peine de ne pas le suivre, je comprends le bien fondé de cet ordre. Et du reste Lazare nous a dit de ne contredire le Maître en rien, et de Lui obéir même dans les plus petits détails. Et nous le ferons.”
“Et alors, allez. Vous voyez? Les routes s'animent. Les apôtres vont me rejoindre. Allez. La paix soit avec vous. Je vous ferai venir aux heures que je jugerai bonnes. Maman, adieu. Sois en paix. Dieu est avec nous.” Il l'embrasse et la congédie. Et les disciples obéissantes s'en vont sans tarder.
Les dix apôtres rejoignent Jésus: “Tu les as envoyées en avant?”
“Oui. Elles verront mon entrée d'une maison.”
“De quelle maison?” demande Judas de Kériot.
“Eh! elles sont désormais si nombreuses les maisons amies!” dit Philippe.
“Pas chez Annalia?” insiste l'Iscariote.
Jésus répond négativement et se met en chemin vers Bethphagé qui est peu éloignée.
Il en est tout proche quand reviennent les deux qu'il a envoyés prendre l'ânesse et l'ânon. Ils crient: “Nous avons trouvé comme tu l'as dit, et nous t'aurions amené les animaux. Mais leur maître a voulu les étriller et les orner des meilleurs harnachements pour te faire honneur. Et les disciples, unis à ceux qui ont passé la nuit dans les rues de Béthanie pour t'honorer, veulent avoir l'honneur de te les conduire, et nous avons consenti. Il nous a paru que leur amour méritait une récompense.”
“Vous avez bien fait. Avançons, en attendant.”
“Sont-ils nombreux les disciples?” demande Barthélemy.
“Oh! une multitude. On n'arrive pas à passer par les rues de Bethphagé. Aussi j'ai dit à Isaac de conduire l'âne chez Cléonte, le fromager” répond Thomas.
“Tu as bien fait. Allons jusqu'à cet escarpement des collines, et attendons un peu à l'ombre de ces arbres.”
Ils vont à l'endroit indiqué par Jésus.
“Mais nous nous éloignons! Tu dépasses Bethphagé en la contournant par derrière!” s'écrie l'Iscariote.
“Et si je veux le faire, qui peut m'en empêcher? Suis-je peut-être déjà prisonnier, pour qu'il ne me soit pas permis d'aller où je veux? Et est-on pressé que je le sois et craint-on que je puisse échapper à la capture? Et si j'estimais juste de m'éloigner pour des lieux plus sûrs, y a-t-il quelqu'un qui pourrait m'en empêcher?” Jésus darde son regard sur le Traître qui ne parle plus et hausse les épaules, comme pour dire: “Fais ce que bon te semble.”
Ils tournent en effet en arrière du petit village, je dirais un faubourg de la ville elle-même car, du côté ouest, il est vraiment peu éloigné de la ville, faisant déjà partie des pentes de l'Oliveraie qui couronne Jérusalem du côté oriental. En bas, entre les pentes et la ville, le Cédron brille au soleil d'avril.
Jésus s'assoit dans cette silencieuse verdure et se concentre dans ses pensées. Puis il se lève et va réellement sur la cime de l'escarpement.

Jésus me dit: “Ici tu mettras la vision du 31 Juillet 1944: Jésus qui pleure sur Jérusalem, à partir de la phrase que je t'ai dite pour commencer la vision.” Et ensuite, il recommence à me montrer les phases de son entrée triomphale.

30 Juillet.
Je ne sais comment faire pour décrire, car je ressens au cœur un tel malaise que j'ai peine à rester assise. Mais il y a si longtemps que c'est ainsi. Je dois écrire ce que je vois.
Pour moi s'éclaire l'Évangile d'aujourd'hui: 9ème dimanche après la Pentecôte.

D'un coteau près de Jérusalem, Jésus regarde la ville qui s'étend à ses pieds.
Le coteau n'est pas très haut. Au maximum comme peut l'être la petite place S. Miniato du mont, à Florence; mais cela suffit pour que l'œil domine l'étendue de toutes les maisons et des rues qui montent et descendent sur les petits accidents de terrain sur lesquels se trouve Jérusalem. Cette colline est certainement bien plus haute, si on prend le niveau le plus bas de la ville, que ne l'est le Calvaire, mais elle est plus proche de l'enceinte que ce dernier. Elle commence exactement tout près des murs et s'élève rapidement en s'éloignant de ceux-ci, alors que de l'autre côté elle descend mollement vers une campagne toute verte qui s'étend vers l'est, vers l'orient si j'en juge du moins par la lumière solaire.
Jésus et les siens sont sous un bosquet, à l'ombre, assis. Ils se reposent du chemin parcouru. Puis Jésus se lève, quitte l'endroit boisé où ils étaient assis et s'en va tout à fait au sommet du coteau.
Sa haute personne se détache nettement dans l'espace vide qui l'entoure. Il paraît encore plus grand ainsi, debout, et seul. Il tient les mains serrées sur sa poitrine, sur son manteau bleu, et regarde extrêmement sérieux.
Les apôtres l'observent, mais ils le laissent faire sans bouger ni parler. Ils doivent penser qu'il s'est éloigné pour prier.
Mais Jésus ne prie pas. Après avoir longuement regardé la ville en tous ses quartiers, en toutes ses élévations, en toutes ses particularités, parfois avec de longs regards sur tel ou tel point, parfois en insistant moins, Jésus se met à pleurer sans sanglots ni bruit.
Les larmes gonflent ses yeux, puis coulent et roulent sur ses joues et tombent par terre… des larmes silencieuses et tellement tristes, comme celles de quelqu'un qui sait qu'il doit pleurer, seul, sans espérer de réconfort ni de compréhension de personne. À cause d'une douleur qui ne peut être annulée et qui doit être soufferte absolument.
Le frère de Jean, à cause de sa position, est le premier à voir ces pleurs et il le dit aux autres qui se regardent entre eux, étonnés.
“Personne de nous n'a fait de mal” dit quelqu'un, et un autre: “La foule aussi ne nous a pas insultés. Il ne s'y trouve personne qui Lui soit ennemi.”
“Pourquoi pleure-t-il alors?” demande le plus âgé de tous.
Pierre et Jean se lèvent ensemble et s'approchent du Maître. Ils pensent que l'unique chose à faire c'est de Lui faire sentir qu'ils l'aiment et de Lui demander ce qu'il a.
“Maître, tu pleures?” dit Jean en mettant sa tête blonde sur l'épaule de Jésus, qui le dépasse de la tête et du cou.
Et Pierre, en Lui mettant une main à la taille, en l'entourant presque d'un embrassement pour l'attirer à lui, Lui dit: “Quelque chose te fait souffrir, Jésus? Dis-le à nous qui t'aimons.”
Jésus appuie sa joue sur la tête blonde de Jean et, desserrant ses bras, il passe à son tour son bras autour de l'épaule de Pierre. Ils restent ainsi embrassés tous les trois, dans une pose si affectueuse. Mais les larmes continuent de couler.
Jean, qui les sent tomber dans ses cheveux, recommence à Lui demander: “Pourquoi pleures-tu, mon Maître? Peut-être que de nous il te vient de la peine?”
Les autres apôtres se sont réunis au groupe affectueux et attendent anxieusement une réponse.
“Non” dit Jésus. “Pas de vous. Vous êtes pour Moi des amis et l'amitié, quand elle est sincère, est baume et sourire, jamais larme. Je voudrais que vous restiez toujours mes amis. Même maintenant que nous allons entrer dans la corruption qui fermente et qui corrompt celui qui n'a pas une volonté décidée de rester honnête.”
“Où allons-nous, Maître? Pas à Jérusalem? La foule t'a déjà salué joyeusement. Veux-tu la décevoir? Allons-nous peut-être en Samarie pour quelque prodige? Justement maintenant que la Pâque est proche?”
Les questions viennent en même temps de différents côtés.
Jésus lève la main pour imposer le silence et puis, de sa main droite, il montre la ville. Un geste large comme celui du semeur qui jette son grain devant lui et il dit: “Elle est la Corruption. Nous entrons dans Jérusalem. Nous y entrons. Et seul le Très-Haut sait comment je voudrais la sanctifier en y amenant la Sainteté qui vient des Cieux. La resanctifier, cette ville qui devrait être la Cité Sainte. Mais je ne pourrai rien lui faire. Corrompue elle est, et corrompue elle reste. Et les fleuves de sainteté qui coulent du Temple vivant, et qui couleront encore davantage dans peu de jours jusqu'à le vider de la vie, ne suffiront pas pour la racheter. Ils viendront au Saint la Samarie et le monde païen. Sur les temples mensongers s'élèveront les temples du vrai Dieu. Les cœurs des gentils adoreront le Christ. Mais ce peuple, cette ville sera toujours pour Lui une ennemie et sa haine l'amènera au plus grand péché. Cela doit arriver. Mais malheur à ceux qui seront les instruments de ce crime. Malheur!…”
Jésus regarde fixement Judas qui est presque en face de Lui.
“Cela ne nous arrivera jamais. Nous sommes tes apôtres et nous croyons en Toi, prêts à mourir pour Toi.” Judas ment effrontément et soutient sans embarras le regard de Jésus.
Les autres unissent leurs protestations.
Jésus répond à tous pour éviter de répondre directement à Judas.
“Veuille le Ciel que vous soyez tels, mais vous avez encore beaucoup de faiblesse en vous et la tentation pourrait vous rendre semblables à ceux qui me haïssent. Priez beaucoup et veillez beaucoup sur vous. Satan sait qu'il va être vaincu et il veut se venger en vous arrachant à Moi. Satan est autour de nous tous: de Moi, pour m'empêcher de faire la volonté du Père et d'accomplir ma mission; de vous, pour faire de vous ses serviteurs. Veillez. Dans ces murs Satan prendra celui qui ne saura pas être fort. Celui pour lequel cela aura été une malédiction d'être choisi parce qu'il a donné à ce choix un but humain. Je vous ai choisis pour le Royaume des Cieux et non pour celui du monde. Souvenez-vous-en.
Et toi, cité qui veux ta ruine et sur qui je pleure, sache que ton Christ prie pour ta rédemption. Oh! si au moins en cette heure qui te reste tu savais venir à Celui qui serait ta paix! Si au moins tu comprenais à cette heure l'Amour qui passe au milieu de toi et si tu te dépouillais de la haine qui te rend aveugle et folle, cruelle pour toi-même et pour ton bien! Mais un jour viendra où tu te rappelleras cette heure! Trop tard alors pour pleurer et te repentir! L'Amour sera passé et sera disparu de tes routes et il restera la Haine que tu as préférée. Et la haine se tournera vers toi, vers tes enfants. Car on a ce qu'on a voulu, et la haine se paie par la haine.
Et ce ne sera pas alors la haine des forts contre le désarmé. Mais ce sera haine contre haine, et donc guerre et mort. Entourée de tranchées et de gens armés, tu souffriras avant d'être détruite et tu verras tomber tes fils tués par les armes et par la faim, et les survivants être prisonniers et méprisés, et tu demanderas miséricorde, et tu ne la trouveras plus parce que tu n'as pas voulu connaître ton Salut.
Je pleure, amis, car j'ai un cœur d'homme et les ruines de la patrie m'arrachent des larmes. Mais que ce qui est juste s'accomplisse puisque dans ces murs la corruption dépasse toute limite et attire le châtiment de Dieu. Malheur aux citoyens qui sont la cause du mal de leur patrie! Malheur aux chefs qui en sont la principale cause! Malheur à ceux qui devraient être saints pour amener les autres à être honnêtes, et qui au contraire profanent la Maison de leur ministère et eux-mêmes! Venez. À rien ne servira mon action. Mais faisons en sorte que la Lumière brille encore une fois au milieu des Ténèbres!”
Et Jésus descend suivi des siens. Il s'en va rapidement par le chemin, le visage sérieux et je dirais presque renfrogné. Il ne parle plus. Il entre dans une maisonnette au pied de la colline et je ne vois pas autre chose.

Jésus dit:
“La scène racontée par Lue paraît sans liaison, pour ainsi dire illogique. Je déplore les malheurs d'une ville coupable et je ne sais pas compatir aux habitudes de cette ville?
Non. Je ne sais pas, je ne puis les compatir, puisque même ce sont justement ces habitudes qui engendrent les malheurs, et de les voir rend plus aiguë ma douleur. Ma colère contre les profanateurs du Temple est la conséquence logique de ma méditation sur les malheurs prochains de Jérusalem.
Ce sont toujours les profanations du culte de Dieu, de la Loi de Dieu, qui provoquent les châtiments du Ciel. En faisant de la Maison de Dieu une caverne de voleurs, ces prêtres indignes et ces indignes croyants (de nom seulement) attiraient sur tout le peuple malédiction et mort- Inutile de donner tel ou tel nom au mal qui fait souffrir un peuple. Cherchez le nom exact en ceci: "Punition d'une vie de brutes". Dieu se retire et le Mal s'avance. Voilà le fruit d'une vie nationale indigne du nom de chrétienne.
Comme alors, maintenant aussi, dans cette partie de siècle, je n'ai pas manqué par des prodiges de secouer et de rappeler. Mais comme alors, je n'ai attiré sur Moi et mes instruments que moquerie, indifférence et haine. Pourtant que les particuliers et les nations se souviennent que c'est inutilement qu'ils pleurent quand auparavant ils ne veulent reconnaître leur salut. Inutilement qu'ils m'invoquent quand à l'heure où j'étais avec eux ils m'ont chassé par une guerre sacrilège qui en partant de consciences particulières, vouées au Mal, s'est répandue dans toute la Nation. Les Patries ne se sauvent pas tant par les armes que par une forme de vie qui attire les protections du Ciel.
Repose, petit Jean, et fais en sorte d'être toujours fidèle au choix que j'ai fait de toi.
Va en paix.”
Quelle fatigue! Je n'en peux vraiment plus…
Jésus a à peine le temps d'entrer dans la maison pour en bénir les habitants que l'on entend une gaie sonnerie de grelots et des voix en fête. Et tout de suite après, le visage émacié et pâle d'Isaac apparaît dans l'ouverture de la porte et le fidèle berger entre et se prosterne devant son Seigneur Jésus.
Dans l'encadrement de la porte grande ouverte se pressent de nombreux visages et en arrière on en voit d'autres… On se bouscule, on se presse, on veut s'avancer… Quelques cris de femmes, quelques pleurs d'enfants pris au milieu de la cohue, et des salutations, des cris joyeux: “Heureux jour qui te ramène à nous! La paix à Toi, Seigneur! C'est un heureux retour, ô Maître, pour récompenser notre fidélité.”
Jésus se lève et fait signe qu'il va parler. Tout le monde se tait, et on entend nettement la voix de Jésus.
“Paix à vous! Ne vous entassez pas. Maintenant nous allons monter ensemble au Temple. Je suis venu pour être avec vous. Paix! Paix! Ne vous faites pas de mal. Faites place, mes aimés! Laissez-moi sortir et suivez-moi, pour que nous entrions ensemble dans la Cité Sainte.”
Les gens obéissent tant bien que mal, et font un peu de place, assez pour que Jésus puisse sortir et monter sur l'ânon. Car Jésus indique le poulain jamais monté jusqu'alors comme sa monture. Alors de riches pèlerins, qui se pressent dans la foule, étendent sur la croupe de l'ânon leurs somptueux manteaux et quelqu'un met un genou à terre et l'autre à servir de marchepied au Seigneur qui s'assoit sur l'ânon, et le voyage commence. Pierre marche à côté du Maître et de l'autre côté Isaac tient la bride de la bête qui n'est pas entraînée, et qui pourtant marche tranquillement comme si elle était habituée à cet office sans s'emballer ou s'effrayer des fleurs qui, jetées comme elles le sont vers Jésus, frappent souvent les yeux et le museau de la bête, ni des branches d'olivier et des feuilles de palmiers agitées devant et autour de lui, jetées par terre pour servir de tapis avec des fleurs, ni des cris de plus en plus forts: “Hosanna, Fils de David!” qui montent vers le ciel serein pendant que la foule se tasse de plus en plus et grossit à cause des nouveaux venus.
Passer par Bethphagé, par les rues étroites et contournées, n'est pas chose facile et les mères doivent prendre les enfants dans leurs bras, et les hommes protéger les femmes de coups trop violents, et il arrive qu'un père place son fils sur ses épaules à califourchon et le porte élevé au-dessus de la foule alors que les voix des petits semblent des bêlements d'agneaux ou des cris d'hirondelles et que leurs menottes jettent des fleurs et des feuilles d'oliviers que leurs mères leur présentent, et envoient aussi des baisers au doux Jésus…
Une fois sorti des rues étroites de la petite bourgade, le cortège se range et se déploie, et de nombreux volontaires s'en vont en avant pour prendre la tête et désencombrer le chemin, et d'autres les suivent en jonchant le sol de branches et quelqu'un, le premier, jette son manteau pour servir de tapis, et un autre, et quatre, et dix, et cent, et mille, l'imitent. Le chemin a en son milieu une bande multicolore de vêtements étendus sur le sol, et après le passage de Jésus ils sont repris et portés plus en avant, avec d'autres, avec d'autres, et toujours des fleurs, des branchages, des feuilles de palmiers s'agitent ou sont jetés par terre, et des cris plus forts s'élèvent tout autour en l'honneur du Roi d'Israël, à l'adresse du Fils de David, de son Royaume!
Les soldats de garde à la porte sortent pour voir ce qui arrive. Mais ce n'est pas une sédition et, appuyés sur leurs lances, ils se rangent de côté pour observer, étonnés ou ironiques, le cortège étrange de ce Roi assis sur un ânon, beau comme un dieu, simple comme le plus pauvre des hommes, doux, bénissant… entouré de femmes et d'enfants et d'hommes désarmés criant: “Paix! Paix!”, de ce Roi qui, avant d'entrer dans la ville, s'arrête un moment à la hauteur des tombeaux des lépreux de Hinnon et de Siloan (je crois bien parler de ces lieux où j'ai vu d'autres fois des miracles de lépreux) et s'appuyant sur l'unique étrier sur lequel il appuie son pied, puisqu'il est assis sur l'âne et non à cheval, il se lève et ouvre les bras en criant dans la direction de ces pentes horribles, où des visages et des corps effrayants se montrent en regardant vers Jésus et élèvent le cri lamentable des lépreux: “Nous sommes infectés!”, pour écarter des imprudents qui pour bien voir Jésus monteraient aussi sur les terrasses contaminées: “Que celui qui a foi invoque mon Nom et ait la santé grâce à cela!” et il les bénit en reprenant sa route et en ordonnant à Judas de Kériot: “Tu achèteras de la nourriture pour les lépreux et avec Simon tu la leur porteras avant le soir.”
Le cortège entre sous la voûte de la Porte de Siloan et puis comme un torrent se déverse dans la ville en passant par le faubourg d'Ophel - où chaque terrasse est devenue une petite place aérienne remplie de gens qui crient des hosannas, jettent des fleurs et renversent des parfums en bas, sur la route, en essayant de les jeter sur le Maître, et l'air est saturé par l'odeur des fleurs qui meurent sous les pas de la foule et des essences qui se répandent dans l'air avant de tomber dans la poussière de la route - le cri de la foule semble augmenter et se renforcer comme si chacun criait dans un porte-voix, car les nombreux archivoltes dont Jérusalem est remplie l'amplifient ne cessant pas de le faire résonner.
J'entends crier, et je crois que cela veut dire ce que disent les évangélistes: “Scialem, Scialem melchil!” (ou malchit: je m'efforce à rendre le son des paroles, mais il est difficile car elles ont des aspirations que nous n'avons pas). C'est un bruit continu, semblable à celui d'une mer en tempête dans laquelle n'est pas encore tombé le bruit de la lame qui fouette la plage et les écueils, qu'une autre lame ramasse et relève en un nouveau claquement sans jamais s'arrêter. J'en suis assourdie!
Parfums, odeurs, cris, des branches et des vêtements qui s'agitent, couleurs… C'est une vision étourdissante.
Je vois la foule qui n'en finit pas de se mélanger, des visages connus qui apparaissent et disparaissent: tous les disciples de tous les coins de la Palestine, tous ceux qui suivent Jésus… Je vois pendant un instant Jaïre, je vois Jaia l'adolescent de Pella (me semble-t-il) qui était aveugle avec sa mère et que Jésus guérit, je vois Joachim de Bozra et ce paysan de la plaine de Saron avec ses frères, je vois le vieux et solitaire Mathias de cet endroit près du Jourdain (rive orientale) auprès duquel Jésus se réfugia alors que tout était inondé, je vois Zachée avec ses amis convertis, je vois le vieux Jean de Nobé avec presque tous ses concitoyens, je vois le mari de Sara de Jutta… Mais qui peut retenir ces visages et ces noms si c'est un kaléidoscope de visages connus et inconnus, vus plusieurs fois ou une seule?… Voici maintenant le visage du pastoureau pris à Ennon. Et près de lui le disciple de Corozaïn qui quitta la sépulture de son père pour suivre Jésus; et tout près, pour un instant, le père et la mère de Benjamin de Capharnaüm avec leur jeune fils qui manque de tomber sous les pieds de l'ânon en se jetant en avant pour recevoir une caresse de Jésus. Et - malheureusement - des visages de pharisiens et de scribes, livides de colère à cause de ce triomphe, qui, arrogants, fendent le cercle d'amour qui se serre autour de Jésus, et Lui crient: “Fais taire ces fous! Rappelle-les à la raison! Ce n'est qu'à Dieu que l'on adresse des hosannas. Dis-leur de se taire!”
A quoi Jésus répond doucement: “Même si je leur disais de se taire et qu'ils m'obéissent, les pierres crieraient les prodiges du Verbe de Dieu.”
En effet les gens crient: “Hosanna, hosanna au fils de David! Béni Celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna à Lui et à son Règne! Dieu est avec nous! L'Emmanuel est venu! Il est venu le Royaume du Christ du Seigneur! Hosanna! Hosanna de la Terre jusqu'en haut des Cieux! Paix! Paix, mon Roi! Paix et bénédiction à Toi, Roi saint! Paix et gloire dans les Cieux et sur la Terre! Gloire à Dieu pour son Christ! Paix aux hommes qui savent l'accueillir! Paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté et gloire dans les Cieux très Hauts car l'heure du Seigneur est venue!” (et ceux qui poussent ce dernier cri, c'est le groupe compact des bergers qui répètent le cri de la naissance). Outre ces cris continuels, les gens de Palestine racontent aux pèlerins de la Diaspora les miracles qu'ils ont vus et à ceux qui ne savent pas ce qui arrive, aux étrangers qui passent par hasard par la ville et qui demandent: “Mais qui est Celui-là? Qu'arrive-t-il?”, ils expliquent: “C'est Jésus! Jésus, le Maître de Nazareth de Galilée! Le Prophète! Le Messie du Seigneur! Le Promis! Le Saint!”
D'une maison dont on a dépassé depuis peu la porte, car la marche est très lente dans une telle confusion, il sort un groupe de robustes jeunes gens portant en l'air des vases de cuivre pleins de charbon allumé et d'encens qui brûle en répandant des nuages de fumée odorante. Et leur geste est bien vu et on le répète. Plusieurs courent en avant ou reviennent en arrière vers leurs maisons pour se faire donner du feu et des résines odorantes pour les brûler en hommage au Christ.
La maison d'Annalia apparaît. La terrasse enguirlandée de vigne avec ses feuilles nouvelles qui tremble à un doux vent d'avril, a sur le côté qui donne sur la rue toute une rangée de jeunes filles vêtues de blanc et voilées de blanc, au milieu desquelles se trouve Annalia, avec des corbeilles de pétales de roses effeuillées et de muguets qui déjà voltigent en l'air.
“Les vierges d'Israël te saluent, Seigneur!” dit Jean qui s'est frayé un chemin et qui maintenant est à côté de Jésus, pour attirer son attention sur la guirlande de pureté qui se penche en souriant du parapet pour joncher le chemin de pétales rouges comme du sang et de muguets blancs comme des perles.
Jésus retient un instant les rênes et arrête l'ânon. Il lève son visage et sa main pour bénir cette virginité énamourée de Lui, jusqu'à renoncer à tout autre amour terrestre.
Et Annalia se penche et crie: “Ton triomphe, je l'ai vu, ô mon Seigneur! Prends ma vie pour ta glorification universelle!” et en criant très fort, pendant que Jésus passe au-dessous de sa maison et avance, elle le salue: “Jésus!”
Et un autre cri, différent, dépasse la clameur de la foule. Mais les gens, bien qu'ils l'entendent, ne s'arrêtent pas. C'est un fleuve d'enthousiasme, un fleuve de peuple en délire qui ne peut s'arrêter. Et alors que les derniers flots de ce fleuve sont encore en dehors de la porte, les premiers montent déjà les pentes qui conduisent au Temple.
“Ta Mère!” dit Pierre en montrant une maison presque à l'angle d'un chemin qui monte au Moriah et par lequel le cortège s'est engagé. Et Jésus lève son visage pour sourire à sa Mère qui est en haut, parmi les femmes fidèles.
La rencontre d'une caravane nombreuse arrête le cortège quelques mètres après que la maison est dépassée. Et pendant que Jésus s'arrête avec les autres, en caressant les enfants que les mères Lui présentent, un homme accourt et se fraie un passage en criant: “Laissez-moi passer! Une femme est morte. Une jeune fille. Subitement. Sa mère appelle le Maître. Laissez-moi passer! Lui l'a déjà sauvée une fois!”
Les gens lui font place et l'homme accourt près de Jésus: “Maître, la fille d'Élise est morte. Elle t'a saluée de ce cri, puis elle s'est affaissée en disant: "Je suis heureuse", et elle a expiré. Son cœur s'est brisé dans l'allégresse de te voir triomphant. Sa mère m'a vu sur la terrasse près de sa maison et elle m'a envoyé t'appeler. Viens, Maître.”
“Morte! Morte Annalia! Mais hier seulement, elle était saine, en bonne santé, heureuse?” Les apôtres se groupent agités, les bergers aussi. Tout le monde l'a vue hier en parfaite santé. Tout à l'heure ils l'ont vue rose, riante… Ils n'arrivent pas à se persuader du malheur… Ils demandent, s'informent des détails…
“Je ne sais pas. Vous avez tous entendu ses paroles. Elle parlait fort, avec assurance. Puis je l'ai vue s'affaisser plus blanche que ses vêtements et j'ai entendu crier sa mère… Je ne sais pas autre chose.”
“Ne vous agitez pas, elle n'est pas morte. Une fleur est tombée et les anges de Dieu l'ont recueillie pour la porter dans le sein d'Abraham. Bientôt le lys de la Terre s'ouvrira heureux au Paradis, ignorant pour toujours l'horreur du monde. Homme, dis à Élise qu'elle ne pleure pas le sort de son enfant. Dis-lui qu'elle a eu une grande grâce de Dieu, et que d'ici six jours elle comprendra quelle grâce Dieu a faite à sa fille. Ne pleurez pas. Que personne ne pleure. Son triomphe est encore plus grand que le mien parce que les anges escortent la vierge pour la conduire à la paix des justes. Et c'est le triomphe éternel qui grandira sans jamais connaître de descente. En vérité je vous dis que c'est pour vous tous, mais non pour Annalia, que vous avez raison de pleurer. Allons.” Et il répète aux apôtres et à ceux qui l'entourent: “Une fleur est tombée. Elle s'est couchée en paix et les anges l'ont recueillie. Bienheureuse celle qui est pure de chair et de cœur car bientôt elle va voir Dieu.”
“Mais comment, de quoi est-elle morte, Seigneur?” demande Pierre qui ne peut y croire.
“D'amour. D'extase. De joie infinie. Heureuse mort!”
Ceux qui sont loin en avant ne savent pas; ceux qui sont très en arrière ne savent pas. Aussi les hosannas continuent, bien qu'auprès de Jésus il s'est formé un cercle de pensif silence.
C'est Jean qui le rompt: “Oh! je voudrais le même sort avant les heures qui vont venir!”
“Moi aussi” dit Isaac. “Je voudrais voir le visage de la jeune fille morte d'amour pour Toi…”
“Je vous prie de me sacrifier votre désir. J'ai besoin de vous près de Moi…”
“Nous ne te laisserons pas, Seigneur. Mais pour cette mère aucun réconfort?” demande Nathanaël.
“J'y pourvoirai…”
Ils sont aux portes de l'enceinte du Temple. Jésus descend de l'ânon que quelqu'un de Bethphagé prend en garde.
Il faut se rappeler que Jésus ne s'est pas arrêté à la première porte du Temple, mais qu'il a suivi l'enceinte, en s'arrêtant seulement quand il se trouve sur le côté nord de l'enceinte, près de l'Antonia. C'est là qu'il descend et entre dans le Temple comme pour faire voir qu'il ne se cache pas au pouvoir qui domine, se sentant innocent dans toute sa conduite.
La première cour du Temple présente le chahut habituel des changeurs et des vendeurs de colombes, passereaux et agneaux, seulement que maintenant les vendeurs sont délaissés car tout le monde est accouru pour voir Jésus.
Et Jésus entre, solennel dans son vêtement de pourpre, et il tourne ses regards sur ce marché et sur un groupe de pharisiens et de scribes qui l'observent de dessous un portique.
Son regard est fulgurant d'indignation. Il se précipite au milieu de la cour. Son saut inattendu paraît un vol. Le vol d'une flamme, car son vêtement est une flamme dans le soleil qui inonde la cour. Et il tonne d'une voix puissante: “Hors de la maison de mon Père! Ce n'est pas un lieu d'usure et de marché. Il est écrit: "Ma maison sera appelée maison de prière". Pourquoi donc en avez-vous fait une caverne de voleurs, de cette maison où on invoque le Nom du Seigneur? Hors d'ici! Purifiez ma Maison. Qu'il ne vous arrive pas qu'au lieu de me servir de cordes je vous frappe avec les foudres de la colère céleste. Hors d'ici! Hors d'ici les voleurs, les brocanteurs, les impudiques, les homicides, les sacrilèges, les idolâtres de la pire idolâtrie: celle du propre moi orgueilleux, les corrupteurs et les menteurs. Dehors! Dehors! Ou bien le Dieu Très-Haut balayera pour toujours ce lieu et exercera sa vengeance sur tout un peuple.” Il ne répète pas la fustigation de l'autre fois, mais comme les marchands et les changeurs tardent à obéir, il va au comptoir le plus proche et le renverse en répandant balances et pièces de monnaie sur le sol.
Les vendeurs et les changeurs se hâtent de suivre l'ordre de Jésus, après avoir eu ce premier exemple. Et Jésus crie derrière eux: “Combien de fois devrai-je vous dire que ce ne doit pas être un lieu de souillure mais de prière?” Et il regarde ceux du Temple qui, obéissant aux ordres du Pontife, ne font pas un geste de représailles.
La cour purifiée, Jésus va vers les portiques où sont rassemblés des aveugles, des paralytiques, des muets, des estropiés et autres affligés qui l'invoquent à grands cris.
“Que voulez-vous que je vous fasse?”
“La vue, Seigneur! Les membres! Que mon fils parle! Que ma femme guérisse! Nous croyons en Toi, Fils de Dieu!”
“Que Dieu vous écoute. Levez-vous et dites des hosannas au Seigneur!”
Ce n'est pas un par un qu'il guérit les nombreux malades, mais il fait de la main un geste large, et grâce et santé en descendent sur les malheureux qui se dressent sains avec des cris de joie qui se mêlent à ceux des nombreux enfants qui se serrent près de Lui en répétant: “Gloire, gloire au Fils de David! Hosanna à Jésus de Nazareth, Roi des Rois, et Seigneur des Seigneurs!”
Des pharisiens, en feignant le respect, Lui crient: “Maître, tu les entends? Ces enfants disent ce qu'il ne faut pas dire. Reprends-les!
Qu'ils se taisent!”
“Et pourquoi? Le roi prophète, le roi de ma race n'a-t-il pas dit peut-être: "De la bouche des enfants et des nourrissons tu as fait sortir la louange parfaite pour confondre tes ennemis"? N'avez-vous pas lu ces paroles du psalmiste? Permettez aux petits de dire mes louanges. Elles leur sont suggérées par leurs anges qui voient sans cesse mon Père et connaissent ses secrets et les suggèrent à ces innocents. Maintenant laissez-moi tous aller prier le Seigneur” et passant devant les gens il passe dans l'atrium des israélites pour prier…
Et puis, sortant par une autre porte, en frôlant la piscine probatique, il sort de la ville pour revenir sur les collines du mont des Oliviers.
Les apôtres sont enthousiastes… Le triomphe leur a donné de l'assurance, et ils sont oublieux, complètement oublieux de toutes les terreurs que les paroles du Maître avaient suscitées… Ils parlent de tout… Ils brûlent d'être renseignés sur Annalia. Jésus les retient, non sans peine, d'y aller, en les assurant qu'il y pourvoira d'une manière qu'il sait, Lui… Sourds, sourds, sourds à toute parole d'avertissement divin… Hommes, hommes, hommes, qu'un cri d'hosanna rend oublieux de tout…
Jésus parle aux serviteurs de Marie de Magdala qui l'ont rejoint au Temple et puis les congédie…
“Et maintenant, où allons-nous?” demande Philippe.
“A la maison de Marc de Jonas?” dit Jean.
“Non. Au camp des galiléens. Peut-être que mes frères sont venus et je veux les saluer” dit Jésus.
“Tu pourrais le faire demain” Lui fait observer le Thaddée.
“C'est une bonne chose de le faire pendant qu'on peut le faire. Allons chez les galiléens. Ils seront contents de nous voir. Vous aurez des nouvelles de vos familles. Moi, je verrai les enfants…”
“Et ce soir? Où allons-nous dormir? Dans la ville? En quel endroit? Là où est ta Mère? Ou bien chez Jeanne?” demande Judas Iscariote.
“Je ne sais. Certainement pas dans la ville. Peut-être encore sous quelques tentes galiléennes…”
“Mais pourquoi?”
“Parce que je suis le Galiléen et que j'aime ma Patrie. Allons.”
Ils se remettent en route pour monter vers le camp des galiléens, qui est sur l'oliveraie du côté de Béthanie et c'est tout un groupement de tentes toutes blanches sous le gai soleil d'avril.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 15 juillet 2018, Huitième dimanche après la Pentecôte

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 16,1-9.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole : Un homme riche avait un économe qu'on accusa devant lui de dissiper ses biens.
Il l'appela et lui dit : " Qu'est-ce que j'entends dire de toi ? Rends compte de ton intendance, car tu ne pourras plus être intendant."
Or l'intendant se dit en lui-même : " Que ferai-je, puisque mon maître me retire l'intendance ? Bêcher, je n'en ai pas la force ; mendier, j'en ai honte.
Je sais ce que je ferai pour que, quand je serai destitué de l'intendance, il y ait des gens qui me reçoivent chez eux. "
Ayant convoqué chacun des débiteurs de son maître, il dit au premier : " Combien dois-tu à mon maître ? "
Il dit : " Cent mesures d'huile. " Et il lui dit : " Prends ton billet, assieds-toi vite et écris : cinquante. "
Ensuite il dit à un autre : " Et toi, combien dois-tu ? " Il dit : " Cent mesures de froment. " Et il lui dit : " Prends ton billet et écris : quatre-vingts. "
Et le maître loua l'intendant malhonnête d'avoir agi d'une façon avisée. C'est que les enfants de ce siècle sont plus avisés à l'égard de ceux de leur espèce que les enfants de la lumière.
Et moi je vous dis : Faites-vous des amis avec la richesse malhonnête, afin que, lorsqu'elle viendra à manquer, ils vous reçoivent dans les pavillons éternels.
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin. 
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 6, Ch 381
  • Ancienne traduction :  Tome 5, Ch 71, p 514        (CD 5, piste 189)
Une grande foule attend le Maître, disséminée tout en bas des pentes d'une montagne presque isolée. Elle émerge d'un entrecroisement de vallées qui l'entourent et desquelles ses pentes surgissent, ou plutôt bondissent escarpées, presque à pic, en certains endroits vraiment à pic. Pour arriver au sommet, un sentier taillé dans la roche calcaire qui en certains points érafle les pentes de la montagne en faisant des lacets et se trouve parfois pris entre la paroi abrupte de la montagne et un précipice. Ce sentier raboteux, d'une couleur jaunâtre qui tend presque au rouge, semble un ruban jeté dans la verdure poussiéreuse de buissons bas et épineux. Je dirais que les feuilles sont elles-mêmes des piquants qui couvrent les pentes arides et pierreuses, fleurissant çà et là en une fleur vivace de couleur rouge violet semblable à un panache ou à un flocon de soie arraché aux vêtements de quelques malheureux passés par cette ronceraie. Ce revêtement tourmenté fait de pointes épineuses, d'un vert glauque, triste comme s'il était couvert d'une cendre impalpable, se répand par bandes même au pied de la montagne et sur le plateau entre ce mont et d'autres monts, tant au nord-ouest qu'au sud-est, alternant avec les premiers emplacements où il y a de l'herbe. véritable et de véritables arbustes qui ne soient pas torture et inutilité. Les gens sont campés là, attendant patiemment la venue du Seigneur. Ce doit être le jour d'après le discours aux apôtres car la matinée est fraîche et la rosée n'est pas encore évaporée sur toutes les tiges. Il en est ainsi surtout dans l'ombre où elle embellit les épines et les feuilles et change en flocons diamantés les fleurs bizarres des arbustes épineux. C'est certainement l'heure de beauté pour la triste montagne. En effet aux autres heures, sous le soleil impitoyable ou dans les nuits de lune, elle doit avoir l'aspect horrible d'un lieu d'expiation infernale. À l'est on aperçoit une riche et grande ville dans la plaine très fertile. On ne voit pas autre chose de cette côte encore basse où sont les pèlerins, mais au sommet l'œil doit jouir d'une vue incomparable sur les régions voisines. Je crois qu'à cause de l'altitude de la montagne, elle doit s'étendre sur la Mer Morte et les régions à l'est de celle-ci, comme aussi jusqu'aux chaînes de la Samarie et à celles qui cachent Jérusalem, mais je ne suis pas allée au sommet, aussi… Les apôtres circulent dans la foule, essayant de la tenir tranquille et en ordre, de placer les malades aux meilleurs endroits. Ils sont aidés par des disciples, peut-être ceux qui travaillent dans la région et qui avaient conduit près des confins de la Judée les pèlerins désireux d'entendre le Maître. Jésus apparaît tout à coup dans son habit de lin blanc, enveloppé de son manteau rouge pour concilier la chaleur des heures ensoleillées avec la fraîcheur des nuits qui ne sont pas encore des nuits d'été. Il regarde, sans être vu, les gens qui l'attendent et il sourit. Il semble arriver par derrière le mont de faible altitude qui est à l'ouest et il descend rapidement par le sentier difficile. C'est un enfant qui l'aperçoit le premier. Peut-être a-t-il suivi un vol d'oiseaux dans les buissons et qui se sont envolés effrayés par une pierre qui a roulé d'en haut, ou peut-être Jésus a-t-il attiré son regard. Le voyant, il crie, en sautant sur ses pieds: “Le Seigneur!” Tous les gens se retournent et voient Jésus qui est maintenant à peu de distance, deux cent mètres au maximum. Ils s'apprêtent à courir vers Lui, mais il fait un geste et de sa voix qui arrive nettement, peut-être renforcée par l'écho de la montagne, il dit: “Restez où vous êtes.” Et toujours souriant, il descend vers ceux qui l'attendent, en s'arrêtant au point le plus élevé du plateau. De là, il salue: “La paix à tous” et avec un sourire particulier il répète le salut aux apôtres et aux disciples qui se serrent autour de Lui. Jésus est d'une beauté radieuse. Avec le soleil qui éclaire son visage et la côte verdâtre de la montagne en arrière, on dirait une vision de rêve. Les heures passées dans la solitude, quelques faits ignorés de nous, peut-être un débordement sur Lui des caresses paternelles, je ne sais quoi, accentuent sa toujours parfaite beauté, la rendent glorieuse et imposante, pacifique, sereine, je dirais joyeuse, comme qui revient d'un rendez-vous d'amour et en porte avec lui la gaieté dans tout son aspect, dans son sourire, dans son regard. Ici le reflet de ce rendez-vous d'amour, qui est divin, se communique au dehors. C'est multiplié par cent et par cent ce qui se voit après le rendez-vous d'un pauvre amour humain. C'est une vision fulgurante. Elle subjugue ceux qui sont là, et eux, frappés d'admiration, le contemplent en silence comme s'ils étaient intimidés par l'intuition d'un mystère d'union du Très-Haut avec son Verbe… C'est un secret, une heure secrète d'amour entre le Père et son Fils. Personne ne la connaîtra jamais. Mais le Fils en conserve l'empreinte comme si, après avoir été le Verbe du Père tel qu'Il est au Ciel, il avait du mal à redevenir le Fils de l'homme. L'infinité, la sublimité a du mal à redevenir “l'Homme”. La Divinité déborde, explose, irradie de l'Humanité comme une huile suave d'un vase d'argile poreuse ou la lumière venant d'une fournaise à travers un voile de verre translucide. Jésus baisse ses yeux radieux, incline son visage bienheureux, cache son prodigieux sourire en se penchant sur les malades qu'il caresse et guérit et qui regardent étonnés ce visage de soleil et d'amour penché sur leur misère pour leur donner de la joie. Mais ensuite il doit enfin le relever et il doit montrer aux foules ce qu'est le visage du Pacifique, du Saint, de Dieu fait Chair, encore tout enveloppé par la clarté laissée par l'extase. Il répète: “La paix à vous.” Même sa voix est plus musicale que d'ordinaire, elle fait entendre des notes douces et triomphales… Puissante, elle se répand sur les auditeurs muets, recherche les cœurs, les caresse, les émeut, les convie à l'amour. A part ce groupe de pharisiens, secs et revêches, épineux et renfrognés plus que la montagne elle-même, debout dans un coin comme des statues de l'incompréhension et de la haine, à part l'autre groupe, habillé de blanc, qui se tient à part et écoute du haut d'un talus, et que j'entends indiquer comme “esséniens” par Barthélémy et l'Iscariote - et Pierre murmure: “Et ainsi cela fait un poulailler d'éperviers en plus!” - tout le monde est fortement ému. “Oh! laisse-les faire. Le Verbe est pour tous!” dit Jésus en souriant à son Pierre, en faisant allusion aux esséniens. Puis il commence à parler. “Ce serait beau si l'homme était parfait comme le veut le Père des Cieux. Parfait dans toutes ses pensées, ses affections, ses actes. Mais l'homme ne sait pas être parfait et il use mal des dons de Dieu qui a donné à l'homme la liberté d'agir, en lui commandant pourtant les choses bonnes, en lui conseillant les parfaites pour que l'homme ne puisse pas dire: "Je ne savais pas". Comment l'homme use-t-il de la liberté que Dieu lui a donnée? Comme pourrait en user un enfant pour la plus grande partie de l'humanité, ou comme un sot, ou comme un criminel pour le reste de l'humanité. Mais ensuite vient la mort et l'homme est soumis au Juge qui lui demandera sévèrement: "Comment as-tu usé et abusé de ce que Je t'avais donné?". Terrible question! Comment alors paraîtront moins que des fétus de paille les biens de la Terre pour lesquels si souvent l'homme se rend pécheur! Pauvre d'une indigence éternelle, dépouillé d'un vêtement que rien ne peut remplacer, il restera humilié et tremblant devant la Majesté du Seigneur, et il ne trouvera pas de mot pour se justifier. Sur la Terre, en effet, il est facile de se justifier en trompant les pauvres hommes mais, au Ciel, il est impossible de tromper Dieu. Jamais. Et Dieu ne s'abaisse pas à des compromis. Jamais. Comment alors se sauver? Comment faire servir au salut tout, même ce qui est venu de la Corruption qui a enseigné les métaux précieux et les gemmes comme instruments de la richesse, qui a allumé les désirs de puissance et les appétits charnels? Est-ce que l'homme ne pourra pas lui qui, si pauvre qu'il soit peut toujours pécher en désirant immodérément l'or, les honneurs et les femmes - et alors il devient voleur pour avoir ce que le riche possédait l'homme riche ou pauvre ne pourra-t-il jamais se sauver? Si, il le peut. Et comment? En faisant servir les richesses au Bien, en faisant servir la misère au Bien. Le pauvre qui n'envie pas, qui ne fait pas d'imprécations, qui ne porte pas atteinte à ce qui appartient à autrui, mais se contente de ce qu'il a, fait servir son humble état à l'obtention de sa sainteté future et, en vérité, la majorité des pauvres sait agir ainsi. Moins savent le faire les riches, pour lesquels la richesse est un piège continuel de Satan, de la triple concupiscence. Mais écoutez une parabole et vous verrez que les riches aussi peuvent se sauver tout en étant riches, ou réparer leurs erreurs passées en usant bien des richesses même si elles ont été mal acquises. Car Dieu, le Très Bon, laisse toujours de nombreux moyens à ses fils pour qu'ils se sauvent. Il y avait donc un riche qui avait un intendant. Certains qui étaient ses ennemis parce qu'ils enviaient sa bonne situation, ou bien très amis du riche et par conséquent soucieux de son bien-être, accusèrent l'intendant devant son maître. "Il dissipe tes biens, ou bien il se les approprie, ou bien il néglige de les faire fructifier. Fais attention! Défends-toi!" Le riche, après avoir entendu ces accusations répétées, commanda à l'intendant de comparaître devant lui. Et il lui dit: "On m'a dit de toi telle et telle chose. Pourquoi donc as-tu agi de cette façon? Rends-moi compte de ta gestion, car je ne te permets plus de t'en occuper. Je ne puis me fier à toi et je ne puis donner un exemple d'injustice et de laisser faire qui encouragerait les autres serviteurs à agir comme tu as agi. Va et reviens demain avec toutes les écritures, pour que je les examine afin de me rendre compte de l'état de mes biens avant de les confier à un nouvel intendant". Et il renvoya l'intendant qui s'en alla préoccupé se disant en lui-même: "Et maintenant? Comment vais-je faire maintenant que le maître m'enlève l'intendance? Je n'ai pas d'économies parce que, persuadé comme je l'étais de l'échapper belle, je dépensais tout ce que je prenais. M'embaucher comme paysan sous un maître, cela ne me va pas car je ne suis plus habitué au travail et alourdi par la bonne chère. Demander l'aumône, cela me va encore moins. C'est trop humiliant! Que faire?" En réfléchissant longuement, il trouva un moyen de sortir de sa pénible situation. Il dit: "J'ai trouvé! De la même façon que je me suis assuré jusqu'à présent une existence confortable, désormais je vais m'assurer des amis qui me reçoivent par reconnaissance lorsque je n'aurai plus l'intendance. Celui qui rend service a toujours des amis. Allons donc rendre service pour que l'on me rende service, et allons-y de suite avant que la nouvelle se répande et qu'il soit trop tard". Il alla chez plusieurs débiteurs de son maître, et il dit au premier: "Combien dois-tu à mon maître pour la somme qu'il t'a prêtée au printemps il y a trois ans?" Et l'autre répondit: "Cent barils d'huile pour la somme et les intérêts". "Oh! mon pauvre! Toi, avec tant d'enfants, toi, avec des enfants malades, devoir tant donner?! Mais ne t'a-t-il pas donné pour une valeur de trente barils?" "Si. Mais j'étais dans un besoin pressant, et lui me dit: 'Je te le donne, mais à condition que tu me donnes ce que la somme te rapportera en trois ans'. Elle m'a rapporté une valeur de cent barils, et je dois les donner". "Mais c'est un usurier! Non. Non. Lui est riche et tu as à peine de quoi manger. Lui a peu de famille, et toi une famille si nombreuse. Écris que cela t'a rapporté cinquante barils et n'y pense plus. Je jurerai que c'est vrai, et tu en profiteras". "Mais tu ne me trahiras pas? S'il vient à savoir?" "Penses-tu? Je suis l'intendant et ce que je jure est sacré. Fais comme je te dis, et sois heureux". L'homme écrivit, signa et il dit: "Sois béni! Mon ami et mon sauveur! Comment t'en récompenser?" "Mais en aucune façon! Mais si à cause de toi je devais souffrir et être chassé tu m'accueillerais par reconnaissance". "Mais bien sûr! Bien sûr! Tu peux y compter". L'intendant alla trouver un autre débiteur auquel il tint à peu près le même discours. Celui-ci devait rendre cent boisseaux de grain car pendant trois années la sécheresse avait détruit ses récoltes et il avait dû emprunter au riche pour nourrir sa famille. "Mais tu n'y penses pas: doubler ce qu'il t'a donné! Refuser le blé! Exiger le double de quelqu'un qui a faim et a des enfants, alors que les vers attaquent ses réserves trop abondantes! Écris quatre-vingts". "Mais s'il se souvient qu'il m'en a donné vingt et puis vingt et puis dix?" "Mais que veux-tu qu'il se rappelle? C'est moi qui te les ai donnés, et moi je ne veux pas m'en souvenir. Fais, fais ainsi et tire-toi d'affaire. Il faut de la justice entre pauvres et riches! Pour moi, si j'étais le patron, je n'en réclamerais que cinquante, et peut-être même, je t'en ferais cadeau". "Tu es bon. Si tout le monde était comme toi! Souviens-toi que ma maison est pour toi une maison amie". L'intendant alla chez les autres avec la même méthode, se déclarant prêt à souffrir pour remettre les choses en place avec justice. Et promesses d'aides et de bénédictions plurent sur lui. Rassuré pour l'avenir, il s'en alla tranquillement trouver le maître qui, de son côté, avait filé l'intendant et découvert son jeu. Il le loua pourtant en disant: "Ta manière d'agir n'est pas bonne et je ne l'approuve pas. Mais je loue ton adresse. En vérité, en vérité, les enfants du siècle sont plus avisés que ceux de la Lumière". Et ce que disait le riche, Moi aussi, je vous le dis: "La fraude n'est pas belle, et pour elle je ne louerai jamais personne. Mais je vous exhorte à être au moins comme les enfants du siècle, avisés avec les moyens du siècle, pour les faire servir de monnaie pour entrer dans le Royaume de la Lumière". C'est-à-dire, avec les richesses terrestres, moyens injustement répartis et employés pour acquérir un bien-être passager, sans valeur dans le Royaume éternel, faites-vous-en des amis qui vous en ouvriront les portes. Faites du bien avec les moyens dont vous disposez, restituez ce que vous ou d'autres de votre famille, ont pris indûment, détachez-vous de l'affection maladive et coupable pour les richesses. Et toutes ces choses seront comme des amis qui à l'heure de la mort vous ouvriront les portes éternelles et vous recevront dans les demeures bienheureuses. Comment pouvez-vous exiger que Dieu vous donne ses biens paradisiaques, s'Il voit que vous ne savez pas faire bon usage même des biens terrestres? Voulez-vous, supposition impossible, qu'Il admette dans la Jérusalem céleste des éléments dissipateurs? Non, jamais. Là-haut on vivra dans la charité et la générosité et la justice. Tous pour Un et tous pour tous. La Communion des Saints est une société active et honnête, c'est une société sainte. Et il n'y a personne qui puisse y entrer, s'il s'est montré injuste et infidèle. Ne dites pas: "Là-haut nous serons fidèles et justes car là-haut nous aurons tout sans crainte d'aucune sorte". Non. Qui est infidèle dans les petites choses serait infidèle même s'il possédait le Tout et qui est injuste dans les petites choses est injuste dans les grandes. Dieu ne confie pas les vraies richesses à celui qui dans l'épreuve terrestre montre qu'il ne sait pas user des richesses terrestres. Comment Dieu pourrait-Il vous confier un jour au Ciel la mission de soutenir vos frères sur la Terre quand vous avez montré que vous ne savez que soutirer et frauder ou conserver avidement? Il vous refusera donc votre trésor, celui qu'Il vous avait réservé, pour le donner à ceux qui ont su être avisés sur la Terre, en faisant servir à des œuvres justes et saines ce qui est injuste et malsain. Personne ne peut servir deux maîtres. Car il appartiendra à l'un ou à l'autre, ou bien il haïra l'un ou l'autre. Les deux maîtres que l'homme peut choisir sont Dieu ou Mammon. Mais si vous voulez appartenir au premier, vous ne pouvez revêtir les uniformes, écoutez la voix, employer les moyens du second.” Une voix s'élève du groupe des esséniens: “L'homme n'est pas libre de choisir. Il est contraint de suivre sa destinée. Nous ne disons pas qu'elle soit distribuée sans sagesse. Au contraire la Pensée parfaite a établi, pour un dessein parfait qu'elle a fixé, le nombre de ceux qui seront dignes des Cieux. C'est inutilement que les autres s'efforceront d'y arriver. C'est ainsi. Cela ne peut être autrement. Quelqu'un qui sort de sa maison peut trouver la mort à cause d'une pierre qui se détache de la corniche, alors qu'un autre au plus fort d'une bataille peut s'en tirer sans la plus petite blessure, de la même façon, celui qui veut se sauver, alors que cela n'est pas écrit, ne fera que pécher même sans le savoir parce que sa damnation est marquée.” “Non, homme. Il n'en est pas ainsi, détrompe-toi. En pensant ainsi, tu fais une grave injure au Seigneur.” “Pourquoi? Montre-le-moi et je me raviserai.” “Parce que toi, en disant cela, tu admets mentalement que Dieu est injuste envers ses créatures. Il les a créées de la même façon et avec un même amour. Lui est Père. Parfait en sa paternité comme en toute autre chose. Comment alors peut-Il faire des différences, et quand un homme est conçu le maudire alors qu'il n'est qu'un innocent embryon? Dès ce moment où il est incapable de pécher?” “Pour avoir une revanche de l'offense qu'il a reçue de l'homme.” “Non. Dieu ne se revanche pas ainsi! Il ne se contenterait pas d'un misérable sacrifice tel que celui-là, d'un sacrifice injuste, imposé. L'offense faite à Dieu ne peut être enlevée que par Dieu fait Homme. C'est Lui qui expiera, non pas. tel ou tel homme. Oh! s'il avait été possible que je n'eusse à enlever que la faute d'origine! Si la Terre n'avait pas eu de Caïn, pas de Lamech, pas de sodomite corrompu, pas d'homicide, de voleur, de fornicateur, d'adultère, de blasphémateur, pas d'enfants sans amour pour leurs parents, pas de parjures, etc.! Mais de chacun de ces péchés ce n'est pas Dieu qui en est l'auteur, mais l'homme qui en est coupable. Dieu a laissé à ses fils la liberté de choisir le Bien ou le Mal.” “Il n'a pas bien agi” crie un scribe. “Il nous a tentés au-delà de nos forces. Nous sachant faibles, ignorants, empoisonnés, Il nous a exposé à la tentation. C'est de l'imprudence ou de la méchanceté. Toi, qui es juste, tu dois convenir que je dis une vérité.” “Tu dis un mensonge pour me tenter. Dieu avait donné à Adam et à Eve tous les conseils, et à quoi ont-ils servi?” “Il a mal agi alors aussi. Il ne devait pas mettre l'arbre, la tentation, dans le Jardin.” “Et alors où serait le mérite de l'homme?” “Il s'en passait. Il vivait sans mérite personnel et par le seul mérite de Dieu.” “Eux veulent te tenter, Maître. Laisse ces serpents, et écoute-nous, nous qui vivons dans la continence et la méditation” crie de nouveau l'essénien. “Oui, vous y vivez, mais mal. Pourquoi ne pas y vivre saintement?” L'essénien ne répond pas à cette question, mais il demande: “De même que tu m'as donné une raison valable sur le libre arbitre, et moi je la méditerai sans préventions, en espérant pouvoir l'accepter, dis-moi maintenant. Crois-tu réellement à une résurrection de la chair et à une vie des esprits qu'elle viendra compléter?” “Et tu veux que Dieu mette fin ainsi à la vie de l'homme?” “Mais l'âme… puisque la récompense la rendra bienheureuse, à quoi sert de faire ressusciter la matière? Cela augmentera-t-il la joie des saints?” “Rien n'augmentera la joie qu'un saint aura quand il possédera Dieu. Ou plutôt une seule chose l'augmentera le Dernier Jour: celle de savoir que le péché n'existe plus. Mais ne te paraît-il pas juste que, comme en ce jour chair et âme ont été unies dans la lutte pour posséder le Ciel, qu'au Jour de l'éternité chair et âme soient unies pour jouir de la récompense? N'en es-tu pas persuadé? Et alors pourquoi vis-tu dans la continence et la méditation?” “Pour… pour être davantage homme, seigneur au-dessus des autres animaux qui obéissent irrésistiblement à leurs désirs, et pour être supérieur à la plus grande partie des hommes qui sont barbouillés d'animalité, même s'ils étalent des phylactères et des franges, et des houppettes et de larges vêtements et s'ils se disent des "séparés".” Anathème! Les pharisiens ont reçu de plein fouet la flèche qui provoque dans la foule des murmures admiratifs. Ils se contorsionnent et crient comme des possédés. “Il nous insulte, Maître! Tu connais notre sainteté. Défends-nous” crient-ils en gesticulant. Jésus répond: “Lui aussi connaît votre hypocrisie. Les vêtements n'ont rien à voir avec la sainteté. Méritez d'être loués et je pourrai parler. Mais à toi, essénien, je te réponds que tu te sacrifies pour trop peu de chose. Pourquoi? Pour qui? Pour combien de temps? Pour une louange humaine. Pour un corps mortel. Pour un temps rapide comme le vol d'un faucon. Élève ton sacrifice. Crois au Dieu vrai, à la bienheureuse résurrection, à la volonté libre de l'homme. Vis en ascète, mais pour ces raisons surnaturelles. Et avec ta chair ressuscitée, tu jouiras de l'éternelle joie.” “C'est trop tard! Je suis vieux! J'ai peut-être gâché ma vie en restant dans une secte erronée… C'est fini!…” “Non. Ce n'est jamais fini pour celui qui veut le bien! Écoutez, ô vous pécheurs, ô vous qui êtes dans l'erreur, ô vous, quel que soit votre passé. Repentez-vous. Venez à la Miséricorde. Elle vous ouvre les bras. Elle vous montre le chemin. Je suis la source pure, la source de vie. Rejetez les choses qui vous ont dévoyés jusqu'ici. Venez nus au bain. Revêtez-vous de lumière. Naissez de nouveau. Vous avez dérobé, comme des voleurs sur les routes, ou en grands seigneurs astucieusement dans les commerces et les administrations? Venez. Vous avez eu des vices ou des passions impures? Venez. Vous avez été oppresseurs? Venez. Venez. Repentez-vous. Venez à l'amour et à la paix. Oh! mais permettez à l'amour de Dieu de se déverser sur vous. Soulagez-le cet amour angoissé par votre résistance, votre peur, vos hésitations. Moi, je vous en prie, au nom de mon Père et du vôtre. Venez à la Vie et à la Vérité et vous aurez la vie éternelle.” Un homme crie du milieu de la foule: “Moi, je suis riche et pécheur. Que dois-je faire pour venir?” “Renonce à tout pour l'amour de Dieu et de ton âme.” Les pharisiens murmurent contre Jésus et le méprisent comme “marchand d'illusions et d'hérésies”, comme “pécheur qui feint d'être saint”, et ils Lui font remarquer que les hérétiques sont toujours des hérétiques, et que tels sont les esséniens. Ils disent que les conversions subites ne sont qu'exaltation temporaire et que l'impur sera toujours tel; le voleur, voleur; l'homicide, homicide; et ils terminent en disant qu'eux seuls, qui vivent dans une sainteté parfaite, ont droit au Ciel et à la prédication. “C'était un jour heureux. Une semence de sainteté tombait dans les cœurs. Mon amour, nourri par le baiser de Dieu, donnait la vie aux semences. Le Fils de l'homme était heureux de sanctifier… Vous m'avez empoisonné la journée. Mais n'importe. Moi je vous dis - et si je ne suis pas doux, la faute en sera à vous - je vous dis que vous êtes de ceux qui se donnent comme justes, ou essaient de le faire en présence des hommes, mais vous n'êtes pas justes. Dieu connaît vos cœurs. Ce qui est grand aux yeux des hommes est abominable devant l'immensité et la perfection de Dieu. Vous citez l'ancienne Loi. Pourquoi alors ne la vivez-vous pas? Vous modifiez à votre avantage la Loi, en l'alourdissant de poids qui vous rapportent du profit. Pourquoi alors ne me permettez-vous pas de la modifier au profit de ces petits, en en supprimant toutes les houppettes et les lourdes complications inutiles, ces préceptes que vous avez faits et qui sont tels et si nombreux que l'essentiel de la Loi disparaît sous eux et meurt étouffé? J'ai pitié de ces foules, de ces âmes qui cherchent un soulagement dans la Religion et y trouvent un nœud coulant, qui cherchent l'amour et trouvent la terreur… Non. Venez, ô petits d'Israël. La Loi est amour! Dieu est amour! C'est ainsi que je parle à ceux que vous avez effrayés. La Loi sévère et les prophètes menaçants qui m'ont prédit, mais n'ont pas réussi à écarter le péché malgré les cris de leurs prophéties angoissantes, s'arrêtent à Jean. Après Jean vient le Royaume de Dieu, le Royaume de l'amour. Et Moi, je dis aux humbles: "Entrez-y, il est pour vous". Et que tous ceux qui sont de bonne volonté s'efforcent d'y entrer. Mais pour ceux qui ne veulent pas courber la tête, se frapper la poitrine, dire: "J'ai péché", il n'y aura pas de Royaume. Il est dit: "Circoncisez votre cœur, et ne raidissez plus votre nuque". Cette terre vit le prodige d'Élisée qui adoucit les eaux amères en y jetant du sel. Et Moi est-ce que je ne jette pas le sel de la Sagesse dans vos cœurs? Et alors pourquoi êtes-vous inférieurs aux eaux et ne changez-vous pas votre esprit? Imprégnez vos formules de mon sel et elles auront une nouvelle saveur parce qu'elles rendront à la Loi sa force primitive. En vous, pour commencer, qui en avez le plus besoin. Vous dites que je change la Loi? Non. Ne mentez pas. Je rends à la Loi sa forme primitive que vous avez déformée. Car c'est une Loi qui durera autant que la Terre, et le ciel et la terre disparaîtront avant que disparaissent un seul de ses éléments ou de ses conseils. Et si vous la changez, parce que cela vous plaît, et si vous ergotez pour chercher des échappatoires à vos fautes, sachez que cela ne sert à rien. Cela ne sert pas, ô Samuel! Cela ne sert pas, ô Isaïe! Il est toujours dit: "Ne commets pas l'adultère", et Moi je complète: "Celui qui renvoie une épouse pour en prendre une autre est adultère, et celui qui épouse une femme répudiée par son mari est adultère, car ce que Dieu a uni la mort seule peut le séparer". Mais les paroles dures sont pour les pécheurs impénitents. Ceux qui ont péché mais s'affligent et se désolent de l'avoir fait, qu'ils sachent, qu'ils croient que Dieu est Bonté, et qu'ils viennent à Celui qui absout, pardonne et amène à la Vie. Allez avec cette certitude. Répandez-la dans les cœurs. Prêchez la miséricorde qui vous donne la paix, en vous bénissant au nom du Seigneur.” Les gens s'éloignent lentement soit à cause de l'étroitesse du sentier, soit à cause de l'attirance de Jésus. Mais ils s'en vont… Il reste les apôtres avec Jésus, et tout en parlant, ils se mettent en route. Ils cherchent de l'ombre en cheminant près d'un petit bosquet de tamaris ébouriffés. Mais dedans il y a un essénien. C'est celui qui a parlé avec Jésus. Il est en train de quitter ses vêtements blancs. Pierre, qui est en avant, reste stupéfait en voyant que l'homme ne garde que ses culottes courtes. Il revient en arrière en courant et il dit: “Maître! Un fou! Celui qui parlait avec Toi, l'essénien. Il s'est mis nu, il pleure et soupire. Nous ne pouvons aller là.” Mais l'homme maigre, barbu, qui n'a gardé que ses culottes courtes et ses sandales, sort déjà du bosquet et vient vers Jésus en pleurant et en se frappant la poitrine. Il se prosterne: “Moi, je suis miraculé du cœur. Tu m'as guéri l'esprit. J'obéis à ta parole. Je me revêts de lumière en quittant toute autre pensée qui me revêtait d'erreur. Je me sépare pour méditer le Dieu vrai, pour obtenir vie et résurrection. Cela suffit-il? Donne-moi un nouveau nom et indique-moi un endroit où je vivrai de Toi et de tes paroles.” “Il est fou! Nous ne saurions y vivre, nous qui en entendons tant! Et lui… pour un seul discours…” disent entre eux les apôtres. Mais l'homme qui les entend, dit: “Et vous voulez mettre des bornes à Dieu? Lui m'a brisé le cœur pour me donner un esprit libre. Seigneur!…” et il supplie en tendant les bras vers Jésus. “Oui. Appelle-toi Élie et sois feu. Cette montagne est remplie de cavernes. Vas-y et quand tu sentiras la terre secouée par un terrible tremblement, sors et cherche les serviteurs du Seigneur pour t'unir à eux. Tu seras revenu à la vie pour être serviteur toi aussi. Va.” L'homme Lui baise les pieds, se lève et s'en va. “Mais il s'en va nu?” demandent-ils stupéfaits. “Donnez-lui un manteau, un couteau, une mèche, un briquet et un pain. Il cheminera aujourd'hui et demain et puis, où nous avons séjourné, il se retirera pour prier, et Dieu pourvoira aux besoins de son fils.” André et Jean partent en courant et le rejoignent au moment où il va disparaître à un détour. Ils reviennent en disant: “Il les a pris. Nous lui avons indiqué aussi l'endroit où nous étions. Quelle proie imprévue, Seigneur!” “Même sur les roches, Dieu fait fleurir des fleurs. Même dans les déserts des cœurs, Il fait lever pour mon réconfort des esprits de bonne volonté. Maintenant allons vers Jéricho. Nous nous arrêterons dans quelque maison de campagne.” Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 8 juillet 2018, Septième dimanche après la Pentecôte

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 7,15-21. 
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : gardez-vous des faux prophètes qui viennent à vous sous des vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs.
C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez : cueille-t-on du raisin sur les épines, ou des figues sur les ronces ?
Ainsi tout arbre bon porte de bons fruits, et tout arbre mauvais porte de mauvais fruits.
Un arbre bon ne peut porter de mauvais fruits, ni un arbre mauvais porter de bons fruits.
Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits, on le coupe et on le jette au feu.
Donc, c'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
Ce n'est pas celui qui m'aura dit : " Seigneur, Seigneur ! " qui entrera dans le royaume des cieux, mais celui qui aura fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin. 
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 3, Ch 171
  • Ancienne traduction :  Tome 3, Ch 31, p 163        (CD 3, piste 54)
Dans un coin, près d'un sentier, comme s'il voulait entendre sans provoquer l'hostilité de la foule, il y a un romain. Je le reconnais parce qu'il a un vêtement court et un manteau différent. Etienne et Hermas sont encore là.
Jésus regagne lentement sa place et se remet à parler.
“Avec ce que je vous ai dit hier, vous ne devez pas penser que je suis venu pour abolir la Loi. Non. Seulement, puisque je suis l'Homme et que je comprends les faiblesses de l'homme, j'ai voulu vous encourager à la suivre en dirigeant votre regard spirituel non pas vers l'abîme noir mais vers l'Abîme lumineux. Car si la peur du châtiment peut retenir trois fois sur dix, la certitude de la récompense vous donne de l'élan sept fois sur dix. La confiance est donc plus efficace que la peur. Et je veux que vous la possédiez pleine, assurée, pour pouvoir réaliser non pas sept parts de bien sur dix, mais dix parts sur dix et conquérir cette très sainte récompense du Ciel.
Je ne change pas un iota de la Loi. Et qui l'a donnée au milieu des foudres du Sinaï? Le Très-Haut.
Qui est le Très-Haut? Le Dieu Un et Trin.
D'où l'a-t-Il tirée? De sa Pensée.
Comment l'a-t-Il donnée? Par sa Parole.
Pourquoi l'a-t-Il donnée? À cause de son Amour.
Vous voyez donc que la Trinité était présente. Et le Verbe, obéissant comme toujours à la Pensée et à l'Amour, a parlé au nom de la Pensée et au nom de l'Amour.
Pourrais-je me démentir Moi-même? Non, je ne le pourrais pas.
Mais je puis, parce que je puis tout, compléter la Loi, la faire divinement complète, non pas telle que l'on faite les hommes qui au cours des siècles l'ont faite, non pas complète mais seulement indéchiffrable, inexécutable, en y superposant lois et règlements, règlements et lois, tirés de leur pensée en accord avec leurs intérêts de manière à lapider et étouffer, à enterrer et rendre stérile la Loi très sainte donnée paf Dieu. Est-ce qu'une plante peut survivre si on la submerge continuellement sous des avalanches, des décombres, des inondations? Non. La plante meurt. La Loi est morte dans beaucoup de cœurs, étouffée sous l'avalanche de trop de superstructures. Je suis venu les enlever toutes et, la Loi une fois sortie du tombeau, une fois ressuscitée, voici que j'en fais non plus une loi mais une reine.
Ce sont les reines qui promulguent les lois. Les lois sont l'œuvre des reines, mais elles ne sont pas plus que des reines. Moi, au contraire, je fais de. la Loi la reine: je la complète, je la couronne en mettant à son sommet le diadème des conseils évangéliques. D'abord, il y avait l'ordre. Maintenant, il y a plus que l'ordre. D'abord il y avait l'indispensable. Maintenant, il y a plus que l'indispensable. Maintenant, c'est la perfection. Celui qui dispose de la Loi comme je vous la donne, à l'instant est roi, car il a rejoint le "parfait", parce qu'il n'a pas été seulement obéissant, mais héroïque, c'est-à-dire saint. Car la sainteté est l'ensemble des vertus portées au sommet le plus haut que puisse atteindre la créature, des vertus aimées héroïquement et servies avec le détachement complet de tout ce qui est appétit ou réflexion humaine pour quelque chose que ce soit. Je pourrais dire que le saint est celui auquel l'amour et le désir s'opposent à toute vue qui n'est pas Dieu. N'étant pas distrait par des  vues inférieures, il a les yeux du cœur fixés sur la Splendeur tout sainte qui est Dieu et dans laquelle il voit, car tout est en Dieu, les frères qui s'agitent et tendent leurs mains suppliantes, et sans détacher ses yeux de Dieu, le saint s'épanche sur ses frères suppliants. Contre la chair, contre les richesses, contre le confort, il dresse son idéal: servir. Le saint, un être pauvre? Un être amoindri? Non. Il est arrivé à posséder la vraie sagesse et la vraie richesse. Il possède donc tout. Et il ne sent pas la fatigue, car s'il est vrai qu'il ne cesse de produire, il est vrai aussi qu'il ne cesse de se nourrir. Car s'il est vrai qu'il comprend la douleur du monde, il est vrai aussi qu'il se nourrit de la joie du Ciel. De Dieu lui vient sa nourriture, en Dieu il a sa joie. C'est la créature qui a compris le sens de la vie.
Comme vous voyez, je ne change ni ne mutile la Loi, comme je ne la corromps pas en lui superposant des théories humaines toujours en fermentation. Mais je la complète. Elle est ce qu'elle est, et telle elle restera jusqu'au dernier jour, sans qu'on en change un seul mot ou qu'on en supprime un commandement. Mais elle est couronnée de perfection. Pour avoir le salut, il suffit de l'accepter comme elle a été donnée. Pour s'unir immédiatement à Dieu, il faut la vivre comme je conseille de le faire. Mais puisque les héros sont l'exception, je vais parler pour les âmes ordinaires, pour la masse des âmes, pour qu'on ne dise pas que pour vouloir la perfection je laisse inconnu ce qui est nécessaire. Cependant, de ce que je vous dis, retenez bien ceci: celui qui se permet de violer un des plus petits de ces commandements sera considéré comme un des plus petits dans le Royaume des Cieux. Et celui qui en amènera d'autres à les violer sera considéré comme très petit pour lui et pour celui qu'il a amené à les violer. Celui, au contraire, qui par sa vie et ses œuvres plus encore que par ses paroles, aura persuadé les autres d'obéir, celui-là sera grand dans le Royaume des Cieux et sa grandeur s'accroîtra pour chacun de ceux qu'il aura porté à obéir et à se sanctifier de cette façon. Je sais que ce que je vais dire sera désagréable pour un grand nombre. Mais je ne puis mentir même si la vérité que je vais dire me crée des ennemis.
En vérité je vous dis que, si votre justice ne se recrée pas en se détachant complètement de cette pauvre chose qu'on a injustement dénommée justice, celle des scribes et des pharisiens, que si vous n'êtes pas beaucoup plus, et vraiment, justes que les pharisiens et les scribes qui croient l'être en accumulant les formules mais sans changer profondément leurs esprits, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux.
Gardez-vous des faux prophètes et de ceux qui enseignent l'erreur. Ils viennent à vous comme des agneaux et ce sont des loups rapaces. Ils viennent à vous sous des dehors de sainteté et ils se moquent de Dieu. Ils disent aimer la vérité et se nourrissent de mensonges. Étudiez-les avant de les suivre.
L'homme a la langue pour parler, les yeux pour voir et les mains pour faire des gestes. Mais il y a une autre chose qui témoigne avec plus de vérité de ce qu'il est réellement: ses actes. Et que voulez-vous que soient deux mains jointes pour la prière si ensuite l'homme est voleur et adultère? Et que sont deux yeux qui voulant faire les inspirés chavirent de tous côtés, si ensuite, finie l'heure de la comédie, ils se plaisent à regarder avidement la femme ou l'ennemi dans un désir de luxure ou d'homicide? Et que voulez-vous que soit la langue qui sait siffler la chanson mensongère de la louange et séduire par ses paroles mielleuses alors qu'ensuite par derrière elle vous calomnie et est capable de se parjurer pour vous faire passer pour des gens méprisables? Qu'est la langue qui fait de longues oraisons hypocrites et s'en va tuer aussitôt la réputation du prochain ou séduire sa bonne foi? Elle est répugnante! Répugnants sont les yeux et les mains qui mentent. Mais les actes de l'homme, les vrais actes, c'est-à-dire sa façon de se comporter en famille, dans le commerce, envers le prochain et les serviteurs, voilà ce qui témoigne: "Celui-ci est un serviteur du Seigneur". Car les actions saintes sont le fruit d'une religion vraie.
Un bon arbre ne donne pas de mauvais fruits et un arbre mauvais ne donne pas de bons fruits. Ces broussailles piquantes pourront-elles donner des raisins savoureux? Et ces chardons encore plus piquants pourront-ils faire mûrir des figues délicieuses? Non, en vérité vous ne cueillerez sur les premières que quelques mûres peu agréables et ce sont des fruits immangeables que donneront ces fleurs épineuses tout en étant des fleurs. L'homme qui n'est pas juste pourra inspirer le respect par son aspect, mais par cela uniquement. Même ce chardon plumeux semble une touffe de fils d'argent très fins que la rosée a orné de diamants. Mais si par inadvertance vous le touchez, vous voyez que cette touffe n'est qu'une masse de piquants qui vous font souffrir, nuisibles aux brebis. Aussi les bergers les arrachent de leurs pâturages et les jettent au feu allumé pendant la nuit pour que les graines n'échappent pas à la destruction. Juste mesure de prévoyance. Moi, je ne vous dis pas: "Tuez les faux prophètes et les fidèles hypocrites". Au contraire je vous dis: "Laissez-en la charge à Dieu". Mais je vous dis: "Faites attention, écartez-vous-en pour ne pas être empoisonnés par leurs sucs".
Comment Dieu doit être aimé, je l'ai dit hier. J'insiste sur la façon dont on doit aimer le prochain.
Autrefois on disait: "Tu aimeras ton ami et tu détesteras ton ennemi". Non. Non pas ainsi. C'était bon pour les temps où l'homme n'avait pas le réconfort du sourire de Dieu. Mais maintenant viennent des temps nouveaux, des temps où Dieu aime tant l'homme qu'Il lui envoie son Verbe pour le racheter. Maintenant le Verbe parle. Et c'est déjà la Grâce qui se répand. Puis le Verbe consommera le sacrifice de paix et de rédemption et la Grâce non seulement sera répandue mais sera donnée à tout esprit qui croit au Christ. C'est pour cela qu'il faut élever l'amour du prochain à la perfection qui ne distingue pas l'ami de l'ennemi.
On vous calomnie? Aimez et pardonnez. On vous frappe? Aimez et présentez l'autre joue à qui vous gifle, en pensant qu'il vaut mieux que la colère s'attaque à vous qui savez la supporter plutôt qu'à un autre qui se vengerait de l'affront. On vous a volés? Ne pensez pas: "Mon prochain est un être cupide", mais pensez charitablement: "Mon pauvre frère est dans le besoin" et donnez-lui aussi la tunique s'il vous a déjà enlevé le manteau. Vous le mettrez dans l'impossibilité de faire un double vol car il n'aura plus besoin de voler la tunique d'un autre. Vous dites: "Ce pourrait être vice et non besoin". Eh bien, donnez-le quand même. Dieu vous en récompensera et l'injuste expiera. Mais, souvent, et cela rappelle ce que j'ai dit hier de la douceur, de se voir ainsi traité, le pécheur renoncera sincèrement à son vice et se rachètera en réparant le vol par la restitution.
Soyez généreux envers ceux qui, plus honnêtes, vous demandent, au lieu de vous voler, ce dont ils ont besoin. Si les riches étaient réellement pauvres en esprit comme je vous l'ai enseigné hier, il n'y aurait plus ces pénibles inégalités sociales causes de tant de malheurs humains et surhumains. Pensez toujours: "Mais, si moi j'avais été dans le besoin, quel effet m'aurait produit le refus d'une aide?" et d'après la réponse, agissez. Faites aux autres ce que vous voudriez qu'on vous fasse et ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'il vous soit fait.
L'ancienne parole: "Oeil pour œil, dent pour dent" n'est pas dans les dix commandements mais on l'a ajoutée parce que l'homme privé de la Grâce est tellement féroce qu'il ne peut comprendre que la vengeance. Elle est annulée, bien sûr qu'elle est annulée, par la nouvelle parole: "Aime celui qui te hait, prie pour celui qui te persécute, justifie celui qui te calomnie, bénis celui qui te maudit, fais du bien à celui qui te fait du tort, sois pacifique avec le querelleur, condescendant avec celui qui t'importune, volontiers secourable pour celui qui te sollicite. Ne sois pas usurier, ne critique pas, ne juge pas". Vous ne connaissez pas les raisons des actions des hommes. En toutes sortes d'aides, soyez généreux, soyez miséricordieux. Plus vous donnerez et plus l'on vous donnera, et Dieu versera dans le sein de l'homme généreux une mesure pleine et bien tassée. Dieu vous donnera non seulement pour ce que vous avez donné, mais davantage et davantage encore. Cherchez à aimer et à vous faire aimer. Les procès coûtent plus qu'un arrangement à l'amiable et la bonne grâce est comme du miel dont la saveur reste longtemps sur la langue.
Aimez, aimez! Aimez amis et ennemis pour être semblables à votre Père qui fait pleuvoir sur les bons et les méchants et fait luire son soleil sur les justes et les injustes, se réservant de donner un soleil et des rosées éternels, et le feu et la grêle infernaux quand on aura trié les bons comme des épis choisis, dans les gerbes de la récolte. Il ne suffit pas d'aimer ceux qui vous aiment et de qui vous espérez un retour. Il n'y a pas de mérite à cela: c'est une joie et même les hommes naturellement honnêtes savent le faire. Même les publicains le font et aussi les gentils. Mais vous, aimez à la ressemblance de Dieu et aimez par respect pour Dieu qui est le Créateur même de ceux qui sont pour vous des ennemis ou des gens peu aimables. Je veux en vous la perfection de l'amour, et pour cela je vous dis; "Soyez parfaits comme est parfait votre Père qui est dans les Cieux".
Si grand est le commandement d'amour pour le prochain, le perfectionnement du commandement d'amour pour le prochain, que je ne vous dis plus comme il était dit: "Ne tuez pas" car celui qui tue sera condamné par les hommes. Mais je vous dit: "Ne vous fâchez pas" parce que vous êtes soumis à un jugement plus élevé et qui tient compte même des actions immatérielles. Celui qui aura insulté son frère sera condamné par le Sanhédrin. Mais celui qui l'aura traité de fou et aura ainsi fait du tort sera condamné par Dieu. Il est inutile de faire des offrandes à l'autel si auparavant, du fond du cœur, on n'a pas sacrifié ses propres rancœurs pour l'amour de Dieu et si on n'a pas accompli le rite très saint de savoir pardonner. Par conséquent, quand tu es sur le point de faire une offrande à Dieu, si tu te souviens d'avoir mal agi envers ton frère ou d'avoir en toi de la rancœur pour une de ses fautes, laisse ton offrande devant l'autel, immole d'abord ton amour propre en te réconciliant avec ton frère et viens ensuite à l'autel et saint sera alors, seulement alors, ton sacrifice. Le bon accord est toujours la meilleure des affaires. Précaire est le jugement de l'homme et celui qui le brave obstinément pourrait bien perdre sa cause et devoir payer à son adversaire tout ce qu'il possède ou languir en prison.
En toutes choses, élevez votre regard vers Dieu. Demandez-vous: "Ai-je le droit de faire aux autres ce que Dieu ne me fait pas?" Car Dieu n'est pas inexorable et obstiné comme vous. Malheur à vous s'Il l'était! Personne ne se sauverait. Que cette réflexion vous amène à des sentiments doux, humbles, pleins de pitié. Et alors, ici-bas et ensuite, vous aurez de la part de Dieu la récompense.
Ici, devant Moi, il y a un homme qui me hait et qui n'ose me dire: "Guéris-moi" parce qu'il sait que je connais ses pensées. Mais Moi, je dis: "Qu'il te soit fait comme tu le désires. Et comme les écailles tombent de tes yeux, qu'ainsi te tombent du cœur la rancœur et les ténèbres".
Partez tous avec ma paix. Demain je vous parlerai encore.”
Les gens s'éloignent lentement attendant peut-être l'annonce d'un miracle qui ne se produit pas.
Même les apôtres et les disciples les plus anciens, restés sur la montagne, demandent: “Mais qui était-ce? Il n'est peut-être pas guéri?” et ils insistent auprès du Maître resté debout, les bras croisés, et qui regarde les gens descendre.
Mais Jésus, tout d'abord ne répond pas, puis il dit: “Les yeux sont guéris. L'âme non. Elle ne peut pas car elle est chargée de haine.”
“Mais, qui est-ce? Ce romain, peut-être?”
“Non. Un pauvre homme.”
“Mais pourquoi l'as-tu guéri, alors?” demande Pierre.
“Devrais-je foudroyer tous ceux qui lui ressemblent?”
“Seigneur... je sais que tu ne veux pas que je dise: "oui", par conséquent je ne le dis pas... mais je le pense... et cela revient au même ... ”
“C'est la même chose, Simon de Jonas, mais tu sais qu'alors... Oh! que de cœurs couverts des écailles de la haine autour de Moi! Viens. Allons justement sur la cime regarder de là-haut notre belle mer de Galilée. Moi et toi, seuls.” 
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/