"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe St Pie V
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 25 novembre 2018, Dernier Dimanche après la Pentecôte

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 24,15-35. 
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Quand vous verrez, présente dans le lieu saint, l'abomination de la désolation dont vous a parlé le prophète Daniel, — que le lecteur comprenne ! — alors, que ceux qui seront dans la Judée s'enfuient dans les montagnes ;
que celui qui sera sur la terrasse ne descende pas prendre ce qu'il y a dans sa maison ;
et que celui qui sera dans les champs ne revienne pas en arrière pour prendre son manteau.
Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là !
Priez pour que votre fuite n'arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat ;
car il y aura alors une grande tribulation, telle qu'il n'y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu'à maintenant, et qu'il n'y en aura plus.
Et si ces jours n'avaient été abrégés, nul vivant n'échapperait ; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés.
Alors, si quelqu'un vous dit : " Voici le Christ ici ! " ou " là ! " ne le croyez point.
Car il s'élèvera de faux christs et de faux prophètes, et ils feront de grands miracles et des prodiges jusqu'à induire en erreur, s'il se pouvait, les élus mêmes.
Voilà que je vous l'ai prédit.
Si donc on vous dit : " Voici qu'il est dans le désert ! " ne partez point ; " Voici qu'il est dans le cellier ! ", ne le croyez point.
Car, comme l'éclair part de l'orient et apparaît jusqu'à l'occident, ainsi sera l'avènement du Fils de l'homme.
Où que soit le cadavre, là se rassembleront les aigles.
Aussitôt après la tribulation de ces jours, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera pas sa clarté, les astres tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées.
Alors apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l'homme, et alors toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec grande puissance et gloire.
Et il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu'à l'autre.
Du figuier apprenez cette comparaison : dès que sa ramure devient tendre et que ses feuilles poussent, vous savez que l'été est proche.
Ainsi, lorsque vous verrez toutes ces choses, sachez que l'événement est proche, aux portes.
Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point que toutes ces choses ne soient arrivées.
Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 9, Ch 596
  • Ancienne traduction :  Tome 9, Ch 15, p 130        (CD 9, piste 47)
[...] Ils s'asseyent sur une pente du mont des Oliviers en face du Temple baisé par le soleil couchant. Jésus regarde fixement cet endroit, avec tristesse. Les autres avec orgueil à cause de sa beauté, mais sur l'orgueil est étendu un voile d'inquiétude, laissé par les paroles du Maître. Et si cette beauté devait réellement périr?…
Pierre et Jean parlent entre eux et puis murmurent quelque chose à Jacques d'Alphée et à André, leurs voisins, qui expriment leur accord par un signe de tête. Alors Pierre se tourne vers le Maître et Lui dit: “Viens à part et explique-nous quand se réalisera ta prophétie sur la destruction du Temple. Daniel en parle, mais s'il en était comme lui le dit et comme tu le dis, le Temple n'aurait plus que quelques heures. Mais nous ne voyons pas d'armée ni de préparatifs de guerre. Quand donc cela arrivera-t-il? Quel en sera le signe? Tu es venu. Tu dis que tu vas t'en aller. Et pourtant on sait que cela n'arrivera que quand tu seras parmi les hommes. Tu reviendras, alors? À quand ton retour? Explique-nous, afin que nous sachions…”
“Il n'est pas besoin de se mettre à l'écart. Tu vois? Sont restés les disciples les plus fidèles qui vous aideront grandement, vous les douze. Eux peuvent entendre les paroles que je vous dis. Venez tous près de Moi!” crie-t-il à la fin pour rassembler tout le monde.
Les disciples, disséminés sur la pente, s'approchent, forment un groupe compact, serré autour du groupe principal de Jésus avec ses apôtres, et ils écoutent.
“Prenez garde que personne ne vous séduise à l'avenir. Je suis le Christ et il n'y aura pas d'autres Christs. Donc quand plusieurs viendront vous dire: "Je suis le Christ" et ils en séduiront un grand nombre, vous ne croyez pas à ces paroles, même si elles sont accompagnées de prodiges. Satan, père du mensonge et protecteur des menteurs, aide ses serviteurs et ceux qui le suivent par de faux prodiges qu'on peut pourtant reconnaître comme n'étant pas bons car ils sont toujours unis à la peur, au trouble et au mensonge. Les prodiges de Dieu, vous les connaissez: ils donnent une paix sainte, la joie, le salut, la foi, ils amènent à des désirs et des œuvres saintes. Les autres, non. Réfléchissez donc sur la forme et les conséquences des prodiges que vous pourrez voir à l'avenir attachées à l'œuvre des faux Christs et de ceux qui s'envelopperont des vêtements des sauveurs de peuples et seront au contraire les fauves qui les ruinent.
Vous entendrez aussi, et vous verrez aussi, parler de guerres et de bruits de guerre, et ils vous diront: "Ce sont les signes de la fin". Ne vous troublez pas: ce ne sera pas la fin. Il faut que tout cela arrive avant la fin, mais ce ne sera pas encore la fin. Il y aura des soulèvements d'un peuple contre un peuple, d'un royaume contre un royaume, d'une nation contre une nation, d'un continent contre un continent, et il s'ensuivra des pestes, des disettes, des tremblements de terre en plusieurs endroits. Mais ce ne sera que le commencement des douleurs. Alors ils vous jetteront dans la tribulation et ils vous tueront en vous accusant d'être responsables de leurs souffrances, et en espérant en sortir, en persécutant et en détruisant mes serviteurs. Les hommes accusent toujours les innocents d'être la cause du mal que les pécheurs se créent eux-mêmes. Ils accusent Dieu Lui-même, Innocence Parfaite et Bonté Suprême, d'être la cause de leurs souffrances et agiront ainsi avec vous, et vous serez haïs à cause de mon Nom. C'est Satan qui les pousse. Et beaucoup se scandaliseront et se trahiront et se haïront mutuellement. C'est encore Satan qui les pousse. Et il s'élèvera de faux prophètes qui induiront un grand nombre de gens en erreur. Ce sera encore Satan l'auteur véritable de tant  de mal. Et à cause de la multiplication de l'iniquité, la charité se refroidira en plusieurs. Mais qui aura persévéré jusqu'à la fin sera sauvé. Et auparavant il faut que cet Évangile du Royaume de Dieu soit prêché dans le monde entier, comme témoignage pour toutes les nations. Alors viendra la fin. Retour au Christ d'Israël qui l'accueille et prédication de ma Doctrine dans le monde entier.
Et puis un autre signe. Un signe pour la fin du Temple et pour la fin du Monde. Quand vous verrez l'abomination de la désolation, prédite par Daniel - que celui qui m'écoute comprenne bien et que celui qui lit le prophète sache lire entre les lignes - alors que celui qui sera en Judée s'enfuie sur les montagnes, que celui qui sera sur sa terrasse ne descende pas prendre ce qu'il a dans sa maison, et que celui qui est dans son champ ne revienne pas à la maison pour prendre son manteau, mais qu'il fuie sans se retourner, pour qu'il ne lui arrive pas de ne plus pouvoir le faire, et même qu'en fuyant il ne se retourne pas pour regarder, pour ne pas garder dans son cœur le spectacle horrible et en devenir fou. Malheur à celles qui seront enceintes et qui allaiteront en ces jours! Et malheur si la fuite devait s'accomplir pendant le sabbat! La fuite ne suffirait pas pour se sauver sans pécher. Priez donc pour qu'elle n'arrive pas en hiver et un jour de sabbat, car alors la tribulation sera si grande qu'il n'y en a  pas eu de telle depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours et qu'il n'y en aura plus jamais de semblable car ce sera la fin. Si ces jours n'étaient pas abrégés en faveur des élus, personne ne se sauverait car les hommes-satan s'allieront à l'enfer pour tourmenter les hommes.
Et alors aussi, pour corrompre et tirer hors de la voie juste ceux qui resteront fidèles au Seigneur, s'élèveront des gens qui diront: "Le Christ est ici, le Christ est là. Il est en cet endroit. Le voici". Ne croyez pas. Que personne ne les croie, car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes qui feront des prodiges et des choses extraordinaires capables d'induire en erreur, s'il était possible, les élus eux-mêmes. Ils diront des doctrines en apparence si convenables et si bonnes qu'elles séduiraient même les meilleurs, s'ils n'avaient pas avec eux l'Esprit de Dieu qui les éclairera sur la vérité et l'origine satanique de ces prodiges et de ces doctrines. Je vous le dis. Je vous le prédit pour que vous puissiez vous diriger. Mais ne craignez pas de tomber. Si vous restez dans le Seigneur, vous ne serez pas attirés par la tentation et la ruine. Rappelez-vous ce que je vous ai dit: "Je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et de toute la puissance de l'Ennemi rien ne vous nuira car tout vous sera soumis". Je vous rappelle aussi cependant que pour l'obtenir vous devez avoir Dieu en vous, et vous devez vous réjouir, non parce que vous maîtrisez les puissances du mal et les choses empoisonnées, mais parce que votre nom est écrit dans le Ciel.
Restez dans le Seigneur et dans sa vérité. Je suis la Vérité et j'enseigne la vérité. Aussi, je vous répète encore: quelque chose que l'on vous dise de Moi, ne le croyez pas. Moi seul ai dit la vérité. Moi seul je vous dis que le Christ viendra, mais quand ce sera la fin. Donc si l'on vous dit: "Il est dans le désert" n'y allez pas. Si l'on vous dit: "Il est dans cette maison" n'y croyez pas. En effet le Fils de l'homme, quand il viendra pour la seconde fois, sera semblable à l'éclair qui sort du levant et glisse jusqu'au couchant en moins de temps qu'il n'en faut pour le battement d'une paupière. Et il glissera sur le grand Corps, devenu soudainement Cadavre, suivi de ses anges resplendissants, et il jugera. Partout où sera le corps, se réuniront les aigles.
Et tout de suite après la tribulation de ces derniers jours dont on vous a parlé - je parle maintenant de la fin du temps et du monde et de la résurrection des ossements dont ont parlé les prophètes -le soleil s'obscurcira, et la lune ne donnera plus de lumière, et les étoiles du ciel tomberont comme les grains d'une grappe trop mûre secouée par un vent de tempête, et les puissances des Cieux trembleront. Et alors, dans le firmament obscurci, apparaîtra fulgurant le signe du Fils de l'homme, et toutes les nations de la Terre pleureront, et les hommes verront le Fils de l'homme qui viendra sur les nuées du ciel avec une grande puissance et une grande gloire. Et Lui commandera à ses anges de moissonner et de vendanger, et de séparer l'ivraie du bon grain, et de jeter le raisin dans la cuve, car il sera venu le temps de la grande récolte des descendants d'Adam, et il n'y aura plus besoin de garder des grappillons ou de la semence, car l'espèce humaine ne se perpétuera plus jamais sur la Terre morte. Et il commandera à ses anges de réunir à grand son de trompe les élus des quatre vents, d'une extrémité à l'autre du ciel pour qu'ils soient à côté du Divin Juge pour juger avec Lui les derniers vivants et ceux qui seront ressuscités.
Apprenez du figuier une ressemblance: quand vous voyez ses branches s'attendrir et mettre des feuilles, vous savez que l'été est proche. De même aussi, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Christ va venir. En vérité je vous dis: elle ne passera pas cette génération qui n'a pas voulu de Moi avant que tout cela se produise. Ma parole ne tombera pas. Ce que je dis sera. Le cœur et la pensée des hommes peuvent changer, mais ma parole ne change pas. Le ciel et la terre passeront mais mes paroles ne passeront pas.
Quant au jour et à l'heure précise, personne ne les connaît, pas même les anges du Seigneur, mais le Père seul les connaît. Comme au temps de Noé, ainsi il en sera à la venue du Fils de l'homme. Dans les jours qui précédèrent le déluge les hommes mangeaient, buvaient, se mariaient, se logeaient, sans réfléchir au signe jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche et où s'ouvrirent les cataractes du ciel et où le déluge submergea tous les vivants et toutes les choses. De même aussi il en sera pour la venue du Fils de l'homme. Alors deux hommes seront l'un près de l'autre dans un champ et l'un sera pris et l'autre laissé, et deux femmes seront appliquées à faire aller la meule et l'une sera prise et l'autre laissée, par les ennemis de la Patrie et plus encore par les anges qui sépareront la bonne semence de l'ivraie, et ils n'auront pas le temps de se préparer au jugement du Christ.
Veillez donc car vous ne savez pas à quelle heure viendra votre Seigneur. Pensez de nouveau à ceci: si le chef de famille savait à quelle heure vient le voleur, il veillerait et ne laisserait pas dépouiller sa maison. Veillez donc et priez, en étant toujours préparés à sa venue, sans que vos cœurs tombent dans la torpeur par des abus et des excès de toutes espèces et que vos esprits ne soient pas éloignés et fermés aux choses du Ciel par le soin excessif aux choses de la Terre, et que le lacet de la mort ne vous prenne pas à l'improviste quand vous ne serez pas préparés. Car, rappelez-vous, tous vous devez mourir. Tous les hommes, dès leur naissance, sont destinés à la mort, et c'est une venue particulière du Christ cette mort et le jugement subséquent, qui devra se répéter pour tous les hommes à la venue solennelle du Fils de l'homme.
Qu'en sera-t-il donc de ce serviteur fidèle et prudent préposé par son maître pour donner en son absence la nourriture aux gens de sa maison? C'est un heureux sort qu'il aura si son maître, revenant à l'improviste, le trouve à faire ce qu'il doit avec sollicitude, justice et amour. En vérité je vous dis qu'il dira: "Viens, bon et fidèle serviteur. Tu as mérité ma récompense. Tiens, administre tous mes biens". Mais s'il paraissait, sans l'être, bon et fidèle et si intérieurement il était mauvais comme extérieurement il était hypocrite, et qu'après le départ de son maître il ait dit en son cœur: "Le maître tardera à revenir! Donnons-nous du bon temps", et s'il se mettait à battre et à maltraiter ses coserviteurs en faisant de l'usure sur eux pour la nourriture et toutes espèces de choses pour avoir plus d'argent à dépenser avec les noceurs et les ivrognes, qu'arrivera-t-il? Que le maître reviendra à l'improviste, quand le serviteur ne pense pas qu'il est tout près, et sera découverte sa mauvaise conduite, sa place et l'argent lui seront enlevés, et il sera chassé, comme le veut la justice et y restera.
Il en est ainsi du pécheur impénitent qui ne se demande pas comment la mort peut être proche, et voisin son jugement, et jouit et abuse en disant: "Plus tard, je me repentirai". En vérité je vous dis qu'il n'aura pas le temps de le faire et qu'il sera condamné à rester éternellement dans le lieu de la redoutable horreur où il n'y a que blasphèmes, pleurs et tortures, et qu'il en sortira seulement pour le Jugement final, quand il revêtira sa chair ressuscitée pour se présenter entier au Jugement final comme il a péché avec tout son être au temps de sa vie terrestre, et avec son corps et son âme il se présentera au Juge Jésus dont il n'a pas voulu comme Sauveur.
Tous seront là devant le Fils de l'homme. Une multitude infinie de corps rendus par la terre et la mer et recomposés après avoir été poussière pendant si longtemps, et les esprits dans les corps. À chaque chair revenue sur les squelettes correspondra son propre esprit qui l'animait autrefois. Et ils seront debout devant le Fils de l'homme, splendide dans sa divine Majesté, assis sur le trône de sa gloire soutenu par ses anges.
Et Il séparera les hommes entre eux en mettant d'un côté les bons et de l'autre les mauvais, comme un berger sépare les brebis des boucs, et Il mettra ses brebis à droite et les boucs à gauche. Et de sa douce voix et avec son aspect bienveillant Il dira à ceux qui, paisibles et beaux d'une beauté glorieuse dans la splendeur d'un corps saint, le regarderont avec tout l'amour de leurs cœurs: "Venez, ô bénis de mon Père, prenez possession du Royaume préparé pour vous depuis l'origine du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'ai été pèlerin et vous m'avez logé, j'ai été nu et vous m'avez revêtu, malade et vous êtes venus me rendre visite, prisonnier et vous êtes venus me réconforter". Et les justes Lui demanderont: "Quand donc, Seigneur, t'avons-nous vu affamé pour te donner à manger, assoiffé pour te donner à boire? Quand donc t'avons-nous vu pèlerin pour t'accueillir, nu pour te revêtir? Quand t'avons-nous vu malade et prisonnier, pour être venus te rendre visite?" Et le Roi des rois leur dira: "En vérité, je vous le dis: quand vous avez fait une de ces choses à un des plus humbles parmi mes frères, alors c'est à Moi que vous l'avez fait".
Et puis Il se tournera vers ceux qui seront à sa gauche et Il leur dira d'un air sévère, et ses regards seront comme des flèches qui foudroieront les réprouvés, et dans sa voix tonnera la colère de Dieu: "Hors d'ici! Loin de Moi, ô maudits! Dans le feu éternel préparé par la fureur de Dieu pour le démon et les anges de ténèbres et pour ceux qui les ont écoutés avec leur voix de la passion triple et obscène. J'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger, soif et vous ne m'avez pas désaltéré, j'ai été nu et vous ne m'avez pas revêtu, pèlerin et vous m'avez repoussé, malade et prisonnier et vous ne m'avez pas rendu visite, car vous n'aviez qu'une loi: le plaisir de votre moi". Et eux Lui diront: "Quand t'avons nous vu affamé, assoiffé, nu, pèlerin, malade, prisonnier? En vérité, nous ne t'avons pas connu. Nous n'y étions pas quand tu étais sur la Terre". Et Lui leur répondra: "C'est vrai, vous ne m'avez pas connu, car vous n'y étiez pas quand j'étais sur la Terre. Mais vous avez pourtant connu ma parole et vous avez eu parmi vous des pauvres, des gens affamés, assoiffés, nus, malades, prisonniers. Pourquoi ne leur avez-vous pas fait ce que peut-être vous m'auriez fait à Moi? Car il n'est pas dit que ceux qui m'ont eu parmi eux ont été miséricordieux envers le Fils de l'homme. Ne saviez-vous pas que je suis dans mes frères et que suis là où souffre l'un d'eux, et ce que vous n'avez pas fait à l'un de mes plus humbles frères, c'est à Moi que vous l'avez refusé, à Moi, premier-né des hommes? Allez et brûlez dans votre égoïsme. Allez, et que les ténèbres et le gel vous enveloppent puisque vous avez été ténèbres et gel, tout en sachant où était la Lumière et le Feu de l'Amour". Et ceux-là iront à l'éternel supplice alors que les justes entreront dans la vie éternelle.
Tel est l'avenir… Maintenant allez. Et ne vous séparez pas entre vous. Je m'en vais avec Jean et je serai près de vous au milieu de la première veille, pour le repos et pour aller ensuite à nos instructions.”
“Ce soir aussi? Ferons-nous cela tous les soirs? Je suis tout endolori par la rosée. Ne vaudrait-il pas mieux désormais entrer dans quelque maison hospitalière? Toujours sous les tentes! Toujours à veiller et pendant les nuits, qui sont fraîches et humides…” dit Judas, en se lamentant.
“C'est la dernière nuit. Demain… ce sera différent.”
“Ah! je croyais que tu voulais aller au Gethsémani toutes les nuits. Mais si c'est la dernière…”
“Je n'ai pas dit cela, Judas. J'ai dit que ce sera la dernière nuit à passer au Camp des Galiléens tous unis. Demain, nous préparerons la Pâque et nous consommerons l'agneau et puis j'irai seul prier dans le Gethsémani. Et vous pourrez faire ce que vous voulez.”
“Mais nous viendrons avec Toi, Seigneur! Quand donc avons-nous voulu te quitter?” dit Pierre.
“Tais-toi, toi qui es en faute. Toi et le Zélote, vous ne faites que voleter çà et là dès que le Maître ne vous voit pas. Je vous ai à l'œil. Au Temple… pendant la journée… sous les tentes, là bas…” dit l'Iscariote, heureux de dénoncer.
“Suffit! S'ils le font, ils font bien. Mais pourtant ne me laissez pas seul… Je vous en prie…”
“Seigneur, nous ne faisons rien de mal, crois-le. Nos actions sont connues de Dieu et son œil ne se détourne pas d'elles avec dégoût” dit le Zélote.
“Je le sais, mais c'est inutile. Et ce qui est inutile peut toujours être dommageable. Restez le plus possible unis.” Puis il s'adresse à Mathieu: “Toi, mon bon chroniqueur, tu leur répéteras la parabole des dix vierges sages et des dix vierges folles, et celle du maître qui donne des talents à ses trois serviteurs pour qu'ils les fassent fructifier, et des deux qui gagnent le double et du paresseux qui enterre le sien. Te souviens-tu?”
“Oui, mon Seigneur, exactement.”
“Alors répète-les à ceux-ci. Tous ne les connaissent pas et même ceux qui les connaissent auront plaisir à les entendre à nouveau. Passez ainsi le temps en sages conversations jusqu'à mon retour Veillez! Veillez! Tenez votre esprit éveillé. Ces paraboles sont appropriées à ce que je dis. Adieu. La paix soit avec vous.”
Il prend Jean par la main et se dirige avec lui vers la ville… Les autres se dirigent vers le Camp galiléen.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 18 novembre 2018, Vingt-sixième Dimanche après la Pentecôte (6ème ap. l'épiph.)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,31-35. 
En ce temps-là, Jésus dit aux foules cette parabole : " Le Royaume des Cieux est comparable au grain de sénevé qu'un homme prend et sème dans son champ.
C'est la plus petite de toutes les semences ; mais, lorsqu'il a poussé, il est plus grand que les plantes potagères et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent nicher dans ses branches. "
Il leur dit une autre parabole : " Le royaume des cieux est semblable au levain qu'une femme prit et mélangea dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que le tout eût fermenté. "
Jésus dit aux foules toutes ces choses en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole,
pour que s'accomplît la parole dite par le prophète : J'ouvrirai ma bouche en paraboles, je proférerai des choses cachées depuis la création du monde.
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 3, Ch 184
  • Ancienne traduction :  Tome 3, Ch 44, p 261        (CD 3, piste 90)
Le miracle est survenu depuis peu car les apôtres en parlent, et des citadins le commentent aussi, montrant du doigt le Maître qui s'en va, droit et sérieux, vers la périphérie de la ville, vers le quartier des pauvres.
Il s'arrête près d'une maisonnette d'où sort en sautant un garçon suivi de sa mère. “Femme, me laisses-tu entrer dans ton jardin et y rester un peu jusqu'à ce que le soleil soit moins ardent?”
“Entre, Seigneur, même dans la cuisine si tu veux. Je t'apporterai de l'eau et de quoi te restaurer. ”
“Ne te fatigue pas. Il me suffit de rester dans ce jardin tranquille.”
Mais la femme veut Lui offrir de l'eau mélangée à je ne sais quoi et ensuite elle tournique dans le jardin, comme si elle voulait parler, mais elle n'ose pas. Elle s'occupe de ses légumes, mais c'est une feinte. En réalité elle s'occupe du Maître et l'enfant l'ennuie quand il pousse des cris pour la capture d'un papillon ou d'un autre insecte, car cela l'empêche d'entendre ce que dit Jésus. Elle s'impatiente et donne une claque au garçon... qui crie plus fort.
Jésus était en train de répondre au Zélote qui Lui avait demandé: “Crois-tu que Marie en soit émue?” Il avait répondu: “Plus qu'il ne semble...” Il se retourne et appelle à Lui l'enfant qui accourt pour finir de pleurer sur ses genoux.
La femme crie: “Benjamin! Viens ici, ne dérange pas.”
Mais Jésus dit: “Laisse-le, laisse-le. Il sera gentil et te laissera tranquille.” Puis à l'enfant: “Ne pleure pas. La maman ne t'a pas fait mal. Elle t'a seulement fait obéir, elle voulait seulement te faire obéir. Pourquoi criais-tu alors qu'elle voulait le silence? Peut-être elle se sent mal et tes cris l'ennuient.”
Le garçon, vivement, avec cette franchise spontanée des enfants qui fait le désespoir des grandes personnes, dit: “Non, elle ne se sent pas mal, mais elle voulait entendre ce que tu disais... Elle me l'a dit. Mais moi, qui voulais venir auprès de Toi, je faisais du vacarme exprès pour que tu me regardes.”
Tout le monde rit, et la femme rougit violemment.
“Ne rougis pas, femme, viens ici. Tu voulais m'entendre parler? Pourquoi?”
“Parce que tu es le Messie. Ce ne peut-être que Toi le Messie, avec le miracle que tu as fait... J'avais plaisir à t'entendre. Je ne sors jamais de Magdala car j'ai... un mari difficile et cinq petits. Le plus petit a quatre mois... et tu ne viens jamais ici. ”
“Je suis venu, et dans ta maison. Tu le vois.”
“C'est pour cela que je voulais t'entendre.”
“Où est ton mari?”
“En mer, Seigneur. S'il ne pêche pas, on ne mange pas. Je n'ai que ce petit jardin. Peut-il suffire pour sept personnes? Et pourtant Zachée le voudrait bien ... ”
“Sois patiente, femme. Tout le monde a sa croix.”
“Oh! non! Les effrontées n'ont que le plaisir. Tu as vu leur travail! Elles s'amusent et font souffrir. Elles ne se fatiguent pas à élever des enfants et à travailler. Elles n'attrapent pas des ampoules avec la pioche ou elles ne s'écorchent pas les mains à faire les lessives. Elles sont belles, fraîches. Pour elles ne vaut pas la condamnation d’Ève. Elles sont plutôt notre condamnation, car... les hommes... Tu me comprends.”
“Je te comprends. Mais sache qu'elles ont elles aussi leur redoutable croix. La plus redoutable. Celle qui ne se voit pas. Celle de la conscience qui les condamne, du monde qui les méprise, de leur sang qui les rejette, de Dieu qui les maudit. Elles ne sont pas heureuses, crois-le. Elles ne se fatiguent pas à enfanter et à travailler, elles ne se blessent pas les mains pour travailler. Mais elles se sentent brisées tout autant, avec la honte en plus. Mais leur cœur n'est qu'une plaie. N'envie pas leur bonne mine, leur fraîcheur, leur apparente sérénité. C'est un voile posé sur une ruine pleine de remords et qui ne leur donne pas la paix. N'envie pas leur sommeil, toi, mère honnête qui songes à tes innocents... Pour elles c'est le cauchemar sur leur oreiller. Et demain, quand elles arriveront à l'agonie ou à la vieillesse, le remords et la terreur. ”
“C'est vrai... Pardonne-moi... Tu me permets de rester ici?”
“Reste. Nous raconterons une belle parabole à Benjamin et ceux qui ne sont pas des enfants l'appliqueront à eux-mêmes et à Marie de Magdala. Écoutez.
Vous doutez que Marie revienne au Bien. Aucun signe, en elle, n'indique qu'elle fera ce pas. Effrontée et impudente, consciente de sa situation et de son pouvoir, elle a osé défier les gens et venir jusqu'au seuil de la maison où l'on pleure à cause d'elle. Au reproche de Pierre elle répond par un éclat de rire. Devant mon regard qui l'invite, elle se raidit orgueilleusement. Vous auriez peut-être voulu que pour l'amour de Lazare, par amour envers Moi-même, je lui parle directement, longuement, en la subjuguant par ma puissance en faisant voir ma force de Messie Sauveur. Non. Il ne faut pas. Je l'ai dit à propos d'une autre pécheresse, il y a plusieurs mois. Les âmes doivent se faire par elles-mêmes. Je passe, je jette la semence. Secrètement la semence travaille. L'âme doit être respectée dans son travail. Si la première semence ne s'enracine pas, on en sème une autre, une autre encore... ne renonçant que quand on a des preuves certaines de l'inutilité de l'ensemencement. Et on prie. La prière, c'est comme la rosée sur les mottes, elle les garde fraîches et fécondes, et la semence peut germer. Ne fais-tu pas ainsi, femme, avec tes légumes?
Maintenant écoutez la parabole du travail de Dieu dans les cœurs pour fonder son Royaume, car chaque cœur est un petit royaume de Dieu sur la terre. Ensuite, après la mort, tous ces petits royaumes s'agglomèrent en un seul, dans le Royaume des Cieux, Royaume sans bornes, saint, éternel.
Le Royaume de Dieu dans les cœurs est créé par le Divin Semeur. Il vient à son domaine - l'homme appartient à Dieu car tout homme Lui appartient dès son origine - et Il y répand sa semence. Puis Il s'en va vers d'autres domaines, vers d'autres cœurs. Les jours succèdent aux nuits et les nuits aux jours. Les jours amènent le soleil et la pluie: dans ce cas, le rayonnement de l'amour divin et l'effusion de la divine sagesse qui parle à l'esprit. Les nuits amènent les étoiles et le silence reposant: dans notre cas, les rappels lumineux de Dieu et le silence pour l'esprit afin de permettre à l'âme le recueillement et la méditation.
La semence, dans cette succession d'imperceptibles influences providentielles et puissantes, se gonfle, s'ouvre, met des racines, les enfonce, pousse à l'extérieur les premières petites feuilles, elle croît. Tout cela sans l'aide de l'homme. La terre produit spontanément l'herbe issue de la semence, puis l'herbe se fortifie et porte l'épi qui se lève, puis l'épi se dresse, se gonfle, se durcit, devient blond, dur, parfait dans la formation du grain. Quand il est mûr, le semeur revient et y met la faux parce qu'est venu pour cette semence le moment du parfait achèvement. Il ne pourrait se développer davantage et c'est le moment de le cueillir.
Dans les cœurs, ma parole fait le même travail. Je parle des cœurs qui accueillent la semence. Mais le travail est lent. Il faut éviter de tout abîmer par des interventions intempestives. Comme c'est dur pour la petite semence de s'ouvrir et d'enfoncer ses racines dans la terre! Pour le cœur dur et sauvage, ce travail est difficile aussi. Il doit s'ouvrir, se laisser fouiller, accueillir des nouveautés, peiner pour les nourrir, apparaître différent parce que recouvert de choses humbles et utiles et non plus de l'attrayante, pompeuse, inutile et exubérante floraison qui le revêtait précédemment. Il doit se contenter de travailler humblement, sans attirer l'admiration pour réaliser utilement l'Idée divine. Il doit activer toutes ses capacités pour croître et former l'épi. Il doit se consumer d'amour pour devenir grain. Et quand, après avoir triomphé des respects humains tellement, tellement, tellement pénibles, après avoir fatigué, souffert pour s'adapter à son nouveau vêtement, voilà qu'il doit s'en dépouiller pour subir une taille cruelle. Tout donner pour tout avoir. Rester dépouillé, pour être revêtu au Ciel de la robe des saints. La vie du pécheur qui devient saint est le plus long, le plus héroïque, le plus glorieux combat. Je vous le dis.
Comprenez par ce que je vous ai dit qu'il est juste que j'agisse avec Marie comme je le fais. Est-ce que peut-être j'ai agi autrement avec toi, Mathieu?”
“Non, mon Seigneur.”
“Et, dis-moi la vérité: est-ce ma patience qui t'a davantage persuadé ou les reproches acerbes des pharisiens?”
“C'est ta patience, au point que me voilà ici. Les pharisiens, avec leurs mépris et leurs anathèmes, me rendaient méprisant et par mépris j'agissais encore plus mal que je ne l'avais fait jusqu'alors. Voici ce qui arrive. On se raidit davantage quand, étant dans le péché, on s'entend traiter de pécheur. Mais, quand au lieu d'une insulte, c'est une caresse qui arrive, on reste stupéfait, puis on pleure... et, quand on pleure, l'armature du péché se déboulonne et tombe. On reste nu devant la Bonté et on la supplie de tout cœur de nous revêtir d'Elle-même.”
“Tu as bien parlé. Benjamin, est-ce que l'histoire te plaît? Oui? Bravo. Et la maman, où est-elle?”
Jacques d'Alphée répond: “Elle est sortie à la fin de la parabole, partie au pas de course par cette rue. ”
“Elle est peut-être allée à la mer pour voir si son époux arrive” dit Thomas.
“Non. Elle est allée chez sa veille mère pour prendre mes frères. Maman les conduit là-bas pour pouvoir travailler” dit l'enfant qui s'appuie confidentiellement sur les genoux de Jésus.
“Et toi, tu restes ici, homme? Tu dois être un bel aspic, si tu restes seul!” observe Barthélémy.
“Je suis le plus grand et je l'aide ... ”
“A gagner le Paradis, pauvre femme! Quel âge as-tu?” demande Pierre.
“Dans trois ans, je suis fils de la loi” dit fièrement le gamin.
“Sais-tu lire?” demande Thaddée.
“Oui... mais je vais doucement parce que... parce que le maître me met à la porte presque tous les jours ... ”
“Je l'avais dit!” dit Barthélémy.
“Mais j'agis ainsi parce que le maître est vieux et laid et il dit toujours les mêmes choses qui font dormir! S'il était comme Lui (et il montre Jésus) je serai attentif. Est-ce que tu frappes, Toi, celui qui dort ou qui joue?”
“Je ne frappe personne, mais je dis à mes élèves: "Soyez attentifs, pour votre bien et par amour pour Moi"” répond Jésus.
“Oui, comme ça! Par amour, oui. Non par peur.”
“Si tu deviens bon, le maître t'aimera.”
“Tu n'aimes que celui qui est bon? Il y a un moment, tu as dit que tu as été patient avec celui qui n'était pas bon...” La logique enfantine est serrée.
“Je suis bon avec tous. Mais j'aime beaucoup, beaucoup celui qui devient bon et avec lui je suis tellement, tellement bon.”
L'enfant réfléchit, puis il lève la tête et demande à Mathieu: “Toi, comment as-tu fait pour devenir bon?”
“Je l'ai aimé.”
L'enfant réfléchit encore, puis il regarde les douze et dit à Jésus: “Sont-ils tous bons, eux?”
“Certainement qu'ils le sont.”
“En es-tu sûr? Parfois, je suis sage, mais c'est quand je veux faire... de plus grosses sottises.”
Tout le monde rit bruyamment. Il rit aussi le petit homme en veine de franchise. Même Jésus rit aussi et le serre sur son cœur et lui donne un baiser.
L'enfant qui désormais est bien avec tout le monde veut jouer et dit: “Maintenant je vais te dire qui est bon” et il commence son choix. Il les observe tous et il va directement vers Jean et André qui sont voisins et dit: “Toi et toi, venez ici.” Puis il choisit les deux Jacques et les unit aux deux premiers. Puis il prend Thaddée. Il reste très pensif devant le Zélote et Barthélémy et dit: “Vous êtes vieux, mais vous êtes bons” et il les unit aux autres. Il considère Pierre qui subit l'examen en faisant des œillades comiques, et il le trouve bon. Mathieu aussi passe, et de même Philippe. À Thomas il dit: “Tu ris trop. Moi je suis sérieux. Ne sais-tu pas que mon maître dit que celui qui rit toujours, manque ensuite l'épreuve?” Mais en somme, Thomas aussi passe avec une mauvaise note, mais il est reçu à l'examen. Puis l'enfant retourne vers Jésus.
“Hé! dis donc, gamin, il y a encore moi. Je ne suis pas un arbre. Je suis jeune et beau. Pourquoi ne m'examines-tu pas?”
“Parce que tu ne me plais pas. Maman dit que quand une chose ne plaît pas, on n'y touche pas. On la laisse sur la table, que la prennent les autres, à qui elle peut plaire. Et elle dit que si quelqu'un offre une chose qui ne plaît pas, on ne dit pas: "Cela ne me plaît pas", mais on dit: "Merci, je n'ai pas faim". Moi, je n'ai pas faim de toi.”
“Mais comment? Regarde. Si tu me dis que je suis bon, je te donne cette pièce de monnaie.”
“Qu'est-ce que je vais en faire? Qu'est-ce qu'on achète avec un mensonge? Maman dit que les deniers qu'on gagne par une tromperie deviennent de la paille. Une fois je me suis fait donner par la grand-mère, au prix d'un mensonge, un didrachme pour m'acheter des fouaces au miel et, pendant la nuit, elle est devenue de la paille. Je l'avais mise dans ce trou sous la porte pour la prendre au matin et j'y ai trouvé une javelle de paille.”
“Mais, pourquoi ne me vois-tu pas bon? Qu'est-ce que j'ai? Le pied fendu? Suis-je laid?”
“Non, mais tu me fais peur.”
“Mais pourquoi?” demande l'Iscariote en s'approchant de lui.
“Je ne sais pas. Laisse-moi tranquille. Ne me touche pas ou je te griffe.”
“Quel hérisson! Il est fou.” Judas rit jaune.
“Je ne suis pas fou. C'est toi qui es méchant” et il se réfugie sur le sein de Jésus qui le caresse sans parler.
Les apôtres échangent des plaisanteries sur l'incident qui est peu reluisant pour l'Iscariote. Entre temps, voilà que la femme revient avec une douzaine de personnes, et puis encore, en voilà d'autres et encore d'autres. Elles sont une cinquantaine environ. Rien que des pauvres gens. “Tu vas leur parler? Au moins un petit peu. Celle-ci c'est la mère de mon mari et voilà mes enfants. Cet homme là est mon mari. Une parole, Seigneur” dit la femme d'un ton suppliant.
“Pour te remercier de ton hospitalité. Oui. Je vais la dire. ”
La femme entre dans la maison où la réclame le bébé. Et elle s'assied sur le seuil pour donner le sein à l'enfant.
“Écoutez. Ici sur mes genoux j'ai un garçon qui a parlé très sagement. Il a dit: "Tout ce qu'on obtient par tromperie devient de la paille". Sa maman lui a enseigné cette vérité.
Ce n'est pas une fable. C'est une vérité éternelle. Ce qu'on fait sans honnêteté ne réussit jamais. En effet le mensonge dans les paroles, dans les actes, dans la religion, c'est toujours le signe d'une alliance avec Satan, le maître du mensonge. Ne croyez pas que les œuvres qui permettent d'obtenir le Royaume des Cieux sont bruyantes et tapageuses. Ce sont des actions ordinaires, communes, mais faites dans un but surnaturel d'amour. L'amour c'est la semence de la plante qui, naissant en vous, s'élève jusqu'au Ciel et c'est à son ombre que naissent toutes les autres vertus. Je le comparerai à une minuscule graine de sénevé. Comme elle est petite! Une des plus petites parmi celles que l'homme sème. Et pourtant regardez quand la plante s'est développée combien elle devient forte avec sa frondaison épaisse et combien de fruits elle donne. Ce n'est pas le cent pour cent, mais le cent pour un. La plus petite, mais la plus active. Que de profit elle vous donne.
C'est la même chose pour l'amour. Si vous enfermez dans votre sein une semence d'amour, pour votre Dieu très Saint et pour votre prochain et si vos actions sont inspirées par l'amour, vous ne manquerez à aucun précepte du Décalogue. Vous ne mentirez pas à Dieu par une religion fausse faite de pratiques mais non de spiritualité. Vous ne mentirez pas au prochain en vous conduisant comme des enfants ingrats, des époux adultères ou même seulement trop exigeants, comme des commerçants malhonnêtes, des menteurs dans les relations, des violents envers qui vous est hostile. Regardez, à cette heure de chaleur, combien d'oiseaux se réfugient dans les feuillages de ce jardin. D'ici peu cette plante de sénevé, encore petite maintenant, sera un vrai perchoir. Tous les oiseaux viendront à l'abri et à l'ombre de ces plantes si touffues et si hospitalières. Les petits des oiseaux apprendront à voler en sécurité dans ces rameaux qui servent d'échelles pour monter et de filet pour éviter la chute. Il en est ainsi de l'amour, base du Royaume de Dieu.
Aimez et l'on vous aimera. Aimez et vous serez compatissants. Aimez et vous ne serez pas cruels en exigeant plus qu'il n'est permis de ceux qui vous sont soumis. Amour et sincérité pour obtenir. la paix et la gloire des Cieux. Autrement, comme l'a dit Benjamin, tous vos actes accomplis en mentant à l'amour et à la vérité se changeront en paille pour votre lit infernal. Je ne vous dis pas autre chose. Je vous dis seulement: ayez présent à vos esprits le grand précepte de l'amour et soyez fidèles à Dieu Vérité et à la vérité en toute parole, action et sentiment, car la vérité est fille de Dieu. Un continuel travail de perfectionnement de votre part, comme la semence qui croît jusqu'à ce qu'elle atteigne sa perfection. Un travail silencieux, humble, patient. Soyez certains que Dieu voit vos combats et vous récompense davantage pour un égoïsme vaincu, pour une vilaine parole que vous retenez, pour une exigence qui ne s'impose pas que si, armés pour la lutte, vous mettiez à mort l'ennemi. Le Royaume des Cieux, dont vous serez les possesseurs si vous vivez en justes, se construit avec les petites réalités de chaque jour. Avec la bonté, la modération, la patience, en se contentant de ce que l'on a, avec la compassion réciproque, avec l'amour, l'amour, l'amour.
Soyez bons. Vivez en paix les uns avec les autres. Ne jasez pas. Ne jugez pas. Dieu sera alors avec vous. Je vous donne ma paix comme bénédiction et comme remerciement de la foi que vous avez en Moi.”
Puis Jésus se tourne vers la femme en disant: “Que Dieu te bénisse en particulier parce que tu es une sainte épouse et une sainte mère. Persévère dans la vertu. Adieu, Benjamin. Sois toujours plus aimant de la vérité et obéis à ta mère. La bénédiction pour toi et pour tes frères et pour toi, mère.”
Un homme s'avance, il est confus et balbutie: “Mais, mais... je suis ému de ce que tu dis de mon épouse... Je ne savais pas ... ”
“Tu n'as pas des yeux et l'intelligence, peut-être?”
“Si.”
“Pourquoi ne t'en sers-tu pas? Tu veux que je les ouvre?”
“Tu l'as déjà fait, Seigneur. Mais, je l'aime bien, sais-tu? C'est que... on s'habitue... et... et ... ”
“Et on se croit permis d'exiger trop parce que l'autre est meilleur que nous... Ne le fais plus. Tu es toujours en danger avec ton métier. Ne crains pas les bourrasques si Dieu est avec toi. Mais si c'est l'Injustice, crains fortement. Tu as compris?”
“Plus que tu ne dis. Mais je chercherai à t'obéir... Je ne savais pas...” et il regarde sa femme comme s'il la voyait pour la première fois.
Jésus bénit et sort sur la petite route. Il reprend son chemin vers la campagne.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 11 novembre 2018, Vingt-cinquième Dimanche après la Pentecôte (5ème ap. l'épiph.)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,24-30. 
En ce temps-là, Jésus dit aux foules cette parabole : "Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui avait semé de la bonne semence dans son champ.
Or, pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint et sema à son tour de l'ivraie, au beau milieu du froment, et il s'en alla.
Quand l'herbe eut poussé et donné son fruit, alors apparut aussi l'ivraie.
Et les serviteurs du maître de maison vinrent lui dire : Maître, n'avez-vous pas semé de bonne semence dans votre champ ? D'où vient donc qu'il s'y trouve de l'ivraie ?
Il leur dit : C'est un ennemi qui a fait cela. Les serviteurs lui disent : Voulez-vous que nous allions la ramasser ?
Non, dit-il, de peur qu'en ramassant l'ivraie vous n'arrachiez aussi le froment.
Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson, et au temps de la moisson je dirai aux moissonneurs : Ramassez d'abord l'ivraie, et liez-la en bottes pour la brûler ; quant au froment, amassez-le dans mon grenier. "
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 3, Ch 181
  • Ancienne traduction :  Tome 3, Ch 41, p 241        (CD 3, piste 81)
Une aube claire fait briller comme des perles les eaux du lac et enveloppe les collines d'une brume légère comme un voile de mousseline, à travers laquelle apparaissent embellis les oliviers et les noyers, les maisons et les mamelons des pays qui environnent le lac. Les barques glissent tranquilles et silencieuses en direction de Capharnaüm. Mais à un certain moment Pierre tourne la barre du gouvernail si rudement que la barque penche d'un côté.“Que fais-tu?” demande André.“Il y a la barque d'un hibou! Elle sort maintenant de Capharnaüm. J'ai de bons yeux, et depuis hier soir, un flair de policier. Je ne veux pas qu'ils nous voient. Je reviens au fleuve. Nous irons à pied.”L'autre barque aussi a suivi la manœuvre, mais Jacques qui tient la barre, demande à Pierre: “Pourquoi as-tu fait cela?” “Je te le dirai. Suis-moi.”Jésus, qui est assis à la poupe, se réveille quand il est presque à la hauteur du Jourdain. “Mais que fais-tu, Simon?” lui demande-t-il.“On descend ici. Il y a un chacal en vue. On ne peut aller à Capharnaüm aujourd'hui. Je vais y aller d'abord pour me rendre compte, moi. Simon et Nathanaël viennent avec moi. Trois dignes personnes contre trois indignes... si pourtant les indignes ne sont pas davantage.” “Ne vois pas des pièges partout maintenant! N'est-ce pas la barque de Simon le pharisien?” “C'est bien elle.” “Il n'était pas à la capture de Jean.” “Je ne sais rien.” “Il est toujours respectueux à mon égard.” “Je ne sais rien.” “Tu me fais paraître lâche.” “Je ne sais rien.”Bien que Jésus n'ait pas envie de rire, il doit sourire pour le saint entêtement de Pierre. “Mais, nous devrons pourtant aller à Capharnaüm. Si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera plus tard ... ” “Je t'ai dit que j'y vais d'abord moi et je me rends compte et... le cas échéant... je ferai encore cette... ce sera une grosse épine à avaler... mais je le ferai par amour pour Toi... J'irai... j'irai chez le centurion lui demander protection ... ” “Mais non, il ne faut pas!”La barque s'arrête sur une petite plage déserte en face de Bethsaïda. Tous descendent.“Venez, vous deux. Viens toi aussi, Philippe. Vous, les jeunes, restez ici. Nous aurons vite fait.”Le nouveau disciple Élie supplie: “Viens chez moi Maître. Je serais si heureux de te donner l'hospitalité ... ” “Je viens. Simon, tu me rejoindras chez Élie. Adieu, Simon. Va. Mais sois bon, prudent et miséricordieux. Viens, que je te baise et te bénisse.”Pierre ne promet pas d'être bon, ni patient, ni miséricordieux. Il se tait et échange un baiser avec son Maître. Même le Zélote, Barthélémy et Philippe échangent le baiser d'adieu et les deux troupes se séparent en allant dans deux directions opposées.Quand ils entrent à Corozaïn, l'aurore a fait place au plein jour. Il n'y a pas de tiges qui ne brillent de gemmes de rosée. Les oiseaux chantent de tous côtés. Il y a un air pur, frais qui semble même avoir le goût de lait, d'un lait végétal plutôt qu'animal. L'odeur des grains qui se forment dans les épis, des amandiers chargés de fruits... une odeur que j'ai sentie pendant les fraîches matinées dans les champs fertiles de la plaine du Pô.Ils arrivent très vite à la maison d'Élie. Mais déjà beaucoup de gens à Corozaïn savent que le Maître est arrivé et au moment où Jésus va mettre le pied sur le seuil, une mère accourt en criant:“Jésus, fils de David, pitié pour mon enfant!” Elle a dans les bras une fillette d'une dizaine d'années, au teint cireux et très amaigrie. Plus que cireux le teint est jaunâtre.“Qu'a ta fille?” “Les fièvres. Elle les a prises aux pâturages le long du Jourdain car nous sommes les bergers d'un homme riche. J'ai été appelée par le père près de la petite malade. Lui maintenant est retourné à la montagne. Mais Toi, tu sais qu'avec ce mal on ne peut aller en des lieux élevés. Comment puis-je rester ici? Le maître m'a laissée jusqu'à présent. Mais moi, je suis à la laine et à la mise bas. Le temps du travail arrive pour nous, les bergers. Nous serons renvoyés ou séparés si je reste. Je verrai mourir ma fille si je vais à l'Hermon.” “As-tu la foi que je puisse?” “J'ai parlé à Daniel, berger d'Élisée. Il m'a dit: "Notre Enfant guérit tout mal. Va trouver le Messie". Depuis par-delà le lac de Méron, je suis venue à ta recherche avec elle dans les bras. J'aurais toujours marché jusqu'à ce que je te trouve ... ” “Ne marche plus que pour retourner chez toi, à ton travail tranquille. Ta fille est guérie, car je le veux. Va-t-en en paix. ”La femme regarde sa fille et regarde Jésus. Peut-être elle espère voir à l'instant la fillette grasse et avec de belles couleurs. Voilà que la fillette écarquille ses yeux fatigués, qu'auparavant elle tenait fermés, en regardant Jésus et elle sourit.“Ne crains rien, femme. Je ne te trompe pas. La fièvre est disparue pour toujours. De jour en jour elle reprendra une bonne mine. Laisse-la aller. Elle ne chancellera plus et ne sentira pas la fatigue. ”La mère pose par terre la fillette qui se tient bien droite et sourit, toujours plus joyeuse. À la fin, elle gazouille de sa voix argentine: “Bénis le Seigneur, maman! Je suis bien guérie! Je le sens” et, dans sa simplicité de pastourelle et de fillette, elle s'élance au cou de Jésus et le baise. La mère, réservée comme l'âge l'enseigne, se prosterne et baise le vêtement du Seigneur en le bénissant.“Allez. Souvenez-vous du bienfait que vous avez eu de Dieu et soyez bonnes. La paix soit avec vous.”Mais la foule s'attroupe dans le petit jardin de la maison d'Élie et réclame la parole du Maître. Et, bien que Jésus n'ait guère envie de parler, affligé comme il l'est par la capture du Baptiste et par la façon dont elle est survenue, il se rend et, à l'ombre des arbres, il commence à parler.“En cette belle période où les grains forment Pépi, je veux vous proposer une parabole empruntée au grain. Écoutez.Le Royaume des Cieux est semblable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Mais, pendant que l'homme et ses serviteurs dormaient, son ennemi est arrivé et a semé des graines d'ivraie sur les sillons et puis s'en est allé. Personne, au début, ne s'aperçut de rien. L'hiver arriva avec les pluies et le givre. Arriva la fin du mois de Tébeth et le grain germa, le vert tendre des petites feuilles qui pointaient à peine. Elles paraissaient toutes égales dans leur enfance innocente. Vint le mois de Scebat et puis d'Adar. Les plantes se formèrent et les épis formèrent leurs grains. On vit alors que le vert n'était pas que du grain mais qu'il y avait aussi de l'ivraie bien enroulée avec ses vrilles fines et tenaces sur les tiges du blé.Les serviteurs du maître allèrent à la maison et lui dirent: ",Seigneur, quelles graines as-tu semées? Ce n'était pas des graines de choix qui n'étaient pas mélangées à d'autres semences?""Mais si, certainement. J'en ai choisi les grains, tous de même qualité. Et j'aurais bien vu s'il y avait eu d'autres semences"."Et pourquoi alors tant d'ivraie a-t-il poussé parmi ton grain?"Le maître réfléchit et puis il dit: "C'est un ennemi qui m'a fait cela pour me faire du tort".Les serviteurs demandèrent alors: "Veux-tu que nous allions parmi les sillons et que patiemment nous dégagions les épis de l'ivraie en arrachant ce dernier? Commande, et nous le ferons".Mais le maître répondit: "Non. Vous pourriez, en le faisant, arracher aussi le grain et presque certainement abîmer les épis encore tendres. Laissez-les ensemble jusqu'à la moisson. Alors je dirai aux moissonneurs: 'Fauchez tout ensemble; puis, avant de lier les gerbes, maintenant que la sécheresse a rendu friables les vrilles de l'ivraie, et que les épis serrés sont plus robustes et plus durs, séparez l'ivraie du grain et faites-en des bottes à part. Vous les brûlerez ensuite et cela fera une fumure pour le sol. Quant au bon grain, vous le porterez dans les greniers et il servira à faire du pain excellent, pour la honte de l'ennemi qui n'aura gagné que d'être méprisable à Dieu à cause de sa méchanceté' ".Maintenant, réfléchissez entre vous que de fois et de quelle abondance sont les semailles de l'Ennemi dans vos cœurs. Et comprenez comme il faut veiller avec patience et constance pour faire en sorte que peu d'ivraie se mélange au grain choisi. Le sort de l'ivraie, c'est de brûler. Voulez-vous brûler ou devenir citadins du Royaume? Vous dites que vous voulez être citadins du Royaume. Eh bien, sachez l'être. Le bon Dieu vous donne la Parole. L'ennemi veille pour la rendre nuisible, car la farine de grain mélangée à la farine d'ivraie donne un pain amer et nocif pour les intestins. Sachez, par votre bonne volonté, s'il y a de l'ivraie dans votre âme, la mettre à part pour la jeter, pour n'être pas indignes de Dieu. Allez, fils, la paix soit avec vous.”Les gens se dispersent lentement. Dans le jardin il ne reste que les huit apôtres et en plus Élie, son frère, sa mère et le vieil Isaac qui se nourrit l'âme à regarder son Sauveur.“Venez autour de Moi et écoutez. Je vous explique le sens complet de la parabole qui a encore deux aspects en plus de celui que j'ai dit à la foule.Dans son sens universel, la parabole a cette explication: le champ c'est le monde. La bonne semence ce sont les fils du Royaume de Dieu semés par Dieu dans le monde en attendant d'arriver à leur fin et d'être coupés par la Faucheuse et amenés au Maître du monde pour qu'Il les mette dans ses greniers. L'ivraie ce sont les fils du Malin répandus, à leur tour, sur le champ de Dieu dans l'intention de faire de la peine au Maître du monde et de nuire aussi aux épis de Dieu. L'Ennemi de Dieu les a, par un sortilège, semés exprès, car vraiment le diable dénature l'homme jusqu'à en faire une créature qui soit sienne et il la sème pour corrompre les autres qu'il n'a pas pu asservir autrement. La moisson, ou mieux la formation des gerbes et leur transport dans les greniers, c'est la fin du monde et ce sont les anges qui en sont chargés. Il leur a été ordonné de rassembler les créatures après la fauchaison et de séparer le grain de l'ivraie et de même que dans la parabole on brûle cette dernière, ainsi seront brûlés dans le feu éternel les damnés, au Jugement Dernier.Le Fils de l'homme les enverra pour enlever de son Royaume tous les artisans de scandale et d'iniquité. Car alors le Royaume se trouvera sur la terre et au Ciel et aux citoyens du Royaume sur la terre seront mêlés de nombreux fils de l'Ennemi. Ceux-ci atteindront, comme il est dit aussi par les Prophètes, la perfection du scandale et de l'abomination dans toute leur activité terrestre et donneront de terribles ennuis aux fils de l'esprit. Dans le Royaume de Dieu, aux Cieux, on aura déjà expulsé ceux qui sont corrompus, car la corruption n'entre pas au Ciel. Donc, les anges du Seigneur en passant la faux dans les rangs de la dernière récolte, faucheront et sépareront le grain de l'ivraie et jetteront cette dernière dans la fournaise ardente où il n'y a que pleurs et grincements de dents, et emmèneront au contraire les justes, le grain de choix, dans la Jérusalem éternelle où ils brilleront comme des soleils dans le Royaume de Celui qui est mon Père et le vôtre.Voilà le sens général. Mais pour vous, il y en a encore un autre qui répond à des questions que plusieurs fois et spécialement depuis hier soir vous vous posez. Vous vous demandez: "Mais, dans la masse des disciples, il peut donc y avoir des traîtres?" et en votre cœur vous frémissez d'horreur et de peur. Il peut y en avoir. Il y en a certainement.Le Semeur répand le bon grain. Dans ce cas, plus que répandre on pourrait dire: "choisit", car le Maître, que ce soit Moi ou que ce soit le Baptiste, avait choisi ses disciples. Comment alors se sont-ils dévoyés? Non, ce n'est pas cela qu'il faut dire. Je me suis mal exprimé en parlant de "semence" pour les disciples. Vous pourriez mal comprendre. Je vais dire alors "champ". Autant de disciples autant de champs, choisis par le Maître pour former l'aire du Royaume de Dieu, les biens de Dieu. Sur eux le Maître se fatigue pour les cultiver afin qu'ils donnent le cent pour cent. Tous les soins. Tous. Avec patience. Avec amour. Avec sagesse. Avec fatigue. Avec constance. Il voit aussi leurs mauvaises tendances, leur aridité et leur avidité. Il voit leurs entêtements et leurs faiblesses. Mais il espère, il espère toujours, et fortifie son espérance par la prière et la pénitence, car il veut les amener à la perfection.Mais les champs sont ouverts. Ce ne sont pas des jardins bien clos, entourés de murailles épaisses, dont le maître est le seul propriétaire et où il puisse seul entrer. Ils sont ouverts, placés au centre du monde, parmi le monde. Tous peuvent s'en approcher, tous peuvent y pénétrer. Tous et tout. Oh! il n'y a pas seulement l'ivraie comme mauvaise semence. L'ivraie: pourrait être le symbole de la légèreté amère de l'esprit du monde. Mais voilà qu'y naissent, jetées par l'ennemi, toutes les autres semences. Voici les orties. Voici le chiendent. Voici la cuscute. Voici les liserons. Voici enfin la ciguë et les poisons. Pourquoi? Pourquoi? Que sont-ils?Les orties: les esprits piquants, indomptables qui blessent par surabondance de venin et qui donnent tant de désagrément. Le chiendent. les parasites qui épuisent le maître et qui ne savent qu'importuner et sucer, profitant de son travail et faisant du tort aux personnes de bonne volonté qui tireraient réellement un plus grand fruit si le maître n'était pas troublé et dérangé par les soins qu'exige le chiendent. Les liserons inertes qui ne s'élèvent de terre qu'en profitant des autres. La cuscute: tourment sur le chemin déjà pénible du maître et pour les disciples fidèles qui le suivent. Ils s'accrochent, s'enfoncent, déchirent, griffent, apportent méfiance et souffrance. Les poisons: les criminels parmi les disciples, ceux qui en arrivent à trahir et à éteindre la vie comme la ciguë et les autres plantes toxiques. Avez-vous jamais vu comme elle est belle, avec ses petites fleurs qui deviennent des petites boules blanches, rouges, bleu-violet? Qui dirait que cette corolle étoilée, blanche ou à peine rosée avec son petit cœur d'or, qui dirait que ces coraux multicolores si semblables aux autres baies qui font les délices des oiseaux et des enfants peuvent, arrivés à maturité, donner la mort? Personne. Et les innocents se jettent dessus. Ils les croient bons comme eux-mêmes... ils les cueillent et en meurent.Ils les croient tous bons comme eux! Oh! quelle vérité qui élève le maître et condamne celui qui le trahit! Comment? La bonté ne désarme pas? Elle ne rend pas le malveillant inoffensif? Non. Elle ne le rend pas tel, car l'homme tombé et devenu la proie de l'Ennemi est insensible à tout ce qui est supérieur. Tout ce qui est supérieur change pour lui d'aspect. La bonté devient une faiblesse qu'il est permis de piétiner et qui exacerbe sa malveillance comme, chez un fauve, la volonté d'égorger est exacerbée par l'odeur du sang. Et même le maître est toujours un innocent... et il laisse le traître l'empoisonner car il ne peut penser qu'un homme puisse être le meurtrier de celui qui est innocent.Chez les disciples, les champs du Maître, viennent les ennemis. Ils sont si nombreux. Le premier c'est Satan. Les autres, ses serviteurs, à savoir les hommes, les passions, le monde et la chair. Voilà, voilà que le disciple ils l'atteignent plus facilement parce qu'il ne reste pas tout près du Maître, mais il se tient en équilibre entre le Maître et le monde. Il ne sait pas, il ne veut pas se séparer de ce qui est monde, chair, passion et démon, pour être tout entier à celui qui l'amène à Dieu. Sur lui ils répandent leurs semences le monde, la chair, les passions, le démon. L'or, la puissance, la femme, l'orgueil, la peur d'être mal jugé par le monde, l'esprit d'utilitarisme. "Les grands sont les plus forts. Voici que je les sers pour les avoir comme amis". Et on devient criminel et on se damne pour ces misérables choses!...Pourquoi le Maître qui voit l'imperfection du disciple, même s'il ne veut pas se rendre à la pensée: "Celui-ci me donnera la mort", ne l'exclut-il pas immédiatement de sa suite? C'est ce que vous vous demandez. Parce qu'il est inutile de le faire. S'il le faisait, cela ne l'empêcherait pas de l'avoir comme ennemi, doublement ennemi et plus acharné, par la rage ou la douleur d'être découvert ou d'être chassé. La douleur, oui. Car parfois le disciple mauvais ne se rend pas compte qu'il est tel. Le travail du démon est tellement subtil qu'il ne le remarque pas. Il devient un démon sans soupçonner qu'il subit cette transformation. La rage. Oui. La rage d'être connu pour ce qu'il est quand il n'est pas inconscient du travail de Satan et de ses adeptes: les hommes qui tentent celui qui est faible par ses faiblesses, pour enlever du monde le saint qui les offense à cause de leur méchanceté qu'ils comparent à sa bonté. Et alors le saint prie et s'abandonne à Dieu. "Que soit fait ce que Tu permets qu'on fasse" dit-il. Il ajoute seulement cette réserve: "pourvu que cela serve à ton but". Le saint sait que l'heure viendra où la mauvaise ivraie sera séparée de sa moisson. Par qui? Par Dieu Lui-même qui ne laisse pas faire au-delà de ce qui est utile au triomphe de sa volonté d'amour.”“Mais si tu admets que c'est toujours Satan et ses adeptes... il me semble que la responsabilité du disciple en est diminuée” dit Mathieu.“Ne le pense pas. Si le Mal existe, le Bien aussi existe et il y a dans l'homme le discernement, et avec lui la liberté.”“Tu dis que Dieu ne laisse pas faire au-delà de ce qui est utile au triomphe de sa volonté d'amour. Donc cette erreur est utile s'Il la permet et elle sert au triomphe de la volonté divine” ajoute l'Iscariote.“Et tu conclus, comme Mathieu, que cela justifie le crime du disciple. Dieu avait créé le lion sans férocité et le serpent sans venin. Maintenant, l'un est féroce, l'autre est venimeux. Mais Dieu les a séparés de l'homme pour cette raison. Médite sur cela et fais-en l'application. Rentrons. Le soleil est déjà fort, trop fort comme pour un commencement d'orage, et vous êtes fatigués par une nuit sans sommeil.” Élie dit: “La maison a en haut une pièce grande et fraîche. Vous pourrez y reposer.” Ils montent par l'escalier extérieur. Mais seuls les disciples s'étendent sur les nattes pour se reposer. Jésus sort sur la terrasse ombragée dans un coin par un rouvre très haut et il s'absorbe dans ses pensées.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 4 novembre 2018, Vingt-quatrième Dimanche après la Pentecôte (4ème ap. l'épiph.)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 8,23-27. 
En ce temps-là, Jésus monta dans la barque, et ses disciples le suivirent.
Et voici que la mer devint très agitée, au point que la barque était couverte par les vagues : lui cependant dormait.
Ses disciples s'approchèrent, le réveillèrent et lui dirent : " Seigneur, sauvez-nous, nous périssons ! "
Il leur dit : " Pourquoi êtes-vous peureux, hommes de peu de foi ? " Alors il se dressa et commanda avec force aux vents et à la mer, et il se fit un grand calme.
Et les hommes, saisis d'admiration, disaient : " Qui est-il donc, que même les vents et la mer lui obéissent ? "
Extrait de la traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain tridentin. 
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 3, Ch 185
  • Ancienne traduction :  Tome 3, Ch 45, p 264        (CD 3 (2ème cd), piste 6)
Combien a été grande ma douceur d'aujourd'hui.
Je travaillais à cette broderie que vous savez et j'écoutais de la musique en compagnie de personnes familières. J'étais donc distraite des choses habituelles. Voilà qu'à l'improviste la vision m'en abstrait en me donnant un autre visage que, heureusement, Paola fut seule à comprendre. Je suis restée avec cette joie tout l'après-midi jusqu'au moment du collapsus habituel. Il est arrivé plus tôt qu'à l'ordinaire parce que, quand j'ai ces visions, mes forces physiques et surtout cardiaques éprouvent une forte dispersion qui ne me fait pas souffrir car elle est compensée par une telle joie spirituelle. Maintenant que tout le monde dort, je vous fais part de ma joie.
J'ai "vu" l'Évangile d'aujourd'hui. Notez que ce matin, en le lisant, je m'étais dit: “Voici un épisode évangélique que je ne verrai jamais car il se prête peu à une vision.” Au contraire, au moment où j'y pensais le moins, il est justement venu me combler de joie. Voici ce que j'ai vu.

Une barque à voile pas excessivement grande mais pas petite. C'est une barque de pêche sur laquelle peuvent aisément se mouvoir cinq ou six personnes. Elle fend les eaux d'un lac d'une couleur bleu intense.
Jésus dort à la poupe. Il est vêtu de blanc comme à l'ordinaire. Il a la tête posée sur le bras gauche, et sous son bras et sa tête il a mis son manteau gris-bleu replié plusieurs fois. Il est assis, pas allongé, sur le fond de la barque et appuie sa tête sur la tablette qui se trouve à l'extrémité de la poupe. Je ne sais pas le nom que lui donnent les marins. Il dort tranquillement. Il est fatigué. Il est tranquille.
Pierre est au gouvernail, André s'occupe des voiles, Jean et deux autres dont je ne sais qui ils sont, remettent en ordre amarres et filets au fond de la barque, comme s'ils avaient l'intention de se préparer à pêcher, peut-être pendant la nuit. Je dirais que le jour décline car le soleil descend déjà à l'occident. Les disciples ont tous remonté leurs tuniques pour être plus libres dans leurs mouvements et pour aller d'un endroit à l'autre de la barque en passant par-dessus les rames, les sièges, les paniers et les filets sans être gênés par leurs vêtements. Ils ont tous enlevé leurs manteaux. Je vois le ciel s'obscurcir et le soleil qui se cache derrière des nuages d'orage débouchés à l'improviste de derrière la pointe d'une colline. Le vent les pousse rapidement vers le lac. Le vent pour l'instant est en haut et le lac est encore tranquille. Seulement il prend une teinte plus sombre et se plisse en surface. Ce ne sont pas encore des vagues mais déjà l'eau commence à remuer.
Pierre et André observent le ciel et le lac et se disposent à manœuvrer pour accoster. Mais le vent s'abat sur le lac, et en quelques minutes, tout bouillonne et écume. Les flots qui s'entrechoquent et heurtent le bateau, l'élèvent, l'abaissent, le retournent en tous sens, empêchent la manœuvre du gouvernail comme le vent gêne celle de la voile qu'il faut carguer.
Jésus dort. Ni les pas, ni les voix excitées des disciples, ni non plus le sifflement du vent et le choc des vagues contre les flancs du bateau et la proue ne l'éveillent. Ses cheveux flottent au vent et il reçoit quelques embruns. Mais Lui dort. Jean va de la proue à la poupe et le couvre de son manteau qu'il a tiré de dessous une tablette. Il le couvre avec un délicat amour.
La tempête devient de plus en plus brutale. Le lac est noir comme si on y avait versé de l'encre, strié par l'écume des vagues. La barque engloutit de l'eau et se trouve poussée au large par le vent. Les disciples suent à la manœuvre et pour écoper l'eau que les vagues projettent. Mais cela ne sert à rien. Eux maintenant pataugent dans l'eau qui leur arrive à mi-jambe et la barque ne cesse de s'alourdir.
Pierre perd son calme et sa patience. Il donne le gouvernail à son frère, et en titubant va vers Jésus qu'il secoue vigoureusement. Jésus s'éveille et lève la tête.
“Sauve-nous, Maître, nous périssons!” Lui crie Pierre (il lui faut crier pour se faire entendre).
Jésus regarde son disciple fixement, il regarde les autres et puis il regarde le lac: “As-tu foi que je puisse vous sauver?”
“Vite, Maître” crie Pierre, alors qu'une vraie montagne d'eau, partant du milieu du lac se dirige rapidement sur la pauvre barque. On dirait une trombe tant elle est élevée et effrayante.
Les disciples qui la voient venir s'agenouillent et s'agrippent où et comme ils peuvent, persuadés que c'est la fin.
Jésus se lève, debout sur la tablette de la proue. Sa figure blanche se détache sur la tempête livide. Il étend les bras vers la lame et dit au vent: “Arrête et tais-toi” et à l'eau: “Calme-toi. Je le veux.”
Alors l'énorme vague se dissout en écume qui retombe sans dégâts. Un dernier rugissement qui s'éteint en un murmure, comme était le sifflement du vent qui se change en un soupir. Et sur le lac pacifié revient la sérénité du ciel et l'espérance et la foi dans le cœur des disciples.
La majesté de Jésus je ne puis la décrire. Il faut la voir pour la comprendre. Et je la goûte en mon intime, car elle m'est toujours présente et je revois comme était tranquille le sommeil de Jésus et comme était puissant son empire sur les vents et les flots.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Jeudi 1er novembre 2018, Fête de tous les Saints

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,1-12. 
En ce temps-là, Jésus, voyant les foules, gravit la montagne. Il s'assit, et ses disciples vinrent à lui.
Alors, prenant la parole, il se mit à les enseigner, en disant :
" Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux !
Heureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre !
Heureux ceux qui sont affligés, car ils seront consolés !
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés !
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde !
Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !
Heureux les pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu !
Heureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, car le royaume des cieux est à eux !
Heureux serez-vous, lorsqu'on vous insultera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense est grande dans les cieux ; car c'est ainsi qu'ils ont persécuté les prophètes qui ont été avant vous.
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 3, Ch 170
  • Ancienne traduction :  Tome 3, Ch 30, p 150        (CD 3, piste 51)
Jésus parle aux apôtres en leur assignant à chacun une place pour diriger et surveiller la foule qui monte dès les premières heures de la matinée, avec des malades portés sur les bras ou sur des brancards ou qui se traînent avec des béquilles. Dans la foule, il y a Etienne et Hermas. L'air est pur et un peu frais mais le soleil a vite fait de tempérer cet air de montagne un peu vif. C'est tout avantage, car le soleil donne à l'air une fraîcheur qui n'est pas désagréable. Les gens s'assoient sur des pierres ou des rochers épars dans la vallée entre les deux cimes. Certains attendent que le soleil ait séché l'herbe humide de rosée pour s'asseoir à même le sol. Il y a une foule nombreuse venue de toutes les régions de Palestine, et de toutes conditions. Les apôtres sont perdus dans la foule, mais comme des abeilles qui vont et viennent du pré au rucher, ils reviennent de temps à autre auprès du Maître, pour le renseigner, pour le questionner, pour avoir le plaisir que le Maître les regarde de près. Jésus monte un peu plus haut que le pré qui est au fond de la vallée, s'adosse à la paroi d'un rocher et commence à parler. “Plusieurs m'ont demandé pendant une année de prédication: "Mais, Toi, qui te dis le Fils de Dieu, dis-nous ce qu'est que le Ciel, ce qu'est que le Royaume, ce qu'est Dieu, car nous avons des idées confuses. Nous savons que le Ciel existe avec Dieu et les anges. Mais personne n'est jamais venu nous dire comment il est, puisque il est fermé aux justes". On m'a même demandé ce qu'est que le Royaume et ce qu'est Dieu. Et je me suis efforcé de vous expliquer ce qu'est que le Royaume et ce qu'est Dieu. Efforcé, non parce qu'il m'était difficile de m'expliquer, mais parce qu'il m'est difficile, pour un ensemble de circonstances, de vous faire accepter une vérité qui se heurte, en ce qui concerne le Royaume, contre tout un édifice d'idées qui se sont accumulées au cours des siècles, et en ce qui concerne Dieu contre la sublimité de sa Nature. D'autres encore m'ont demandé: "C'est bien pour ce qui est du Royaume et ce qui est de Dieu. Mais comment conquiert-on celui-ci et celui-là?" Ici aussi j'ai cherché à vous expliquer patiemment l'âme véritable de la Loi du Sinaï. Celui qui fait sienne cette âme s'approprie le Ciel. Mais pour vous expliquer la Loi de Sinaï il faut aussi faire entendre le ton sévère du Législateur et de son Prophète. S'ils promettent des bénédictions à ceux qui l'observent, ils menacent de peines terribles et de malédictions ceux qui désobéissent. La manifestation du Sinaï fut terrible et cette terreur se reflète dans toute la Loi, se reflète dans tous les siècles et dans toutes les âmes. Mais Dieu n'est pas seulement Législateur. Il est Père. Et un Père d'une immense bonté. Peut-être, et sans aucun doute, vos âmes affaiblies par le péché d'origine, par les passions, par les péchés, par des égoïsmes de toutes sortes les vôtres et ceux d'autrui, ces derniers vous faisant une âme irritée, les vôtres une âme fermée, ne peuvent s'élever à la contemplation des infinies perfections de Dieu et de la bonté, encore moins que de toute autre, parce c'est la vertu qui avec l'amour est le moins le partage des mortels. La bonté! Oh! la douceur d'être bons, sans haine, sans envie, sans orgueil! Avoir des yeux qui ne regardent que pour aimer, des mains qui ne se tendent que pour des gestes d'amour, des lèvres qui ne profèrent que des paroles d'amour, et un cœur, un cœur surtout qui uniquement rempli d'amour force les yeux, les mains, et les lèvres à des actes d'amour! Les plus savants d'entre vous savent de quels dons Dieu avait enrichi Adam, pour lui et pour ses descendants. Même les plus ignorants parmi les fils d'Israël savent qu'il y a en nous un esprit. Seuls les pauvres païens l'ignorent, cet hôte royal, ce souffle vital, cette lumière céleste qui sanctifie et vivifie notre corps. Mais les plus savants savent quels dons avaient été donnés à l'homme, à l'esprit de l'homme. Dieu n'a pas été moins généreux pour l'esprit, que pour la chair et le sang de la créature qu'Il avait faite avec un peu de boue et avec son souffle. Comme Il avait donné les dons naturels de beauté et d'intégrité, d'intelligence et de volonté, le don de s'aimer soi-même et d'aimer les autres, de la même façon Il avait donné les dons moraux avec la soumission des sens à la raison. Ainsi dans la liberté et la maîtrise de soi et de la propre volonté, dont Dieu avait doté Adam, ne s'insinuait pas le pervers esclavage des sens et des passions, mais libre était l'amour de soi, libre la volonté, libre une juste jouissance, qui ne vous fait pas esclaves en vous faisant sentir ce poison que Satan a répandu et qui déborde, en vous amenant hors du lit limpide sur des terrains fangeux, dans des marais malsains où fermentent les fièvres des sens charnels et des sens moraux. Pour que vous sachiez que le désir de la pensée vient aussi du sens. Et ils eurent des dons surnaturels, à savoir la Grâce sanctifiante, le destin supérieur, la vision de Dieu. La Grâce sanctifiante: la vie de l'âme. Cette chose extrêmement spirituelle déposée dans notre âme spirituelle. La Grâce qui nous fait fils de Dieu car elle nous préserve de la mort du péché, et celui qui n'est pas mort "vit" dans la maison du Père: le Paradis; dans mon Royaume: le Ciel. Qu'est-ce que cette Grâce qui sanctifie et qui donne Vie et Royaume? Oh! n'employez pas des flots de paroles! La Grâce c'est l'amour. La Grâce, par conséquent, c'est Dieu. C'est Dieu qui en s'admirant dans la créature qu'Il a créée parfaite s'y aime, s'y contemple, s'y désire, se donne ce qui est sien pour multiplier son avoir, pour jouir de cette multiplication, pour s'aimer en tant d'êtres qui sont d'autres Lui-Même. Oh! fils! Ne frustrez pas Dieu de ce qui est son droit! Ne dépouillez pas Dieu de ce qui est son avoir! Ne décevez pas Dieu en ce qui est son désir! Pensez qu'Il agit par amour. Même si vous n'existiez pas, Lui serait toujours l'Infini et sa puissance n'en serait pas diminuée. Mais Lui, bien qu'étant complet dans sa mesure infinie, sans mesure, veut non pas pour Lui ni en Lui - Il ne le pourrait pas puisque Il est déjà l'Infini - mais pour le Créé, sa créature, Lui veut augmenter l'amour bien que ce Créé contienne déjà ce qui permet de donner la Grâce: l'Amour, pour que vous le portiez en vous à la perfection des saints et pour que vous reversiez ce trésor, tiré du trésor que Dieu vous a donné avec sa Grâce et augmenté de toutes vos œuvres saintes, de toute votre vie héroïque de saints, dans l'Océan infini où Dieu se trouve: dans le Ciel. Divines, divines, divines citernes de L'Amour! C'est ce que vous êtes, et à votre être n'est pas donnée la mort, car vous êtes éternels comme Dieu, étant Dieu. Vous existerez et votre être ne connaîtra pas de fin, parce qu'immortels comme les esprits saints qui vous ont suralimentés, en revenant en vous enrichis de vos propres mérites. Vous vivez et nourrissez, vous vivez et enrichissez, vous vivez et formez cette très sainte chose qui est la Communion des esprits, depuis Dieu, Esprit Très Parfait, jusqu'à ce tout petit qui vient de naître qui prend pour la première fois le sein maternel. Ne me jugez pas mal au fond de votre cœur, vous qui êtes savants! Ne dites pas: "C'est un fou' C'est un menteur! Il faut qu'il soit fou pour parler de la Grâce en nous, puisque la Faute nous en a privés, il ment en nous disant déjà unis à Dieu". Oui, la Faute existe; oui, la séparation existe. Mais devant la puissance du Rédempteur, la Faute, séparation cruelle survenue entre le Père et les fils, croulera comme une muraille secouée par le nouveau Samson. Déjà je l'ai saisie et je la secoue et elle vacille, et Satan tremble de colère et d'impuissance ne pouvant rien contre mon pouvoir et se voyant arracher tant de proies et devenir plus difficile l'entraînement de l'homme au péché. Parce que quand, par mon intermédiaire je vous aurai amené à mon Père, et que par l'effusion de mon sang et par ma douleur vous serez devenus purs et forts, la Grâce reviendra en vous vivante, éveillée, puissante et vous serez des triomphateurs, si vous le voulez. Dieu ne vous fait pas violence dans votre pensée ni non plus dans votre sanctification. Vous êtes libres. Mais Il vous rend la force. Il vous délivre de la domination de Satan. À vous de reprendre le joug infernal, ou de mettre à votre âme des ailes d'ange. Tout dépend de vous pour me prendre comme frère pour que je vous g“ de et vous nourrisse d'une nourriture immortelle. "Comment conquérir Dieu et son Royaume en suivant une autre voie plus douce que la voie sévère du Sinaï?" dites-vous. Il n'y a pas d'autre chemin, il y a celui-ci. Mais cependant ne le regardons pas sous le jour de la menace, mais sous le jour de l'amour. Ne disons pas: "Malheur si je ne fais pas ceci!" en restant tremblants dans l'attente du péché, de n'être pas capable de ne pas pécher. Mais disons: "Bienheureux serai-je si je fais ceci" et avec un élan de joie surnaturelle, joyeux, élançons-nous vers ces béatitudes, qui naissent de l'observation de la Loi comme les roses naissent dans un buisson épineux. "Bienheureux si je suis pauvre en esprit, car alors le Royaume des Cieux est à moi!  Bienheureux si je suis doux, parce que j'aurai la Terre en héritage! 
Bienheureux si je suis capable de pleurer sans me révolter, car je serai consolé! 
Bienheureux si plus que du pain et du vin qui rassasient la chair, j'ai faim de justice. La Justice me rassasiera! 
Bienheureux si je suis miséricordieux, car je profiterai de la divine miséricorde! 
Bienheureux si je suis pur de cœur, car Dieu se penchera sur mon cœur pur, et moi je Le verrai! 
Bienheureux si j'ai l'esprit de paix, car Dieu m'appellera son fils, car je serai dans la paix et dans l'amour, et Dieu est l'Amour qui aime celui qui est semblable à Lui! 
Bienheureux si, par fidélité à la justice, je suis persécuté parce que pour me dédommager des persécutions de la terre, Dieu me donnera le Royaume des Cieux! 
Bienheureux si on m'outrage et si on m'accuse à tort pour savoir être ton fils, ô Dieu! Ce n'est pas la désolation mais la joie que cela doit m'apporter, car cela me mettra au niveau de tes meilleurs serviteurs, les Prophètes, qui furent persécutés pour la même raison et avec lesquels je crois fermement que je partagerai la même récompense, grande, éternelle, dans le Ciel qui m'appartient!" 
Regardons ainsi le chemin du salut, à travers la joie des saints. "Bienheureux serai-je si je suis pauvre en esprit". Oh! fièvre satanique des richesses à quels délires tu conduis les hommes! Les riches, les pauvres. Le riche qui vit pour son or, idole infâme de son esprit en ruines. Le pauvre qui vit de la haine qu'il a pour le riche qui possède l'or, et même s'il ne se rend pas matériellement homicide, il proclame ses anathèmes contre les riches, leur souhaitant toutes sortes de maux. Il ne suffit pas de ne pas commettre le mal, il faut encore ne pas désirer le faire. Celui qui maudit en souhaitant malheurs et mort ne diffère pas beaucoup de celui qui tue matériellement, car il a en lui le désir de voir périr celui qu'il hait. En vérité je vous dis que le désir n'est qu'un acte que l'on retient, comme le fruit d'une conception déjà formé mais non expulsé. Le désir mauvais empoisonne et corrompt, car il dure davantage que l'acte violent. Il s'enracine plus profondément que l'acte lui-même. Celui qui est pauvre en esprit, s'il est matériellement riche ne pèche pas à cause de l'or, mais avec son or il réalise sa sanctification parce qu'il en fait de l'amour. Aimé et béni, il est semblable à ces sources qui sauvent les voyageurs dans les déserts et qui se donnent sans avarice, heureuses de pouvoir se donner pour soulager ceux qui désespèrent. S'il est réellement pauvre, il est joyeux dans sa pauvreté et trouve son pain agréable. Il est joyeux car il échappe à la fièvre de l'or, son sommeil ignore les cauchemars et il se lève bien reposé pour se mettre tranquillement à son travail qui lui est léger parce qu'il le fait sans avidité et sans envie. L'homme peut être riche matériellement avec l'or, moralement par ce qu'il affectionne. Sous le nom d'or, on comprend non seulement les ressources pécuniaires, mais les maisons, les champs, les bijoux, les meubles, les troupeaux, tout ce qui en somme donne l'aisance à la vie. Les richesses morales consistent dans: les liens de parenté ou de mariage, les amitiés, les richesses intellectuelles, les charges publiques. Comme vous le voyez, pour la première catégorie le pauvre peut dire: "Oh! pour moi, il me suffit de ne pas envier celui qui possède et je me contente de la situation qui m'est imposée"; pour la seconde, celui qui est pauvre doit encore se surveiller car le plus misérable des hommes peut devenir coupable si son esprit n'est pas détaché. Celui qui s'attache immodérément à quelque chose, celui-là pèche. Vous direz: "Mais alors, nous devons haïr le bien que Dieu nous a accordé? Mais alors, pourquoi commande-t-Il d'aimer le père, la mère, l'épouse, les enfants et pourquoi dit-Il: 'Tu aimeras ton prochain comme toi-même'? ". Il faut distinguer. Nous devons aimer le père, la mère, l'épouse et le prochain, mais dans la mesure que Dieu nous a fixée: "comme nous-mêmes". Tandis que Dieu doit être aimé par-dessus tout et avec tout nous-mêmes. Nous ne devons pas aimer Dieu comme nous aimons ceux qui nous sont les plus chers: celle-ci parce qu'elle nous a allaités, cette autre parce qu'elle dort sur notre poitrine et qu'elle nous donne des enfants, mais nous devons l'aimer avec tout nous-mêmes: c'est-à-dire avec toute la capacité d'aimer qui existe dans l'homme: amour de fils, amour d'époux, amour d'ami et oh! ne vous scandalisez pas! amour de père. Oui, pour les intérêts de Dieu, nous devons avoir le même soin qu'un père a pour ses enfants pour lesquels il veille avec amour sur ses biens et les développe, et s'occupe et se préoccupe de sa croissance physique et culturelle et de sa réussite dans le monde. L'amour n'est pas un mal et ne doit pas devenir un mal. Les grâces que Dieu nous accorde ne sont pas un mal et ne doivent pas devenir un mal. Elles sont amour. C'est par amour qu'elles sont données. C'est avec amour qu'il faut user de ces richesses d'affections et de biens que Dieu nous accorde. Et seul celui qui ne s'en fait pas des idoles, mais des moyens pour servir Dieu dans la sainteté, montre qu'il n'a pas d'attachement coupable pour ces biens. Il pratique alors la sainte pauvreté d'esprit qui se dépouille de tout pour être plus libre de conquérir le Dieu Saint, Suprême Richesse. Conquérir Dieu, c'est-à-dire posséder le Royaume des Cieux. "Bienheureux serai-je si je suis doux". Cela peut sembler contraster avec les exemples de la vie journalière. Ceux qui manquent de douceur semblent triompher dans les familles, dans les villes et les nations. Mais est-ce un vrai triomphe? Non. C'est la peur qui en apparence tient soumis ceux qui sont accablés par un despote, mais en réalité, ce n'est qu'un voile qui cache le bouillonnement de la révolte contre le tyran. Ils ne possèdent pas les cœurs de leurs familiers, ni de leurs concitoyens, ni de leurs sujets ceux qui sont coléreux et dominateurs. Ils ne soumettent pas les intelligences et les esprits à leurs enseignements ces maîtres du "je l'ai dit et je l'ai dit". Mais ils ne forment que des autodidactes, des gens qui recherchent une clef qui puisse ouvrir les portes closes d'une sagesse ou d'une science dont ils soupçonnent l'existence et qui est opposée à celle qu'on leur impose. Ils n'amènent pas à Dieu ces prêtres qui ne vont pas à la conquête des esprits avec une douceur patiente, humble, aimante, mais qui semblent des guerriers armés qui se lancent à l'attaque, tant ils marchent avec violence et intransigeance contre les âmes... Oh! pauvres âmes! Si elles étaient saintes, elles n'auraient pas besoin de vous, prêtres, pour rejoindre la Lumière. Elles l'auraient déjà en elles. Si elles étaient justes, elles n'auraient pas besoin de vous, juges, pour être retenues par le frein de la justice. Elles l'auraient déjà en elles. Si elles étaient saines, elles n'auraient besoin de personne pour les soigner. Soyez donc doux. Ne mettez pas les âmes en fuite. Attirez-les par l'amour, car la douceur c'est de l'amour tout comme la pauvreté d'esprit. Si vous êtes doux vous aurez la Terre en héritage. Vous amènerez à Dieu ce domaine qui appartenait à Satan. En effet votre douceur, qui est aussi amour et humilité, aura vaincu la Haine et l'Orgueil, en tuant dans les âmes le roi abject de l'orgueil et de la haine, et le monde vous appartiendra et donc appartiendra à Dieu, car vous serez les justes qui reconnaissent Dieu comme le Maître absolu de la création, à qui on doit donner louange et bénédiction et rendre tout ce qui Lui appartient. "Bienheureux serai-je si je sais pleurer sans me révolter". La douleur existe sur la terre, et la douleur arrache des larmes à l'homme. La douleur n'existait pas. Mais l'homme l'a apportée sur la terre, et par la dépravation de son intelligence s'efforce de la faire croître, de toutes les façons. Il y a les maladies, les malheurs qu'amènent la foudre, la tempête, les avalanches, les tremblements de terre, mais voilà que l'homme pour souffrir et surtout pour faire souffrir - car nous voudrions que ce soit non pas nous, mais les autres qui pâtissent des moyens étudiés pour faire souffrir - voilà que l'homme invente des armes meurtrières toujours plus terribles et des tortures morales toujours plus astucieuses. Que de larmes l'homme arrache à l'homme à l'instigation de son roi secret, Satan! Et pourtant, en vérité je vous dis que ces larmes n'amoindrissent pas l'homme mais le perfectionnent. L'homme est un enfant distrait, un étourdi superficiel, un être d'intelligence tardive jusqu'à ce que les larmes en fassent un adulte, réfléchi, intelligent. Seuls ceux qui pleurent ou qui ont pleuré savent aimer et comprendre. Aimer les frères qui pleurent comme lui, les comprendre dans leurs douleurs, les aider avec une bonté qui a éprouvé comme cela fait mal d'être seul quand on pleure. Et ils savent aimer Dieu, car ils ont compris que tout est douleur excepté Dieu, parce qu'ils ont compris que la douleur s'apaise si on pleure sur le cœur de Dieu, parce qu'ils ont compris que les larmes résignées qui ne brisent pas la foi, qui ne rendent pas la prière aride, qui ne connaissent pas la révolte, changent de nature, et de douleur deviennent consolation. Oui. Ceux qui pleurent en aimant le Seigneur seront consolés. "Bienheureux serai-je si j'ai faim et soif de justice". Du moment où il naît jusqu'au moment où il meurt, l'homme est avide de nourriture. Il ouvre la bouche à sa naissance pour saisir le tétin, il ouvre les lèvres pour absorber de quoi se restaurer dans les étreintes de l'agonie. Il travaille pour se nourrir. La terre est pour lui comme un sein gigantesque auquel il demande incessamment sa nourriture pour ce qui meurt. Mais, qu'est l'homme? Un animal? Non, c'est un fils de Dieu. En exil pendant des années plus ou moins nombreuses, mais sa vie n'est pas finie quand il change de demeure. Il y a une vie à l'intérieur de la vie comme dans une noix il y a le cerneau. Ce n'est pas la coque qui est la noix, mais c'est le cerneau intérieur qui est la noix. Si vous semez une coque de noix, rien ne pousse, mais si vous semez la coque avec la pulpe, il naît un grand arbre. Il en est ainsi de l'homme. Ce n'est pas la chair qui devient immortelle, c'est l'âme. Et il faut la nourrir pour l'amener à l'immortalité à laquelle, par amour, elle peut amener la chair dans la résurrection bienheureuse. La nourriture de l'âme, c'est la Sagesse et la Justice. On les absorbe comme un liquide et une nourriture fortifiants. Et plus on s'en nourrit, plus augmente la sainte avidité de posséder la Sagesse et de connaître la Justice. Mais il viendra un jour où l'âme insatiable de cette sainte faim sera rassasiée. Ce jour viendra. Dieu se donnera à son enfant, il l'attachera directement à son sein, et l'enfant au Paradis se rassasiera de la Mère admirable qui est Dieu Lui-même et ne connaîtra jamais plus la faim mais se reposera bienheureux sur le sein divin. Aucune science humaine n'atteint cette science divine. La curiosité de l'intelligence peut être satisfaite, mais pas les besoins de l'esprit. Et même à cause de la différence de saveur, l'esprit éprouve du dégoût et détourne sa bouche du tétin amer, préférant souffrir de faim qu'absorber une nourriture qui n'est pas venue de Dieu. N'ayez aucune crainte, vous qui êtes assoiffés ou affamés de Dieu! Restez fidèles et vous serez rassasiés par Celui qui vous aime. "Bienheureux serai-je si je suis miséricordieux". Qui, d'entre les hommes, peut dire: "Je n'ai pas besoin de miséricorde"? Personne. Or si dans l'ancienne Loi il est dit: "Oeil pour œil et dent pour dent" pourquoi ne devrait-on pas dire dans la nouvelle: "Qui aura été miséricordieux trouvera miséricorde"? Tous ont besoin de pardon. Eh bien: ce n'est pas la formule et la forme d'un rite, qui ne sont que des symboles extérieurs accordés à l'opaque esprit humain, qui obtiennent le pardon. Mais c'est le rite intérieur de l'amour, ou encore de la miséricorde. Que si on a imposé le sacrifice d'un bouc ou d'un agneau et l'offrande de quelques pièces de monnaie, cela fut fait parce qu'à la base de tout mal on trouve encore toujours deux racines: la cupidité et l'orgueil. La cupidité est punie par la dépense qu'il faut faire pour l'offrande, l'orgueil par la confession publique du rite: "Je célèbre ce sacrifice parce que j'ai péché". Et cela se fait aussi pour annoncer les temps et les signes des temps, et le sang répandu est la figure du Sang qui sera répandu pour effacer les péchés des hommes. Bienheureux donc celui qui sait être miséricordieux pour ceux qui sont affamés, nus, sans toit, pour ceux encore plus misérables qui sont ceux qui ont un mauvais caractère qui fait souffrir ceux qui le possèdent et ceux qui vivent avec eux. Ayez de la miséricorde. Pardonnez, compatissez, secourez, instruisez, soutenez. Ne vous enfermez pas dans une tour de cristal en disant: "Moi, je suis pur, et je ne descends pas parmi les pécheurs". Ne dites pas: "Je suis riche et heureux et je ne veux pas entendre parler des misères d'autrui". Pensez que plus vite que la fumée que disperse un grand vent votre richesse peut se dissiper et aussi votre santé, votre aisance familiale. Et rappelez-vous que le cristal fait office de loupe et que ce qui serait passé inaperçu en vous mêlant à la foule, vous ne pourrez plus le tenir caché si vous vous établissez dans une tour de cristal, seuls, séparés, éclairés de tous côtés. Miséricorde pour accomplir un sacrifice secret, continuel, saint d'expiation et obtenir miséricorde. "Bienheureux serai-je si j'ai le cœur pur". Dieu est Pureté. Le Paradis est le Royaume de la Pureté. Rien d'impur ne peut entrer au Ciel où est Dieu. Par conséquent, si vous êtes impurs, vous ne pourrez entrer dans le Royaume de Dieu. Mais, oh! joie! Joie anticipée que Dieu accorde à ses fils! Celui qui est pur possède dès cette terre un commencement de Ciel, car Dieu se penche sur celui qui est pur, et l'homme qui vit sur la terre voit son Dieu. Il ne connaît pas la saveur des amours humaines mais il goûte, jusqu'à l'extase, la saveur de l'amour divin. Il peut dire: "Je suis avec Toi et Tu es en moi. Je te possède donc et je te connais comme l'époux très aimable de mon âme". Et croyez que celui qui possède Dieu subit, inexplicables à lui-même, des changements substantiels qui le rendent saint, sage, fort. Sur ses lèvres s'épanouissent des paroles, et ses actes possèdent une puissance qui n'est pas de la créature, mais de Dieu qui vit en elle. Qu'est la vie de celui qui voit Dieu? Béatitude. Et vous voudriez vous priver d'un pareil don par une fétide impureté? "Bienheureux serai-je si j'ai un esprit pacifique". La paix est une des caractéristiques de Dieu. Dieu n'est que dans la paix. Car la paix est amour alors que la guerre est haine. Satan, c'est la Haine. Dieu, c'est la Paix. Personne ne peut se dire fils de Dieu et Dieu ne peut reconnaître pour son fils un homme qui a un esprit irascible et toujours prêt à déchaîner des tempêtes. Non seulement, mais de même ne peut se dire fils de Dieu celui qui, ne déchaînant pas personnellement des tempêtes, ne contribue pas par sa grande paix à calmer les tempêtes suscitées par d'autres. Le pacifique répand la paix même s'il se tait. Maître de lui-même et j'ose dire maître de Dieu, il la porte comme une lampe porte sa lumière, comme un encensoir répand son parfum, comme une outre porte son liquide, et il produit la lumière parmi les nuées fumantes des rancœurs. Il purifie l'air des miasmes des aigreurs, il calme les flots furieux des procès par cette huile suave qu'est l'esprit de paix qui émane des fils de Dieu. Faites que Dieu et les hommes puissent vous appeler ainsi. "Bienheureux serai-je si je suis persécuté pour mon amour de la Justice ". L'homme est tellement satanisé qu'il hait le bien partout où il se trouve, qu'il hait celui qui est bon, comme si celui qui est bon, jusque par son silence, l'accusait et lui faisait des reproches. En effet la bonté de quelqu'un fait paraître encore plus noire la méchanceté du méchant. En effet la foi du vrai croyant fait ressortir encore plus vivement l'hypocrisie du faux croyant. En effet, il ne peut pas ne pas être détesté par ceux qui sont injustes, celui qui par sa manière de vivre témoigne sans cesse en faveur de la justice. Et alors, voilà qu'on se déchaîne contre ceux qui aiment la justice. Ici, aussi, c'est comme pour les guerres. L'homme progresse dans l'art satanique de persécuter plus qu'il ne progresse dans l'art saint de l'amour. Mais il ne peut que persécuter ce dont la vie est brève. L'éternel qui est dans l'homme échappe aux pièges et acquiert ainsi une vitalité plus vigoureuse du fait de la persécution. La vie s'enfuit par les blessures qui saignent ou pour les privations qui épuisent celui qui est persécuté, mais le sang fait la pourpre du futur roi et les privations sont autant d'échelons pour s'élever jusqu'aux trônes que le Père a préparés pour ses martyrs, auxquels sont réservés les sièges royaux du Royaume des Cieux. "Bienheureux serai-je si on m'outrage et me calomnie". Ne faites que ce qui peut mériter que votre nom soit inscrit dans les livres célestes, là où ne sont pas notés les noms d'après les mensonges des hommes et les louanges décernées à ceux qui les méritent le moins. Mais où, par contre, sont inscrites avec justice et amour les œuvres des bons pour qu'ils puissent recevoir la récompense promise à ceux qui sont bénis de Dieu. Jusqu'à présent on a calomnié et outragé les Prophètes. Mais quand s'ouvriront les portes des Cieux, comme des rois imposants, ils entreront dans la Cité de Dieu et ils seront salués par les anges, chantant de joie. Vous aussi, vous aussi, outragés et calomniés pour avoir appartenu à Dieu, aurez le triomphe céleste et quand le temps sera fini et le Paradis rempli, alors toute larme vous sera chère parce que par elle vous aurez conquis cette gloire éternelle qu'au nom du Père je vous promets. Allez. Demain je vous parlerai encore. Que restent seulement les malades pour que je les secoure dans leurs peines. Que la paix soit avec vous, et que la méditation du salut par le moyen de l'amour vous mette sur la route qui aboutit au Ciel.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/