Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7,31-37.
En ce temps-là, Jésus quitta le pays de Tyr et vint, par Sidon, vers la mer de Galilée, en plein pays de la Décapole.
On lui amena un sourd-muet, et on le pria de lui imposer les mains.
Le tirant à part hors de la foule, il lui mit les doigts dans les oreilles, et de sa salive il toucha sa langue;
puis, levant les yeux au ciel, il poussa un soupir et lui dit : " Ephphatha, " c'est-à-dire : " Ouvre-toi. "
Et ses oreilles s'ouvrirent, et aussitôt le nœud de sa langue se délia, et il parlait distinctement.
Il leur défendit d'en rien dire à personne ; mais plus il le leur défendait, plus ils le publiaient.
Et ravis d'une admiration sans bornes, ils disaient : " Il a fait tout très bien : il a fait entendre les sourds et parler les muets. "
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 5, Ch 29, p 194 - CD 5, piste 73 -
Je ne sais pas où les pèlerins ont passé la nuit. Je sais que de nouveau c'est le matin, qu'ils sont en route, toujours à travers des pays montueux. Jésus a la main bandée et Jacques d'Alphée a le front bandé, alors qu'André boite fortement et Jacques de Zébédée marche sans son sac qu'a pris son frère Jean. Par deux fois Jésus a demandé: “Tu arrives à marcher, André?” “Oui, Maître. Je marche mal à cause du bandage, mais la souffrance n'est pas forte.” Et la seconde fois il ajoute: “Et ta main, Maître?” “Une main n'est pas une jambe. Elle se repose et souffre peu.” “Hum! Peu, je ne le crois pas, gonflée et ouverte jusqu'à l'os comme elle l'est… L'huile fait du bien. Mais peut-être il aurait été préférable si de cet onguent de ta Mère nous nous en étions fait donner un peu par…” “Par ma Mère. Tu as raison” dit vivement Jésus en voyant ce qui va sortir des lèvres de Pierre qui rougit avec confusion en regardant d'un regard si désolé son Jésus qui lui sourit et appuie justement sa main blessée sur l'épaule de Pierre pour l'attirer à Lui. “Tu vas te faire mal à rester ainsi.” “Non, Simon. Tu m'aimes et ton amour est une bonne huile salutaire.” “Oh! alors, si c'est pour cela, tu devrais déjà être guéri! Nous avons tous souffert de te voir ainsi traité, et il y en a qui ont pleuré.” Et Pierre regarde Jean et André… “L'huile et l'eau sont de bons remèdes, mais les larmes d'amour et de pitié sont ce qu'il y a de plus puissant. Et, vous voyez? Je suis bien plus heureux aujourd'hui qu'hier. Car aujourd'hui je sais combien vous êtes obéissants et affectueux pour Moi. Tous” et Jésus les regarde de son suave regard dans lequel désormais il y a habituellement de la tristesse et où luit, ce matin, une faible lueur de joie. “Mais quelles hyènes! Je n'ai jamais vu une haine pareille!” dit Jude d'Alphée. “Ils devaient être tous juifs.” “Non, frère. Ce n'est pas une question de région. La haine est la même partout. Rappelle-toi qu'à Nazareth, il y a plusieurs mois, j'ai été chassé et qu'ils voulaient me lapider. Tu ne t'en souviens pas?” dit Jésus avec calme et cela sert à consoler ceux qui sont juifs des paroles du Thaddée. Ils les a si bien consolés que l'Iscariote dit: “Mais cela, je le dirai. Oh! si je vais le dire! Nous ne faisions rien de mal. Nous n'avons pas réagi et Lui a parlé avec tout son amour, au commencement. Et comme des serpents, ils nous ont lapidés. Je le dirai.” “Et à qui, s'ils sont tous contre nous?” “Moi, je sais à qui. En attendant, dès que je vais voir Etienne ou Hermas, je vais le dire. Gamaliel le saura tout de suite. Mais à Pâque, je le dirai à qui je sais, moi. Je dirai: "Il n'est pas juste d'agir ainsi. Votre fureur est illégale. C'est vous qui êtes coupables, pas Lui".” “Tu ferais mieux de ne pas fréquenter ces seigneurs!… Il me semble que toi aussi tu es coupable à leurs yeux” conseille sagement Philippe. “C'est vrai. Mieux vaut ne pas les fréquenter. Oui, cela vaut mieux. Mais à Etienne je le dirai. Lui est bon et n'empoisonne pas…” “Laisse tomber, Judas. Tu n'améliorerais rien. Moi, j'ai pardonné. N'y pensons plus” dit Jésus d'un ton calme et persuasif. Deux fois, en rencontrant des ruisseaux, aussi bien André que les deux Jacques lavent les bandes qu'ils ont sur leurs contusions. Jésus, non. Il poursuit tranquillement comme s'il ne sentait pas la douleur. Pourtant la douleur doit être sensible si, quand ils s'arrêtent pour manger, il doit demander à André de Lui couper le pain; quand se délie une sandale, il doit demander à Mathieu de la lacer de nouveau… Et surtout, quand en descendant un raccourci à pic, il heurte un tronc parce que son pied a glissé, il ne peut retenir une plainte et le sang qui coule rougit de nouveau la bande. Aussi, à la première maison d'un village où ils arrivent vers le crépuscule, ils s'arrêtent pour demander de l'eau et de l'huile afin de soigner la main qui, une fois enlevées les bandes, apparaît très enflée, bleuâtre au dos et avec une blessure toute rouge au milieu. Pendant qu'ils attendent que la maîtresse de maison accoure avec ce qu'ils désirent, tous se penchent pour observer la main blessée et ils font leurs commentaires. Mais Jean s'écarte pour cacher ses pleurs. Jésus l'appelle: “Viens ici, il n'y a pas grand mal. Ne pleure pas.” “Je le sais. Si je l'avais, je ne pleurerais pas. Mais c'est Toi qui l'as. Et tu ne dis pas tout le mal que te fait cette chère main qui n'a jamais nui à personne” répond Jean auquel Jésus a abandonné sa main blessée que Jean caresse doucement à l'extrémité des doigts, au poignet, tout autour de la partie bleuâtre, et qu'il retourne doucement pour la baiser sur la paume et appuyer sa joue au creux de la main en disant: “Cela brûle!… Oh! comme tu dois souffrir!” et des larmes de pitié coulent sur elle. La femme apporte de l'eau et de l'huile, et avec un linge Jean essaie d'enlever le sang qui souille la main. Avec délicatesse il fait couler l'eau tiède sur la partie blessée, il l'humecte d'huile, la couvre avec des bandes propres et sur la ligature, il dépose un baiser. Jésus lui met l'autre main sur sa tête inclinée. La femme demande: “C'est ton frère?” “Non. C'est mon Maître, notre Maître.” “D'où venez-vous?” demande-t-elle encore aux autres. “De la Mer de Galilée.” “De si loin! Pourquoi?” “Pour prêcher le Salut.” “C'est presque le soir, arrêtez-vous dans ma maison. C'est une maison de pauvres, mais de gens honnêtes. Je puis vous donner du lait dès que mes fils reviendront avec les brebis. Mon homme vous accueillera volontiers.” “Merci, femme. Si le Maître le veut, nous resterons ici.” La femme va à ses occupations pendant que les apôtres demandent à Jésus ce qu'ils doivent faire. “Oui, c'est bien. Demain nous irons à Cédès et puis vers Panéade. J'ai réfléchi, Barthélémy… Il convient de faire comme tu dis. Tu m'as donné un bon conseil. J'espère trouver ainsi d'autres disciples et les envoyer devant Moi, à Capharnaüm. Je sais qu'à Cédès il doit y en avoir maintenant quelques-uns, parmi lesquels les trois bergers libanais.” La femme revient et demande: “Et alors?” “Oui, brave femme, nous restons ici pour la nuit.” “Et pour le souper. Oh! acceptez-le. Cela ne me pèse pas. Et puis nous a été enseignée la miséricorde par certains qui sont disciples de ce Jésus de Galilée, appelé le Messie, qui fait tant de miracles et qui prêche le Royaume de Dieu. Mais ici, il n'est jamais venu, peut-être parce que nous sommes aux confins syro-phéniciens. Mais ses disciples sont venus, et c'est déjà beaucoup. Pour la Pâque nous du village, nous voulons aller tous en Judée pour voir si nous voyons ce Jésus, car nous avons des malades et les disciples en ont guéri quelques-uns, mais les autres non. Et parmi eux, il y a un jeune homme fils d'un frère de la femme de mon beau-frère.” “Qu'a-t-il?” demande Jésus en souriant. “Il est… Il ne parle ni n'entend. Il est né ainsi. Peut-être un démon est entré dans le sein de la mère pour la faire désespérer et souffrir. Mais il est bon, comme s'il n'était pas possédé. Les disciples ont dit que pour lui il faut Jésus de Nazareth parce qu'il doit y avoir quelque chose qui lui manque, et seul ce Jésus… Oh! voici mes enfants et mon époux! Melchias, j'ai accueilli ces pèlerins au nom du Seigneur et j'étais en train de parler de Lévi… Sara, va vite traire le lait et toi, Samuel, descends prendre du vin et de l'huile dans la grotte et apporte des pommes du grenier. Dépêche-toi, Sara, nous allons préparer les lits dans les chambres du haut.” “Ne te fatigue pas, femme. Nous serons bien n'importe où. Pourrais-je voir l'homme dont tu parlais?” “Oui… Mais… Oh! Seigneur! Mais tu es peut-être le Nazaréen?” “C'est Moi.” La femme s'écroule à genoux en criant: “Melchias, Sara, Samuel! Venez adorer le Messie! Quelle journée! Quelle journée! Et moi, je l'ai dans ma maison! Et je Lui parle ainsi! Et je Lui ai apporté de l'eau pour laver sa blessure… Oh!…” elle est étranglée par l'émotion. Mais ensuite elle court à la bassine et la voit vide: “Pourquoi avez-vous jeté cette eau? Elle était sainte! Oh! Melchias! Le Messie chez nous.” “Oui. Mais sois bonne, femme, et n'en parle à personne. Va plutôt prendre le sourd-muet et amène-le ici…” dit Jésus en souriant… …Et vite Melchias revient avec le jeune sourd-muet et avec ses parents et la moitié du village au moins… La mère du malheureux adore Jésus et le supplie. “Oui, ce sera comme tu veux” et il prend par la main le sourd-muet, l'attire un peu en dehors de la foule qui se presse et que les apôtres par pitié pour la main blessée s'efforcent d'écarter. Jésus attire tout près de Lui le sourd-muet, lui met ses index dans les oreilles et la langue sur les lèvres entrouvertes puis, levant les yeux vers le ciel qui s'assombrit, il souffle sur le visage du sourd-muet et il crie à haute voix: “Ouvrez-vous!” et il le laisse aller. Le jeune le regarde un moment alors que la foule chuchote. Il est surprenant le changement du visage d'abord apathique et triste du sourd-muet devenu ensuite surpris et souriant. Il porte les mains à ses oreilles, il les presse, les écarte… Il se convainc qu'il entend vraiment et il ouvre la bouche en disant: “Maman! J'entends! Oh! Seigneur, je t'adore!” La foule est prise par l'enthousiasme habituel et elle l'est d'autant plus qu'elle se demande: “Et comment peut-il savoir parler si jamais il n'a entendu une parole depuis qu'il est né? Un miracle dans le miracle! Il lui a délié la langue et ouvert les oreilles et, en même temps, il lui a appris à parler. Vive Jésus de Nazareth! Hosanna au Saint, au Messie!” Et ils se pressent contre Lui, qui lève sa main blessée pour bénir, pendant que quelques-uns, avertis par la femme de la maison, se lavent le visage et les membres avec les gouttes restées dans la bassine. Jésus les voit et il crie: “A cause de votre foi, soyez tous guéris. Allez dans vos maisons. Soyez bons, honnêtes. Croyez à la parole de l'Évangile et gardez pour vous ce que vous savez jusqu'à ce que ce soit l'heure de le proclamer sur les places et sur les routes de la terre. Ma paix soit avec vous.” Et il entre dans la vaste cuisine où le feu brille et où tremblent les lumières de deux lampes.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/
En ce temps-là, Jésus quitta le pays de Tyr et vint, par Sidon, vers la mer de Galilée, en plein pays de la Décapole.
On lui amena un sourd-muet, et on le pria de lui imposer les mains.
Le tirant à part hors de la foule, il lui mit les doigts dans les oreilles, et de sa salive il toucha sa langue;
puis, levant les yeux au ciel, il poussa un soupir et lui dit : " Ephphatha, " c'est-à-dire : " Ouvre-toi. "
Et ses oreilles s'ouvrirent, et aussitôt le nœud de sa langue se délia, et il parlait distinctement.
Il leur défendit d'en rien dire à personne ; mais plus il le leur défendait, plus ils le publiaient.
Et ravis d'une admiration sans bornes, ils disaient : " Il a fait tout très bien : il a fait entendre les sourds et parler les muets. "
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 5, Ch 29, p 194 - CD 5, piste 73 -
Je ne sais pas où les pèlerins ont passé la nuit. Je sais que de nouveau c'est le matin, qu'ils sont en route, toujours à travers des pays montueux. Jésus a la main bandée et Jacques d'Alphée a le front bandé, alors qu'André boite fortement et Jacques de Zébédée marche sans son sac qu'a pris son frère Jean. Par deux fois Jésus a demandé: “Tu arrives à marcher, André?” “Oui, Maître. Je marche mal à cause du bandage, mais la souffrance n'est pas forte.” Et la seconde fois il ajoute: “Et ta main, Maître?” “Une main n'est pas une jambe. Elle se repose et souffre peu.” “Hum! Peu, je ne le crois pas, gonflée et ouverte jusqu'à l'os comme elle l'est… L'huile fait du bien. Mais peut-être il aurait été préférable si de cet onguent de ta Mère nous nous en étions fait donner un peu par…” “Par ma Mère. Tu as raison” dit vivement Jésus en voyant ce qui va sortir des lèvres de Pierre qui rougit avec confusion en regardant d'un regard si désolé son Jésus qui lui sourit et appuie justement sa main blessée sur l'épaule de Pierre pour l'attirer à Lui. “Tu vas te faire mal à rester ainsi.” “Non, Simon. Tu m'aimes et ton amour est une bonne huile salutaire.” “Oh! alors, si c'est pour cela, tu devrais déjà être guéri! Nous avons tous souffert de te voir ainsi traité, et il y en a qui ont pleuré.” Et Pierre regarde Jean et André… “L'huile et l'eau sont de bons remèdes, mais les larmes d'amour et de pitié sont ce qu'il y a de plus puissant. Et, vous voyez? Je suis bien plus heureux aujourd'hui qu'hier. Car aujourd'hui je sais combien vous êtes obéissants et affectueux pour Moi. Tous” et Jésus les regarde de son suave regard dans lequel désormais il y a habituellement de la tristesse et où luit, ce matin, une faible lueur de joie. “Mais quelles hyènes! Je n'ai jamais vu une haine pareille!” dit Jude d'Alphée. “Ils devaient être tous juifs.” “Non, frère. Ce n'est pas une question de région. La haine est la même partout. Rappelle-toi qu'à Nazareth, il y a plusieurs mois, j'ai été chassé et qu'ils voulaient me lapider. Tu ne t'en souviens pas?” dit Jésus avec calme et cela sert à consoler ceux qui sont juifs des paroles du Thaddée. Ils les a si bien consolés que l'Iscariote dit: “Mais cela, je le dirai. Oh! si je vais le dire! Nous ne faisions rien de mal. Nous n'avons pas réagi et Lui a parlé avec tout son amour, au commencement. Et comme des serpents, ils nous ont lapidés. Je le dirai.” “Et à qui, s'ils sont tous contre nous?” “Moi, je sais à qui. En attendant, dès que je vais voir Etienne ou Hermas, je vais le dire. Gamaliel le saura tout de suite. Mais à Pâque, je le dirai à qui je sais, moi. Je dirai: "Il n'est pas juste d'agir ainsi. Votre fureur est illégale. C'est vous qui êtes coupables, pas Lui".” “Tu ferais mieux de ne pas fréquenter ces seigneurs!… Il me semble que toi aussi tu es coupable à leurs yeux” conseille sagement Philippe. “C'est vrai. Mieux vaut ne pas les fréquenter. Oui, cela vaut mieux. Mais à Etienne je le dirai. Lui est bon et n'empoisonne pas…” “Laisse tomber, Judas. Tu n'améliorerais rien. Moi, j'ai pardonné. N'y pensons plus” dit Jésus d'un ton calme et persuasif. Deux fois, en rencontrant des ruisseaux, aussi bien André que les deux Jacques lavent les bandes qu'ils ont sur leurs contusions. Jésus, non. Il poursuit tranquillement comme s'il ne sentait pas la douleur. Pourtant la douleur doit être sensible si, quand ils s'arrêtent pour manger, il doit demander à André de Lui couper le pain; quand se délie une sandale, il doit demander à Mathieu de la lacer de nouveau… Et surtout, quand en descendant un raccourci à pic, il heurte un tronc parce que son pied a glissé, il ne peut retenir une plainte et le sang qui coule rougit de nouveau la bande. Aussi, à la première maison d'un village où ils arrivent vers le crépuscule, ils s'arrêtent pour demander de l'eau et de l'huile afin de soigner la main qui, une fois enlevées les bandes, apparaît très enflée, bleuâtre au dos et avec une blessure toute rouge au milieu. Pendant qu'ils attendent que la maîtresse de maison accoure avec ce qu'ils désirent, tous se penchent pour observer la main blessée et ils font leurs commentaires. Mais Jean s'écarte pour cacher ses pleurs. Jésus l'appelle: “Viens ici, il n'y a pas grand mal. Ne pleure pas.” “Je le sais. Si je l'avais, je ne pleurerais pas. Mais c'est Toi qui l'as. Et tu ne dis pas tout le mal que te fait cette chère main qui n'a jamais nui à personne” répond Jean auquel Jésus a abandonné sa main blessée que Jean caresse doucement à l'extrémité des doigts, au poignet, tout autour de la partie bleuâtre, et qu'il retourne doucement pour la baiser sur la paume et appuyer sa joue au creux de la main en disant: “Cela brûle!… Oh! comme tu dois souffrir!” et des larmes de pitié coulent sur elle. La femme apporte de l'eau et de l'huile, et avec un linge Jean essaie d'enlever le sang qui souille la main. Avec délicatesse il fait couler l'eau tiède sur la partie blessée, il l'humecte d'huile, la couvre avec des bandes propres et sur la ligature, il dépose un baiser. Jésus lui met l'autre main sur sa tête inclinée. La femme demande: “C'est ton frère?” “Non. C'est mon Maître, notre Maître.” “D'où venez-vous?” demande-t-elle encore aux autres. “De la Mer de Galilée.” “De si loin! Pourquoi?” “Pour prêcher le Salut.” “C'est presque le soir, arrêtez-vous dans ma maison. C'est une maison de pauvres, mais de gens honnêtes. Je puis vous donner du lait dès que mes fils reviendront avec les brebis. Mon homme vous accueillera volontiers.” “Merci, femme. Si le Maître le veut, nous resterons ici.” La femme va à ses occupations pendant que les apôtres demandent à Jésus ce qu'ils doivent faire. “Oui, c'est bien. Demain nous irons à Cédès et puis vers Panéade. J'ai réfléchi, Barthélémy… Il convient de faire comme tu dis. Tu m'as donné un bon conseil. J'espère trouver ainsi d'autres disciples et les envoyer devant Moi, à Capharnaüm. Je sais qu'à Cédès il doit y en avoir maintenant quelques-uns, parmi lesquels les trois bergers libanais.” La femme revient et demande: “Et alors?” “Oui, brave femme, nous restons ici pour la nuit.” “Et pour le souper. Oh! acceptez-le. Cela ne me pèse pas. Et puis nous a été enseignée la miséricorde par certains qui sont disciples de ce Jésus de Galilée, appelé le Messie, qui fait tant de miracles et qui prêche le Royaume de Dieu. Mais ici, il n'est jamais venu, peut-être parce que nous sommes aux confins syro-phéniciens. Mais ses disciples sont venus, et c'est déjà beaucoup. Pour la Pâque nous du village, nous voulons aller tous en Judée pour voir si nous voyons ce Jésus, car nous avons des malades et les disciples en ont guéri quelques-uns, mais les autres non. Et parmi eux, il y a un jeune homme fils d'un frère de la femme de mon beau-frère.” “Qu'a-t-il?” demande Jésus en souriant. “Il est… Il ne parle ni n'entend. Il est né ainsi. Peut-être un démon est entré dans le sein de la mère pour la faire désespérer et souffrir. Mais il est bon, comme s'il n'était pas possédé. Les disciples ont dit que pour lui il faut Jésus de Nazareth parce qu'il doit y avoir quelque chose qui lui manque, et seul ce Jésus… Oh! voici mes enfants et mon époux! Melchias, j'ai accueilli ces pèlerins au nom du Seigneur et j'étais en train de parler de Lévi… Sara, va vite traire le lait et toi, Samuel, descends prendre du vin et de l'huile dans la grotte et apporte des pommes du grenier. Dépêche-toi, Sara, nous allons préparer les lits dans les chambres du haut.” “Ne te fatigue pas, femme. Nous serons bien n'importe où. Pourrais-je voir l'homme dont tu parlais?” “Oui… Mais… Oh! Seigneur! Mais tu es peut-être le Nazaréen?” “C'est Moi.” La femme s'écroule à genoux en criant: “Melchias, Sara, Samuel! Venez adorer le Messie! Quelle journée! Quelle journée! Et moi, je l'ai dans ma maison! Et je Lui parle ainsi! Et je Lui ai apporté de l'eau pour laver sa blessure… Oh!…” elle est étranglée par l'émotion. Mais ensuite elle court à la bassine et la voit vide: “Pourquoi avez-vous jeté cette eau? Elle était sainte! Oh! Melchias! Le Messie chez nous.” “Oui. Mais sois bonne, femme, et n'en parle à personne. Va plutôt prendre le sourd-muet et amène-le ici…” dit Jésus en souriant… …Et vite Melchias revient avec le jeune sourd-muet et avec ses parents et la moitié du village au moins… La mère du malheureux adore Jésus et le supplie. “Oui, ce sera comme tu veux” et il prend par la main le sourd-muet, l'attire un peu en dehors de la foule qui se presse et que les apôtres par pitié pour la main blessée s'efforcent d'écarter. Jésus attire tout près de Lui le sourd-muet, lui met ses index dans les oreilles et la langue sur les lèvres entrouvertes puis, levant les yeux vers le ciel qui s'assombrit, il souffle sur le visage du sourd-muet et il crie à haute voix: “Ouvrez-vous!” et il le laisse aller. Le jeune le regarde un moment alors que la foule chuchote. Il est surprenant le changement du visage d'abord apathique et triste du sourd-muet devenu ensuite surpris et souriant. Il porte les mains à ses oreilles, il les presse, les écarte… Il se convainc qu'il entend vraiment et il ouvre la bouche en disant: “Maman! J'entends! Oh! Seigneur, je t'adore!” La foule est prise par l'enthousiasme habituel et elle l'est d'autant plus qu'elle se demande: “Et comment peut-il savoir parler si jamais il n'a entendu une parole depuis qu'il est né? Un miracle dans le miracle! Il lui a délié la langue et ouvert les oreilles et, en même temps, il lui a appris à parler. Vive Jésus de Nazareth! Hosanna au Saint, au Messie!” Et ils se pressent contre Lui, qui lève sa main blessée pour bénir, pendant que quelques-uns, avertis par la femme de la maison, se lavent le visage et les membres avec les gouttes restées dans la bassine. Jésus les voit et il crie: “A cause de votre foi, soyez tous guéris. Allez dans vos maisons. Soyez bons, honnêtes. Croyez à la parole de l'Évangile et gardez pour vous ce que vous savez jusqu'à ce que ce soit l'heure de le proclamer sur les places et sur les routes de la terre. Ma paix soit avec vous.” Et il entre dans la vaste cuisine où le feu brille et où tremblent les lumières de deux lampes.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/
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