"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe St Pie V
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 20 octobre 2024 - Vingt-deuxième Dimanche après la Pentecôte

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 22,15-21.
En ce temps-là, les pharisiens se retirèrent et tinrent conseil contre Jésus, pour le prendre au piège dans ses paroles.
Et ils lui envoient leurs disciples, avec des Hérodiens, lui dire : " Maître, nous savons que vous êtes sincère et que vous enseignez la voie de Dieu en vérité, sans souci de personne, car vous ne regardez pas le visage des hommes.
Dites-nous donc ce qu'il vous semble : Est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ? "
Mais Jésus, connaissant leur malice, dit : " Hypocrites, pourquoi me tendez-vous un piège ?
Montrez-moi la monnaie du tribut. " Et ils lui présentèrent un denier.
Et il leur dit : " De qui cette image et l'inscription ?
De César, " lui dirent-ils. Alors il leur dit : " Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. "
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 9, Ch 594, p 413
  • Ancienne traduction :  Tome 9, Ch 13, p 89
  • CD 9 piste 32
  • USB Tome 9, piste 32
Ils vont rentrer dans la ville, toujours par le même sentier écarté qu'ils ont pris le matin d'avant, comme si Jésus ne voulait pas être entouré par les gens qui l'attendent avant d'être dans le Temple, auquel on accède vite en entrant dans la ville par la Porte du Troupeau, qui est près de la Probatique. Mais aujourd'hui plusieurs des septante-deux l'attendent déjà au-delà du Cédron, avant le pont, et dès qu'ils le voient apparaître au milieu des oliviers verts gris, dans son vêtement pourpre, ils vont à sa rencontre.
Ils se réunissent pour aller vers la ville. Pierre, qui regarde en avant, en bas de la pente, soupçonnant toujours de voir apparaître quelque mal intentionné, voit parmi le vert frais des dernières pentes un amas de feuilles fanées et qui pendent, qui se penchent au-dessus de l'eau du Cédron. Les feuilles recroquevillées et mourantes, ayant çà et là des taches qui ressemblent à de la rouille, ressemblent à celles d'une plante que les flammes ont desséchées. De temps à autre la brise en détache une et l'enfouit dans les eaux du torrent.
“Mais c'est le figuier d'hier! Le figuier que tu as maudit!” crie Pierre en montrant de la main la plante desséchée et en tournant la tête pour parler au Maître.
Tous accourent, sauf Jésus qui avance de son pas habituel.
Les apôtres racontent aux disciples l'antécédent de ce qu'ils voient et tous ensemble commentent en regardant stupéfaits Jésus. Ils ont vu des milliers de miracles sur les hommes et les éléments, mais celui-ci les frappe comme les autres ne l'ont pas fait.
Jésus, qui est survenu, sourit en voyant ces visages stupéfaits et craintifs, et il dit: “Et quoi? Vous êtes tellement émerveillés qu'à ma parole un figuier se soit desséché? Ne m'avez-vous pas vu peut-être ressusciter les morts, guérir les lépreux, donner la vue aux aveugles, multiplier les pains, calmer les tempêtes, éteindre le feu? Et vous êtes stupéfaits qu'un figuier se dessèche?”
“Ce n'est pas pour le figuier. C'est que hier il était robuste quand tu l'as maudit, et maintenant il est sec. Regarde, il est friable comme de l'argile sèche. Ses branches n'ont plus de moelle. Regarde, elles s'en vont en poussière” et Barthélemy réduit en poussière entre ses doigts des branches qu'il a facilement cassées.
“Elles n'ont plus de moelle. Tu l'as dit. Et c'est la mort quand il n'y a plus de moelle, aussi bien dans un arbre que dans une nation, que dans une religion, mais qu'il y a seulement la dure écorce et le feuillage inutile: férocité et extérieur hypocrite. La moelle, blanche, entière, pleine de sève, correspond à la sainteté, à la spiritualité. L'écorce dure et le feuillage inutile à l'humanité dépourvue de vie spirituelle et juste. Malheur aux religions qui deviennent humaines parce que leurs prêtres et leurs fidèles n'ont plus l'esprit vital. Malheur aux nations dont les chefs ne sont que férocité et verbosité tapageuse dépourvue d'idées fertiles! Malheur aux hommes auxquels manque la vie de l'esprit!”
“Pourtant si tu devais dire cela aux grands d'Israël, encore que ta parole soit juste, tu ne serais pas sage. Ne te flatte pas que jusqu'à présent ils t'ont laissé parer. Toi-même le dis que ce n'est pas par
conversion de cœur, mais par calcul. Sache alors, Toi aussi, calculer la portée et les conséquences de tes paroles. Parce qu'il y a aussi la sagesse du monde en dehors de la sagesse de l'esprit. Et il faut savoir en user à notre avantage. Car enfin, pour l'instant, on est dans le monde, et pas dans le Royaume de Dieu” dit l'Iscariote sans amertume, mais d'un ton doctoral.
“Le vrai sage c'est celui qui sait voir les choses sans que les ombres de la propre sensualité et les réflexions du calcul les altèrent. Je dirai toujours la vérité de ce que je vois.”
“Mais, en somme, ce figuier est mort parce que tu as été Toi à le maudire, ou bien… c'est un pur hasard… un signe… je ne sais pas?” demande Philippe.
“C'est tout ce que tu dis. Mais ce que j'ai fait vous aussi vous pourrez le faire si vous arrivez à avoir la foi parfaite. Ayez-la dans le Seigneur Très-Haut. Et quand vous l'aurez, en vérité je vous dis que vous pourrez cela et encore davantage. En vérité je vous dis que si quelqu'un arrive à avoir la confiance parfaite dans la force de la prière et dans la bonté du Seigneur, il pourra dire à cette montagne: "Déplace-toi de là et jette-toi dans la mer" et si en le disant il n'hésite pas en son cœur, mais croit que ce qu'il ordonne peut se réaliser, ce qu'il a dit se réalisera.”
“Et nous semblerons des magiciens et nous serons lapidés, comme il est dit pour qui exerce la magie. Ce serait un miracle bien sot et à notre détriment!” dit l'Iscariote en hochant la tête.
“Tu es sot, toi qui ne comprends pas la parabole!” lui réplique Jude.
Jésus ne parle pas à Judas, il parle à tous: “Je vous dis, et c'est une ancienne leçon que je répète à cette heure: quelque chose que vous demandiez par la prière, ayez la foi de l'obtenir et vous l'aurez. Mais si avant de prier vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez d'abord et faites la paix afin d'avoir pour ami votre Père qui est dans les Cieux, qui vous pardonne tant et vous comble tant, du matin au soir et du couchant à l'aurore.”
Ils entrent au Temple. Les soldats de l'Antonia les regardent passer.
Ils vont adorer le Seigneur, puis reviennent dans la cour où les rabbis enseignent.
Tout de suite vers Jésus, avant encore que les gens n'arrivent et ne se groupent autour de Lui, s'approchent des saphorim, des docteurs d'Israël et des hérodiens et, avec un respect menteur, après l'avoir salué, ils Lui disent: “Maître, nous savons que tu es sage et véridique, et que tu enseignes la voie de Dieu sans tenir compte de rien ni de personne, excepté de la vérité et de la justice, et que tu te soucies peu du jugement des autres sur Toi, mais seulement de conduire les hommes au Bien. Dis-nous alors: est-il permis de payer le tribut à César ou bien n'est-il pas licite de le faire? Que t'en semble-t-il?”
Jésus les regarde de l'un de ces regards d'une pénétrante et solennelle perspicacité, et il répond: “Pourquoi me tentez-vous hypocritement? Et pourtant quelqu'un de vous sait que l'on ne me trompe pas avec des honneurs hypocrites! Mais montrez-moi une pièce de monnaie de celles qui servent pour le tribut.”
Ils Lui présentent une pièce de monnaie.
Il l'observe au recto et au verso et, en la tenant appuyée sur la paume de sa main gauche, il la frappe de l'index de sa main droite en disant: “De qui est cette image et que dit cette inscription?”
“C'est la figure de César et l'inscription porte son nom. Le nom de Caius Tibère César qui est maintenant empereur de Rome.”
“Et alors rendez à César ce qui appartient à César et donnez à Dieu ce qui est à Dieu” et il leur tourne le dos après avoir rendu la pièce à celui qui la Lui avait donnée.
Il écoute tel ou tel des nombreux pèlerins qui l'interrogent, réconforte, absout, guérit.
Les heures passent.
Il sort du Temple pour aller peut-être hors de la porte, pour prendre la nourriture que Lui apportent les serviteurs de Lazare qui en ont été chargés.
Quand il rentre au Temple, c'est l'après-midi. Il est inlassable. Grâce et sagesse coulent de ses mains posées sur les malades, de ses lèvres pour des conseils personnels donnés à ceux nombreux qui l'approchent. Il semble qu'il veuille tous les consoler, les guérir tous, avant de ne plus pouvoir le faire.
C'est déjà le couchant et les apôtres, fatigués, sont assis par terre sous le portique, abasourdis par ce mouvement continuel de la foule dans les cours du Temple à l'approche de Pâque. À ce moment s'approchent de l'Inlassable des riches, certainement des riches à en juger par leurs vêtements somptueux.
Mathieu, qui ne sommeille que d'un œil, se lève pour secouer les autres. Il dit: “Des sadducéens vont trouver le Maître. Ne le laissons pas seul pour qu'ils ne l'offensent pas ou ne cherchent pas à Lui faire tort et à le mépriser encore.”
Ils se lèvent tous pour rejoindre le Maître qu'ils entourent immédiatement.
Je crois deviner qu'il y a eu des représailles quand ils sont allés au Temple ou qu'ils y sont revenus à sexte.
Les sadducéens, qui rendent honneur à Jésus avec des courbettes exagérées, Lui disent: “Maître, tu as répondu si sagement aux hérodiens que nous est venu le désir d'avoir nous aussi un rayon de ta lumière. Écoute: Moïse a dit: "Si quelqu'un meurt sans enfant, que son frère épouse la veuve pour donner une descendance à son frère". Or, il y avait parmi nous sept frères. Le premier, après avoir épousé une jeune fille, mourut sans laisser de descendance et ainsi, il laissa sa femme à son frère. Le second mourut aussi sans laisser de descendance, et de même le troisième qui épousa la veuve des deux qui l'avaient précédé, et il en fut de même jusqu'au septième. Finalement après avoir épousé les sept frères, la femme mourut. Dis-nous: à la résurrection des corps, s'il est assurément vrai que les hommes ressuscitent et que notre âme survit et s'unit de nouveau au corps au dernier jour, en reformant les vivants, lequel des sept frères aura la femme, puisqu'ils l'ont eue tous les sept sur la Terre?”
“Vous vous trompez. Vous ne savez comprendre ni les Écritures ni la puissance de Dieu. Très différente de celle-ci sera l'autre vie, et dans le Royaume éternel n'existeront pas comme dans celui-ci les nécessités de la chair. Car, en vérité, après le jugement final la chair ressuscitera et se réunira à l'âme immortelle pour reformer un tout, vivant comme et mieux que n'est vivante maintenant ma personne et la vôtre, mais elle ne sera plus sujette aux lois et surtout aux impulsions et aux abus qui existent maintenant. À la résurrection les hommes et les femmes ne se marieront pas, mais ils seront semblables aux anges de Dieu dans le Ciel qui ne se marient pas, tout en vivant dans l'amour parfait qui est divin et spirituel. Quant à la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu comment du buisson Dieu a parlé à Moïse? Que dit alors le Très Haut? "Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob". Il n'a pas dit: "J'ai été", pour faire comprendre qu'Abraham, Isaac et Jacob avaient existé, mais n'existaient plus. Il a dit: "Je suis". Parce qu'Abraham, Isaac et Jacob existent. Immortels. Comme tous les hommes dans leur partie immortelle, tant que les siècles dureront, et ensuite avec la chair ressuscitée pour l'éternité. Ils existent comme existe Moïse, les prophètes, les justes, comme, malheureusement, existe Caïn, et ils existent ceux du déluge, et les sodomites, et tous ceux qui sont morts en faute mortelle. Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants.”
“Est-ce que Toi aussi tu mourras et ensuite seras vivant?” disent-ils pour le tenter. Ils sont déjà las de leur douceur. Leur rancœur est telle qu'ils ne savent pas se contenir.
“Je suis le Vivant et ma Chair ne connaîtra pas la Décomposition. L'arche nous a été enlevée et l'actuelle sera enlevée même comme symbole. Le Tabernacle nous a été enlevé et sera détruit. Mais le vrai Temple de Dieu ne pourra être enlevé ni détruit. Quand ses adversaires croiront l'avoir fait, alors ce sera le moment qu'il s'établira dans la véritable Jérusalem, dans toute sa gloire. Adieu.”
Et il se hâte vers la Cour des Israélites car les trompettes d'argent appellent au sacrifice du soir.

Jésus me dit:
“Comme je t'ai fait remarquer l'expression "à mon calice" dans la vision où la mère de Jean et de Jacques demande une place pour ses fils, je te dis de même de remarquer dans la vision d'hier le passage: "celui qui tombera contre cette pierre se fracassera". Dans les traductions on se sert toujours de "sur". J'ai dit contre, et non pas sur. Et c'est une prophétie contre les ennemis de mon Église. Ceux qui la contrecarrent en se jetant contre Elle, parce qu'Elle est la Pierre angulaire, se trouvent fracassés. L'histoire de la Terre, depuis vingt siècles, confirme ce que je dis. Les persécuteurs de l'Église se fracassent en se jetant contre la Pierre angulaire.
Cependant aussi, et qu'ils y pensent aussi ceux qui, parce qu'ils appartiennent à l'Église, se croient à l'abri des châtiments divins, celui sur qui tombera le poids de la condamnation du Chef et Époux, de cette Épouse qui est la mienne, de ce Corps Mystique qui est le mien, celui-là sera écrasé.
Et pour prévenir une objection des scribes et sadducéens toujours vivants et malveillants pour mes serviteurs, je dis: Si dans ces dernières visions se trouvent des phrases qui ne sont pas dans les Évangiles, telles que celles de la fin de la vision d'aujourd'hui, et des passages où je parle du figuier desséché et d'autres encore, qu'eux se rappellent que les évangélistes étaient toujours de ce peuple, et qu'ils vivaient dans les temps où tout heurt un peu trop vif pouvait avoir des répercussions violentes et nuisibles aux néophytes.
Qu'ils relisent les Actes des Apôtres et ils verront qu'elle n'était pas paisible la fusion de tant de pensées différentes, et que s'ils s'admiraient mutuellement, en reconnaissant leurs mérites réciproques, il ne manqua pas parmi eux des dissentiments parce que les pensées des hommes sont variées et toujours imparfaites. Et pour éviter des ruptures plus profondes entre une pensée et une autre, éclairés par l'Esprit-Saint, les Évangélistes omirent volontairement dans leurs écrits des phrases qui auraient choqué l'excessive susceptibilité des hébreux et scandalisé les gentils, qui avaient besoin de croire parfaits les hébreux, qui formaient le noyau d'où venait l'Église, pour ne pas s'éloigner en disant: "Ils sont comme nous".
Connaître les persécutions du Christ, oui. Mais les maladies spirituelles du peuple d'Israël désormais corrompu, surtout dans les classes les plus élevées, non. Ce n'était pas bien. Et ils les voilèrent le plus qu'ils purent. Qu'ils observent comment les Évangiles deviennent de plus en plus explicites, jusqu'au limpide Évangiles de mon Jean, à mesure qu'ils étaient écrits à une époque plus éloignée de mon Ascension vers mon Père. Jean est le seul à rapporter entièrement même les taches les plus douloureuses du noyau apostolique en nommant ouvertement Judas "voleur", et il rappelle intégralement les bassesses des juifs (chapitre 6 - la volonté feinte de me faire roi, les disputes au Temple, l'abandon d'un grand nombre après le discours sur le Pain du Ciel, l'incrédulité de Thomas). Dernier survivant, ayant vécu assez pour voir l'Église déjà forte, il lève les voiles que les autres n'avaient pas osé lever.
Mais maintenant l'Esprit de Dieu veut que l'on connaisse même ces paroles, et qu'ils en bénissent le Seigneur car ce sont autant de lumières et autant d'indications pour les justes de cœurs.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 13 octobre 2024 - Vingt-et-unième Dimanche après la Pentecôte

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 18,23-35.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole : "Le royaume des cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs.
Quand il se mit à régler les comptes, on lui amena un débiteur de dix mille talents.
Comme il n'avait pas de quoi payer, son maître ordonna qu'on le vendît, lui, sa femme, ses enfants et tout ce qu'il avait pour que paiement fût fait.
Alors le serviteur, tombé à ses pieds, demeurait prosterné, disant : " Seigneur, aie patience envers moi, et je te paierai tout. "
Touché de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller et lui remit sa dette.
Ce serviteur, à peine sorti, rencontra un de ses compagnons de service, qui lui devait cent deniers. L'ayant saisi à la gorge, il l'étouffait, disant : " Paie ce que tu dois. "
Son compagnon de service, tombé à ses pieds, le suppliait, disant : " Aie patience envers moi, et je te paierai. "
Mai lui ne voulait pas, et il s'en alla le faire mettre en prison jusqu'à ce qu'il eût payé sa dette.
Ce que voyant, ses compagnons de service furent grandement contristés, et ils vinrent raconter à leur maître ce qui s'était passé.
Alors le maître le fit appeler et lui dit : " Serviteur méchant, je t'ai remis toute cette dette, parce que tu m'as supplié.
Ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de ton compagnon de service, comme moi-même j'ai eu pitié de toi ? "
Et son maître irrité le livra aux bourreaux, jusqu'à ce qu'il eût payé toute sa dette.
Ainsi vous traitera mon Père céleste, si chacun de vous ne pardonne à son frère du fond du cœur. " 
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 4, Ch 278, p 405
  • Ancienne traduction :  Tome 4, Ch 142, p 373
  • CD 4, (2ème cd) piste 7
  • USB Tome 4, piste 153
Une fois les pauvres renvoyés après le repas, Jésus reste avec les apôtres et les disciples dans le jardin de Marie de Magdala. Ils vont s'asseoir à sa limite, justement près des eaux tranquilles du lac sur lequel font voile des barques occupées à la pêche. “Ils vont faire une bonne pêche” commente Pierre qui les observe. “Toi aussi, tu feras une bonne pêche, Simon de Jonas.” “Moi, Seigneur, quand? Tu veux que je sorte pour pêcher pour la nourriture de demain? J'y vais de suite et…” “Nous n'avons pas besoin de nourriture dans cette maison. La pêche que tu feras, c'est dans l'avenir, et dans le domaine spirituel. Et avec toi seront d'excellents pêcheurs, la plus grande partie de ceux-ci.” “Pas tous, Maître?” demande Mathieu. “Pas tous. Mais ceux qui en persévérant deviendront mes prêtres, feront bonne pêche.” “Des conversions, hein?” demande Jacques de Zébédée. “Conversions, pardons, retours à Dieu. Oh! tant de choses.” “Écoute, Maître. Tu nous as dit précédemment que si quelqu'un n'écoute pas son frère, pas même en présence de témoins, que la synagogue le reprenne. Maintenant, si j'ai bien compris ce que tu nous as dit, depuis que nous nous connaissons, il me semble que la synagogue sera remplacée par l'Église, cette chose que tu fonderas. Alors, où irons-nous pour conseiller les frères obstinés?” “Vous irez chez vous, parce que c'est vous qui serez mon Église. Par conséquent, les fidèles viendront à vous ou pour avoir un conseil pour eux-mêmes, ou pour donner un conseil à d'autres. Je vous dis davantage: non seulement vous pourrez donner des conseils, mais vous pourrez aussi absoudre en mon Nom. Vous pourrez délier des chaînes du péché et vous pourrez lier deux personnes qui s'aiment en en faisant une seule chair. Et ce que vous aurez fait, sera valide aux yeux de Dieu comme si Dieu Lui-même l'avait f ait. En vérité, je vous dis: ce que vous aurez lié sur la terre sera lié au Ciel, ce que vous aurez délié sur la terre sera délié au Ciel. Et je vous dis encore, pour vous faire comprendre la puissance de mon Nom, à propos de l'amour fraternel et de la prière: si deux de mes disciples, et je considère maintenant comme tels tous ceux qui croiront au Christ, se réunissent pour demander quelque chose de juste en mon Nom, cela leur sera accordé par mon Père. Car c'est une grande puissance que la prière, une grande puissance que l'union fraternelle, une très grande, une infinie puissance que mon Nom et ma présence parmi vous. Et là où deux ou trois seront réunis en mon Nom, je serai au milieu d'eux et je prierai avec eux, et le Père ne refusera rien à ceux qui prient avec Moi. Car beaucoup n'obtiennent pas parce qu'ils prient seuls, ou pour des motifs illicites, ou par orgueil, ou avec le péché sur leur cœur. Faites-vous un cœur pur pour que je puisse être avec vous et puis priez, et vous serez écoutés.” Pierre est pensif. Jésus le voit et lui en demande la raison. Et Pierre explique: “Je réfléchis à quel grand devoir nous sommes destinés, et j'en ai peur, peur de ne pas savoir bien faire.” “En effet, Simon de Jonas ou Jacques d'Alphée ou Philippe ou d'autres ne sauraient pas bien faire, mais le prêtre Pierre, le prêtre Jacques, le prêtre Philippe ou Thomas, sauront bien faire parce qu'ils agiront en même temps que la Divine Sagesse.” “Et… combien de fois devrons-nous pardonner aux frères? Combien de fois s'ils pèchent contre les prêtres, et combien de fois s'ils pèchent contre Dieu? Parce que si cela se passe comme maintenant, certainement ils pécheront contre nous puisqu'ils pèchent contre Toi, tant et tant de fois. Dis-moi si je dois pardonner toujours ou un certain nombre de fois. Sept fois, ou plus encore, par exemple?” “Je ne te dis pas sept fois mais septante fois sept fois. Un nombre illimité. Car le Père des Cieux vous pardonnera à vous bien des fois, un grand nombre de fois, à vous qui devriez être parfaits. Et comme Il se comporte avec vous, vous devez aussi vous comporter parce que vous représenterez Dieu sur la terre. D'ailleurs, écoutez. Je vais vous raconter une parabole qui sera utile à tous.” Et Jésus, qui était entouré des seuls apôtres en un endroit enclos par des buis, se dirige vers les disciples qui sont, de leur côté, respectueusement groupés sur un emplacement agrémenté d'une vasque pleine d'une eau limpide. Le sourire de Jésus est comme un signal qu'il va parler. Et pendant que Lui va, de son pas lent et allongé, avec lequel il fait beaucoup de chemin en peu de temps, et donc sans hâte, eux se réjouissent tous, et comme des enfants autour de quelqu'un qui leur fait plaisir, ils l'entourent en formant un cercle. Une couronne de visages attentifs jusqu'à ce que Jésus se place contre un grand arbre et commence à parler. “Ce que J'ai d'abord dit au peuple doit être perfectionné pour vous qui êtes choisis parmi eux. Il m'a été demandé par l'apôtre Simon de Jonas: "Combien de fois je dois pardonner? A qui? Pourquoi?" Je lui ai répondu en particulier, et maintenant, je répète pour tous ma réponse parce qu'il est juste que vous le sachiez désormais. Écoutez combien de fois, et comment, et pourquoi il faut pardonner. Il faut pardonner comme Dieu pardonne Lui qui, si on pèche mille fois et si on s'en repent, pardonne mille fois, pourvu qu'Il voie que chez le coupable il n'y a pas la volonté de pécher, la recherche de ce qui fait pécher, mais si au contraire le péché n'est que le fruit d'une faiblesse de l'homme. Dans le cas où l'on persiste volontairement dans le péché, il ne peut y avoir de pardon pour les offenses à la Loi. Mais bien que ces fautes vous affligent vous, individuellement, pardonnez. Pardonnez toujours à qui vous fait du mal. Pardonnez pour être pardonnés, car vous aussi commettez des fautes contre Dieu et vos frères. Le pardon ouvre le Royaume des Cieux, tant à celui qui reçoit le pardon qu'à celui qui l'accorde. Cela ressemble à ce fait survenu entre un roi et ses serviteurs. Un roi voulut faire ses comptes avec ses serviteurs. Il les appela donc l'un après l'autre, en commençant par ceux du plus haut rang. Il en vint un qui lui devait dix mille talents, mais celui-ci n'avait pas de quoi payer les avances que le roi lui avait faites pour pouvoir se construire des maisons et pour des biens de tous genres. C'est qu'en réalité, pour des raisons plus ou moins justes, il n'avait pas employé avec beaucoup de soin la somme reçue pour ces projets. Le roi-maître, indigné de sa paresse et de son manque de parole, commanda qu'il fût vendu, lui, sa femme, ses enfants et tout ce qu'il avait jusqu'à ce qu'il eût payé sa dette. Mais le serviteur se jeta aux pieds du roi et il le priait avec des larmes et des supplications: "Laisse-moi aller. Aie encore un peu de patience et je te rendrai tout ce que je te dois, jusqu'au dernier denier". Le roi ému par tant de douleur - c'était un bon roi - non seulement consentit à sa demande mais, ayant su que parmi les causes de son peu de soin et de l'inobservation des échéances, il y avait aussi les maladies, en arriva à lui faire remise de sa dette. Le sujet s'en alla heureux. En sortant de là pourtant, il trouva sur son chemin un autre sujet, un pauvre sujet auquel il avait prêté cent deniers pris sur les dix mille talents qu'il avait eus du roi. Persuadé de la faveur du souverain, il se crut tout permis et, ayant saisi le malheureux à la gorge, il lui dit: "Rends-moi, tout de suite, ce que tu me dois". Inutilement l'homme se courba en pleurant pour lui baiser les pieds, en gémissant: "Aie pitié de moi qui aie tant de malheurs. Aie encore un peu de patience et je te rendrai tout jusqu'à la dernière piécette". Le serviteur impitoyable appela les soldats et fit conduire le malheureux en prison pour le décider à le payer, sous peine de perdre la liberté ou même la vie. La chose fut connue par les amis du malheureux, qui, tout contristés, allèrent la rapporter au roi et maître. Ce dernier, informé, ordonna de lui amener le serviteur impitoyable, et le regardant sévèrement, il lui dit: "Mauvais serviteur, moi je t'avais aidé précédemment pour que tu deviennes miséricordieux puisque je t’avais rendu riche et que je t'ai aidé encore en te remettant ta dette pour laquelle tu m'avais tant demandé de patienter. Tu n'as pas eu pitié d'un de tes semblables, alors que moi, le roi, j'en avais tant eu pour toi. Pourquoi n'as tu pas fait ce que j'ai fait pour toi?" Et, indigné, il le remit aux gardiens de prison pour qu'ils le gardassent jusqu'à ce qu'il eût tout payé, en disant: "Comme il n'a pas eu pitié de quelqu'un qui lui devait bien peu, alors que moi qui suis roi ai eu tant pitié de lui, de la même façon qu'il ne bénéficie pas de ma pitié". De la même façon mon Père agira avec vous si vous êtes impitoyables pour vos frères, si vous, ayant tant reçu de Dieu, devenez coupables plus que ne l'est un fidèle. Rappelez-vous que vous avez l'obligation d'être plus que tous les autres sans faute. Rappelez-vous que Dieu vous avance un grand trésor mais Il veut que vous Lui en rendiez compte. Rappelez-vous que personne comme vous ne doit savoir pratiquer l'amour et le pardon. Ne soyez pas des serviteurs qui, pour vous, exigez beaucoup et puis ne donnez rien à ceux qui vous demandent. Comme vous faites, ainsi on vous fera. Et il vous sera demandé compte aussi de la conduite des autres entraînés au bien ou au mal par votre exemple. Oh! en vérité, si vous êtes des sanctificateurs, vous posséderez une gloire immense dans les Cieux! Mais de la même façon, si vous êtes causes de la perversion ou même seulement paresseux dans le travail de sanctification, vous serez durement punis. Je vous le dis encore une fois: si quelqu'un de vous ne se sent pas le courage d'être victime de sa propre mission, qu'il s'en aille. Mais qu'il n'y manque pas. Et je dis qu'il n'y manque pas dans les choses vraiment ruineuses pour sa propre formation et celle d'autrui. Et qu'il sache avoir Dieu pour ami, en ayant toujours au cœur le pardon pour les faibles. Alors voilà qu'à chacun de vous qui sait pardonner, il sera, par le Dieu Père, donné le pardon. Le séjour est terminé. Le temps des Tabernacles est proche. Ceux auxquels j'ai parlé en particulier ce matin, à partir de demain iront en me précédant et en m'annonçant aux populations. Que ceux qui restent ne se découragent pas. J'ai gardé certains d'entre eux pour une raison de prudence, non par mépris à leur égard. Ils vont rester avec Moi, et bientôt je les enverrai comme j'envoie les septante-deux premiers. La moisson est abondante, et les ouvriers sont toujours peu nombreux pour le travail à faire. Il y aura donc du travail pour tous. Et ils n'y suffiront pas encore. Donc, sans jalousie, priez le Maître de la moisson qu'Il envoie toujours de nouveaux ouvriers pour sa moisson. Pour le moment, allez. Les apôtres et Moi, en ces jours de repos, nous avons complété votre instruction pour le travail que vous avez à faire, en répétant ce que j'ai dit avant d'envoyer les douze. L'un de vous m'a demandé: "Mais comment je guérirai en ton nom?" Guérissez d'abord l'esprit. Promettez aux infirmes le Royaume de Dieu s'ils savent croire en Moi et, après avoir vu en eux la foi, commandez à la maladie de s'en aller, et elle s'en ira. Et agissez ainsi pour ceux qui ont l'esprit malade. Allumez tout d'abord la Foi. Par une parole assurée communiquez l'Espérance. Je viendrai à mon tour mettre en eux la divine Charité, comme je l'ai mise dans votre cœur après que vous avez cru en Moi et espéré en ma Miséricorde. Et n'ayez peur ni des hommes ni du démon. Ils ne vous feront pas de mal. Les seules choses que vous devez craindre, ce sont la sensualité, l'orgueil, la cupidité. Par elles, vous pourriez vous livrer à Satan et aux hommes-satans, qui existent aussi. Allez donc en me précédant sur les routes du Jourdain. Arrivés à Jérusalem, allez rejoindre les bergers dans la vallée de Bethléem, et venez me trouver avec eux à l'endroit que vous savez. Ensemble, nous célébrerons la fête sainte en revenant ensuite plus affermis que jamais à notre ministère. Allez avec la paix. Je vous bénis au Nom Saint du Seigneur.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 6 octobre 2024 - Solennité de Notre-Dame du Saint Rosaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,26-38.
En ce temps-là, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, vers une vierge qui était fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph ; et le nom de la vierge était Marie.
Etant entré où elle était, il lui dit :
" Salut, pleine de grâce ! Le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie entre les femmes. "
Mais à cette parole elle fut fort troublée, et elle se demandait ce que pouvait être cette salutation.
L'ange lui dit :
" Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Voici que vous concevrez, et vous enfanterez un fils, et vous lui donnerez le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; il régnera éternellement sur la maison de Jacob, et son règne n'aura point de fin. "
Marie dit à l'ange :
" Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais point l'homme ? "
L'ange lui répondit :
" L'Esprit-Saint viendra sur vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre. C'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu'Elisabeth, votre parente, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse, et ce mois-ci est le sixième pour elle que l'on appelait stérile, car rien ne sera impossible pour Dieu. "
Marie dit alors :
" Voici la servante du Seigneur : qu'il me soit fait selon votre parole ! " 
Et l'ange la quitta. 
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 1, Ch 16, p 108
  • Ancienne traduction :  Tome 1, Ch 23, p 100
  • CD 1, piste 34
  • USB Tome 1, piste 34
Voici ce que je vois: Marie, une très jeune adolescente - quinze ans au plus à la voir - est dans une petite pièce rectangulaire. Une vraie chambre de jeune fille. Contre le plus long des deux murs, se trouve le lit: une couchette basse, sans rebords couverte de nattes ou de tapis. On les dirait étendus sur une table ou une claie à roseaux. Ils sont en effet rigides et ne forment pas de courbes comme il arrive sur nos lits. Sur l’autre mur, une étagère avec une lampe à huile, des rouleaux de parchemin, un travail de couture soigneusement plié que l’on dirait de la broderie. À côté, vers la porte qui est ouverte sur le jardin, mais couverte d’un rideau qu’un vent léger remue, est assise sur un tabouret bas la Vierge. Elle file du lin très blanc et doux comme de la soie. Ses petites mains, un peu moins claires que le lin, font tourner agilement le fuseau. Le petit visage, jeune est si beau, si beau, légèrement courbé, avec un léger sourire, comme si elle caressait ou suivait quelque douce pensée. Un profond silence, dans la petite maison et le jardin. Une paix profonde, tant sur le visage de Marie que dans son environnement. La paix et l’ordre. Tout est propre et en ordre et le milieu très humble en son aspect et dans l’ameublement, presque comme une cellule, a quelque chose d’austère et en même temps de royal à cause de la netteté et du soin avec lequel sont disposées les étoffes sur le lit, les rouleaux, la lumière, le petit broc de cuivre près de la lumière et, avec dedans un faisceau de branches fleuries, branches de pêchers ou de poiriers, je ne sais, mais ce sont certainement des arbres à fruit avec des fleurs légèrement rosées. Marie se met à chanter à voix basse et puis elle élève un peu la voix. Ce n’est pas du grand “chant”, mais c’est déjà une voix qui vibre dans la petite pièce et où on sent vibrer son âme. Je ne comprends pas les paroles, c’est certainement de l’hébreu. Mais comme elle répète fréquemment: “Jéhovah” je comprends qu’il s’agit de quelque chant sacré, peut-être un psaume. Peut-être Marie se rappelle les cantiques du Temple et ce doit être un doux souvenir car elle pose sur son sein les mains qui tiennent le fil et le fuseau et elle lève la tête en l’appuyant en arrière sur le mur; son visage brille de vives couleurs et ses yeux, perdus dans je ne sais quelle douce pensée, sont rendus plus luisants par des pleurs retenus mais qui les font paraître plus grands. Et pourtant ses yeux rient, sourient à une pensé qu’ils suivent et l’abstraient de ce qui l’entoure. Le visage de Marie émerge du vêtement blanc et très simple, rosé et encadré par les tresses qu’elle porte comme une couronne autour de la tête. On dirait une belle fleur. Le chant se change en une prière: “Seigneur, Dieu Très-Haut, ne tarde pas d’envoyer ton Serviteur pour apporter la paix sur la terre. Suscite le temps favorable et la vierge pure et féconde pour l’avènement de ton Christ. Père, Père Saint, accorde à ta servante d’offrir sa vie dans ce but. Accorde-moi de mourir après avoir vu ta Lumière et ta Justice sur la terre et d’avoir vu, accomplie, la Rédemption. O Père Saint envoie à la terre ce qui a fait soupirer les Prophètes. Envoie à ta servante le Rédempteur. Qu’à l’heure où se terminera ma journée s’ouvre pour moi ta demeure parce que ses portes auront déjà été ouvertes par ton Christ, pour tous ceux qui ont espéré en Toi. Viens, viens, ô Esprit du Seigneur. Viens vers tes fidèles qui t’attendent. Viens, Prince de la Paix!…” Marie reste ainsi hors d’elle-même… Le rideau remue plus fort, comme si quelqu’un, par derrière faisait un courant d’air ou le secouait pour l’écarter. Et une lumière blanche de perle, associée à l’argent pur, rend plus clairs les murs légèrement jaunes, plus vives les couleurs des étoffes, plus spirituel le visage levé de Marie. Dans la lumière, et sans que la tenture soit écartée sur le mystère qui s’accomplit même elle ne remue plus: elle pend absolument rigide contre les montants, comme si c’était un mur qui isole l’intérieur de l’extérieur - dans cette lumière se prosterne l’Archange. Il doit nécessairement prendre un aspect humain. Mais cet aspect transcende l’humain. De quelle chair est formée cette figure très belle et fulgurante? De quelle substance Dieu l’a-t-elle matérialisée pour la rendre sensible aux sens de la Vierge? Seul Dieu peut posséder ces substances et s’en servir si parfaitement. C’est un visage, c’est un corps, ce sont des yeux, une bouche, des cheveux et des mains comme les nôtres, mais ce n’est pas notre opaque matière. C’est une lumière qui a pris la couleur de la chair, des yeux, de la chevelure, des lèvres, une lumière qui se meut et sourit et regarde et parle. “Salut, Marie, pleine de Grâce, salut!” La voix est un doux accord comme de perles qui tombent sur un métal précieux. Marie tressaille et baisse les yeux. Et elle tressaille davantage quand elle voit cette créature de lumière agenouillée à un mètre environ de distance d’elle, les mains croisées sur la poitrine la regardant avec un infini respect. Marie se dresse debout et se serre contre le mur. Elle devient pâle, puis rouge. Son visage exprime étonnement, effarement. Elle serre inconsciemment les mains sur son sein, en les cachant sous ses longues manches. Elle se courbe presque pour cacher le plus possible son corps. Une attitude de suave pudeur. “Non. Ne crains pas. Le Seigneur est avec Toi! Tu es bénie entre toutes les femmes.” Mais Marie continue à craindre. D’où est venu cet être extraordinaire? Est-ce un envoyé de Dieu ou du Trompeur? “Ne crains pas, Marie!” répète l’Archange. “Je suis Gabriel, l’Ange de Dieu. Le Seigneur m’a envoyé vers Toi. Ne crains pas parce que tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Et maintenant, tu vas concevoir dans ton sein et enfanteras un Fils et tu Lui donneras comme nom "Jésus". Il sera grand. On l’appellera le Fils du Très-Haut (et il le sera en réalité) et le Seigneur Dieu Lui donnera le trône de David son père et il régnera éternellement sur la maison de Jacob et son Règne n’aura jamais de fin. Comprends, ô sainte Vierge, aimée du Seigneur, sa Fille bénie, appelée à être la Mère de son Fils, quel Fils tu engendreras.” “Comment cela peut-il se faire si je ne connais point d’homme? Est-ce que le Seigneur Dieu n’accueille pas l’offrande de sa servante et ne me veut pas vierge par amour pour Lui?” “Non, ce ne sera pas par œuvre d’homme que tu seras Mère, ô Marie. Tu es l’éternelle Vierge, la Sainte de Dieu. L’Esprit Saint descendra sur Toi et la puissance du Très-Haut te couvriras de son ombre. Pour cela, on appellera Saint celui qui naîtra de toi, Saint et Fils de Dieu, Tout est possible au Seigneur notre Dieu. Elisabeth, stérile, a conçu dans sa vieillesse un fils qui sera le Prophète de ton Fils, celui qui Lui préparera le chemin. Le Seigneur lui a enlevé son opprobre et son souvenir restera parmi les peuples uni à ton nom, comme le nom de sa créature à celui de ton Saint, et jusqu’à la fin des siècles les nations vous proclameront bienheureuses pour la grâce du Seigneur venue jusqu’à vous et jusqu’à toi spécialement, venue aux nations par ton intermédiaire. Elisabeth en est à son sixième mois et le poids qu’elle porte fait monter en elle la joie et la fera monter davantage quand elle connaîtra ta propre joie. Rien n’est impossible à Dieu, Marie, pleine de Grâce. Que dois-je dire à mon Seigneur? Ne te laisse pas troubler par aucune pensée. Le Seigneur veillera sur tes intérêts si tu te fies à Lui. Le monde, le Ciel, l’Éternel attendent ta parole!” Marie, croisant à son tour ses mains sur sa poitrine et se courbant en une profonde inclination dit: “Voici la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon sa parole.” L’Ange étincelle de joie. Il adore, parce que certainement il voit l’Esprit de Dieu s’abaisser sur la Vierge, toute courbée dans son consentement. Puis il disparaît, sans remuer la tenture qu’il laisse tirée sur le Mystère saint.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/