Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,24-33.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Nul ne peut servir deux maîtres ; car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'argent.
C'est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ?
Regardez les oiseaux du ciel, qui ne sèment ni ne moissonnent et n'amassent rien dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ?
Qui de vous, à force de soucis, pourrait ajouter une seule coudée à la longueur de sa vie ?
Et pourquoi vous inquiétez-vous pour le vêtement ? Observez les lis des champs, comment ils croissent : ils ne peinent ni ne filent.
Or je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'était pas vêtu comme l'un d'eux.
Si donc Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui est aujourd'hui et demain sera jetée au four, ne le fera-t-il pas bien plus pour vous, gens de peu de foi ?
Ne vous mettez donc point en peine, disant : Que mangerons-nous ou que boirons-nous, ou de quoi nous vêtirons-nous ?
C'est de tout cela en effet que les païens sont en quête, car votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela.
Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné en plus.
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
La vie est ainsi. Elle s'écoule entre le passé et l'avenir, entre le mal et le bien. Au milieu se trouve l'homme avec sa volonté et son libre arbitre; aux extrémités, d'une part Dieu et son Ciel, d'autre part Satan et son Enfer. L'homme peut choisir. Personne ne le force. Qu'on ne me dise pas: "Mais Satan nous tente" pour s'excuser de descendre par le sentier du bas. Dieu aussi nous tente par son amour et cette tentation est bien forte; par ses paroles, et elles sont bien saintes; par ses promesses, et elles sont bien séduisantes! Pourquoi alors se laisser tenter par un seul des deux et Par celui qui mérite le moins qu'on l'écoute? Les paroles, les promesses, l'amour de Dieu ne suffisent-ils pas à neutraliser le poison de Satan? Attention que cela ne tourne pas mal pour vous. Quand quelqu'un est physiquement très sain, il n'est pas à l'abri des contagions, mais il les surmonte facilement. Si au contraire il est déjà malade et par conséquent affaibli, il périt presque certainement avec une nouvelle infection, et s'il survit il est plus malade que la première fois, car il n'a pas dans le sang la force de détruire complètement les germes infectieux. C'est la même chose pour la partie supérieure. Si quelqu'un est moralement et spirituellement sain et fort, croyez bien qu'il n'est pas exempt de la tentation, mais le mal ne s'enracine pas en lui. Quand j'entends quelqu'un me dire: "J'ai fréquenté celui-ci et celui-là, j'ai lu ceci et cela, j'ai essayé d'amener au bien celui-ci et celui-là, mais en réalité le mal qui était dans leur esprit et dans leur cœur, le mal qui était dans le livre est entré en moi", je conclus: "Cela prouve que tu avais déjà créé le terrain favorable à la pénétration. Cela prouve que tu es un faible qui manque de nerf moral et spirituel. Car même de nos ennemis nous devons faire sortir du bien. En observant leurs erreurs, nous devons apprendre à n'y pas tomber. L'homme intelligent ne se laisse pas séduire par la première doctrine qu'il écoute. L'homme qui est tout imprégné d'une doctrine ne peut faire en lui une place pour les autres. Ceci explique les difficultés que l'on rencontre pour essayer de persuader ceux qui sont convaincus par d'autres enseignements de suivre la vraie Doctrine. Mais si tu m'avoues que tu changes de pensée au moindre souffle de vent, je vois que tu es plein de vides, ta force spirituelle est fissurée de partout, les digues qui retiennent ta pensée sont défoncées en mille endroits par où fuient les eaux saines et entrent les eaux corrompues, et tu es tellement sot et apathique que tu ne t'en aperçois même pas et n'y portes aucun remède. Tu es un malheureux". Sachez donc, entre les deux sentiers, choisir le bon et le suivre, en résistant, en résistant, en résistant aux attraits de la sensualité, du monde, de la science et du démon. Les fois mélangées, les compromis, les pactes qui s'opposent l'un à l'autre, laissez-les aux gens du monde. Ils ne devraient pas non plus exister parmi eux si les hommes étaient honnêtes. Mais vous, vous au moins, hommes de Dieu, ne les ayez pas. Vous ne pouvez faire des arrangements ni avec Dieu ni avec Mammon. Ne les ayez pas en vous-mêmes, car ils seraient sans valeur. Vos actions, mélangées de ce qui est bon et de ce qui ne l'est pas, n'auraient aucune valeur. Celles qui sont complètement bonnes seraient annulées par celles qui ne le sont pas. Celles qui sont mauvaises vous feraient tomber directement aux mains de l'Ennemi. Ne les faites donc pas. Mais servez loyalement. Personne ne peut servir deux maîtres dont la pensée est différente. S'il aime l'un, il haïra l'autre et réciproquement. Vous ne pouvez appartenir également à Dieu et à Mammon. L'esprit de Dieu ne peut se concilier avec l'esprit du monde. L'un monte, l'autre descend. L'un sanctifie, l'autre corrompt. Si vous êtes corrompus, comment pouvez-vous agir avec pureté? La sensualité s'enflamme chez ceux qui sont corrompus et, à la suite de la sensualité, les autres désirs malsains. Vous savez déjà comment Eve fut corrompue, et Adam par son intermédiaire. Satan baisa l'œil de la femme et l'ensorcela de telle façon que toute vision jusqu'alors pure prit pour elle un aspect impur et éveilla des curiosités étranges. Puis Satan lui baisa les oreilles et les ouvrit aux paroles d'une science inconnue: la sienne. Même la pensée d'Eve voulut connaître ce qui n'était pas nécessaire. Puis Satan montra à l'œil et à la pensée éveillés au Mal ce que tout d'abord ils n'avaient pas vu ni compris, et tout en Eve s'éveilla et se corrompit. Et la Femme, allant vers l'Homme, révéla son secret et persuada Adam de goûter le nouveau fruit si beau à voir et interdit jusqu'alors. Et elle le baisa et le regarda avec une bouche et des yeux où était déjà le trouble satanique. Et la corruption pénétra en Adam qui vit, et dont l'œil désira le fruit défendu. Il y mordit avec sa compagne, tombant d'une telle hauteur dans la boue. Quand quelqu'un est corrompu, il entraîne l'autre dans la corruption à moins que ce ne soit un saint au vrai sens du mot. Attention à votre regard, hommes, au regard de l'œil et à celui de l'esprit. S'ils sont corrompus, ils ne peuvent que corrompre le reste. L'œil est la lumière du corps, ta pensée est la lumière du cœur. Mais si ton œil n'est pas pur, tout en toi deviendra trouble et les nuées de la séduction créeront en toi des imaginations impures, car par suite de la soumission des organes à la pensée, une pensée corrompue corrompt les sens. Tout est pur en celui qui a une pensée pure qui lui donne un regard pur, et la lumière de Dieu descend en maîtresse là où les sens ne font pas obstacle. Mais si par une mauvaise volonté tu as habitué l'œil à des visions troubles, tout en toi deviendra ténèbres. Inutilement tu regarderas même les choses les plus saintes. Dans la nuit il n'y aura que ténèbres et tu feras des œuvres de ténèbres. Aussi, fils de Dieu, protégez vous-mêmes contre vous-mêmes. Surveillez-vous attentivement contre toutes les tentations. Être tenté n'est pas un mal. C'est par la lutte que l'athlète prépare la victoire. Mais le mal c'est d'être vaincus faute d'entraînement et d'attention. Je sais que tout sert à la tentation. Je sais que la défense énerve. Je sais que la lutte épuise. Mais, allons, pensez à ce que vous procurent ces choses. Et voudriez-vous pour une heure de plaisir, de n'importe quelle espèce, perdre une éternité de paix? Que vous laisse le plaisir de la chair, de l'or et de la pensée? Rien. Qu'acquérez-vous en les repoussant? Tout. Je parle à des pécheurs parce que l'homme est pécheur. Eh bien, dites-moi, en vérité: après avoir satisfait les sens, ou l'orgueil, ou la cupidité, vous êtes-vous sentis plus frais, plus contents, plus tranquilles? Dans l'heure qui suit la satisfaction et qui est toujours une heure de réflexion, vous êtes-vous en réalité sentis sincèrement heureux? Moi, je n'ai pas goûté ce pain de la sensualité. Mais je réponds pour vous: "Non. Flétrissure, mécontentement, incertitude, nausée, peur, agitation. Voilà ce qu'a été le suc que vous a procuré cette heure de plaisir". Cependant, je vous en prie. Lorsque je vous dis: "Ne faites jamais cela", je vous dis aussi: "Ne soyez pas inexorables à ceux qui se trompent". Rappelez-vous que vous êtes tous frères, faits d'une même chair et ayant une même âme. Pensez que nombreuses sont les causes qui amènent quelqu'un à pécher. Soyez miséricordieux envers les pécheurs, relevez-les avec bonté et amenez-les à Dieu en leur montrant que le sentier qu'ils ont suivi est hérissé de dangers pour la chair, pour la pensée et l'esprit. Faites cela et vous en serez grandement récompensés. Parce que le Père qui est aux Cieux est miséricordieux avec les bons et sait rendre au centuple. Je vous dis donc ... ”
Jésus me dit: “Regarde et écris. C'est l'évangile de la Miséricorde que je donne à tous et spécialement à ceux qui se reconnaîtront dans la pécheresse et que j'invite à suivre dans sa rédemption.”
Jésus, debout sur un rocher, parle à une foule nombreuse. C'est un endroit alpestre. Une colline solitaire entre deux vallées. Le sommet de la colline est en forme de joug ou plutôt en forme de bosse de chameau, de sorte qu'à peu de mètres de la cime elle offre un amphithéâtre naturel où la voix résonne avec netteté comme dans une salle de concert très bien construite. La colline n'est qu'une fleur. Ce doit être la belle saison. Les moissons des plaines commencent à prendre une couleur blonde et seront bientôt prêtes pour la faux. Au nord une montagne élevée resplendit avec son névé au soleil. Immédiatement au-dessous, à l'orient, la mer de Galilée paraît un miroir brisé dont les innombrables éclats semblent des saphirs embrasés par le soleil. Elle éblouit avec son scintillement azur et or sur lequel ne se reflète que quelques nuages floconneux qui traversent un ciel très pur et les ombres mobiles de quelques voiles. Ce doit être encore les premières heures de la matinée car l'herbe de la montagne a encore quelques diamants de rosée disséminés parmi les tiges. Au-delà du lac de Génésareth il y a des plaines éloignées qui par l'effet d'un léger brouillard, peut-être la rosée qui s'évapore, semblent prolonger le lac mais avec des teintes d'opale veinée de vert, et plus loin encore une chaîne de montagnes dont la côte très capricieuse fait penser à un dessin de nuages sur un ciel serein. Certains sont assis sur l'herbe ou sur des pierres, d'autres sont debout. Le collège apostolique n'est pas au complet. Je vois Pierre et André, Jean et Jacques, et j'entends qu'on appelle les deux autres Nathaël et Philippe. Puis, il y en a un autre qui est ou qui n'est pas dans le groupe. C'est peut-être le dernier arrivé: ils l'appellent Simon. Les autres ne sont pas là, à moins que je ne les distingue pas au milieu de la foule nombreuse. Le discours est déjà commencé depuis un moment. Je comprends qu'il s'agit du sermon sur la montagne. Mais les béatitudes sont déjà énoncées. Je dirais même que le discours approche de sa fin car Jésus dit: "Faites ceci et vous en serez grandement récompensés, car le Père qui est aux Cieux est miséricordieux avec les bons et sait rendre au centuple. Je vous dis donc ... ” Un grand mouvement se produit dans la foule qui se trouve vers le sentier conduisant au plateau. Les gens les plus proches de Jésus se retournent. L'attention se détourne. Jésus cesse de parler et tourne son regard dans la même direction que les autres. Il est sérieux et beau dans son habit bleu foncé, avec les bras croisés sur la poitrine et le soleil qui effleure son visage avec le premier rayon qui passe au-dessus du pic oriental de la colline. “Faites place, plébéiens” crie une coléreuse voix d'homme. “Faites place à la beauté qui passe”... quatre jolis-cœurs tout pomponnés s'avancent et l'un est certainement un romain car il porte la toge. Ils portent en triomphe sur leurs mains croisées Pour faire un siège Marie de Magdala, encore grande pécheresse. Elle rit de sa bouche très belle, elle rejette en arrière sa tête à la chevelure d'or toute en tresses et boucles retenues par des épingles précieuses et par une lame d'or parsemée de perles qui enserre le sommet du front comme un diadème et d'où descendent de légères boucles pour voiler ses yeux splendides rendus encore plus grands et plus séduisants par un savant artifice. Le diadème, ensuite, disparaît derrière les oreilles sous la masse des tresses qui retombent sur le cou très blanc et découvert. Et même... le découvert va bien au-delà du cou. Les épaules sont découvertes jusqu'aux omoplates et la poitrine beaucoup plus encore. Son vêtement est retenu aux épaules par deux chaînettes d'or. Les manches sont inexistantes. Le tout est recouvert, si l'on peut dire, par un voile qui sert uniquement à mettre la peau à l'abri du bronzage. Le vêtement est très léger et la femme se jetant, comme elle fait, par cajolerie, sur l'un ou l'autre de ses adorateurs, semble se jeter nue sur eux. J'ai l'impression que le romain est le préféré, car c'est à lui que s'adressent de préférence les sourires et les coups d'œil et il reçoit plus souvent la tête sur son épaule. “Voilà, la déesse est satisfaite” dit le romain. “Rome a donné une monture à la nouvelle Vénus et là se trouve l'Apollon que tu as voulu voir. Charme-le donc... mais laisse-nous aussi quelques bribes de tes charmes.” Marie rit et d'un mouvement agile et provocant se jette à terre découvrant ses pieds chaussés de sandales blanches avec des boucles d'or et une partie de la jambe. Puis couvrant le tout, le vêtement très ample, de laine fine comme le voile et très blanc, retenu à la taille, mais très bas à la hauteurs des hanches, par une ceinture à boucles d'or dénouées. Et la femme se dresse comme une fleur de chair, une fleur impure, éclose par un sortilège sur le plateau vert où se trouvent quantité de muguets et de narcisses sauvages. Elle est belle plus que jamais. La bouche petite et pourpre semble un œillet qui se détache sur la blancheur d'une dentition parfaite. Le visage et le corps pourraient satisfaire le peintre ou le sculpteur le plus difficile tant pour les teintes que pour les formes. Large de poitrine avec des hanches bien proportionnées, avec une taille naturellement souple et fine en comparaison de la poitrine et des hanches, elle semble une déesse comme l'a dit le romain, une déesse sculptée dans un marbre légèrement rosé sur lequel l'étoffe légère se tend sur les côtés pour retomber ensuite en plis nombreux sur le devant. Tout est étudié pour plaire. Jésus la regarde fixement, et elle soutient effrontément son regard en riant et en se tournant légèrement à cause des chatouilles que le romain lui fait en passant sur ses épaules et sur son sein découverts un brin de muguet cueilli dans l'herbe. Marie, avec un courroux étudié et faux, relève son voile en disant: “Respecte ma candeur” ce qui fait éclater les quatre en un bruyant éclat de rire. Jésus continue de la fixer. Quand le bruit des éclats de rire s'atténue, comme si l'apparition de la femme avait rallumé la flamme du discours qui tombait, Jésus reprend la parole et ne la regarde plus. Mais il regarde ses auditeurs qui paraissent agités et scandalisés par cette aventure. Jésus reprend: “J'ai dit d'être fidèles à la Loi, humbles, miséricordieux, d'aimer non seulement les frères nés des mêmes parents mais tous ceux qui sont pour vous des frères parce qu'ils ont la même origine humaine. Je vous ai dit que le pardon est plus utile que la rancœur, qu'il vaut mieux compatir que d'être inexorables. Mais maintenant je vous dis qu'on ne doit pas condamner si on n'est pas exempt du péché qui nous porterait à condamner. Ne faites pas comme les scribes et les pharisiens qui sont sévères avec tout le monde, mais pas avec eux-mêmes. Ils appellent impur ce qui est extérieur et peut ne souiller que l'extérieur, et ils accueillent l'impureté au plus profond de leur sein, dans leur cœur. Dieu n'est pas avec ceux qui sont impurs, car l'impureté corrompt ce qui est la propriété de Dieu: les âmes, et surtout les âmes des petits qui sont des anges répandus sur la terre. Malheur à ceux qui leur arrachent les ailes avec la cruauté de fauves démoniaques et qui jettent dans la boue ces fleurs du Ciel en leur faisant connaître le goût de la matière! Malheur!... Il vaudrait mieux qu'ils meurent brûlés par la foudre plutôt que d'arriver à un tel péché! Malheur à vous, riches et jouisseurs! Car c'est justement parmi vous que fermente la plus grande impureté à laquelle l'oisiveté et l'argent servent de lit et d'oreiller! Maintenant, vous êtes repus. La nourriture des concupiscences vous arrive jusqu'à la gorge et vous étrangle. Mais vous aurez faim, une faim redoutable et que rien ne rassasiera ni n'adoucira pendant l'éternité. Maintenant vous êtes riches. Que de bien vous pourriez faire avec votre richesse! Mais vous en faites un mal pour vous et pour les autres. Vous connaîtrez une pauvreté atroce un jour, lequel n'aura pas de fin. Maintenant vous riez. Vous vous prenez pour des triomphateurs. Mais vos larmes rempliront les étangs de la Géhenne et elles ne s'arrêteront plus. Où se niche l'adultère? Où se niche la corruption des jeunes filles? Qui a deux ou trois lits de débauche, en plus de son lit d'époux, et sur lesquels il répand son argent et la vigueur d'un corps que Dieu lui a donné sain pour qu'il travaille pour sa famille et non pour qu'il s'épuise en débauches dégoûtantes qui le mettent au-dessous d'une bête immonde? Vous avez appris qu'il a été dit: "Ne commets pas l'adultère". Mais Moi, je vous dis que celui qui aura regardé une femme avec un désir impur, que celle qui est allée vers un homme avec un désir impur, avec cela seulement, a déjà commis l'adultère en son cœur. Aucune raison ne justifie la fornication. Aucune. Ni l'abandon et la répudiation d'un mari. Ni la pitié envers une femme répudiée. Vous n'avez qu'une seule âme. Quand elle est engagée avec une autre par un pacte de fidélité, qu'elle ne mente pas, autrement ce beau corps avec lequel vous péchez ira avec vous, âmes impures, dans des flammes qui ne s'éteindront pas. Mutilez-le plutôt, mais ne le tuez pas pour toujours par la damnation. Redevenez hommes, vous, les riches, sentines vermineuses du vice, redevenez hommes pour ne pas inspirer le dégoût au Ciel ... ” Marie, au commencement, a écouté avec un visage qui était un poème de séduction et d'ironie, éclatant de temps à autre en rires méprisants. Sur la fin du discours elle devient rouge de colère. Elle comprend que, sans la regarder, c'est à elle que Jésus parle. Sa colère s'enflamme toujours plus. Elle se révolte et à la fin elle n'y résiste plus. Elle s'enveloppe méprisante dans son voile et, suivie par les regards de la foule qui la méprise et par la voix de Jésus qui la poursuit, elle se sauve à toutes jambes sur la pente en laissant des morceaux de vêtements aux chardons et aux églantiers qui sont aux bords du sentier. Elle rit de rage et de mépris. Je ne vois rien d'autre. Mais Jésus me dit: “Tu vas encore voir.” Jésus reprend: “Vous êtes indignés de cet événement. Cela fait deux jours que notre refuge, bien au-dessus de la boue, est troublé par le sifflement de Satan. Ce n'est donc plus un refuge, et nous allons le quitter. Mais je veux terminer pour vous ce code du "plus parfait" dans cette ampleur de lumière et d'horizon. Ici, réellement, Dieu apparaît dans sa majesté de Créateur et, en voyant ses merveilles, nous pouvons croire fermement que le Maître c'est Lui et non pas Satan. Le Malin ne pourrait même pas créer un brin d'herbe. Mais Dieu peut tout. Que cela nous réconforte. Mais vous êtes maintenant tous au soleil. Et cela vous gêne. Dispersez-vous alors sur les pentes. Il y a de l'ombre et de la fraîcheur. Prenez votre repas, si vous voulez. Je vous parlerai du même sujet. Plusieurs raisons nous ont retardés. Mais ne le regrettez pas. Ici, vous êtes avec Dieu.” La foule crie: “Oui, oui, avec Toi” et les gens s'en vont sous les bosquets épars du côté de l'orient de façon que le versant de la colline et les branches les abritent du soleil déjà trop chaud. Entre temps, Jésus dit à Pierre de démonter la tente. “Mais... nous partons réellement?” “Oui.” “Parce qu'elle est venue, elle? ... ” “Oui, mais ne le dis à personne et surtout pas au Zélote. Il en resterait affligé à cause de Lazare. Je ne puis permettre que la parole de Dieu soit exposée au mépris des païens ... ” “Je comprends, je comprends ... ” “Alors, comprends aussi une autre chose.” “Laquelle, Maître?” “La nécessité de se taire en certains cas. Je me fie à toi. Tu m'es si cher mais tu es aussi d'une impulsivité qui te fait faire des observations blessantes.” “Je comprends... tu ne veux pas à cause de Lazare et de Simon ... ” “Et pour d'autres encore.” “Tu penses qu'il y en aura aujourd'hui?” “Aujourd'hui, demain et après demain et toujours. Et il sera toujours nécessaire de surveiller l'impulsivité de mon Simon de Jonas. Va, va faire ce que je t'ai dit.” Pierre s'en va, en appelant à son aide ses compagnons. L'Iscariote est resté pensif dans un coin. Jésus l'appelle par trois fois parce qu'il n'entend pas. À la fin, il se retourne: “Tu me veux, Maître?” demande-t-il. “Oui, va toi aussi prendre ta nourriture et aider tes compagnons.” “Je n'ai pas faim. Ni Toi non plus.” “Moi non plus, mais pour des motifs opposés. Tu es troublé, Judas?” “Non, Maître. Fatigué ... ” “Maintenant nous allons sur le lac, et puis en Judée, Judas. Et chez ta mère. Je te l'ai promis ... ” Judas se sent mieux. “Tu viens bien avec moi seul?” “Mais certainement. Aime-moi bien, Judas. Je voudrais que mon amour fût en toi au point de te préserver de tout mal.” “Maître... je suis un homme. Je ne suis pas un ange. J'ai des moments de fatigue. Est-ce un péché d'avoir besoin de dormir?” “Non, si tu dors sur ma poitrine. Regarde là les gens, comme ils sont heureux et comme il est gai d'ici, le paysage. Cependant la. Judée aussi doit être très belle au printemps.” “Très belle, Maître. Seulement, là-bas sur les montagnes qui sont plus élevées qu'ici, le printemps est plus tardif. Mais les fleurs sont très belles. Les pommeraies sont une splendeur. La mienne, grâce aux soins de maman, est une des plus belles. Et quand elle s'y promène avec des colombes qui lui courent après pour avoir du grain, crois bien que c'est une vue apaisante pour le cœur.” “Je le crois. Si ma Mère n'est pas trop fatiguée, j'aurais plaisir à l'amener chez la tienne. Elles s'aimeraient, car elles sont bonnes toutes les deux.” Judas, séduit par cette idée, redevient tranquille. Il oublie son manque d'appétit et sa fatigue et court vers ses compagnons en riant joyeusement. Grand comme il est, il défait sans fatigue les nœuds les plus élevés et il mange son pain et ses olives, joyeux comme un enfant. Jésus le regarde avec compassion et puis se dirige vers ses apôtres. “Voici du pain, Maître, et un œuf. Je me le suis fait donner par ce riche habillé de rouge. Je lui ai dit: "Tu es heureux d'écouter. Lui parle et il est épuisé. Donne-moi un de tes œufs. Cela fera plus de bien à Lui qu'à toi".” “Mais, Pierre!” “Non, Maître! Tu es pâle comme un bébé qui suce un sein épuisé, et tu es en train de devenir maigre comme un poisson après les amours. Laisse-moi faire; je ne veux pas avoir de reproches à me faire. Maintenant, je vais le mettre dans cette cendre chaude. Ce sont les branchages que j'ai brûlés. Tu vas le boire. Je ne sais combien de temps il y a... combien de jours? Des semaines certainement qu'on ne mange que du pain et des olives et un peu de lait... Hum! On dirait qu'on se purge. Et Toi, tu manges moins que tous et tu parles pour tous. Voici l'œuf. Bois-le tant qu'il est tiède. Cela te fera du bien.” Jésus obéit et voyant que Pierre ne mange que du pain, il lui demande: “Et toi? Les olives?” “Chut! Elles vont me servir après. Je les ai promises.” “A qui?” “A des enfants. Pourtant, s'ils ne se tiennent pas tranquilles jusqu'à la fin, je mange les olives et je leur donne les noyaux, c'est-à-dire des claques.” “Mais, très bien!” “Hé! je ne les donnerai jamais. Mais si on ne fait pas ainsi! J'en ai tant reçu, moi aussi, et si on avait dû me donner toutes celles que je méritais pour mes gamineries, j'aurais dû en recevoir dix fois plus! Mais cela fait du bien. C'est parce que j'en ai reçu que je suis ainsi. ” Tout le monde rit de la sincérité de l'apôtre. “Maître, je voudrais te dire qu'aujourd'hui c'est vendredi et que ces gens... je ne sais s'ils pourront se procurer des vivres à temps pour demain ou regagner leurs maisons” dit Barthélémy. “C'est vrai! C'est vendredi!” disent plusieurs. “Peu importe. Dieu y pourvoira, mais nous le leur dirons.” Jésus se lève et va à sa nouvelle place au milieu de la foule éparse parmi les bosquets. “En premier lieu, je vous rappelle que c'est vendredi. Maintenant je vous dis que ceux qui craignent de ne pouvoir regagner à temps leurs maisons ou n'arrivent pas à croire que Dieu donnera demain la nourriture à ses fils, peuvent se retirer tout de suite pour que la nuit ne les surprenne pas en route. ” Sur toute la foule, une cinquantaine de personnes se lèvent. Les autres restent où elles sont. Jésus sourit et commence à parler. “Vous avez appris qu'il a été dit autrefois: "Ne commets pas l'adultère". Ceux parmi vous, qui m'ont entendu dans d'autres endroits, savent que plusieurs fois j'ai parlé de ce péché. Parce que, faites bien attention, ce péché n'intéresse pas une seule personne, mais intéresse deux ou trois personnes. Et je m'explique. Celui qui commet l'adultère pèche pour lui-même, il pèche pour sa complice, il pèche en portant au péché la femme ou le mari trahi qui peuvent en arriver au désespoir ou à pécher eux-mêmes. Ceci pour le péché consommé. Mais je vous dis en plus. Je vous dis: "Non seulement le péché consommé, mais le désir de le consommer est déjà péché". Qu'est-ce que l'adultère? C'est le désir fiévreux de celui ou de celle qui n'est pas à nous. On commence à pécher par le désir, on continue par la séduction, on complète par la persuasion, l'acte couronne le tout. Comment commence-t-on? Généralement par un regard impur. Et cela nous ramène à ce que je disais auparavant. L'œil impur voit ce qui est caché à celui qui est pur, et par l'œil, la soif entre dans le gosier, la faim dans le corps, la fièvre dans le sang. Soif, faim, fièvre charnelle. C'est le commencement du délire. Si l'autre, la personne regardée est honnête, celui qui délire reste seul à se retourner sur des charbons ardents, ou bien il en arrive à calomnier pour se venger. Si elle est malhonnête, elle se fait complice du regard et alors commence la descente vers le péché. Aussi je vous dis: "Celui qui regarde une femme en la désirant, a déjà commis l'adultère car dans sa pensée il a déjà commis l'acte qu'il désire". Plutôt que cela, si ton œil droit est pour toi occasion de scandale, arrache-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi être borgne que de tomber pour toujours dans les ténèbres infernales. Et si ta main droite a péché, coupe-la et jette-la. Il vaut mieux pour toi avoir un membre de moins plutôt que de tomber tout entier dans l'enfer. Il est vrai qu'il est dit que ceux qui sont difformes ne peuvent servir Dieu dans le Temple. Mais après la vie, ceux qui sont difformes de naissance, s'il sont saints ou ceux qui le sont par' vertu, deviendront plus beaux que des anges et serviront Dieu en l'aimant dans la joie du Ciel. Il a été dit aussi: "Que celui qui renvoie sa femme lui donne un libellé de divorce". Mais c'est une chose à réprouver. Elle ne vient pas de Dieu. Dieu dit à Adam: "C'est la compagne que j'ai faite pour toi. Croissez et multipliez-vous sur la terre, remplissez-la et soumettez-la à votre pouvoir". Et Adam, rempli d'une intelligence supérieure car le péché n'avait pas encore troublé sa raison sortie parfaite de Dieu, s'écria: "Voilà enfin l'os de mes os et la chair de ma chair. On l'appellera Virago, c'est-à-dire un autre moi-même parce qu'elle est tirée de l'homme. Pour ce motif, l'homme laissera son père et sa mère et les deux seront une seule chair". Et avec l'éclat d'une splendeur accrue, l'éternelle Lumière approuva avec un sourire ce qu'avait dit Adam et qui devint la loi première, irréformable. Maintenant, si à cause de la dureté toujours plus grande de l'homme, le législateur humain dut faire une nouvelle loi; si à cause de l'inconstance croissante de l'homme, il dut mettre un frein et dire: "Si pourtant tu l'as répudiée, tu ne peux la reprendre", cela n'efface pas la loi première, authentique, née au Paradis Terrestre et approuvée par Dieu. Moi, je vous dis: "Quiconque renvoie sa propre femme, excepté le cas de l'adultère bien établi, l'expose à l'adultère". Parce que, en effet, que fera dans quatre-vingt-dix pour cent des cas la femme répudiée? Elle fera un second mariage. Avec quelles conséquences? Oh! il y en aurait à dire sur ce sujet! Ne savez-vous pas que vous pouvez provoquer des incestes involontaires avec cette manière d'agir? Que de larmes versées pour une luxure! Oui. Une luxure. Cela n'a pas d'autre nom. Soyez francs. On peut tout surmonter quand l'esprit est droit. Mais tout se prête à motiver les satisfactions de la sensualité quand l'esprit est luxurieux. Frigidité de la femme, lourdeur, inaptitude aux affaires, humeur grincheuse, amour du luxe, on peut tout surmonter, même les maladies, même l'irascibilité, si on s'aime saintement. Mais comme après quelque temps on ne s'aime plus comme au premier jour, voilà qu'alors on regarde comme impossible ce qui est plus que possible et l'on jette une pauvre femme à la rue et on l'envoie à sa perdition. Commet l'adultère celui qui répudie sa femme, et celui qui l'épouse après la répudiation. Seule la mort rompt le mariage. Souvenez-vous-en. Et si vous avez fait un choix malheureux, portez-en les conséquences comme une croix. Vous serez deux malheureux mais saints, vous ne ferez pas de vos enfants des êtres plus malheureux, ces innocents qui ont davantage à souffrir de ces situations difficiles. L'amour de vos enfants devrait vous faire réfléchir cent et cent fois, même dans le cas de la mort du conjoint. Oh! si vous savez vous contenter de ce que vous avez eu et auquel Dieu a dit: "Cela suffit"! Si vous saviez, vous veufs et vous veuves, voir dans la mort non pas un amoindrissement mais une élévation à une perfection de procréateurs! Être mère, même pour la mère défunte. Être père, même pour le père disparu. Avoir deux âmes en une, recueillir l'amour des enfants sur les lèvres refroidies de la personne qui meurt et dire: "Pars en paix, sans crainte pour ceux qui sont venus de toi. Je continuerai à les aimer, pour toi et pour moi, de les aimer deux fois, je serai père et mère, et l'infortune de l'orphelin ne pèsera pas sur eux. Ils ne connaîtront pas la jalousie naturelle de l'enfant du conjoint remarié pour celui ou celle qui prend la place sacrée d'une mère, d'un père appelés par Dieu à une autre demeure". Fils, mon enseignement arrive à sa fin, comme va vers sa fin le jour qui déjà décline, avec le soleil, vers l'occident. De cette rencontre sur la montagne, je veux que vous vous rappeliez les paroles. Gravez-les dans vos cœurs. Relisez-les souvent. Qu'elles soient pour vous un guide perpétuel. Et par-dessus tout soyez bons avec ceux qui sont faibles. Ne jugez pas pour n'être pas jugés. Souvenez-vous qu'il pourrait arriver le moment où Dieu vous rappellerait: "C'est ainsi que tu as jugé. Tu savais donc que c'était mal. Tu as donc commis le péché en sachant bien ce que tu faisais. Maintenant subis ta peine". La charité est déjà une absolution. Ayez la charité en vous, pour tous et à tout propos. Si Dieu vous donne tant de secours pour vous garder droits, ne vous enorgueillissez pas. Mais cherchez à monter, si longue que soit l'échelle de la perfection, et tendez la main à ceux qui sont fatigués, ignorants, à ceux qui sont victimes de subites déceptions. Pourquoi regarder avec tant d'attention le fétu dans l'œil de ton frère si tu ne te soucies pas d'abord d'enlever la poutre qui est dans le tien? Comment peux-tu dire à ton prochain: "Laisse-moi enlever ce fétu de ton œil" alors que t'aveugle la poutre qui est dans le tien? Ne sois pas hypocrite, fils. Enlève d'abord la poutre que tu as dans le tien et alors tu pourras enlever le fétu à ton frère sans l'abîmer complètement. Évitez aussi l'imprudence comme le manque de charité. Je vous ai dit: "Tendez la main à ceux qui sont fatigués, ignorants, victimes de déceptions imprévues". Mais, si c'est charité d'instruire les ignorants, d'encourager ceux qui n'en peuvent plus, de donner de nouvelles ailes à ceux qui pour de multiples raisons ont brisé les leurs, c'est une imprudence de dévoiler les vérités éternelles à ceux qui sont infectés par le satanisme. Ils s'en empareront pour jouer aux prophètes, pour se glisser parmi les simples, pour corrompre, détourner, souiller de manière sacrilège les choses de Dieu. Respect absolu, savoir parler et savoir se taire, savoir réfléchir et savoir agir, voilà les vertus du vrai disciple pour faire des prosélytes et servir Dieu. Vous avez une raison et, si vous êtes justes, Dieu vous donnera toutes ses lumières pour guider encore mieux votre raison. Pensez que les vérités éternelles ressemblent à des perles. On n'a jamais vu jeter des perles aux pourceaux qui préfèrent des glands et de puantes eaux de vaisselle aux perles précieuses. Ils les piétineraient sans pitié et après, furieux d'avoir été trompés, ils se retourneraient contre vous pour vous mettre en pièces. Ne donnez pas les choses saintes aux chiens. Ceci pour maintenant et pour plus tard. Je vous ai parlé longuement, mes fils. Écoutez mes paroles. Celui qui les écoute et les met en pratique est comparable à un homme réfléchi qui, voulant construire une maison, choisit un terrain rocheux. Certes il peinera pour faire les fondations. Il lui faudra travailler avec le pic et le ciseau, se durcir les mains et se fatiguer les reins. Mais ensuite il pourra couler la chaux dans les fentes de la roche et y poser les briques serrées comme dans une muraille de forteresse et la maison s'élèvera solide comme une montagne. Que viennent les intempéries, les ouragans, que les pluies fassent déborder les fleuves, que les vents soufflent, que les flots la frappent, la maison résistera à tout. Ainsi en est-il de celui dont la foi a de solides fondations. Au contraire, celui qui écoute sans se laisser pénétrer et ne s'efforce pas de graver mes paroles dans son cœur parce qu'il sait que pour cela il devrait se donner de la peine, éprouver de la souffrance, extirper trop de choses, celui-là est semblable à celui qui par paresse et sottise construit sa maison sur le sable. Sitôt que viennent les intempéries, la maison vite construite aussi vite s'écroule et l'imbécile regarde désolé les décombres et l'anéantissement de son capital. Et ici, il ne reste qu'une ruine qu'on peut réparer en faisant des frais et en se donnant du mal. Mais pour l'édifice d'un esprit qui s'est écroulé parce qu'il était mal bâti, il ne reste plus rien pour la reconstruction. Dans l'autre vie, pas de construction. Malheur à celui qui n'a que des décombres à présenter! J'ai fini. Maintenant je descends vers le lac et je vous bénis au nom du Dieu Un et Trin. Que ma paix soit avec vous.” Mais la foule crie: “Nous venons avec Toi. Laisse-nous venir! Personne n'a des paroles comme les tiennes!” Et ils se mettent à suivre Jésus qui descend non pas du côté par où il est monté, mais par le côté opposé et s'en va directement vers Capharnaüm. La descente est plus abrupte, mais beaucoup plus rapide, et ils ont vite fait d'arriver au pied de la montagne qui débouche dans une plaine verte et fleurie.
(Jésus dit: “Cela suffit pour aujourd'hui. Demain ... ”)
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Nul ne peut servir deux maîtres ; car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'argent.
C'est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ?
Regardez les oiseaux du ciel, qui ne sèment ni ne moissonnent et n'amassent rien dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ?
Qui de vous, à force de soucis, pourrait ajouter une seule coudée à la longueur de sa vie ?
Et pourquoi vous inquiétez-vous pour le vêtement ? Observez les lis des champs, comment ils croissent : ils ne peinent ni ne filent.
Or je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'était pas vêtu comme l'un d'eux.
Si donc Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui est aujourd'hui et demain sera jetée au four, ne le fera-t-il pas bien plus pour vous, gens de peu de foi ?
Ne vous mettez donc point en peine, disant : Que mangerons-nous ou que boirons-nous, ou de quoi nous vêtirons-nous ?
C'est de tout cela en effet que les païens sont en quête, car votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela.
Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné en plus.
Extrait de la Traduction de l'évangile selon le missel catholique Romain Tridentin.
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
- Traduction de 2017 : Tome 3, Ch 174
- Ancienne traduction : Tome 3, Ch 34, p 194 (CD 3, piste 64)
La vie est ainsi. Elle s'écoule entre le passé et l'avenir, entre le mal et le bien. Au milieu se trouve l'homme avec sa volonté et son libre arbitre; aux extrémités, d'une part Dieu et son Ciel, d'autre part Satan et son Enfer. L'homme peut choisir. Personne ne le force. Qu'on ne me dise pas: "Mais Satan nous tente" pour s'excuser de descendre par le sentier du bas. Dieu aussi nous tente par son amour et cette tentation est bien forte; par ses paroles, et elles sont bien saintes; par ses promesses, et elles sont bien séduisantes! Pourquoi alors se laisser tenter par un seul des deux et Par celui qui mérite le moins qu'on l'écoute? Les paroles, les promesses, l'amour de Dieu ne suffisent-ils pas à neutraliser le poison de Satan? Attention que cela ne tourne pas mal pour vous. Quand quelqu'un est physiquement très sain, il n'est pas à l'abri des contagions, mais il les surmonte facilement. Si au contraire il est déjà malade et par conséquent affaibli, il périt presque certainement avec une nouvelle infection, et s'il survit il est plus malade que la première fois, car il n'a pas dans le sang la force de détruire complètement les germes infectieux. C'est la même chose pour la partie supérieure. Si quelqu'un est moralement et spirituellement sain et fort, croyez bien qu'il n'est pas exempt de la tentation, mais le mal ne s'enracine pas en lui. Quand j'entends quelqu'un me dire: "J'ai fréquenté celui-ci et celui-là, j'ai lu ceci et cela, j'ai essayé d'amener au bien celui-ci et celui-là, mais en réalité le mal qui était dans leur esprit et dans leur cœur, le mal qui était dans le livre est entré en moi", je conclus: "Cela prouve que tu avais déjà créé le terrain favorable à la pénétration. Cela prouve que tu es un faible qui manque de nerf moral et spirituel. Car même de nos ennemis nous devons faire sortir du bien. En observant leurs erreurs, nous devons apprendre à n'y pas tomber. L'homme intelligent ne se laisse pas séduire par la première doctrine qu'il écoute. L'homme qui est tout imprégné d'une doctrine ne peut faire en lui une place pour les autres. Ceci explique les difficultés que l'on rencontre pour essayer de persuader ceux qui sont convaincus par d'autres enseignements de suivre la vraie Doctrine. Mais si tu m'avoues que tu changes de pensée au moindre souffle de vent, je vois que tu es plein de vides, ta force spirituelle est fissurée de partout, les digues qui retiennent ta pensée sont défoncées en mille endroits par où fuient les eaux saines et entrent les eaux corrompues, et tu es tellement sot et apathique que tu ne t'en aperçois même pas et n'y portes aucun remède. Tu es un malheureux". Sachez donc, entre les deux sentiers, choisir le bon et le suivre, en résistant, en résistant, en résistant aux attraits de la sensualité, du monde, de la science et du démon. Les fois mélangées, les compromis, les pactes qui s'opposent l'un à l'autre, laissez-les aux gens du monde. Ils ne devraient pas non plus exister parmi eux si les hommes étaient honnêtes. Mais vous, vous au moins, hommes de Dieu, ne les ayez pas. Vous ne pouvez faire des arrangements ni avec Dieu ni avec Mammon. Ne les ayez pas en vous-mêmes, car ils seraient sans valeur. Vos actions, mélangées de ce qui est bon et de ce qui ne l'est pas, n'auraient aucune valeur. Celles qui sont complètement bonnes seraient annulées par celles qui ne le sont pas. Celles qui sont mauvaises vous feraient tomber directement aux mains de l'Ennemi. Ne les faites donc pas. Mais servez loyalement. Personne ne peut servir deux maîtres dont la pensée est différente. S'il aime l'un, il haïra l'autre et réciproquement. Vous ne pouvez appartenir également à Dieu et à Mammon. L'esprit de Dieu ne peut se concilier avec l'esprit du monde. L'un monte, l'autre descend. L'un sanctifie, l'autre corrompt. Si vous êtes corrompus, comment pouvez-vous agir avec pureté? La sensualité s'enflamme chez ceux qui sont corrompus et, à la suite de la sensualité, les autres désirs malsains. Vous savez déjà comment Eve fut corrompue, et Adam par son intermédiaire. Satan baisa l'œil de la femme et l'ensorcela de telle façon que toute vision jusqu'alors pure prit pour elle un aspect impur et éveilla des curiosités étranges. Puis Satan lui baisa les oreilles et les ouvrit aux paroles d'une science inconnue: la sienne. Même la pensée d'Eve voulut connaître ce qui n'était pas nécessaire. Puis Satan montra à l'œil et à la pensée éveillés au Mal ce que tout d'abord ils n'avaient pas vu ni compris, et tout en Eve s'éveilla et se corrompit. Et la Femme, allant vers l'Homme, révéla son secret et persuada Adam de goûter le nouveau fruit si beau à voir et interdit jusqu'alors. Et elle le baisa et le regarda avec une bouche et des yeux où était déjà le trouble satanique. Et la corruption pénétra en Adam qui vit, et dont l'œil désira le fruit défendu. Il y mordit avec sa compagne, tombant d'une telle hauteur dans la boue. Quand quelqu'un est corrompu, il entraîne l'autre dans la corruption à moins que ce ne soit un saint au vrai sens du mot. Attention à votre regard, hommes, au regard de l'œil et à celui de l'esprit. S'ils sont corrompus, ils ne peuvent que corrompre le reste. L'œil est la lumière du corps, ta pensée est la lumière du cœur. Mais si ton œil n'est pas pur, tout en toi deviendra trouble et les nuées de la séduction créeront en toi des imaginations impures, car par suite de la soumission des organes à la pensée, une pensée corrompue corrompt les sens. Tout est pur en celui qui a une pensée pure qui lui donne un regard pur, et la lumière de Dieu descend en maîtresse là où les sens ne font pas obstacle. Mais si par une mauvaise volonté tu as habitué l'œil à des visions troubles, tout en toi deviendra ténèbres. Inutilement tu regarderas même les choses les plus saintes. Dans la nuit il n'y aura que ténèbres et tu feras des œuvres de ténèbres. Aussi, fils de Dieu, protégez vous-mêmes contre vous-mêmes. Surveillez-vous attentivement contre toutes les tentations. Être tenté n'est pas un mal. C'est par la lutte que l'athlète prépare la victoire. Mais le mal c'est d'être vaincus faute d'entraînement et d'attention. Je sais que tout sert à la tentation. Je sais que la défense énerve. Je sais que la lutte épuise. Mais, allons, pensez à ce que vous procurent ces choses. Et voudriez-vous pour une heure de plaisir, de n'importe quelle espèce, perdre une éternité de paix? Que vous laisse le plaisir de la chair, de l'or et de la pensée? Rien. Qu'acquérez-vous en les repoussant? Tout. Je parle à des pécheurs parce que l'homme est pécheur. Eh bien, dites-moi, en vérité: après avoir satisfait les sens, ou l'orgueil, ou la cupidité, vous êtes-vous sentis plus frais, plus contents, plus tranquilles? Dans l'heure qui suit la satisfaction et qui est toujours une heure de réflexion, vous êtes-vous en réalité sentis sincèrement heureux? Moi, je n'ai pas goûté ce pain de la sensualité. Mais je réponds pour vous: "Non. Flétrissure, mécontentement, incertitude, nausée, peur, agitation. Voilà ce qu'a été le suc que vous a procuré cette heure de plaisir". Cependant, je vous en prie. Lorsque je vous dis: "Ne faites jamais cela", je vous dis aussi: "Ne soyez pas inexorables à ceux qui se trompent". Rappelez-vous que vous êtes tous frères, faits d'une même chair et ayant une même âme. Pensez que nombreuses sont les causes qui amènent quelqu'un à pécher. Soyez miséricordieux envers les pécheurs, relevez-les avec bonté et amenez-les à Dieu en leur montrant que le sentier qu'ils ont suivi est hérissé de dangers pour la chair, pour la pensée et l'esprit. Faites cela et vous en serez grandement récompensés. Parce que le Père qui est aux Cieux est miséricordieux avec les bons et sait rendre au centuple. Je vous dis donc ... ”
Jésus me dit: “Regarde et écris. C'est l'évangile de la Miséricorde que je donne à tous et spécialement à ceux qui se reconnaîtront dans la pécheresse et que j'invite à suivre dans sa rédemption.”
Jésus, debout sur un rocher, parle à une foule nombreuse. C'est un endroit alpestre. Une colline solitaire entre deux vallées. Le sommet de la colline est en forme de joug ou plutôt en forme de bosse de chameau, de sorte qu'à peu de mètres de la cime elle offre un amphithéâtre naturel où la voix résonne avec netteté comme dans une salle de concert très bien construite. La colline n'est qu'une fleur. Ce doit être la belle saison. Les moissons des plaines commencent à prendre une couleur blonde et seront bientôt prêtes pour la faux. Au nord une montagne élevée resplendit avec son névé au soleil. Immédiatement au-dessous, à l'orient, la mer de Galilée paraît un miroir brisé dont les innombrables éclats semblent des saphirs embrasés par le soleil. Elle éblouit avec son scintillement azur et or sur lequel ne se reflète que quelques nuages floconneux qui traversent un ciel très pur et les ombres mobiles de quelques voiles. Ce doit être encore les premières heures de la matinée car l'herbe de la montagne a encore quelques diamants de rosée disséminés parmi les tiges. Au-delà du lac de Génésareth il y a des plaines éloignées qui par l'effet d'un léger brouillard, peut-être la rosée qui s'évapore, semblent prolonger le lac mais avec des teintes d'opale veinée de vert, et plus loin encore une chaîne de montagnes dont la côte très capricieuse fait penser à un dessin de nuages sur un ciel serein. Certains sont assis sur l'herbe ou sur des pierres, d'autres sont debout. Le collège apostolique n'est pas au complet. Je vois Pierre et André, Jean et Jacques, et j'entends qu'on appelle les deux autres Nathaël et Philippe. Puis, il y en a un autre qui est ou qui n'est pas dans le groupe. C'est peut-être le dernier arrivé: ils l'appellent Simon. Les autres ne sont pas là, à moins que je ne les distingue pas au milieu de la foule nombreuse. Le discours est déjà commencé depuis un moment. Je comprends qu'il s'agit du sermon sur la montagne. Mais les béatitudes sont déjà énoncées. Je dirais même que le discours approche de sa fin car Jésus dit: "Faites ceci et vous en serez grandement récompensés, car le Père qui est aux Cieux est miséricordieux avec les bons et sait rendre au centuple. Je vous dis donc ... ” Un grand mouvement se produit dans la foule qui se trouve vers le sentier conduisant au plateau. Les gens les plus proches de Jésus se retournent. L'attention se détourne. Jésus cesse de parler et tourne son regard dans la même direction que les autres. Il est sérieux et beau dans son habit bleu foncé, avec les bras croisés sur la poitrine et le soleil qui effleure son visage avec le premier rayon qui passe au-dessus du pic oriental de la colline. “Faites place, plébéiens” crie une coléreuse voix d'homme. “Faites place à la beauté qui passe”... quatre jolis-cœurs tout pomponnés s'avancent et l'un est certainement un romain car il porte la toge. Ils portent en triomphe sur leurs mains croisées Pour faire un siège Marie de Magdala, encore grande pécheresse. Elle rit de sa bouche très belle, elle rejette en arrière sa tête à la chevelure d'or toute en tresses et boucles retenues par des épingles précieuses et par une lame d'or parsemée de perles qui enserre le sommet du front comme un diadème et d'où descendent de légères boucles pour voiler ses yeux splendides rendus encore plus grands et plus séduisants par un savant artifice. Le diadème, ensuite, disparaît derrière les oreilles sous la masse des tresses qui retombent sur le cou très blanc et découvert. Et même... le découvert va bien au-delà du cou. Les épaules sont découvertes jusqu'aux omoplates et la poitrine beaucoup plus encore. Son vêtement est retenu aux épaules par deux chaînettes d'or. Les manches sont inexistantes. Le tout est recouvert, si l'on peut dire, par un voile qui sert uniquement à mettre la peau à l'abri du bronzage. Le vêtement est très léger et la femme se jetant, comme elle fait, par cajolerie, sur l'un ou l'autre de ses adorateurs, semble se jeter nue sur eux. J'ai l'impression que le romain est le préféré, car c'est à lui que s'adressent de préférence les sourires et les coups d'œil et il reçoit plus souvent la tête sur son épaule. “Voilà, la déesse est satisfaite” dit le romain. “Rome a donné une monture à la nouvelle Vénus et là se trouve l'Apollon que tu as voulu voir. Charme-le donc... mais laisse-nous aussi quelques bribes de tes charmes.” Marie rit et d'un mouvement agile et provocant se jette à terre découvrant ses pieds chaussés de sandales blanches avec des boucles d'or et une partie de la jambe. Puis couvrant le tout, le vêtement très ample, de laine fine comme le voile et très blanc, retenu à la taille, mais très bas à la hauteurs des hanches, par une ceinture à boucles d'or dénouées. Et la femme se dresse comme une fleur de chair, une fleur impure, éclose par un sortilège sur le plateau vert où se trouvent quantité de muguets et de narcisses sauvages. Elle est belle plus que jamais. La bouche petite et pourpre semble un œillet qui se détache sur la blancheur d'une dentition parfaite. Le visage et le corps pourraient satisfaire le peintre ou le sculpteur le plus difficile tant pour les teintes que pour les formes. Large de poitrine avec des hanches bien proportionnées, avec une taille naturellement souple et fine en comparaison de la poitrine et des hanches, elle semble une déesse comme l'a dit le romain, une déesse sculptée dans un marbre légèrement rosé sur lequel l'étoffe légère se tend sur les côtés pour retomber ensuite en plis nombreux sur le devant. Tout est étudié pour plaire. Jésus la regarde fixement, et elle soutient effrontément son regard en riant et en se tournant légèrement à cause des chatouilles que le romain lui fait en passant sur ses épaules et sur son sein découverts un brin de muguet cueilli dans l'herbe. Marie, avec un courroux étudié et faux, relève son voile en disant: “Respecte ma candeur” ce qui fait éclater les quatre en un bruyant éclat de rire. Jésus continue de la fixer. Quand le bruit des éclats de rire s'atténue, comme si l'apparition de la femme avait rallumé la flamme du discours qui tombait, Jésus reprend la parole et ne la regarde plus. Mais il regarde ses auditeurs qui paraissent agités et scandalisés par cette aventure. Jésus reprend: “J'ai dit d'être fidèles à la Loi, humbles, miséricordieux, d'aimer non seulement les frères nés des mêmes parents mais tous ceux qui sont pour vous des frères parce qu'ils ont la même origine humaine. Je vous ai dit que le pardon est plus utile que la rancœur, qu'il vaut mieux compatir que d'être inexorables. Mais maintenant je vous dis qu'on ne doit pas condamner si on n'est pas exempt du péché qui nous porterait à condamner. Ne faites pas comme les scribes et les pharisiens qui sont sévères avec tout le monde, mais pas avec eux-mêmes. Ils appellent impur ce qui est extérieur et peut ne souiller que l'extérieur, et ils accueillent l'impureté au plus profond de leur sein, dans leur cœur. Dieu n'est pas avec ceux qui sont impurs, car l'impureté corrompt ce qui est la propriété de Dieu: les âmes, et surtout les âmes des petits qui sont des anges répandus sur la terre. Malheur à ceux qui leur arrachent les ailes avec la cruauté de fauves démoniaques et qui jettent dans la boue ces fleurs du Ciel en leur faisant connaître le goût de la matière! Malheur!... Il vaudrait mieux qu'ils meurent brûlés par la foudre plutôt que d'arriver à un tel péché! Malheur à vous, riches et jouisseurs! Car c'est justement parmi vous que fermente la plus grande impureté à laquelle l'oisiveté et l'argent servent de lit et d'oreiller! Maintenant, vous êtes repus. La nourriture des concupiscences vous arrive jusqu'à la gorge et vous étrangle. Mais vous aurez faim, une faim redoutable et que rien ne rassasiera ni n'adoucira pendant l'éternité. Maintenant vous êtes riches. Que de bien vous pourriez faire avec votre richesse! Mais vous en faites un mal pour vous et pour les autres. Vous connaîtrez une pauvreté atroce un jour, lequel n'aura pas de fin. Maintenant vous riez. Vous vous prenez pour des triomphateurs. Mais vos larmes rempliront les étangs de la Géhenne et elles ne s'arrêteront plus. Où se niche l'adultère? Où se niche la corruption des jeunes filles? Qui a deux ou trois lits de débauche, en plus de son lit d'époux, et sur lesquels il répand son argent et la vigueur d'un corps que Dieu lui a donné sain pour qu'il travaille pour sa famille et non pour qu'il s'épuise en débauches dégoûtantes qui le mettent au-dessous d'une bête immonde? Vous avez appris qu'il a été dit: "Ne commets pas l'adultère". Mais Moi, je vous dis que celui qui aura regardé une femme avec un désir impur, que celle qui est allée vers un homme avec un désir impur, avec cela seulement, a déjà commis l'adultère en son cœur. Aucune raison ne justifie la fornication. Aucune. Ni l'abandon et la répudiation d'un mari. Ni la pitié envers une femme répudiée. Vous n'avez qu'une seule âme. Quand elle est engagée avec une autre par un pacte de fidélité, qu'elle ne mente pas, autrement ce beau corps avec lequel vous péchez ira avec vous, âmes impures, dans des flammes qui ne s'éteindront pas. Mutilez-le plutôt, mais ne le tuez pas pour toujours par la damnation. Redevenez hommes, vous, les riches, sentines vermineuses du vice, redevenez hommes pour ne pas inspirer le dégoût au Ciel ... ” Marie, au commencement, a écouté avec un visage qui était un poème de séduction et d'ironie, éclatant de temps à autre en rires méprisants. Sur la fin du discours elle devient rouge de colère. Elle comprend que, sans la regarder, c'est à elle que Jésus parle. Sa colère s'enflamme toujours plus. Elle se révolte et à la fin elle n'y résiste plus. Elle s'enveloppe méprisante dans son voile et, suivie par les regards de la foule qui la méprise et par la voix de Jésus qui la poursuit, elle se sauve à toutes jambes sur la pente en laissant des morceaux de vêtements aux chardons et aux églantiers qui sont aux bords du sentier. Elle rit de rage et de mépris. Je ne vois rien d'autre. Mais Jésus me dit: “Tu vas encore voir.” Jésus reprend: “Vous êtes indignés de cet événement. Cela fait deux jours que notre refuge, bien au-dessus de la boue, est troublé par le sifflement de Satan. Ce n'est donc plus un refuge, et nous allons le quitter. Mais je veux terminer pour vous ce code du "plus parfait" dans cette ampleur de lumière et d'horizon. Ici, réellement, Dieu apparaît dans sa majesté de Créateur et, en voyant ses merveilles, nous pouvons croire fermement que le Maître c'est Lui et non pas Satan. Le Malin ne pourrait même pas créer un brin d'herbe. Mais Dieu peut tout. Que cela nous réconforte. Mais vous êtes maintenant tous au soleil. Et cela vous gêne. Dispersez-vous alors sur les pentes. Il y a de l'ombre et de la fraîcheur. Prenez votre repas, si vous voulez. Je vous parlerai du même sujet. Plusieurs raisons nous ont retardés. Mais ne le regrettez pas. Ici, vous êtes avec Dieu.” La foule crie: “Oui, oui, avec Toi” et les gens s'en vont sous les bosquets épars du côté de l'orient de façon que le versant de la colline et les branches les abritent du soleil déjà trop chaud. Entre temps, Jésus dit à Pierre de démonter la tente. “Mais... nous partons réellement?” “Oui.” “Parce qu'elle est venue, elle? ... ” “Oui, mais ne le dis à personne et surtout pas au Zélote. Il en resterait affligé à cause de Lazare. Je ne puis permettre que la parole de Dieu soit exposée au mépris des païens ... ” “Je comprends, je comprends ... ” “Alors, comprends aussi une autre chose.” “Laquelle, Maître?” “La nécessité de se taire en certains cas. Je me fie à toi. Tu m'es si cher mais tu es aussi d'une impulsivité qui te fait faire des observations blessantes.” “Je comprends... tu ne veux pas à cause de Lazare et de Simon ... ” “Et pour d'autres encore.” “Tu penses qu'il y en aura aujourd'hui?” “Aujourd'hui, demain et après demain et toujours. Et il sera toujours nécessaire de surveiller l'impulsivité de mon Simon de Jonas. Va, va faire ce que je t'ai dit.” Pierre s'en va, en appelant à son aide ses compagnons. L'Iscariote est resté pensif dans un coin. Jésus l'appelle par trois fois parce qu'il n'entend pas. À la fin, il se retourne: “Tu me veux, Maître?” demande-t-il. “Oui, va toi aussi prendre ta nourriture et aider tes compagnons.” “Je n'ai pas faim. Ni Toi non plus.” “Moi non plus, mais pour des motifs opposés. Tu es troublé, Judas?” “Non, Maître. Fatigué ... ” “Maintenant nous allons sur le lac, et puis en Judée, Judas. Et chez ta mère. Je te l'ai promis ... ” Judas se sent mieux. “Tu viens bien avec moi seul?” “Mais certainement. Aime-moi bien, Judas. Je voudrais que mon amour fût en toi au point de te préserver de tout mal.” “Maître... je suis un homme. Je ne suis pas un ange. J'ai des moments de fatigue. Est-ce un péché d'avoir besoin de dormir?” “Non, si tu dors sur ma poitrine. Regarde là les gens, comme ils sont heureux et comme il est gai d'ici, le paysage. Cependant la. Judée aussi doit être très belle au printemps.” “Très belle, Maître. Seulement, là-bas sur les montagnes qui sont plus élevées qu'ici, le printemps est plus tardif. Mais les fleurs sont très belles. Les pommeraies sont une splendeur. La mienne, grâce aux soins de maman, est une des plus belles. Et quand elle s'y promène avec des colombes qui lui courent après pour avoir du grain, crois bien que c'est une vue apaisante pour le cœur.” “Je le crois. Si ma Mère n'est pas trop fatiguée, j'aurais plaisir à l'amener chez la tienne. Elles s'aimeraient, car elles sont bonnes toutes les deux.” Judas, séduit par cette idée, redevient tranquille. Il oublie son manque d'appétit et sa fatigue et court vers ses compagnons en riant joyeusement. Grand comme il est, il défait sans fatigue les nœuds les plus élevés et il mange son pain et ses olives, joyeux comme un enfant. Jésus le regarde avec compassion et puis se dirige vers ses apôtres. “Voici du pain, Maître, et un œuf. Je me le suis fait donner par ce riche habillé de rouge. Je lui ai dit: "Tu es heureux d'écouter. Lui parle et il est épuisé. Donne-moi un de tes œufs. Cela fera plus de bien à Lui qu'à toi".” “Mais, Pierre!” “Non, Maître! Tu es pâle comme un bébé qui suce un sein épuisé, et tu es en train de devenir maigre comme un poisson après les amours. Laisse-moi faire; je ne veux pas avoir de reproches à me faire. Maintenant, je vais le mettre dans cette cendre chaude. Ce sont les branchages que j'ai brûlés. Tu vas le boire. Je ne sais combien de temps il y a... combien de jours? Des semaines certainement qu'on ne mange que du pain et des olives et un peu de lait... Hum! On dirait qu'on se purge. Et Toi, tu manges moins que tous et tu parles pour tous. Voici l'œuf. Bois-le tant qu'il est tiède. Cela te fera du bien.” Jésus obéit et voyant que Pierre ne mange que du pain, il lui demande: “Et toi? Les olives?” “Chut! Elles vont me servir après. Je les ai promises.” “A qui?” “A des enfants. Pourtant, s'ils ne se tiennent pas tranquilles jusqu'à la fin, je mange les olives et je leur donne les noyaux, c'est-à-dire des claques.” “Mais, très bien!” “Hé! je ne les donnerai jamais. Mais si on ne fait pas ainsi! J'en ai tant reçu, moi aussi, et si on avait dû me donner toutes celles que je méritais pour mes gamineries, j'aurais dû en recevoir dix fois plus! Mais cela fait du bien. C'est parce que j'en ai reçu que je suis ainsi. ” Tout le monde rit de la sincérité de l'apôtre. “Maître, je voudrais te dire qu'aujourd'hui c'est vendredi et que ces gens... je ne sais s'ils pourront se procurer des vivres à temps pour demain ou regagner leurs maisons” dit Barthélémy. “C'est vrai! C'est vendredi!” disent plusieurs. “Peu importe. Dieu y pourvoira, mais nous le leur dirons.” Jésus se lève et va à sa nouvelle place au milieu de la foule éparse parmi les bosquets. “En premier lieu, je vous rappelle que c'est vendredi. Maintenant je vous dis que ceux qui craignent de ne pouvoir regagner à temps leurs maisons ou n'arrivent pas à croire que Dieu donnera demain la nourriture à ses fils, peuvent se retirer tout de suite pour que la nuit ne les surprenne pas en route. ” Sur toute la foule, une cinquantaine de personnes se lèvent. Les autres restent où elles sont. Jésus sourit et commence à parler. “Vous avez appris qu'il a été dit autrefois: "Ne commets pas l'adultère". Ceux parmi vous, qui m'ont entendu dans d'autres endroits, savent que plusieurs fois j'ai parlé de ce péché. Parce que, faites bien attention, ce péché n'intéresse pas une seule personne, mais intéresse deux ou trois personnes. Et je m'explique. Celui qui commet l'adultère pèche pour lui-même, il pèche pour sa complice, il pèche en portant au péché la femme ou le mari trahi qui peuvent en arriver au désespoir ou à pécher eux-mêmes. Ceci pour le péché consommé. Mais je vous dis en plus. Je vous dis: "Non seulement le péché consommé, mais le désir de le consommer est déjà péché". Qu'est-ce que l'adultère? C'est le désir fiévreux de celui ou de celle qui n'est pas à nous. On commence à pécher par le désir, on continue par la séduction, on complète par la persuasion, l'acte couronne le tout. Comment commence-t-on? Généralement par un regard impur. Et cela nous ramène à ce que je disais auparavant. L'œil impur voit ce qui est caché à celui qui est pur, et par l'œil, la soif entre dans le gosier, la faim dans le corps, la fièvre dans le sang. Soif, faim, fièvre charnelle. C'est le commencement du délire. Si l'autre, la personne regardée est honnête, celui qui délire reste seul à se retourner sur des charbons ardents, ou bien il en arrive à calomnier pour se venger. Si elle est malhonnête, elle se fait complice du regard et alors commence la descente vers le péché. Aussi je vous dis: "Celui qui regarde une femme en la désirant, a déjà commis l'adultère car dans sa pensée il a déjà commis l'acte qu'il désire". Plutôt que cela, si ton œil droit est pour toi occasion de scandale, arrache-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi être borgne que de tomber pour toujours dans les ténèbres infernales. Et si ta main droite a péché, coupe-la et jette-la. Il vaut mieux pour toi avoir un membre de moins plutôt que de tomber tout entier dans l'enfer. Il est vrai qu'il est dit que ceux qui sont difformes ne peuvent servir Dieu dans le Temple. Mais après la vie, ceux qui sont difformes de naissance, s'il sont saints ou ceux qui le sont par' vertu, deviendront plus beaux que des anges et serviront Dieu en l'aimant dans la joie du Ciel. Il a été dit aussi: "Que celui qui renvoie sa femme lui donne un libellé de divorce". Mais c'est une chose à réprouver. Elle ne vient pas de Dieu. Dieu dit à Adam: "C'est la compagne que j'ai faite pour toi. Croissez et multipliez-vous sur la terre, remplissez-la et soumettez-la à votre pouvoir". Et Adam, rempli d'une intelligence supérieure car le péché n'avait pas encore troublé sa raison sortie parfaite de Dieu, s'écria: "Voilà enfin l'os de mes os et la chair de ma chair. On l'appellera Virago, c'est-à-dire un autre moi-même parce qu'elle est tirée de l'homme. Pour ce motif, l'homme laissera son père et sa mère et les deux seront une seule chair". Et avec l'éclat d'une splendeur accrue, l'éternelle Lumière approuva avec un sourire ce qu'avait dit Adam et qui devint la loi première, irréformable. Maintenant, si à cause de la dureté toujours plus grande de l'homme, le législateur humain dut faire une nouvelle loi; si à cause de l'inconstance croissante de l'homme, il dut mettre un frein et dire: "Si pourtant tu l'as répudiée, tu ne peux la reprendre", cela n'efface pas la loi première, authentique, née au Paradis Terrestre et approuvée par Dieu. Moi, je vous dis: "Quiconque renvoie sa propre femme, excepté le cas de l'adultère bien établi, l'expose à l'adultère". Parce que, en effet, que fera dans quatre-vingt-dix pour cent des cas la femme répudiée? Elle fera un second mariage. Avec quelles conséquences? Oh! il y en aurait à dire sur ce sujet! Ne savez-vous pas que vous pouvez provoquer des incestes involontaires avec cette manière d'agir? Que de larmes versées pour une luxure! Oui. Une luxure. Cela n'a pas d'autre nom. Soyez francs. On peut tout surmonter quand l'esprit est droit. Mais tout se prête à motiver les satisfactions de la sensualité quand l'esprit est luxurieux. Frigidité de la femme, lourdeur, inaptitude aux affaires, humeur grincheuse, amour du luxe, on peut tout surmonter, même les maladies, même l'irascibilité, si on s'aime saintement. Mais comme après quelque temps on ne s'aime plus comme au premier jour, voilà qu'alors on regarde comme impossible ce qui est plus que possible et l'on jette une pauvre femme à la rue et on l'envoie à sa perdition. Commet l'adultère celui qui répudie sa femme, et celui qui l'épouse après la répudiation. Seule la mort rompt le mariage. Souvenez-vous-en. Et si vous avez fait un choix malheureux, portez-en les conséquences comme une croix. Vous serez deux malheureux mais saints, vous ne ferez pas de vos enfants des êtres plus malheureux, ces innocents qui ont davantage à souffrir de ces situations difficiles. L'amour de vos enfants devrait vous faire réfléchir cent et cent fois, même dans le cas de la mort du conjoint. Oh! si vous savez vous contenter de ce que vous avez eu et auquel Dieu a dit: "Cela suffit"! Si vous saviez, vous veufs et vous veuves, voir dans la mort non pas un amoindrissement mais une élévation à une perfection de procréateurs! Être mère, même pour la mère défunte. Être père, même pour le père disparu. Avoir deux âmes en une, recueillir l'amour des enfants sur les lèvres refroidies de la personne qui meurt et dire: "Pars en paix, sans crainte pour ceux qui sont venus de toi. Je continuerai à les aimer, pour toi et pour moi, de les aimer deux fois, je serai père et mère, et l'infortune de l'orphelin ne pèsera pas sur eux. Ils ne connaîtront pas la jalousie naturelle de l'enfant du conjoint remarié pour celui ou celle qui prend la place sacrée d'une mère, d'un père appelés par Dieu à une autre demeure". Fils, mon enseignement arrive à sa fin, comme va vers sa fin le jour qui déjà décline, avec le soleil, vers l'occident. De cette rencontre sur la montagne, je veux que vous vous rappeliez les paroles. Gravez-les dans vos cœurs. Relisez-les souvent. Qu'elles soient pour vous un guide perpétuel. Et par-dessus tout soyez bons avec ceux qui sont faibles. Ne jugez pas pour n'être pas jugés. Souvenez-vous qu'il pourrait arriver le moment où Dieu vous rappellerait: "C'est ainsi que tu as jugé. Tu savais donc que c'était mal. Tu as donc commis le péché en sachant bien ce que tu faisais. Maintenant subis ta peine". La charité est déjà une absolution. Ayez la charité en vous, pour tous et à tout propos. Si Dieu vous donne tant de secours pour vous garder droits, ne vous enorgueillissez pas. Mais cherchez à monter, si longue que soit l'échelle de la perfection, et tendez la main à ceux qui sont fatigués, ignorants, à ceux qui sont victimes de subites déceptions. Pourquoi regarder avec tant d'attention le fétu dans l'œil de ton frère si tu ne te soucies pas d'abord d'enlever la poutre qui est dans le tien? Comment peux-tu dire à ton prochain: "Laisse-moi enlever ce fétu de ton œil" alors que t'aveugle la poutre qui est dans le tien? Ne sois pas hypocrite, fils. Enlève d'abord la poutre que tu as dans le tien et alors tu pourras enlever le fétu à ton frère sans l'abîmer complètement. Évitez aussi l'imprudence comme le manque de charité. Je vous ai dit: "Tendez la main à ceux qui sont fatigués, ignorants, victimes de déceptions imprévues". Mais, si c'est charité d'instruire les ignorants, d'encourager ceux qui n'en peuvent plus, de donner de nouvelles ailes à ceux qui pour de multiples raisons ont brisé les leurs, c'est une imprudence de dévoiler les vérités éternelles à ceux qui sont infectés par le satanisme. Ils s'en empareront pour jouer aux prophètes, pour se glisser parmi les simples, pour corrompre, détourner, souiller de manière sacrilège les choses de Dieu. Respect absolu, savoir parler et savoir se taire, savoir réfléchir et savoir agir, voilà les vertus du vrai disciple pour faire des prosélytes et servir Dieu. Vous avez une raison et, si vous êtes justes, Dieu vous donnera toutes ses lumières pour guider encore mieux votre raison. Pensez que les vérités éternelles ressemblent à des perles. On n'a jamais vu jeter des perles aux pourceaux qui préfèrent des glands et de puantes eaux de vaisselle aux perles précieuses. Ils les piétineraient sans pitié et après, furieux d'avoir été trompés, ils se retourneraient contre vous pour vous mettre en pièces. Ne donnez pas les choses saintes aux chiens. Ceci pour maintenant et pour plus tard. Je vous ai parlé longuement, mes fils. Écoutez mes paroles. Celui qui les écoute et les met en pratique est comparable à un homme réfléchi qui, voulant construire une maison, choisit un terrain rocheux. Certes il peinera pour faire les fondations. Il lui faudra travailler avec le pic et le ciseau, se durcir les mains et se fatiguer les reins. Mais ensuite il pourra couler la chaux dans les fentes de la roche et y poser les briques serrées comme dans une muraille de forteresse et la maison s'élèvera solide comme une montagne. Que viennent les intempéries, les ouragans, que les pluies fassent déborder les fleuves, que les vents soufflent, que les flots la frappent, la maison résistera à tout. Ainsi en est-il de celui dont la foi a de solides fondations. Au contraire, celui qui écoute sans se laisser pénétrer et ne s'efforce pas de graver mes paroles dans son cœur parce qu'il sait que pour cela il devrait se donner de la peine, éprouver de la souffrance, extirper trop de choses, celui-là est semblable à celui qui par paresse et sottise construit sa maison sur le sable. Sitôt que viennent les intempéries, la maison vite construite aussi vite s'écroule et l'imbécile regarde désolé les décombres et l'anéantissement de son capital. Et ici, il ne reste qu'une ruine qu'on peut réparer en faisant des frais et en se donnant du mal. Mais pour l'édifice d'un esprit qui s'est écroulé parce qu'il était mal bâti, il ne reste plus rien pour la reconstruction. Dans l'autre vie, pas de construction. Malheur à celui qui n'a que des décombres à présenter! J'ai fini. Maintenant je descends vers le lac et je vous bénis au nom du Dieu Un et Trin. Que ma paix soit avec vous.” Mais la foule crie: “Nous venons avec Toi. Laisse-nous venir! Personne n'a des paroles comme les tiennes!” Et ils se mettent à suivre Jésus qui descend non pas du côté par où il est monté, mais par le côté opposé et s'en va directement vers Capharnaüm. La descente est plus abrupte, mais beaucoup plus rapide, et ils ont vite fait d'arriver au pied de la montagne qui débouche dans une plaine verte et fleurie.
(Jésus dit: “Cela suffit pour aujourd'hui. Demain ... ”)
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/